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| Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt | |
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+9levengeur le beau lauzun The Collector Sido Scorpion Superglu de La Reinta madame antoine Chou d'amour pimprenelle 13 participants | |
Auteur | Message |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 20:48 | |
| - Majesté a écrit:
- Elle est belle : ça devrait te suffire, nan?
Bien à vous. Bien sûr que non - pimprenelle a écrit:
- Une actrice exceptionnelle, capable d'envoûter son public, à commencer par Marie Antoinette, qui l'a protégée. Elle était aussi originale, elle n'avait pas peur du scandale. Quand elle a aimé une femme, elle l'a imposée, point. Mais le plus beau, c'est la fin : elle a pensé à mettre sa compagne à l'abri du besoin par testament. Tout à fait en avance sur son temps !
Tout ceci est très honorable en effet Mais...mettre la monarchie à genoux 3 ans avant la révolution est quelque chose de plus impressionnant là aussi, pas peur du scandale _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 20:49 | |
| Oh, non, Chou, tu me déçois, là... _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 20:54 | |
| Mais non malheureuse! C'est juste qu'on ne peut évidemment pas mettre Raucourt et La Motte dans le même boîte. Comment comparer en terme d'intérêt la sagesse avec la méchanceté pure et dure? _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 20:59 | |
| La Lamotte de la réalité historique, pas celle de l'animé, elle est même pas méchante, elle est con. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 21:05 | |
| Ah là tu vois je suis plus dur que toi avec Lamotte, car je la pense méchante Je connais bien plus la vraie que celle de l'animé tu sais Mais celle de l'animé est vraiment proche de la vraie... _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 21:17 | |
| Méchante ? Encore faut-il en avoir les capacités intellectuelles. Et ça doit voler un rien plus haut qu'un pot de chambre.
Mais cessons de polluer le sujet sur Françoise Raucourt, tu veux bien ? _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 18 Aoû - 21:27 | |
| Oui _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: 3 mars, anniversaire de Melle Raucourt Lun 3 Mar - 18:49 | |
| Ah, ben oui, comme le rappelle cet article, nous somme le 3 mars, aujourd'hui, et c'est un 3 mars qu'est née Mademoiselle Raucourt, l'interprète inoubliable de Didon et la comédienne favorite de la reine. http://tipsimages.it/Search/Search_Editorial.asp?imid=1322896&or_h=h&or_v=v&or_s=s&or_p=p&tp_f=f&tp_i=i&tp_c=c&ps_1=1&ps_2=2&ps_3=3&ps_g=g&foid=44&cl_c=c&cl_bw=bw&ched=ed&LAID=2&SRCV=Marie-Antoinette&IMTP=5&TODAY’S BIRTHDAY: Mlle de Raucourt: 1756-1815. Born Françoise Marie-Antoinette Saucerotte but known popularly simply as Mademoiselle de Raucourt, the French actress and a favorite of Queen Marie-Antoinette was famous for her incredibly beauty and her singing talents, and infamous for her entirely open affairs with men and women. Her affair with the Marquis de Bièvres proved financially profitable: he gave her £12,000 and made her financially independent. She then became infatuated with the opera singer Sophie Arnould in an affair that ended badly. Two men represented the women in a duel. Raucourt then began an affair with Jeanne-Françoise Souque, and the couple lived so lavishly that they soon became bankrupt and fled to Germany to get away from their creditors. They were able to return to France a few months later with the help of the French Prince de Ligne.
When Raucourt returned to France and resumed performing at the Comédie-Française, she caught the attention of Queen Marie-Antoinette, who became her patron. But being an open lesbian and a favorite of the Court in pre-revolutionary France would soon prove precarious. Libelous pamphlets began appearing charging that Raucourt participated in all-female orgies. The pamphlets also claimed that she was the leader of la Secte Anandryne, an allegedly secret society of man-hating lesbians which, in reality, never existed. When the French Revolution broke out in 1789, she remained faithful to her royal benefactors and was imprisoned in 1793 for lack of loyalty to the Revolution. When the Revolution in turn was overthrown in 1794 by the Directory, she was released and named the director of the Théâtre Louvois. In 1803, Napoleon named her director of the imperial theaters in newly-conquered Italy.
