Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 06 octobre 1789: départ du Roi, de la Famille Royale, de la Cour et du gouvernement de Versailles pour Paris

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yann sinclair

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06 octobre 1789: départ du Roi, de la Famille Royale, de la Cour et du gouvernement de Versailles pour Paris Gznila10
départ du Roi, de la Famille Royale, de la Cour et du gouvernement de Versailles pour Paris


Le calme étant revu, le marquis de La Layette va à l’Assemblée nationale, qui est encore en séance, et lui donne toutes les assurances du bon ordre et de la tranquillité générale. 


A deux heures, après avoir attendu en vain des ordres, le duc de Guiche retourne auprès des gardes du corps qui stationnent sur la Tapis vert, et le fait aller à Trianon pour y passer le reste de la nuit.


 De son côté, Louis XVI se couche, à deux heures, dans sa chambre. 
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Suivant l’usage, M. Thierry de Ville d’Avray, premier valet de chambre du Roi, de quartier, couche avec lui dans la chambre, sur un lit d’appoint, avec au poignet le cordon le reliant au Roi. Par l’intermédiaire de M. Hüe, huissier de la Chambre, Louis XVI rassure Marie Antoinette, et d’aller se coucher. Marie Antoinette dit à la marquise de Tourzel qui est avec elle, d’aller en faire autant. La marquise de Tourzel couche dans la chambre de M. le Dauphin, ancien cabinet du Grand Dauphin, au rez de chaussée du corps central. Madame Royale dort dans l’ancien appartement destiné à la Dauphine, au rez de chaussée, donnant sur le parterre du Midi, sous celui de sa mère. Mademoiselle de Tourzel dort avec elle. 


Les huissiers disent, aux personnes, dans la galerie que le Roi et la Reine sont retirés. Néanmoins, des gentilshommes veulent passer la nuit dans les galeries. Le duc d’Ayen les renvoie, fait fermer les portes et éteindre les bougies, et qu’il est du dernier ridicule de s’inquiéter. On s’entasse donc comme l’on peut pour dormir, comme la comtesse de Neuilly qui trouve « asile », dans le logement d’un officier des gardes du corps, de service. Ce logement se trouve dans les combles du château. Elle y trouve d’autres dames qui avaient la même demande à cet officier. Mme Elisabeth s’est retirée dans son appartement, qui se trouve à l’extrémité de l’Aile du Midi, et se couche à 3 heures. Vers 3 heures, après en avoir reçu l’ordre, la garde nationale prend alors les postes de garde qui lui ont été assignés. Lorsque les gardes françaises faisaient leur service auprès du Roi, ils étaient chargés principalement de la grille de la cour des Ministres, de celle de la cour des Princes et des dehors du château du côté des jardins. Pour faciliter le service, il était d’usage de laisser ouvertes la grille de la grande cour, celle des Princes et les portes du bas de l’escalier des Princes, par où ils passaient pour relever les sentinelles qui étaient dans le parc. La garde nationale, composée d’anciens gardes françaises, reprend les postes des gardes françaises. Les grilles des Ministres et des Princes restent ouvertes comme cela se pratiquait. A 3 heures 15, M. Mounier lève, alors, la séance, et convoque la prochaine séance à 11 heures. Quand le marquis de La Fayette apprend que la garde nationale s’est établie dans l’Hôtel des Gardes du Corps, il va trouver, le comte de Luxembourg et le marquis d’Aguesseau, pour les avertir de la situation, et leur indique que la rentrée des gardes du corps dans Versailles était impossible, et qu’ils devaient même se laisser surprendre. Aussitôt, le comte de Luxembourg leur fait dépêcher, par les jardins, un garde, qu’il a fait habiller en bourgeois, pour leur annoncer cette