Les Rois Maudits et Robert d'Artois

Madame de Chimay a écrit:

Oui, je trouve que c'est vraiment bien reconstitué. La deuxième tour est la tour de Nesle, endroit important où s'ébattaient les couples adultérins dans les Rois Maudits.

J'ai une biographie de Louis X (le Hutin ) dans laquelle l'auteur explique que l'histoire des fameuses belles-filles adultères ne serait qu'une machination de Philippe le Bel. Elles seraient blanches comme neige (d'antan).

Je suis en train de lire le livre d'Eric le Nabour sur les Rois Maudits . La malédiction des Templiers, il n'y en a pas eu. C'est une invention du XVe siècle. Quant à Mahaut d'Artois , elle n'a jamais trucidé Louis X le Hutin.

Chère Madame Sophie,

Comme il est dommage que Napoléon ait ordonné la destruction de cet ensemble architectural...

Chère Olivia,

Pourquoi PHilippe Le bel aurait-il monté une machination sur ses brus ? C'était jeter le déshonneur sur sa famille ! Expliquez-moi car je ne comprends pas bien ...

Les arguments de l'auteur m'avaient paru bien minces, notamment au regard de ce que vous énoncez. Non seulement, elles ne représentaient plus rien quant à leur dot et les terres et alliances possibles qu'elles auraient dû rapporter mais, attention, là l'auteur m'avait estomaquée , Philippe le Bel aurait ressenti un désir coupable envers Marguerite qui lui aurait dit non. Résultat, il se venge, pousse ses faibles fils à renier leurs femmes, etc. Seul Philippe aura le cran de défendre son épouse (qui elle avait des bonnes terres) et ne sera donc pas jugée coupable mais seulement complice, puis libérée quand son mari sera sur le trône.
Je n'avais guère été convaincue et le livre n'est qu'un tissu d'élucubrations de ce genre. Après, je ne connais rien à cette période et je ne peux tout à fait juger.
Je me demande encore pour quelles raisons j'ai voulu lire ce livre. D'autant que d'après l'auteur, Louis X était particulièrement abominable. Pire même que dans les Rois Maudits.

L'auteur de votre livre ne serait-il pas Ivan Gobry ?
C'est un historien médiéviste , auteur de plusieurs ouvrages sur différents rois du Moyen Age .
Philippe le Bel désirant une de ses brus ?
Vous me la baillez belle !
Néanmoins s'il y a une histoire d'argent en jeu, pourquoi pas mais c'est étonnant , surprenant même !

Je ne peux pas me prononcer sur Louis X le Hutin, n'ayant pas lu sa vie.

Oui c'est ça ! Bravo !
Est-il considéré comme sérieux ? Parce que franchement...

Oui, c'est un historien sérieux...
C'est surprenant ce que vous me dites !
Je vous ferai part de de que dit Éric Le Nabour.

Je crains que l'ouvrage d'Eric Le Nabour ne soit guère mieux que le vôtre , chère Olivia. Voici ce qui est écrit page 35 : " Si la Sainte Chapelle est la chapelle du Palais-elle abrite la Sainte Couronne achetée par St Louis et recueillera plus tard la tête de St Louis -, la vie spirituelle de Paris a pour centre l'île de la Cité."


La tête de St Louis ? Du coup , je commence à avoir de sérieux doutes sur mon livre...

Oui, c'est étonnant. La tête de saint Louis exposée à la Sainte Chapelle ?

Je sais que l'on ôtait le cœur aux rois une fois qu'ils étaient morts mais la tête, cela m'étonnerait beaucoup...
J'ai de gros doutes...

Le cas de saint Louis est assez particulier car c'est un des rares rois morts hors du royaume, et dans des conditions de croisade. A mon avis, le seul autre cas, c'est Jean II le Bon, otage en Angleterre.

Donc quand on a rapatrié son corps, il fut dépecé en reliques déposées aux étapes. Ainsi, un jour, dans un petit village de Lot-et-Garonne, dont je visitais l'église, je découvris un reliquaire (magnifique) abritant un morceau de doigt de ce roi. Imaginez ma surprise !