Raucourt retired in 1814, and died on January 15, 1815 at the age of 58. When the priest refuse to allow her body to enter the church for a requiem mass, the crowd of mourners, numbering 15,000, rioted and forced the church doors open and demanded the service take place. After the funeral, her brother organized a lifetime income for her partner, Henriette Simonnot de Ponty, whom Raucourt had met while in prison.
If you know of something that belongs on the agenda, please send it here. Don’t forget to include the basics: who, what, when, where, and URL (if available).
And feel free to consider this your open thread for the day. What’s happening in your world?http://www.boxturtlebulletin.com/tag/daily-agenda _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 20:36 | |
| Portrait de Mademoiselle Raucourt, par Emile Gaboriau: « Avec un peu de sensibilité, elle pouvait être la plus grande des tragédiennes, mais cette qualité si précieuse au théâtre lui a toujours fait complétement défaut. » Tel est, sur mademoiselle Raucourt, le jugement d'un de ses camarades de la Comédie-Française, à une époque où depuis longtemps étaient oubliées les terribles inimitiés qu'elle souleva. Oui, la sensibilité lui manquait, et aussi la souplesse; c'était un talent roide et tout d'une pièce, une organisation qui péchait par excès de force et d'énergie. Elle ne sut jamais exprimer que les passions extrêmes, la haine, la jalousie, la vengeance. Les sentiments plus humains, plus tendres, la pitié, la tendresse, l'amour, lui étaient inconnus. Elle disait « furieusement, » elle disait juste dans les moments de paroxysme, mais elle n'avait pas étudié le grand art de nuancer.
Elle pouvait glacer d'effroi le parterre, elle ne fit jamais couler une larme d'attendrissement. Pourtant, en dépit de ses défauts, de son manque de travail, elle fut vraiment la reine des grands rôles de la tragédie, rôles perdus aujourd'hui, et que mademoiselle Georges pouvait seule tenter de galvaniser. Dans Agrippine de Britannicus, elle était admirable, inimitable dans la Jocaste d'Œdipe. Personne, mieux qu'elle, n'a fait comprendre Athalie ou Médée, Frédégonde ou Sémiramis, Léontine ou Cléopâtre. Elle avait, pour ces rôles, « l'éclair aux yeux, l'écume à la bouche, » des mouvements terribles, des violences à briser une autre qu'elle. Tout lui servait alors, son masque tragique, sa taille, la noblesse de sa démarche, l'ampleur de son geste, tout, jusqu'à diction emphatique et à la rudesse de sa voix un peu masculine. En ses beaux jours, lorsque dans Agrippine elle déchaînait ses colères, quand elle frappait du pied les planches, les spectateurs frémissants courbaient le front comme sous le souffle d'une tempête. Son talent, à ce qu'il semble, se ressentait de son caractère. Elle n'était pas née femme. Belle d'une beauté antique, elle n'avait rien des grâces ni des charmes de son sexe. Ses séductions étaient d'un autre ordre; séductions puissantes, car elle inspira des passions furieuses. C'était une Amazone égarée au dix-huitième siècle, redoutable virago qui battait ses amants après les avoir ruinés. http://books.google.be/books?pg=PA73&id=H1FcAAAAMAAJ&hl=fr&output=text Ah bon? Françoise Raucourt a interprété Agrippine? Oui, et la voici! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 20:39 | |
| Il est pas tendre, le Gaboriau... Elle en ruina plus d'un. Il lui fallait beaucoup d'argent: pour elle d'abord, ensuite pour ses bonnes amies. Aux corruptions de la courtisane, elle joignait tous les vices des débauchés. Elle aimait le bruit, le faste, les prodigalités folles, le luxe insolent. Toute jeune encore, après les débuts les plus éclatants, tout à coup elle fut comme prise de vertige et s'abandonna à des passions sans frein, à des licences sans nom. Elle eut tous les égarements et tous les délires, des sens, de la tête et du cœur. Elle vida jusqu'à la lie toutes les coupes, et souilla comme à plaisir sa vie et son talent. Aussi, après d'incroyables succès, a-t-elle eu des chutes plus incroyables encore. Tour à tour elle souleva les admirations et les huées, des tonnerres de bravos et des ouragans de sifflets. On l'avait enivrée de louanges, on la