Dans la flotte de La Fayette. Journal de bord d'un marin

C'est incroyable! On a retrouvé le journal de bord d'un viticulteur de Castelnau-de-Guers qui s'est embarqué avec la flotte de La Fayette pour aller se battre à la guerre d'Indépendance aux Amériques.   Je vous mets l'article, c'est une histoire passionnante:


Escale à Sète : l’exceptionnel journal de bord de “Pouzoulette”

PHILIPPE MALRIC
19/04/2014


Simon Pouzoulet était dans la flotte de La Fayette. Son texte du XVIIIe siècle a traversé le temps.





Edmond ne cesse d’ouvrir et de refermer le livre dont la couverture en cuir tente désespérément de retenir les lettres inscrites à la plume il y a quatre siècles de cela. On n’y distingue plus que “Pouzoulette”, surnom que Simon Pouzoulet s’était donné dans ce journal de bord.

Simon était viticulteur à Castelnau-de-Guers. Il y avait vu le jour en novembre 1759. "On ne sait trop pourquoi il parle juste à un moment du fait qu’“à cause d’une bêtise”, il s’est retrouvé à Brest pour embarquer sur L’Hector en mars 1781", explique Edmond Pouzoulet heureux de posséder le texte du "grand-père du grand-père de mon père."



Ce journal de bord - surnommé le “livre de l’ancêtre” dans la famille - dormait dans un carton dans le grenier de Castelnau-de-Guers lorsque l’oncle d’Edmond a décidé de l’exhumer, de faire des recherches et d’en reproduire les phrases à la machine. "Il a alors découvert que ce paysan écrivait très bien, sans fautes et qu’il était très précis dans ses descriptions." Et aussi dans ses résumés. Brest ? "Il y a fort peu de vin. Malgré cela, les habitants sont des ivrognes".

Mais cet aïeul, Simon, embarqué comme soldat sur le navire de l’Amiral de Grasse parti avec la flotte de La Fayette (et sa fameuse Hermione) pour épauler les Américains dans leur guerre d’indépendance contre les Anglais, était visiblement très bien placé. "On pense qu’il était une sorte de secrétaire dans l’état-major de la flotte", commente Edmond Pouzoulet. Le journal de bord de “Pouzoulette” détaille, jour par jour, toutes les batailles navales contre les bâtiments de la perfide Albion, la stratégie de chacun des protagonistes, le nom des officiers tués et les identités de leurs remplaçants. On y trouve les dégâts sur les bateaux, le nombre de mâts abîmés, de coques percées, de navires perdus. "Il est visiblement au courant de tout ce qui se passe", glisse Edmond, parti dans les Antilles il y a quelques années avec son épouse pour découvrir un musée consacré à ce versant de l’histoire. "Il y a des reconstitutions des combats racontés par Simon et des tenues des marins de l’époque. C’était bouleversant. On avait l’impression de le rencontrer."

Preuve supplémentaire que Simon était particulièrement près de l’État-major, ce texte situé au trois quarts de l’ouvrage. Y sont reproduits les articles de la reddition complète de York et de Gloucester, en 1782, en présence du général Washington. En avril de la même année, Simon Pouzoulet a été fait prisonnier par les Anglais avant d’être rendu à son pays en mai 1783. De retour sur les rives de l’étang de Thau, Simon fut maire, consul, puis républicain puis royaliste. Il s’est éteint en août 1839 à l’âge de 80 ans après une vie bien remplie. Elle est synthétisée dans ce livre en cuir et aussi dans les recherches de l’oncle d’Edmond. Elle fait déjà briller les yeux d’Hugo, petit-fils d’Edmond, probable futur détenteur du fameux “livre de l’ancêtre”.
http://www.midilibre.fr/2014/04/19/l-exceptionnel-journal-de-bord-de-pouzoulette,850562.php

Waaaaaa ces écrits doivent être très instructifs en plus!
J'espère qu'ils seront édités