Pour la tête, c'est tout de même assez marquant et je pense que ce serait connu. Mais après tout, je ne suis pas spécialiste du Moyen-Âge.

Je sais bien que St Louis avait une réputation de sainteté mais la tête tout de même , cela me semble gros comme une ficelle...
Si d'autres forumeurs en savent plus ...

La tradition nous assure que les reliques de Saint-Louis ont été données à la Bastide de la Montjoie, dans la châsse reliquaire du XIII ème siècle, lors de sa fondation.
Philippe le Bel, à l'occasion de la fondation de La Montjoie, offre à la Bastide huit métacarpes bouillis dans du vin ( ) sertis de viroles d'argent de son aïeul Saint-Louis récemment canonisé (le 6 août 1297), Saint Louis qui vient d'être exhumé de la basilique Saint Denis depuis quatre mois (le 25 août 1298) et transporté en grande pompe à la Sainte Chapelle.

J'ai trouvé une référence étonnante ce soir , en contradiction avec l'oeuvre de Maurice Druon :

Robert III d'Artois : L'homme sali de
Hennie Claude ; préf. de M. de Decker
Editions La Bruyère , 2007, 251 p : 19 euros

Résumé Amazone :

"Il a étranglé la reine Marguerite dans sa geôle de Château-Gaillard sur les ordres de Louis X le Hutin.
Débouté plusieurs fois en justice alors qu'il revendiquait l'Artois à titre d'héritier, il a empoisonné sa tante Mahaut et sa cousine Jeanne pour parvenir à ses fins. Il a trahi le roi de France en se joignant à Edouard III d'Angleterre et allumé la guerre de Cent Ans, qui allait ravager le royaume.
On l'a qualifié d'homme brutal, avide d'argent et de terres... Voilà ce qu'on a coutume de lire sur Robert III d'Artois. Au fil des siècles, les historiens se seraient-ils laissé abuser par les médisances ? A-t-il commis ces atrocités ? Aurait-on confondu coupables et victimes ? Aujourd'hui, il est temps de découvrir qui fut réellement Robert III d'Artois, seigneur de Domfront, comte de Beaumont-le-Roger, pair de France, seigneur de Conches et de Mehun-sur-Yèvre. Quels étaient ses forces, ses faiblesses, ses craintes et ses espoirs ? Déchu et sali, l'heure est venue de réhabiliter sa mémoire et de lui rendre ses titres de noblesse."

Il était donc seigneur de Domfront . Quel rapport entre un bout de Normandie et l'Artois donc ?

Les apanages n'avaient parfois aucune hétérogénéité géographique.

En effet par exemple le comte d'Artois ( notre Charles ) était aussi comte de Ponthieu et comte de Poitou

Alors ça alors !
Hier je pensais non pas au comte d'Artois mais au comte de Provence qui si je ne dis pas de bêtise était également duc d'Anjou. Je ne souhaitais pas dire une bêtise donc je n'avais rien écrit. De plus, je pense que les apanages du Moyen-Âge et ceux de la fin de l'Ancien Régime sont tout à fait différents.
Donc afin de vérifier, je vais sur Wikipédia il y a deux minutes qui je le sais doit être pris avec des pincettes. Mais c'est tellement aisé d'aller chercher dans cette encyclopédie la moindre info : date, généalogie... Pas besoin de fouiller dans sa bibliothèque, surtout quand les livres dont on a besoin sont à deux heures de route...

Et que lis-je ? Plusieurs infos qui m'ont fait bondir :
Son statut de frère du roi ne l'empêche pas de critiquer la politique de celui-ci. Mécontent et inquiet de la politique royale, il cherche à s'installer dans la province de Languedoc un fief, et ainsi se ménager une action directe et distincte de celle de son royal aîné. Louis XVI et ses frères, Marie-Antoinette elle-même, etaient initiés à la loge maçonnique des trois frères à l'Orient de Versailles. (Charles Porset, Hiram sans-culotte? Franc-maçonnerie, lumières et révolution: trente ans d'études et de recherches, Paris: Honoré Champion, 1998 p. 207.)
En 1775, il sollicite en vain le titre de gouverneur du Languedoc. Il avait même acheté l'année précédente le Comté de l'Isle-Jourdain qui lui assurait par la forêt de Bouconne, accès et influence jusque dans Toulouse.