couvrit de boue. On l'avait portée en triomphe, on la traîna aux gémonies. Enfin, toute sa vie ne fut qu'un long scandale, un roman licencieux à la manière de Restif de la Bretonne, — mauvais livre qu'on ne peut qu'entr'ouvrir. Mademoiselle Raucourt, — Françoise-Marie-Antoinette ClaiRien , — est née à Dombasles, le 29 novembre 1753. Le père de la future reine de théâtre, pauvre barbier de village accablé d'enfants, avait à peine assez de pain pour sa maison. Il confia, ou plutôt il abandonna la petite fille à un de ses voisins, maître de poste, nommé Saucerotte, qui consentait à l'élever par charité. Ce maître de poste, qui jouissait dans le pays de la plus détestable réputation, ne tarda pas à faire de mauvaises affaires. Il quitta Dombasles, et alla s'établir avec sa famille à trois lieues de là, au petit hameau de Varengeville.Bon... Pour nous remettre, regardons un instant son buste par Pajou... http://fr.wikipedia.org/wiki/Mademoiselle_Raucourt _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 20:54 | |
| Il n'y resta pas longtemps. L'ennui le prit, et un beau matin, il partit, abandonnant sa femme et son fils, mais emmenant avec lui la petite Clairien, qui de ce jour passa pour sa fille (1). Bientôt Saucerotte se trouva sans ressources. Ne sachant que faire, il s'engagea dans une troupe de comédiens nomades, et s'essaya dans la tragédie sous le nom de Raucourt. Il serait assez difficile de suivre en ses pérégrinations le chariot comique de Saucerotte, mais, en 1762, on retrouve l'ancien maître de poste à Paris, où il débuta dans le rôle de Mithridate. Il ne fut pas reçu, et de nouveau il dut se résigner à charmer la seule province. Il n'y a qu'une opinion sur Raucourt. C'était un déplorable comédien. Il n'avait pour lui qu'une voix formidable, « bonne tout au plus pour crier au feu. » Il n'en était pas médiocrement fier, et une fois en scène, lorsqu'il faisait ronfler comme des tuyaux d'orgue sa terrible contrebasse, il prétendait écraser tous ses camarades et « moissonner seul les applaudissements. » Par malheur, un effroyable organe ne suffit pas. Lasozelière, comédien de talent et homme d'esprit, le lui prouva bien, à Lyon, où ils débutaient ensemble. Raucourt, tant que durèrent les répétitions, se moqua beaucoup de la voix faible de son camarade, de son peu de moyens; il lui annonçait d'avance une chute lamentable. — « Nous verrons bien, » répondait l'autre. Enfin, le soir de la première représentation arrive, le rideau se lève, Raucourt entre en scène. Il est lier, il crcit son triomphe assuré, il ne parle pas, il mugit son rôle. Par contre, Lasozelière, qui lui donne la réplique, exagère la faiblesse de ses moyens, il baisse la voix, il chuchote, il murmure. Raucourt fut horriblement sifflé ce soir-là. De désespoir, — nul n'est prophète en son pays, — il partit pour l'Espagne, et c'est au pays de l'inquisition, à Cadix, que Marie-Antoinette Clairien-Saucerotte-Raucourtse hasarda sur le théâtre dans une tragédie française. De retour en France, en 1770, mademoiselle Raucourt fit, à Rouen, le succès de Gaston et Bayard. Le rôle d'Euphémie, dans la pièce de Du Belloy, fut sa première création et son premier triomphe. Triomphe de province, il est vrai, mais qui lui ouvrit les portes de la Comédie-Française. Le bruit des bravos qu'elle soulevait vint jusqu'à Paris, aux oreilles de MM. les gentilshommes de la chambre qui lui envoyèrent un ordre de début. L'inévitable Raucourt suivit à Paris sa fille d'adoption. Ils arrivaient, riches d'espérances- légers d'argent. Les cornédiens de province n'ont jamais fait fortune. En attendant mieux, ils s'installèrent rue Saint-Jacques, dans un petit appartement que leur bagage n'encombrait pas. Là, mademoiselle Raucourt travailla sérieusement sous la direction de l'excellent Brizard. Intelligente, courageuse, ambitieuse de célébrité, admirablement douée, elle fit de rapides progrès. En moins de rien elle apprit dix-neuf rôles, tout son répertoire de l'avenir. Enfin, après six mois d'étude, elle fut jugée « digne de se produire en public, » et le 22 septembre 1772 elle débutait à la Comédie-Française, par le rôle de Didon, de la tragédie de Le Franc de Pompignan.
