Livre - Un complot sous la Terreur (Paul Gaulot)

Paul Gaulot indique alors qu'outre le personnel attaché au service de la famille royale, il y avait aussi les gardiens, des gens pour la plupart signalés pour leur haine de la monarchie et la fermeté de leurs principes révolutionnaires.

Mais beaucoup d'entre eux, forcenés en paroles, se montrèrent humains, quelques-uns sympathiques, d'autres dévoués jusqu'à la mort. L'histoire a gardé ces noms héroïques, les noms de ces commissaires «à qui la Révolution a donné le mandat d'être sourds, d'être aveugles, d'être muets sous peine de mort, et qui bravent la mort dès qu'ils sont entrés dans la familiarité do cetto infortune».

voir Marie-Antoinette, par Ed. et J. de CONCOURT, pp. 408-400.


Par malheur, et par un contraste inévitable, d'autres n'étaient que des brutes ignorantes, perverties ou grossières; et en face des noms de Leboeuf, de Moelle, de l'épicier Dangé, de Jobert, le maître maçon, de l'architecte Beugnot, du professeur Lepître, du pharmacien Follope, il en
faut citer quelques-uns, vraiment dignes de mépris.





C'étaient un Mercereau, tailleur de pierres, qui affectait de venir au Temple dans l'accoutrement le plus sale, et qui se vautrait sur le canapé de
lampas où d'ordinaire s'asseyait la Reine; un Pierre Bernard, ancien prêtre, dont le langage n'était qu'une suite ininterrompue de propos obscènes; un Jacques Roux, défroqué et renégat comme Bernard, qui se faisait un plaisir de troubler le sommeil des prisonniers en chantant à tue-tête toute la nuit; un Lèchenard, tailleur de son état, qui se grisait abominablement et souillait de ses déjections d'ivrogne la chambre voisine de celle de la Reine

... beurk, quelle horreur!  

N"est ce pas exagéré ? on est sur de la bonne foi de l'ecrivain ?   

Ah la la... Heureusement que vous m'avez fait la remarque!   J'avais oublié de citer la référence, tellement frappée par le dégoût. Ces faits ont été consignés dans les Souvenirs du gardien Lepître.

Voici la référence exacte: Quelques Souvenirs, pp. 22, 27 et 30.

Eh bien, s'il faut remettre en question l'impartialité d'une source, ce n'est pas Gaulot, mais Lepître qu'il faut interroger. On peut bien entendu se dire qu'il a pu vouloir en noircir d'autres pour se monter en épingle perso... mais, à ce train-là, autant douter de tout, surtout à cette époque critique des enfermements ultimes.

c"est gros   

Ah, pardon, je n'avais pas vu votre message...   

Oui, c'est gros. Mais le comportement inique des sbires de la révolution a été gros. C'est pour ça qu'il est bon de fouiller dans les sources anciennes pour ne jamais l'oublier... et ne jamais recommencer de telles dérives. Aucun idéal, si magnifique qu'il soit, et ceux de la révolution l'étaient, ne justifie de commettre des crimes en son nom.

Allez, back to Gaulot!   


Petite comparaison entre les souverains...

D'ailleurs la résignation habituelle de Louis XVI lui faisait accepter ses malheurs comme autant d'épreuves imposées à son âme plus chrétienne que royale, et la Reine, grande et forte, savait conserver, aux heures douloureuses, cette sérénité calme et hautaine qui ne devait jamais l'abandonner, même devant la mort.


C'est bien vu... Le roi, plus chrétien que royal, qui aura une mort sacrificielle et christique. La reine qui gardera jusqu'à la fin sa grandeur.


Paul Gaulot décrit maintenant les conditions dans lesquels se trouvent les royalistes restés en France.

Ces royalistes tentèrent-ils, pondant cette période, de délivrer la famille royale? Ce point est resté dans l'obscurité, faute do documents. On ne possède à ce sujet qu'une petite note, glissée au bas d'une page de Quelques Souvenirs, ouvrage dû à la plume d'un officier municipal nommé Lepître : «L'épouse de Toulan m'a dit qu'il en avait été fait un premier (complot) pour sauver le Roi, et que l'opposition d'un municipal, homme timide quoique probe, en avait arrêté l'exécution»

Ah, là...    Faut lire plus avant...   

Ouais... Paul Gaulot relève que les affirmations de Lepître sont sujettes à cautions et que, si complot il y eut, la tentative resta à l'état de projet, puisque personne ne la mentionne, à commencer par Cléry.


D'ailleurs à ce moment, en dehors des hasards de l'entreprise, la pensée de fuir devait répugner à l'esprit du Roi. En diverses circonstances, il avait opposé un refus formel aux offres semblables, faites par de hardis et dévoués serviteurs. Il savait, par le souvenir de Varennes, combien une tentative manquée aggraverait sa position, et il n'ignorait pas les chances mauvaises qui pouvaient faire échouer la tentative. A quoi bon risquer une aventure, qui ne s'expliquerait qu'en face d'une situation désespérée? Et il s'en fallait qu'il se crût réduit à cette extrémité.




Comment s'étonner d'un tel étal d'esprit quand on songe à l'aveugle confiance de la Reine, qui, dans les premières semaines de janvier 1793, alors que la condamnation du Roi était virtuellement prononcée, se refusait à croire «que les Français, que les rois étrangers pussent voir un attentat aussi atroce sans chercher à s'y opposer».

voir Quelques Souvenirs, par Lepître, p.29

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Un complot sous la terreur - Marie-Antoinette - Toulan - Jarjayes - 5e édition
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