Fruits et Légumes au temps de Marie-Antoinette

Bien chers Amis,

Nous avons précédemment tenu quelques discussions qui nous donnent un aperçu des goûts culinaires de la Reine Marie-Antoinette.
https://maria-antonia.forumactif.com/t382-les-saveurs-de-la-reine

Nous avons également des vues précises du Potager du Roi.
https://maria-antonia.forumactif.com/t3401-le-potager-du-roi?highlight=potager

Dans le même ordre d'idée, nous savons que la Reine elle-même avait à coeur de faire cultiver et manger les produits de son Hameau.
https://maria-antonia.forumactif.com/t7028-marie-antoinette-cultivatrice?highlight=cultivatrice

La question se pose de déterminer avec précision quels étaient ces fruits et légumes cultivés à l'époque, d'autant plus que la fin du siècle marque une charnière. Nous avons déjà collecté de plus amples renseignements sur l'entreprise de Mr Parmentier.
https://maria-antonia.forumactif.com/t5776-l-entreprise-d-antoine-parmentier-et-la-culture-de-la-pomme-de-terre?highlight=parmentier
Ce fut une entreprise tellement intéressante que l'événement fut abondamment représenté et illustré.
https://maria-antonia.forumactif.com/t6448-antoine-parmentier-louis-xvi-et-marie-antoinette-l-entrevue-en-illustrations?highlight=parmentier

En ce qui concerne les autres produits, on peut se demander si la Reine Marie-Antoinette a jamais goûté une tomate. Si cette plante fut effectivement ramenée du Mexique par les Conquistadors au début du XVIème siècle, elle fut longtemps cantonnée à un rôle purement ornemental. Premièrement cultivée en Espagne et en Italie, elle entra en France par la Provence au XVIIème siècle et ce n'est qu'à la fin du XVIIIème qu'elle fut utilisée dans la cuisine.

Bien à vous

madame antoine

Pas sûr que la reine Marie-Antoinette y ait jamais goûté à Versailles, mais l'implantation de ce fruit en Europe date du XVIIIe. Et c'est très, très bon.

Je vous présente donc la nèfle du Japon, à ne surtout pas confondre avec la nèfle commune. Pas trop grave pour nous car, en Europe du nord, on ne la connaît carrément pas. Mais, en Espagne, ce serait sacrilège . Ils adorent el Nispero de Callosa d'En Sarrià.



Et ils ont raison !  

• Si les moins avertis peuvent les confondre avec des abricots de par leur couleur jaune ou légèrement orangée et leur forme allongée, les nèfles du Japon ont cependant un goût plus acidulé rappelant celui de la mangue. La pulpe est jaunâtre ou blanchâtre, de texture brillante et compacte et sa peau est dure. Ce fruit ne doit pas être confondu avec la nèfle commune, présente dans le nord de l’Europe, puisqu’elles appartiennent à deux espèces végétales botaniquement différentes.
  
  La nèfle du Japon est considérée sur le plan botanique comme une baie qui contient 4 ou 5 noyaux. Ces noyaux sont en réalité des pépins assez volumineux qui seraient issus de l'avortement de certains ovules. Mais attention à ces noyaux qui sont toxiques car ils contiennent de l'acide cyanhydrique.
  
  Une espèce endémique protégée
  
  Les nèfles sont issues du néflier du Japon ou Eriobotrya japonica de son nom latin. C’est un petit arbre de la famille des rosacées (qui comprend notamment le poirier, le pêcher et le pommier) et qui se développe principalement dans le sud de l’Europe car il ne supporte pas des températures trop basses, contrairement au néflier commun. Très périssable, la nèfle du Japon voyage mal, ce qui a un effet direct sur sa commercialisation.
  
  Le néflier du Japon aurait été introduit en Espagne aux XVIIIe siècle par les marins revenants des expéditions dans le sud-Est asiatique et débarquant sur les côtes de la région Valencienne. D’abord utilisé comme arbre ornemental, c’est au XIXe siècle que ses fruits ont été consommés. La culture intensive s’est réellement développée à la fin des années 60 et au début des années 70, lorsque les variétés et les techniques de culture utilisées ont commencé à être mises en œuvre.
  
  Depuis 1992, les nèfles cultivées dans la région de la Marina Baixa (canton d’Alicante allant d’Altea à la Villajoyosa) bénéficient d’une dénomination d'origine : el Níspero de Callosa d'En Sarrià. Cette appellation protège sa qualité et sa culture. Les Nisperos de Callosa d'En Sarrià représentent plus de la moitié de la production totale nationale avec pas moins de 12.000 tonnes produites annuellement au sein des 19 municipalités bénéficiant de cette dénomination.
  

L'arbre c'est ça.



Sa petite planche académique



Son contexte d'origine, dans une peinture dite « fleur et oiseaux » de la dynastie Song



Alors maintenant, vous vous demandez sûrement ce qu'on fait avec ces fruits, quand on ne les croque pas?

Les nèfles du Japon peuvent par exemple accompagner d’autres fruits de saison dans une salade ou dans une tarte. On peut en faire des confitures ou des gelées, des jus ou des liqueurs.



Must pour moi, des glaces et sorbets. Sinon, on les mets aussi en garniture de plats salés.

• A la Réunion ou chez les Mauriciens, la nèfle se prépare sous forme d’achards, ce célèbre condiment composé de petits légumes, de fruits et de graines aromatiques qui accompagne presque tous les plats.

sources https://lepetitjournal.com/valence
https://fr.agroneo.com/fruits/arbres-fruitiers/nefle-du-japon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eriobotrya_japonica

Qui aime la rhubarbe ?

En fait à la base la plante vient d'Asie où on l'utilisait pour ses propriétés médicinales ou même pour décorer. Au XVIIIe on a commencé à l'utiliser en cuisine.
Pourquoi ce nom ? C'est une transformation de son nom latin rheubarbarum – avec «rheu» pour racine et «barbarum» pour barbare parce qu'en Occident on considérait qu'elle n'était consommée que par des barbares.