(1) Toutes les biographies de mademoiselle Raucourt publiées jusqu'ici la font naître, les unes à Paris, lieu de naissance porté sur son acte de décès, les autres à Nancy sur la foi de mémoires du temps adoptés par l'auteur des Mémoires de Fleury. Ni les uns ni les autres ne fournissent de preuves, et l'extrait de naissance de mademoiselle Raucourt n'a pu être retrouvé, malgré les plus minutieuses recherches, ni à Paris ni à Nancy. La version que je donne ici est empruntée au très-remarquable travail de M. de Manne, conservateur à la Bibliothèque impériale: Galerie historique de la troupe de Voltaire. Cette version nouvelle, dit M. de Manne, s'appuie sur la tradition de plusieurs familles et de tout un pays, qui ont gardé le souvenir d'une petite fille emmenée par le maître de poste Saucerotte, et qui devint une comédienne riche et illustre. J'ajouterai qu'elle explique la sévérité — fort singulière pour le temps — du père de mademoiselle Raucourt. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 20:57 | |
| C'est en vain que, dans les fastes du théâtre, on chercherait l'exemple d'un triomphe comparable au triomphe de cette tragédienne de dix-sept ans, à sa première soirée. Elle parut, et, avant même qu'elle eût pu prononcer une parole, les bravos éclatèrent. Bientôt ce furent des admirations délirantes, des transports insensés. Et, d'acte en acte, cette rage, cette fureur, cette frénésie allaient croissant. A chaque instant les bravos lui coupaient la parole, « le parterre était comme frappé de folie. On riait, on pleurait, on applaudissait, on s'embrassait, c'était à croire qu'après le spectacle il faudrait conduire tous les spectateurs aux petites maisons. »
Ah! le dix-huitième siècle était vraiment l'âge d'or des comédiennes. On ne leur marchandait pas les apothéoses alors. En paraissait-il une nouvelle, jeune ou spirituelle, ou passionnée, vite on lui dressait un autel. Les comédiennes! mais c'était le seul culte, la seule croyance, toute la politique. Mademoiselle Raucourt s'était levée pauvre et inconnue, elle se coucha riche et célèbre. Et toutes les gazettes, le lendemain, tous les mémoires, toutes les correspondances, de « porter aux nues la nouvelle actrice. » « Elle sera la gloire immortelle du Théâtre-Français, » s'écria Grimm. « Elle efface tout ce qu'on avait vu jusqu'ici, » dit un autre. Bachaumont, lui aussi, subit le charme : « On ne peut exprimer la sensation qu'elle a faite, et, de mémoire d'homme, on n'a rien vu de pareil. Elle n'a que seize ans et demi; elle est faite à peindre, elle a la figure la plus belle, la plus noble, la plus théâtrale, le son de voix enchanteur, une intelligence prodigieuse : elle n'a pas fait une fausse intonation; dans tout son rôle, très-difficile, il n'y a pas eu le plus léger contre-sens, pas même de faux geste. Elle a ravi généralement. C'est un vrai prodige, propre à faire crever de dépit toutes ses concurrentes les plus consommées. » Et les jours suivants, tout ce grand enthousiasme « ne fait que croître et embellir. » L'admiration devient du fanatisme. « La deuxième représentation a été plus brillante, s'il se peut, que la première, dit un compte rendu, la foule était telle que force a été de laisser envahir l'orchestre des musiciens et une partie de la scène. » _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 21:02 | |