nouvelle. Indécis sur ce qu’ils devaient faire, ils se hâtent de quitter Trianon où ils auraient pu être surpris. Ils gagnent la route de Rambouillet. Sur la route, ils espèrent recevoir des ordres, et cheminent lentement. Devant Rambouillet, les habitants refusent de les recevoir, prétextant qu’ils étaient suivis de l’armée parisienne, qui pouvait maître à feu et à sang la ville. Ils se rendent, alors, à Saint-Léger. En sortant de l’Assemblée nationale, le marquis de La Fayette était remonté chez le Roi, mais celui-ci étant couché, le marquis de La Fayette remonte à cheval, et parcourt la ville. Tout étant tranquille, il retourne, une nouvelle fois au château, et va chez le comte de Montmorin, dans l’Aile droite des Ministres, où il reste jusqu’à 5 heures. Avant de se rende à l’Hôtel de Noailles, rue de la Pompe, le marquis de La Fayette parcours une nouvelle fois la ville. A l’Hôtel de Noailles, il retrouve le duc d’Aumont, major général de la garde nationale, et son état-major, puis se couche. A 5 heures, tout est calme dans Versailles et dans le château. Les gardes nationaux patrouillent dans la ville, et els Cent Suisses dans les cours du château. Vers 5 heures 30, des femmes, qui avaient dormi dans l’ancienne caserne des gardes françaises, se regroupent sur la place d’armes, puis se dirigent vers la grille des Ministres qui est gardée par deux gardes nationaux qui ne s’opposent pas à leur entrée. Ensuite voyant celle des Princes, aussi gardée par deux gardes nationaux qui ne s’opposent pas non plus, elles entrent, dans le parc, par le bas de l’escalier des Princes. Pendant ce temps, des hommes et d’autres femmes arrivent sur la place d’armes, et suivent les premières femmes. Ce groupe stationne sous les fenêtres de l’Appartement de la Reine, sur le parterre du Midi. Le bruit, provenant de l’extérieur, réveille Marie Antoinette dont la chambre donne sur le parterre du Midi. Elle sonne, alors, sa première de chambre de service, Mme Thibault, qui avait déjà été voir ce qui avait occasionné ce bruit. Mme Thibault lui dit qu’il s’agit des femmes de Paris, qui n’ayant peut-être pas trouvé le sommeil, se promènent. Cette réponse tranquille Marie Antoinette qui se rendort. Mme Thibault se retire. Des hommes armés de piques, de sabres, de fusils et de pistolets, envahissent la cour des Ministres en poussant des cris de vengeance contre les gardes du corps du Roi et contre Marie Antoinette. Dès le début de l’envahissement de la cour par la foule, le comte de Saint-Aulaire, chef d’escadron de la compagnie de Villeroy, de service auprès de M. le Dauphin, observe, depuis la salle des gardes du Dauphin donnant sur la cour, voit Jérôme Lhéritier tué par un coup de feu tiré par un garde du corps. Jérôme Lhéritier avait voulu escalader une des colonnes du balcon de la chambre du Roi. Le major général des gardes du corps du Roi, M. d’Aguesseau, fait placer plusieurs gardes du corps au passage des Colonnades, donnant entrée de la cour des Princes à la cour de marbre. Mais face au nombre, ces gardes du corps ne peuvent pas les repousser. M. de Lisle, garde du corps dans la compagnie de Villeroy, est saisi, mais sauvé de la mort par un autre garde du corps, en le prenant sous sa protection et le soustrait à la rage. Le groupe se précipite dans la cour royale en poussant des cris. Une partie se porte vers la voûte de la Comédie où la sentinelle a la présence d’esprit de gagner les appartements du Roi. L’autre partie, apercevant un garde du corps qui est à la grille royale, se précipite sur lui. M. Deshuttes, garde du corps dans la compagnie écossaise, est désarmé, accablé de coups, percé de coups de piques et de sabres, et trainé mourant dans la cour des Ministres. Dans la foule, il y a un homme, prénommé