Nous avions parlé il y a de cela plusieurs mois de cette hypothétique initiation à la Franc-Maçonnerie des membres éminents de la famille royale. Qu'ils l'aient tous été, peu me chaut, tout le monde autour d'eux l'étaient. Si, semble-t-il cela s'est fait en 1774-1775, ils avaient entre 17 et 20 ans, ce sont des gosses qui suivent la mode. Non, moi ce qui me dérange, c'est que la source ait beau être citée, l'affirmation est tout de même assez importante et très peu admise pour qu'une seule suffise.

Mais surtout c'est d'apprendre que Monsieur avait pour seigneurie l'Isle-Jourdain, où je n'ai jamais vécu (sinon, je pense que je l'aurais su depuis longtemps) mais où je passe très régulièrement et qui se trouve dans le Gers. Il y a de cela deux mois, je m'étais complètement perdue dans cette forêt (traversée en voiture), sortant de Toulouse pour rejoindre l'autoroute afin de rentrer sur Figeac. Au lieu de partir vers l'est me voilà en direction de l'ouest et me retrouvant justement à l'Isle-Jourdain et donc complètement à l'inverse de ma route. Une heure de perdue avant de retrouver tant bien que mal le chemin pouvant me ramener à Toulouse, au fin fond du Gers (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est assez flippant un dimanche d'hiver) afin de reprendre la bonne entrée d'autoroute. 3h30 de route au lieu de 2. Depuis j'ai un GPS.

Oui, oui ! Je ne sais plus quelles bisbilles Provence a , ni avec quelle famille, je crois que ce sont les du Barry, à moins que ce ne soit les Polastron, au sujet de la seigneurie de l'Isle-Jourdain . J'ai lu quelquechose là-dessus . Je tâcherai de retrouver ...... mais demain car il se fait tard ................

Les Du Barry habitaient à côté, dans la campagne de Toulouse. Dans le quartier actuel du Mirail (très chaud) où j'ai fait mes études.

A propos des rois maudits

http://fansdemurielbaptiste.over-blog.com/article-33475488.html -

olivia a écrit:

Les Du Barry habitaient à côté, dans la campagne de Toulouse. Dans le quartier actuel du Mirail (très chaud) où j'ai fait mes études.

Ils avaient une propriété de famille à Lévignac, sur un affluent de la Garonne, la Save , près de Toulouse . En 1721, Antoine du Barry ( ou Barri ) , seigneur de Cères, avait pris le titre de gouverneur du château de Lévignac .  Il était le beau-père de notre Jeanne .
Quand il mourut, jeune encore, il laissait sa veuve, Martine-Catherine-Cécile-Thérèse, née de Lacaze-Sarta, chargée d'une ribambelle de six enfants , dont Jean ( le Roué ) et Guillaume qui épousera Jeanne .

Voilà :
Le 20 février 1772, Jean du Barry reçut de Louis XV ( sous forme de vente fictive ) une partie de la forêt de Senonches en Orléanais .
Quatre mois seulement plus tard, par acte notarié du 15 juin ratifié par lettres patentes le 12 août suivant, le Roi lui racheta les terres de Senonches et lui donna dans la foulée l'illustre comté de l'Isle Jourdain ( je vous passe la liste impressionnante des noms des communes et seigneuries à l'avenant ) ......... du Barry devenait comte de l'Isle Jourdain, après les Armagnac !!!
Plus tard le 29 août 1775, après que la famille soit frappée de proscription ( Les Barils fuient ), Monsieur profita de cuisants embarras d'argent de Jean du Barry ( Adieux paniers, vendanges sont faites ! ) pour s'approprier, soit disant échanger, le comté de l'Isle Jourdain .
C'est pourquoi il porta pendant l'émigration le titre de comte de l'Isle .

Alors là ! Je n'aurais jamais cru que son nom d'émigration venait de l'Isle-Jourdain !

...... de presque chez toi !

Quel documentaliste tu fais !!