Marie Antoinette par Gaspard Grégoire

Né en 1751 dans une famille de marchands de soie d'Aix-en-Provence, Gaspard Grégoire est un esprit très créatif. Il commence vie professionnelle dans le commerce de tissus paternel, mais, en même temps se passionne pour ses recherches. C'est qu'il essaie, ni plus ni moins, d'inventer un procédé de velours imitant la peinture...

Et il y parvient! Par une méthode qui reste à ce jour encore mystérieuse car Grégoire a brûlé tous ses papiers explicatifs. Disons pour faire simple qu'il peignait ses portraits sur la chaîne avant le tissage. Il devait donc maîtriser à la fois l'art du dessin et la technique du tissage. Et c'est dans ce domaine que résident ses plus grandes prouesses car il parvenait à anticiper le résultat en contrecarrant toute déformation.

Du grand art, quoi!  

En fait, le mot est mal choisi... et ce sera là la cause des problèmes de Gaspard Grégoire.  

Porté aux nues pour son habileté prodigieuse, il obtient des appuis, des aides matérielles et est même logé aux Galeries du Louvre. Ses velours reproduisent à la perfection les portraits de personnalités du temps, le pape, Napoléon, Louis XVIII... Mais, voilà le hic, justement, c'est qu'ils sont et, en dépit de tous les efforts de l'artisan, restent petits.

Or, on lui demande de voir plus grand. Et Grégoire ne parvient pas à adapter sa méthode à des formats dépassant 27X30 cm...   Ses créditeurs se fâchent, l'artiste tombe en disgrâce puis dans l'oubli... Après sa mort, le 12 mai 1846, d'autres essaieront de reprendre et de peaufiner sa technique. Mais aucun ne parviendra jamais à une telle finesse de trait ni un si beau velouté...



sources:
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/archives/arts-decoratifs-et-design/trompe-l-oeil-imitations-pastiches
http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/peinture/trompe-loeil-les-arts-decoratifs-jouent-lillusion-79635
http://tissagedart.centerblog.net/2697185-Gaspard-Gregoire

Livre d'Henri Algoud, Gaspard Grégoire et ses velours d'art, Paris, 1908, consultable ici:
http://library.si.edu/digital-library/book/gaspardgrgoire00algo

Highly interesting man! I give you Duchess of Angouleme by Gaspard Gregoire :



Some explanations :

'Domaine textile
Dénomination tableau
Auteur/exécutant GREGOIRE Gaspard (fabricant)
Titre Portrait de la Duchesse d'Angoulème (1778-1851)
Période création/exécution 1er quart 19e siècle
Lieu de conservation Saint-Etienne ; musée d'Art et d'Industrie
Numéro d'inventaire 95.72.2 ; Th 2 (n° d'étude) ; 95-72-2 T (ancien numéro)'
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_4=REPR&VALUE_4=ANGOULEME%20DUCHESSE%20D%27

Je me permets d'ajouter une oeuvre qui, bien n'ayant pas de rapport avec la Reine Marie-Antoinette, met bien en évidence les qualités techniques de son auteur.



Gaspard Grégoire, Vierge à la Chaise d'après Raphaël, Paris, vers 1804-1824. Inv. MT 1142. Acquis à la vente Reybaud, 1862.

http://www.mtmad.fr/fr/Pages/TopNavigation/EXPOSITION_ET_ACTUALITES/EVENEMENTS/evenement/8_decembre.aspx?AgendaID=509.1.508

Bien à vous

madame antoine

Maria Cosway a écrit:

Highly interesting man! I give you Duchess of Angouleme by Gaspard Gregoire :



Some explanations :

'Domaine textile
Dénomination tableau
Auteur/exécutant GREGOIRE Gaspard (fabricant)
Titre Portrait de la Duchesse d'Angoulème (1778-1851)
Période création/exécution 1er quart 19e siècle
Lieu de conservation Saint-Etienne ; musée d'Art et d'Industrie
Numéro d'inventaire 95.72.2 ; Th 2 (n° d'étude) ; 95-72-2 T (ancien numéro)'
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_4=REPR&VALUE_4=ANGOULEME%20DUCHESSE%20D%27

Il se trouve qu'un semblable portrait est en vente.



Je vous copie tout.

PANNEAU DE VELOURS GRÉGOIRE
représentant Marie-Thérèse de France (1778-1851)
duchesse d’Angoulême.
Epoque Restauration, vers 1815.
Haut.: 32 cm, Larg.: 26 cm

Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette dite Madame Royale, épousa le duc d’Angoulême, fils du comte d’Artois, futur Charles X, en 1799. Les frères Grégoire, Gaspard et Paul, n’obtinrent qu’un succès modéré aux différentes Expositions des Produits de l’Industrie en 1806, 1819 et 1823. De cette technique extrêmement sophistiquée de tissage d’un velours dont les fils de soie ont été préalablement peint, il ne demeure que peu d’exemples. Destinés à imiter la peinture de chevalet, ces panneaux s’en inspirent la plupart du temps, faisant une large part aux portraits (Pie VII, Napoléon, Louis XVIII), sujets religieux ou bouquets de fleurs. Une magnifique corbeille de fleurs, réalisée en 1823, d’après Van Huysum, est aujourd’hui conservée au musée des tissus de Lyon (Un Age d’or des arts décoratifs, Cat. Exp., Paris, 1991, p. 142)."

Voilà. On en attend jusqu'à 1.500 euros.