Nicolas Jourdan, qui s’approche du garde du corps, pose son pied sur sa poitrine et lui tranche la tête avec une hache. La tête est mise sur une pique, et portée en triomphe dans la ville. Quant au corps, il est porté près de la caserne des gardes du corps, et jeté sur de la paille. Les hommes, qui s’étaient dirigés, d’abord, vers la voûte de la Comédie, reviennent sur leurs pas et attaquent la porte de l’escalier de Marbre. Les deux Cent Suisses, qui la gardaient, sont désarmés. Lorsque la populace arrive en haut de l’escalier, elle trouve sur le palier les gardes du corps venus des salles du Roi et de la Reine. M. de Miomandre de Sainte-Marie, garde du corps dans la compagnie de Luxembourg, descend quelques marches, et dit « Mes amis, vous aimez votre Roi, et vous venez l’inquiéter jusque dans son palais ». Sans lui répondre, les premiers hommes se jettent sur lui, le tirent vers eux par sa bandoulière, et cherchent à le prendre par les cheveux. Ses camarades le tirent par son habit, et lui font remonter les marches. Les gardes du corps, voyant qu’ils ne pourraient résister à cette force, s’enferment dans la salle des gardes du Roi, pour les uns ; pour les autres dans la grande salle des gardes. La foule se précipite de cette, et en brise un panneau du bas. Les gardes du corps parviennent à boucher ce trou en plaçant un coffre de bois devant ; cela empêche les émeutiers d’entrer. Dans le même temps, d’autres émeutiers se sont précipités sur la porte de la salle des gardes de la Reine qui cède. La foule furieuse entre, et se dirige vers la porte qui communique avec la grande salle des gardes, qui se trouve dans le fond de la salle vers les fenêtres donnant sur le parterre du Midi. Ils tombent sur des gardes du corps. Plusieurs arrivent à s’échapper et à rejoindre la salle des gardes du Roi. Mais M. Rouph de Varicourt, garde du corps dans la compagnie Noailles, tombe ensanglanter. La foule s’empare de lui, le fait descendre par l’Escalier de la reine, le traine, à la grille des Princes, dans la cour des Ministres. Au milieu de la foule, qui demande sa mort, il tombe, à terre, accabler de coups. Il vivait encore, et se débattait quand Nicolas Jourdan accourt, et de sa hache couverte du sang de Deshuttes, lui tranche la tête qui est aussi placée au bout d’une pique. Nouveau trophée, et va rejoindre celle de Deshuttes. Le corps de Rouph de Varicourt est trainé puis jeté sur la paille, à côté de celui de Deshuttes. Au moment où la porte de la salle des gardes de la Reine était forcée, et entendant les cris contre la Reine, M. du Repaire, garde du corps dans la compagnie écossaise, se place, en sentinelle, à l’entrée de l’Appartement de la Reine. On le saisit par la bandoulière, le jette à terre et le traine jusqu’à la porte du palier de l’Escalier de la Reine, en le menaçant de lui couper le cou. Un homme veut lui plonger un pique dans la poitrine. M. du Repaire la saisit, avec force, entre ses mains ; un autre garde du corps le tire avec force qui permet de le relever. Avec l’énergie du désespoir, M. du Repaire désarme son adversaire et pare les coups. Il s’aperçoit que la porte de la salle des gardes du Roi est entre-ouverte ; il s’y précipite. Deux de ses camarades le tirent, à l’intérieur, par son habit. Au moment où il entre dans la salle, un coup de pistolet retentit, probablement pour lui. De son côté, M. de Miomandre de Sainte-Marie s’est réfugié, dans une croisée, de la grande salle des gardes. Au moment où M. du Repaire est trainé vers l’Escalier de la Reine, il prend sa place à l’entrée de l’Appartement de la Reine, et ouvre rapidement la porte de la première antichambre où il aperçoit Mme Thibault. Il lui crie « Faites sauver la Reine, on en veut à ses jours. », puis il