| Ces débuts prennent la proportion d'un événement, d'une émeute, d'une révolution. « Paris serait moins ému s'il apprenait la destruction de toutes les flottes de l'Angleterre. » Mademoiselle Raucourt tourne toutes les têtes, c'est à qui pourra l'applaudir, la fêter. « On ne s'aborde plus qu'avec cette question: — Avez-vous vu la nouvelle actrice? » Aussi, dès le matin, la foule assiège la Comédie-Française, c'est à peine si pour se rendre aux répétitions les acteurs peuvent traverser la cohue. On se presse, on se pousse, on se bat. « Les domestiques qu'on envoie prendre des billets, dit Grimm, courent risque de la vie. » Et le soir, quand s'ouvrent les portes, c'est bien autre chose, vraiment. C'est en vain qu'on a triplé la garde. Les vestibules sont pris d'assaut, les barrières sont brisées. On s'étouffe dans les escaliers. « Il ne se passe pas de soir où plusieurs personnes ne soient estropiées. » Dans les rues voisines, des spéculateurs s'établissent, qui vendent des billets aux enchères. A voir l'affluence, on se croirait revenu aux beaux jours delà rue Quincampoix. On fait fortune aussi à spéculer sur les billets. « L'agiotage est tel que les places de parterre qui coûtent vingt-quatre sous au bureau se vendent dix et douze livres, le prix des autres places augmente en proportion. » Et il s'en faut qu'il y ait des billets pour tout le monde, tant l'empressement est unanime : on la dit plus sublime encore dans Cinna que dans Didon, plus admirable dans l'Orphelin de la Chine que dans Cinna. Pourtant, il se trouva « un plaisant qui eut le courage de reculer devant le prix, » et c'est lui qui adressait à mademoiselle Raucourt ce charmant rondeau:
A vous claquer, quand tout Paris s'empresse, Moi seul encor n'y suis point parvenu: Déjà trois fois étouffé dans la presse, J'ai vu la grille et n'ai rien obtenu. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 21:19 | |
| J'entends vanter vos talents, votre grâce, De votre jeu l'on m'a peint la chaleur, Et comme un autre, obtenant une place, J'eusse employé ma main de bien bon cœur A vous claquer. Je sais qu'on peut en triplant l'honoraire Humaniser les traitants du parterre, Mais payer triple, enfin, m'a retenu. Eussiez-vous cru, jeune et faite pour plaire, Qu'on regrettât d'employer un écu Pour vous claquer?
Après la ville, la cour. Pour être plus discret qu'à Paris le succès de mademoiselle Raucourt à Versailles ne fut pas moins grand. « Le roi, dit Bachaumont, a fait à mademoiselle de Raucourt la faveur de rester à la Comédie tout le temps de la représentation de Didon, où elle jouait. Cette circonstance a été d'autant plus remarquée que Sa Majesté n'aime point le spectacle en général et surtout la tragédie. » Louis XV, en effet, avait été ébloui tout comme ses sujets. Le spectacle terminé, il voulut présenter la belle tragédienne à madame la dauphine. — « Voici, lui dit-il, la reine Didon.»C'est ainsi que la comédienne fut présentée à notre Antoinette. http://historyandotherthoughts.blogspot.be/2011/09/marie-antoinette-dauphine.html#.UzXY-vl5Nbw _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Ven 28 Mar - 21:22 | |
| Il lui fit ensuite compter cinquante louis, comme marque de sa satisfaction, et décida qu'elle serait reçue sans plus d'épreuves. Elle eut encore le bonheur de plaire à madame Du Barri. « La comtesse lui demanda ce qu'elle aimerait le mieux, de trois robes pour son usage ou d'un habit de théâtre. Elle répondit qu'ayant le choix elle préférait l'habit de théâtre parce que le public en profiterait aussi. »
Cependant ces succès inouïs, ces ovations de tous les soirs faisaient le désespoir des rivales. Quoi! elle était reçue! quoi! elle avait dix-huit cents livres, tandis que mademoiselle de Saint-Val jeune n'en avait que douze cents! Quoi ! elle faisait la fortune de la Comédie-Française! C'en était trop. Elles ne « crevèrent pas de dépit, » mais elles s'unirent contre l'ennemi commun, contre cette nouvelle venue qui faisait oublier Le Couvreur la sublime, l'emportée, Dumesnil et la fière Clairon. Pour renverser cette idole, les Saint-Val et la Vestris oublièrent leurs rancunes et leurs colères.