referme la porte de l’antichambre. Mme Thibault, et Mme Auguié, femme de chambre de la Reine, ferment la porte et pousse les verrous de la porte de l’antichambre. Au moment où il referme la porte, une foule fond sur M. de Miomandre de Sainte-Marie. Il arrive à parer des coups. Néanmoins, il reçoit un coup sur la tête qui l’étourdit et fait jaillir du sang. Les émeutiers le croyant mort, il est dépouillé de sa montre, puis les émeutiers regagnent la grande salle des gardes, pour prendre les armes des gardes du corps. M. de Miomandre de Sainte-Marie, revenant à lui et ne voyant plus personne, se traîne vers le palier de l’Escalier de la Reine, et peut rejoindre la salle des gardes du Roi, et delà à l’antichambre de l’œil de Bœuf. M. de Virieu et quatre autres gardes du corps entrent dans la première antichambre et referment la porte derrière eux ; ils frappent à la porte du Salon des Nobles qui vient d’être fermé par les femmes de chambre de la Reine. Mme Auguié se trouvant là et ne sachant à qui elle avait à faire, elle parlemente, avec eux, par le trou de la serrure. Après s’être fait reconnaître, Mme Auguié ouvre et les laisse entrer. Une fois dans le Salon des Nobles, ils se mettent en devoir d’en défendre l’entrée. Aussitôt entendu le cri de M. de Miomandre de Sainte-Marie, Mme Thibault fait lever Marie Antoinette, lui passe ses bas et un jupon, et lui jette, sur les épaules, un mantelet. A peine les gardes du corps entrés dans le Salon des Nobles, Marie Antoinette emprunte, suivie de ses femmes, le passage ouvert par la petite porte à côté de son lit, prend le couloir et rejoint la porte communicante avec l’Antichambre de l’œil de Bœuf. Elle frappe à la porte car celle-ci est fermée. M. Marquant, garçon de garde-robe, qui était de service chez le Roi, entend frapper à la petite porte au fond de l’Antichambre de l’œil de Bœuf. Il ouvre et découvre Marie Antoinette et ses deux femmes de chambre. Marie Antoinette traverse la chambre de parade, le cabinet du conseil, la chambre du Roi, le cabinet de la Pendule et finit par trouver refuge dans la salle à manger des retours de chasse. Dans la chambre du Roi, M. Thierry de Ville d’Avray, premier valet de chambre du Roi, est éveillé, vers 6 heures, par des cris. Il se lève, et aperçoit Louis XVI, dans l’obscurité, qui se lèvre aussi. M. Thierry de Ville d’Avray va à la première fenêtre du cabinet de la Pendule, et voit des femmes en grand nombre et des hommes armés qui se précipitent dans l’Escalier de la Reine. Louis XVI le rejoint à la même fenêtre, et voit la même scène. M. de Luxembourg, capitaine des gardes du corps du Roi, entre chez le Roi et place, des gardes du corps, aux portes. Louis XVI passe rapidement un pantalon, et presque déshabillé, descend dans le couloir qui chemine sous les appartements, que l’on nomme « le passage du Roi », pour se rendre chez la Reine. Marie Antoinette passait, au même moment, par le couloir du haut. Quand Louis XVI entre dans la chambre de la Reine, il ne trouve que cinq gardes du corps qui venaient d’y entrer, après le départ de celle-ci. Il leur demande, avec empressement, et d’un air fort inquiet, où était son épouse. Dès qu’il connaît la réponse, il reprend le même chemin suivi par Marie Antoinette, et la rejoint dans sa chambre à coucher. Dans l’appartement du Dauphin, le comte de Saint-Aulaire fait fermer la porte et les volets intérieurs de la salle des gardes. Les gardes du corps de service auprès du Dauphin se retirent dans la première antichambre de cet appartement. Le comte de Saint-Aulaire rejoint M. le Dauphin et la marquise de Tourzel dans le cabinet d’angle qui est la chambre du Dauphin. Le comte de Saint-Aulaire lui dit qu’il n’y a pas un instant à perdre, pour porter M. le Dauphin, chez le Roi. La marquise de Tourzel s’habille légèrement, et prend M. le Dauphin dans ses bras. Tous deux, accompagnés du comte de Saint-Aulaire, gagnent l’Antichambre de l’œil de Bœuf, par le petit escalier, et arrive, en même que Louis XVI, dans le Cabinet du Roi. Craignant pour les jours de Madame Royale, Marie Antoinette emprunte le passage du Roi, et descend le petit escalier. Elle y rencontre la marquise de Tourzel qui venait aussi chercher Madame Royale. Louis XVI, Marie Antoinette, M. le Dauphin, Madame Royale la marquise de Tourzel et sa fille se réfugient dans la salle à manger des retours de chasses, qui est précédée par l’antichambre des chiens où se trouvent quelques valets de chambre. Quelques temps plus tard, ils sont rejoints par Mesdames. Alors que le corps central du château est soumis à la pression populaire, et envahi, le ailes du Nord et du Midi ne sont pas inquiétées. A l’extrémité de l’Aile du Midi, au Pavillon de Provence, Monsieur, Madame, et Mme Elisabeth dorment tranquillement et sans être inquiétés. Les gardes nationaux, qui avaient passé la nuit aux Récollets, sont les premiers avertis de ce qu’ils se passaient au château. Ils arrivent rapidement et se rangent, dans la cour de Marbre, sous les fenêtres de l’Appartement du Roi. Le but est de pouvoir défendre, cette partie du château, de toute attaque. Après les actes de cruauté commis du côté de l’Appartement de la Reine, la foule se porte sur la salle des gardes du Roi, où plusieurs gardes du corps se sont réfugiés. Ceux-ci, voyant la porte sur le point de tomber, se réfugient dans l’Antichambre de l’œil de Bœuf. Ils bloquent la parte par toutes sortes de meubles. D’autres gardes du corps, disséminés dans le château, viennent les rejoindre. La porte de la salle des gardes du Roi, venant de céder, une partie foule se disperse dans la première antichambre, et frappe à la porte de celle de l’œil de Bœuf, tandis qu’une partie de la foule ouvre les fenêtres et veut jeter les meubles et objets qui s’y trouvent. C’est alors que les gardes nationaux stationnés sous les fenêtres du Roi font mouvement, et menacent de les fusiller, puis se dirigent et montent l’Escalier de la Reine. Arrivés sur le palier, ils dégagent les différentes salles. Certains hommes ayant tenté de voler des effets, ceux-ci sont déposés dans la grande salle des gardes du corps. Les gardes nationaux assurent la sécurité depuis le bas de l’escalier jusqu’à l’œil de bœuf. L’ordre et le calme reviennent à l’intérieur du château. De l’autre côté de la porte de l’Antichambre de l’œil de bœuf, les gardes du corps sont, soudainement, surpris par le silence, après les cris de haine qu’ils entendaient. Rassurés par les paroles des gardes nationaux, ils ouvrent la porte. Les gardes nationaux les mettent au milieu d’eux, et les assurent de leur protection. Depuis l’Aile droite des Ministres, vers 8 heures, le comte e Saint-Priest aperçoit la voiture du comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche qui vient, suivant l’usage, à l’audience des ambassadeurs comme tous les mardis. De plus, le comte de Merçy vient plutôt, par rapport aux autres ambassadeurs, pour voir Marie Antoinette. Le comte de Saint-Priest charge un gentilhomme d’aller à sa rencontre et de retourner à sa maison de campagne. Le comte de Mery rebrousse, après avoir reçu le même conseil du comte de Montmorin. A son retour, le comte de Mery-Argenteau écrira, à la Reine, pour se justifier. A peine venait-il de se jeter sur un lit de repos, que le marquis de La Fayette est réveillé par l’annonce de l’invasion du château. Sans attendre son cheval, il court à pied vers le château. Il arrive, au moment, où les gardes nationaux dégageaient le corps central du côté de l’Appartement de