Elles organisèrent une cabale. Elles emplirent le parterre de malveillants, bien payés pour troubler la représentation, et même pour siffler au besoin. Inutiles efforts! que peut une cabale contre un public passionné? La réputation de mademoiselle Raucourt en brilla d'un éclat nouveau, l'opposition réveilla l'enthousiasme. Du jour où on connut ses ennemies, tout lui fut permis. Perdait-elle la mémoire, dans Mithridate, on disait: — « C'est la cabale de mesdemoiselles Saint-Val. » Un chat par ses miaulements interrompait-il le spectacle, le parterre s'écriait : — « C'est le chat de madame Vestris. »
De ces inimitiés mademoiselle Raucourt ne s'inquiétait guère. Elle avait tant d'amis, déjà, tant de partisans, pour quelques impuissantes rivales. Parmi les plus nobles et les plus riches, c'était à qui la protégerait. Beaujon lui-même, Beaujon le richissime, le voluptueux, l'homme aux berceuses, soupirait pour elle.
« Le sieur Beaujon, banquier de la cour, est fort engoué de la nouvelle actrice. Quoique ce lourd financier n'ait jamais été homme de lettres, il veut présider aux leçons de cette jeune débutante et fait faire les répétitions chez lui. On présume qu'il en veut plus à la personne qu'au talent. On souhaite fort qu'elle dégraisse un peu ce Turcaret, aujourd'hui le Plutus à la mode, après avoir pensé être pendu en 1748. » Le souhait si honnête de Bachaumont n'a point été exaucé.Fin du premier chapitre. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Lun 31 Mar - 0:20 | |
| Bonjour,
Il me semble que cet écrit est assez malveillant, ne pensez-vous pas?
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Lun 31 Mar - 9:21 | |
| En effet, madame antoine, ce récit est assez à charge. Mais il contient cependant des informations intéressantes. C'est donc une source sur cette actrice de premier plan. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 11:41 | |
| Bonjour,
Voici un extrait des mémoires de Melle George. Nous sommes en 1801 et la jeune comédienne, âgée de 14 ans, est présentée à Melle Raucourt, qui est chargée de recruter une jeune comédienne pour la Comédie-Française.
L'extrait est donné dans le texte original.
Mlle Raucourt était belle, mais très imposante; elle me causait une peur effroyable. Je fuyais quand je l'apercevais. Elle me remarqua sans doute, car elle dit à mon père: «Faites donc approcher votre belle petite sauvage!» Alors je n'ai pu l'éviter, me voilà face à face.
Mlle Raucourt était toute gracieuse, quand elle le voulait bien. Elle prit son air aimable et me demanda si j'aimais la tragédie: «Moi, madame, non; je la déteste.—Ah! ma chère, c'est peu encourageant pour ce que j'ai à vous demander.—Quoi, madame?—Il faut, mon enfant, me jouer Aricie, dans Phèdre!—Je le veux bien, madame, si maman le permet.» Aricie, le petit matelot, ou Biaise et Babet, pour moi, je n'y voyais pas grande différence. Je jouais donc Aricie; le costume grec se mariait assez à ma figure, à ma taille (1). Mlle Raucourt me trouva quelques intentions tragiques, en vérité. Comment les avais-je? je l'ignore. Ce premier essai fut trop bien pour mon repos, car elle me fit encore jouer Élise, dans Didon. Mon physique lui parut assez tragique pour porter peut-être un jour la couronne. Enfin, Mlle Raucourt était chargée par le ministre de chercher une jeune fille dont elle se chargerait comme élève pour la remplacer, s'il était possible.—Le ministre ferait une pension de douze cents francs jusqu'au jour de ses débuts.
Croyant avoir trouvé en moi cette élève, elle pria mon père de passer chez elle, lui dit ses projets sur moi; tout fut conclu. Ma mère, comme de raison, m'accompagnerait, ma bonne nourrice et ma petite sœur. J'étais enrôlée.
(1) La jeune fille paraissait plus que son âge.
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 11:52 | |
| Voici un autre extrait. J'en surligne une partie particulièrement intéressante pour notre Boudoir.
Le lendemain, notre premier soin fut de nous rendre chez Mlle Raucourt, qui alors habitait aux Champs-Elysées, au bout de l'allée des Veuves, la Chaumière, qui primitivement avait appartenu à la célèbre et belle Mme Tallien; maison couverte de chaume, mais délicieusement coquette et d'une élégance des plus recherchées au dedans. Mlle Raucourt nous fit une réception toute maternelle; il y avait près d'elle Mme de Ponty qu'elle ne quittait jamais, petite femme charmante (1); sa mère, nous l'avons su depuis, était une dame d'atours de Marie-Antoinette. A la Révolution, Mme de Ponty fut mise en prison en même temps que Mmes Raucourt, Contât, etc. C'est dans cette triste demeure qu'une liaison d'amitié s'établit entre Mmes de Ponty et Raucourt, liaison qui n'a fini qu'à la mort de Mlle Raucourt.