la Reine. Il envoie, pour les soutenir, la compagnie des grenadiers de l’Oratoire. Après qu’un cheval lui soit amené, il fend la foule, regroupe les gardes nationaux et leur fait protéger les gardes du corps isolés. C’est au même moment que la garde nationale parisienne arrive de toute part. La nouvelle des massacres se répand dans toute la ville, et les massacreurs se dispersent de tout côté. Quelques gardes du corps, qui étaient restés à l’Hôtel, veulent se rendre au château. M. de Luberque et M. Vaquier-Delamotte, de la compagnie de Noailles, et M. d’Aubiac, maréchal des logis dans la compagnie de Noailles, tentent de rejoindre le château, mais sont pris à partie par la foule. Ils sont secourus par des gardes nationaux. Le marquis de La Fayette court de tout côté, stimule ses hommes et fait sauver des gardes du corps. La foule se rabat sur l’Hôtel des gardes du corps, et le pillent. Des ordres sont donnés, aux gardes nationaux, pour faire cesser les pillages et restituer le butin. Messieurs du Repaire et de Miomandre de Sainte-Marie, blessés, sortent de l’œil de bœuf, par la porte donnant sur la grande galerie. A la porte donnant chez le Roi, le suisse des douze, qui garde cette porte, prête, à M. de Miomandre de Saint-Marie, un bonnet de laine et une redingote grise. Tous deux suivent un autre suisse qui les guident jusqu’au corridor de la Chapelle. Dans la cour de la Chapelle, ils entrent dans une cuisine où deux femmes leur donnent des secours. M. de Miomandre de Sainte-Marie a une faiblesse qui dure quelques instants. Pendant ce temps, M. du Repaire se procure des habits de domestique. Il sort sans être reconnu et gagne Saint-Cloud, où il arrive, chez un ami, exténuer de fatigue. M. de Miomandre de Saint-Marie, remis de sa faiblesse, veut prendre une chaise à porteur, pour gagner l’Infirmerie Royale, rue de Bourbon. Il en est dissuadé par un suisse. Il s’enfonce alors sous une voûte, et trouve une porte de cave ouverte. Il s’assoit sur les marches. C’est alors qu’il est aperçu par un aide de cuisine du maréchal de Mouchy, qui prévient le prince de Poix. On le fait entrer dans une chambre où le chirurgien du prince de Poix le panse. Le marquis de Savonnières, qui est dans l’appartement du comte de La Luzerne, n’est pas oublié par la foule. Des hommes, à plusieurs reprises, tentent de forcer les portes de l’appartement du ministre, dans l’Aile droite des Ministres. Quand le docteur Voisin vient le panser, le matin, les domestiques lui font part de leurs craintes. Le docteur Voisin lui fait prendre des habits de domestiques, le met dans une chaise à porteur, le fait descendre par la rue opposée à la cour des Ministres, et l’accompagne lui-même jusqu’à l’Infirmerie Royale. Le docteur Voisin l’annonce comme un domestique et le fait placer dans les salles des pauvres. Heureuse précaution, car des hommes arrivent armer de piques, de sabres et de fusils, et veulent entrer pour voir s’il n’y avait pas des gardes du corps. A ce moment-là, ils sont au nombre de 14. La Supérieure, sœur Favier, qui est une femme énergique, leur demande des renseignements, et leur fait donner à boire. Pendant ce temps, elle fait prévenir les gardes du corps : certains se sauvent par le jardin des Ursulines et reçoivent asile chez les religieuses ; d’autres se cachent dans la maison ; les plus malades sont couchés dans la salle des pauvres. Grâce au courage et à sa présence d’esprit, sœur Favier put les soustraire tous à la fureur populaire. Les cadavres, des deux gardes du corps, décapités ne sont pas respectés: des hommes et des femmes viennent constater leur barbarie, lèvent la paille qui recouvrent les corps, leur donnent des coups de pied et arrachent des morceaux de leurs habits, comme objet de victoire.