(1) Il s'agit d'Henriette Simonnot de Ponty, compagne jusqu'au dernier moment et à dont Françoise Raucourt assura l'avenir en lui laissant une rente.
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 12:17 | |
| Voici encore un extrait des souvenirs de Melle George.
J'allais prendre ma première leçon: la route était longue de la rue Croix-des-Petits-Champs à l'allée des Veuves; elle me parut trop courte, tant ma frayeur était grande. Mlle Raucourt me fit lire Émilie; elle me le lut ensuite... C'était bien certainement une grande artiste très savante; mais, pour une jeune fille, la voix un peu rauque et très peu harmonieuse ne me séduisit point. Je croyais qu'il fallait, si je voulais parvenir, prendre cette voix, et j'y trouvais une impossibilité qui me désolait. «Attendons, dis-je à ma mère; je verrai peut-être plus clair.»
Melle George raconte ensuite comment elle assista à différentes représentations à la Comédie-Française et elle compara les voix et les talents des comédiennes.
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
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| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 12:22 | |
| Le statut d'élève de Melle Raucourt crée autour de Melle George une certaine sensation.
Je poursuivais mes études avec rage; on commençait à s'occuper de moi: quand j'arrivais à ma modeste place du balcon, il se faisait un léger mouvement dans la salle, qui déjà me troublait: «C'est l'élève de Mlle Raucourt; elle lui donne des leçons pour la remplacer.—Vraiment! mais elle est trop jeune!» Puis toutes les lorgnettes se braquaient sur moi! J'étais rouge comme une cerise, je n'osais plus bouger. Plus tard, on m'applaudissait; quand j'étais placée, tout le parterre se soulevait. A cette époque, on s'occupait beaucoup du théâtre, et surtout du Théâtre-Français, que l'empereur aimait tant et où il venait souvent. Ensuite, c'était un événement que le début d'une élève de Mlle Raucourt.
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| | | madame antoine
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| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 12:24 | |
| Voici un extrait qui donne un trait de caractère singulier de Melle Raucourt. Il faut cependant se défier un peu de ces souvenirs qui semblent dans l'ensemble quelque peu malveillants.
Je devais naturellement assister aux représentations de Mlle Raucourt, et, après la tragédie, me rendre dans sa loge; c'était de rigueur à cette époque. On avait beaucoup de respect et de déférence pour les grands talents. Ce n'était ni le respect ni la déférence qui devaient me guider; plus que cela: la reconnaissance m'imposait un devoir que je remplissais avec joie et bonheur! Il y avait toujours nombreuse société dans cette loge; il fallait être présentée à chaque personne. J'étais très timide: «Allons, mon enfant, montrez-vous donc. Otez ce vilain chapeau, qu'on vous voie!» J'avais fait une grande maladie avant mes débuts, qui avait causé la perte de mes cheveux; on fut obligé de me raser la tête! Mlle Raucourt avait l'affreuse fantaisie de me montrer dans cet état; elle s'amusait de ma honte, elle me trouvait superbe comme cela... J'étais affreuse. Ah! que je la maudissais de son admiration pour ma tête rasée!
Voici la société de Melle raucourt :
Cette bonne Mlle Raucourt était assez paresseuse pour les leçons, et je l'ai bien compris depuis. A Paris, me consacrer une heure tranquille était chose difficile. Dix fois, vingt fois, on venait l'interrompre: Mgr le prince d'Hénin, Mme de Talleyrand, Mme Tallien; et puis, et puis, cela n'en finissait pas! «Prince, vous allez entendre mon élève. Mon enfant, mets-toi là; répète bien.» L'enfant était de fort mauvaise humeur et tremblait comme la feuille, mais il fallait obéir.
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| | | madame antoine
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| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 12:29 | |
| Voici un extrait qui nous permet d'en apprendre davantage sur Melle Ponty, la fille de la Dame d'Atours de Marie-Antoinette.
Les études allaient lentement. Mlle Raucourt, occupée toute par son théâtre, par des visites sans nombre, par des distractions, était peu disposée à s'ennuyer avec son élève. Elle avait à deux heures d'Orléans une habitation ravissante: La Chapelle, qu'elle venait d'acquérir. Elle en était folle; elle y faisait des voyages trop fréquents pour mes études. Mme de Ponty, qui demeurait avec elle, était une personne excellente qui me portait un intérêt sérieux, grondait, se fâchait contre la paresse de mon professeur: «Mais, Fanny, à quoi songez-vous donc? Cette pauvre petite ne débutera jamais, au train dont vous y allez. Il faut en finir. Je n'aime pas la campagne, mais, par amitié pour Mme George et pour la petite, je me décide à partir pour La Chapelle: je les emmènerai. Là, au moins, nous vous tiendrons et n'accepterons plus vos mauvais prétextes.» Cette chère petite femme se sacrifiait pour nous.
C'était une personne très distinguée que Mme de Ponty, fille d'une première dame d'atours de la reine Marie-Antoinette. La Révolution la ruina complètement. Elle fut enfermée et fit la connaissance de Mlle Raucourt en prison, où Mlle Contat, Mlle Vanhove étaient aussi. De là cette liaison intime entre Mlle Raucourt et Mme de Ponty, petite femme, petite-maîtresse, spirituelle, gracieuse, qui prit un grand ascendant sur Mlle Raucourt, qui la gâtait comme un enfant.
Elle avait un caractère très arrêté, Mme de Ponty. Cette petite femme si frêle, elle aimait bien, quand elle aimait; elle défendait ses amis quand on les attaquait. Elle avait un noble et courageux caractère; c'était une loyale femme, à laquelle on pouvait se fier. Ses goûts étaient peu d'accord avec l'existence qu'elle avait acceptée; elle avait tout perdu: la nécessité entraîne... Comment satisfaire à ses habitudes de grande dame sans la main amie que Mlle Raucourt lui avait tendue? Tout cela est triste et navrant. Passons.
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| | | madame antoine
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| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 12:36 | |
| Puisque nous étudions dans ce sujet Melle Raucourt, j'en profite pour poser une question. Voici une gravure par Louis-Charles Ruotte d'après son portrait peint par Antoine-Jean Gros. &searchfield2=&query2=&searchfield3=&query3=]référence Ma question est la suivante, le portrait original par Gros existe-t-il encore et où peut-on le trouver ? Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
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| Sujet: Re: Francoise Marie Antoinette Saucerotte, la Raucourt Mar 11 Nov - 12:43 | |
| Voici un extrait qui retrace l'atmosphère des leçons de Melle Raucourt.
Enfin, nous partons pour Orléans. Mlle Raucourt est toute la journée dans son parc avec les fleurs; elle greffe à ravir, mais trop longtemps. Les leçons vont venir? Point. On(1) recommence à gronder; elle se décide avec chagrin, mais elle vient. Quelques bonnes leçons de suite: Émilie, de Cinna; Amenaïde de Tancrède; Idamé, de l'Orphelin de la Chine; Phèdre, Didon.
(1) Melle de Ponty.
Voici un autre extrait où la jeune Melle George a flirté trop longtemps avec Mr Lafont, un acteur et ami de la maîtresse de maison.
Nous restâmes un peu trop de temps, à ce qu'il paraît: la société avait regagné la maison, on sonnait le dîner, et nous nous mîmes à courir. On était à table, jugez. J'étais très sotte, très rouge. Ma mère me fit une mine affreuse. Mlle Raucourt fit froide figure à Lafont et lui reprocha de m'avoir attardée: «Mon cher camarade, cela 'arrivera plus, je l'espère.» Triste dîner. Il y avait des mets excellents, mais je ne mangeais point, tant j'avais frayeur de me retrouver seule avec maman, qui était très sévère. Cette bonne petite Mme de Ponty riait, faisait tout pour ramener un peu de chaleur dans la conversation. On joua le soir aux petits jeux, il vint des visites; on oublia cette mésaventure pour se livrer aux rires les plus joyeux du monde. On pria ma petite mère de me pardonner mon étourderie. Le bon accord fut rétabli.
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