 La garde nationale, par son zèle et son énergie, fait cesser ces horreurs.
 Tous ceux qui habitent le château accourent dans le Grand Appartement et dans celui du Roi.

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- Installation de Louis XVI et de sa famille au château des Tuileries à Paris A 12h30, Louis XVI, Marie Antoinette, M. le Dauphin, Madame Royale, Mme Elisabeth, la marquise de Tourzel, Monsieur et Madame s’entassent dans un carrosse dans un grand carrosse rouge et or. Dès que le Roi est monté en carrosse, M. de la Salle, le plus ancien des gardes du corps de la compagnie de Luxembourg, fait à pied la route de Versailles à Paris, la main continuellement appuyée sur le bouton de l’un des portières du carrosse de Louis XVI. A plusieurs reprises, le peuple veut lui faire lâcher prise mais, il répond « Sachez que, jusqu’à la mort, je suis et je serai le garde de mon Roi. » En passant devant Montreuil, Mme Elisabeth est rassurée de l’état de sa maison. Elle avait craint que celle-ci ne fût incendier. A ce moment, Louis XVI lui dit « Vous dites au revoir à Montreuil, ma sœur ? ». Elle lui répond « Non, Sire, je lui dis adieu. » Madame jette, aussi un regard mélancolique, sur son joli domaine qui se trouve aussi à Montreuil, en passant dans l’avenue de Paris. Arrivée vers Sèvres, la voiture de Mesdames prend le chemin du château de Bellevue, où elles résideront. Après 5 heures de trajet, Louis XVI arrive à Paris où M. Bailly, maire de Paris l’attend aux barrières de l’octroi. Ce dernier harangue le Roi et lui présente les clés qui ont été présentées au Roi Henri IV. Ensuite, Louis XVI est invité à se rendre l’Hôtel de Ville. Louis XVI demande à ce que sa famille en soit dispensée pour aller s’installer aux Tuileries. Les autorités municipales insistent pour que toute la Famille Royale se rende à l’Hôtel de Ville. Louis XVI arrive sur les 19 heures à l’Hôtel de Ville. Il parut éprouver une légère émotion, dont il se remit bientôt. Pendant qu’il monte l’escalier, le marquis de La Fayette le supplie à plusieurs reprises de dire lui-même, ou de lui permettre de dire qu’il était résolu de fixer son séjour dans la capitale. Louis XVI répond avec fermeté : « Je ne refuse pas de fixer mon séjour dans ma bonne ville de Paris, mais je n’ai encore pris à ce sujet aucune résolution et je ne veux pas faire une promesse que je ne suis pas décidé à remplir ». Le Roi entre d’un air serein dans l’assemblée des trois cents. La Reine le suit avec une contenance assurée, tenant ses enfants par la main, et dissimulant ses noirs chagrins de se voir sur la place de Grève, à la multitude irritée, et si près de cette lanterne dont le nom avait plus d’une fois dans la matinée retentie à ses oreilles. Tous deux vont se placer sur le Trône qui leur avait été préparé. Ils sont accompagnés de Monsieur et Madame. Les cris « Vive le Roi, vive la Reine, vive le Dauphin et vive la famille royale » retentissent à plusieurs reprises dans toute la salle M. Moreau de Saint - Méry, président des représentants de la commune, adresse le discours suivant au Roi : « Sire, si jamais des français pouvaient méconnaître la nécessité de chérir leur Roi, nous attesterions les vertus de Louis XVI, et notre serment inviolable. Mais un peuple chez lequel l’amour pour son prince est plutôt un besoin qu’un devoir ne doit concevoir de doute sur sa fidélité. Vous venez même, Sire, de nous attacher plus fortement à vous, en adoptant cette constitution, qui formera désormais un double lien entre le Trône et la Nation. Enfin, pour mettre le comble à nos vœux, vous venez avec les objets les plus chers à votre tendresse habiter au milieu de nous. Nous n’oserions pas dire, quelle que soit la vivacité des sentiments dans nos cœurs sont remplis, que votre choix favorise ceux de nos sujets qui vous aiment le plus. Mais lorsqu’un père adoré est appelé par le désirs d’une immense famille, il doit naturellement préférer le lieu où ses enfants sont rassemblées en grand nombre ». Le Maire de Paris, après avoir pris les ordres du Roi, dit que lorsqu’il l’avait reçu le Roi à l’entrée de Paris, il lui avait adressé ces paroles : « C’est toujours avec plaisir et avec confiance que je ne vois au milieu des habitants de ma bonne ville de Paris ». Mais en répétant le discours de Louis XVI, Bailly ayant oublié ces mots « et avec confiance », la Reine les rappelle sur le champ. Bailly reprit : « Messieurs, vous êtes plus heureux que si je l’avais dit moi-même ». Les acclamations et les applaudissements redoublèrent. Le duc de Liancourt dit ensuite, avec l’agrément du Roi, que l’Assemblée nationale décrète qu’elle se regardait comme inséparable de la personne du Roi, et qu’en conséquence, elle viendrait tenir ses séances à Paris. Après les harangues, Louis XVI et sa famille gagne le château des Tuileries. Tandis que Monsieur et Madame rejoignent le palais du Luxembourg, leur résidence officielle à Paris. Louis XVI et sa famille arrivent aux Tuileries vers 21 heures. Durant la journée, il a fallu déloger les résidents et autres artistes qui disposaient d’un logement dans le château. Marie Antoinette entre aux châteaux des Tuileries, accompagnée par Mme Elisabeth, par le Pavillon Flore. Louis XVI et Marie Antoinette prennent un léger repas. Pour cette première nuit aux Tuileries, quelques lits ont été installés rapidement pour la Famille Royale : Louis XVI prend possession du Grand Appartement du premier étage ; Marie Antoinette l’appartement du rez de chaussée côté jardin ; Mgr le Dauphin, fourbu de fatigue, dort dans les bras de la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France. Ce dernier dormira dans une chambre, du Pavillon Flore, dont la porte ne ferme pas et sans gardes, seulement veillé par la marquise de Tourzel ; Mme Elisabeth loge provisoirement dans un logement qui donne sur la cour royale, au rez de chaussée du château des Tuileries. Elle dort sur un lit de camp. Le reste du château est distribué à la hâte aux différentes personnes qui avaient accompagné le cortège royal : seigneurs et dames de la Cour, valets de chambre, dames des princesses…. On avait inscrit à la craie sur les portes les titres des principaux officiers comme l’auraient fait, dans d’autres temps, les maréchaux des logis et fourriers dépendant du Grand Maréchal des Logis. M. Mique, architecte-inspecteur des Tuileries, a déployé beaucoup d’activités, durant l’après-midi, pour mettre le château à peu près en état pour recevoir le Roi et la Famille Royale. Jean-Pierre Louis Hanet Cléry, valet de Chambre de Madame Royale, n’ayant pu prendre place dans une des voitures suivantes de cette du Roi, au départ de Versailles, se trouve néanmoins à 19 heures au château des Tuileries. Il s’y est rendu à l’aide de son cabriolet. A son arrivée au château des Tuileries, il apprend au concierge du château, l’arrivée de Leurs Majestés. Celui-ci est dans le plus grand étonnement, et ne savait pas comment on allait faire pour les loger, et encore moins pour pourvoir à leurs besoins. Quant à Jean-Baptiste Cléry, son frère, et valet de chambre de M. le Dauphin, se rend, de son côté, à pied, à Paris. Il se trouve dans l’impossibilité de recevoir M. le Dauphin ainsi que l’oblige son service. En revanche, Jean-Pierre Louis Hanet Cléry lui reçoit Madame Royale à sa descente de voiture.



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