Marie-Antoinette était condamnée d'avance

Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014

Marie-Antoinette était condamnée d'avance

Bien Chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

En ce jour anniversaire de la mort de notre Reine, où toutes nos pensées convergent évidemment vers elle, il est réconfortant de savoir que l'une des publications les plus récentes achève de réhabiliter Marie-Antoinette. Il s'agit de l'étude d'Emmanuel de Waresquiel que nous avons déjà présentée ici.
https://maria-antonia.forumactif.com/t7630-juger-la-reine-14-15-16-octobre-1793-emmanuel-de-waresquiel?highlight=waresquiel

Voici une entrevue avec l'auteur publiée dans Le Parisien.

Marie-Antoinette était condamnée d'avance

Auteur de plusieurs biographies best-sellers (Talleyrand, Fouché), Emmanuel de Waresquiel décrit avec brio le choc qu'a représenté le procès de Marie-Antoinette.

Ce procès, écrivez-vous, est bien plus que celui d'une reine...

Oui, c'est le procès des imaginaires, le choc brutal de deux mondes -- l'Ancien Régime et la République -- qui coexistent mais se haïssent. C'est aussi le procès d'une revanche sociale, où les « petits » parlent aux « grands » avec le sentiment de leur être enfin égaux. Au fond, juger la reine ne suffit pas. Le procès est aussi celui d'une femme. De pouvoir, donc perverse. D'une débauchée et d'une mère qu'on accuse d'inceste. C'est enfin celui d'une étrangère, la « putain autrichienne », la traîtresse. Contrairement au procès de son mari, qui avait eu droit au vote des députés, elle est jugée comme une prisonnière de droit commun. On lui dénigre le droit d'être reine, on l'humilie gratuitement.

Pourquoi tant d'acharnement ?

Elle est haïe depuis longtemps. Aux yeux des révolutionnaires, la déchéance physique de Marie-Antoinette, prématurément vieillie, renvoie à la noirceur de son âme. En salissant la mère, la Terreur inaugure un autre type de régicide : c'est le principe dynastique qui est mis à bas. Après avoir tué le roi, ils tranchent, à travers Marie-Antoinette, le cordon ombilical de l'hérédité monarchique. Elle était condamnée d'avance.

Comment fait-elle face ?

Avec un courage qui bluffera jusqu'à ses ennemis, et une détermination absolue. Je n'ai pas spécialement de sympathie pour cette femme enfermée dans son monde, mais de l'empathie et de l'admiration, oui ! Alors qu'elle a été abandonnée de tous, y compris de l'Autriche, elle cesse enfin de fuir. Ses prisons n'ont pas été seulement celles où l'a enfermée la Révolution. Versailles aussi. Toute sa vie. Et puis la Révolution la rattrape, juste après la mort de son fils (le 4 juin 1789 !), et elle décide enfin de rejoindre son destin. Elle est alors devenue reine et l'est restée jusqu'au bout.

http://www.leparisien.fr/politique/marie-antoinette-etait-condamnee-d-avance-16-10-2016-6213714.php

Bien à vous

madame antoine

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Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 10/01/2016

Tout cela, ce contexte crève le cœur. Comment ces hommes ont-ils pu agir ainsi à l'encontre d'une mère ? Et encore, c'est sans compter ce qu'ils feront à son fils. Heureusement que la pauvre reine ne l'a pas su.

Nombre de messages : 22 Date d'inscription : 26/12/2015

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Forever Young

Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014

Cher Chouffe Blond, la Reine Marie-Antoinette avait largement vingt ans de moins que lors de son procès, quand elle a posé pour le portrait que vous nous proposez. En réalité, les témoignages s'accordent sur le fait que la Reine comparaissant faisait nettement plus que son âge, comme nous pouvons le lire dans ce récit du procès relaté dans Le Parisien.

Son visage est aussi doux que son esprit enragé. Jacques Hébert, 36 ans, s'apprête à frapper un grand coup. Toute la matinée, les accusations contre Marie-Antoinette ont tourné à vide. Mais cette fois, la plume assassine du « Père Duchesne », journal préféré des sans-culottes, tient sa proie. Tout à sa haine contre la « guenon autrichienne », il ne compte plus la lâcher.

Il est un peu plus de 15 heures, ce lundi 14 octobre 1793. L'audience vient de reprendre dans la salle de la Liberté. La reine déchue, veuve depuis neuf mois, s'avance sans un regard pour la foule de tricoteuses et d'activistes massée dans cette pièce lugubre, éclairée à la bougie. Même dans cette pénombre, on voit que la souveraine a perdu tout éclat. Blême, presque spectrale dans une robe si abîmée qu'elle a dû être rapiécée, on lui donnerait 60 ans. Elle n'en a même pas 39...

De sa splendeur passée à Versailles, elle n'a plus rien, si ce n'est son port de tête... et une paire de chaussures noires, rescapée de sa prodigieuse collection. Ses dernières bagues lui ont été confisquées par ses geôliers. Ne lui reste que ce médaillon ovale qui lui tombe sur la poitrine. Elle y a glissé un portrait miniature de son fils, Louis-Charles, ainsi qu'une mèche de ses cheveux. Son « chou d'amour », comme elle le surnomme, est devenu sa raison de vivre depuis que la tuberculose lui a pris son aîné en juin 1789, et que la Révolution a emporté tout le reste.

Un cri déchirant

Après l'exécution de son mari en janvier, c'est la gaieté du Petit Dauphin qui l'a empêchée de sombrer. Mais le 2 juillet, le Comité de salut public lui arrache son fils, qui a eu 8 ans en mars. De sa fenêtre à la prison du Temple, elle regarde le « marmotin », comme l'appellent les gardiens, faire sa promenade quotidienne. Un mois plus tard, on la transfère à la Conciergerie en vue de son procès. Elle est désormais seule face à ses juges, le médaillon ovale sur son coeur.

C'est donc la mère qu'Hébert a choisi d'attaquer. Appelé à la barre, il se lance, sûr de son effet : il évoque d'abord les « pollutions indécentes » (en clair, il s'est caressé) du petit Capet, un « manège criminel » auquel sa mère... l'aurait initié ! Hébert dénonce ensuite des rapports incestueux : au Temple, le rejeton aurait pris l'habitude de coucher entre sa mère et sa tante, elle aussi détenue. Ces « vérités », poursuit le journaliste-procureur, il les a obtenues de la bouche même du Dauphin qu'il a interrogé le 30 septembre.

Marie-Antoinette reste interdite. « Je n'ai aucune connaissance de ces faits », souffle-t- elle. Un juré la relance, alors elle se lève et se récrie : « Si je n'ai pas répondu, c'est que la nature se refuse à une pareille inculpation faite à une mère. » Et en désignant les femmes du public : « J'en appelle à toutes les femmes qui peuvent se trouver ici ! » Son cri déchirant a-t-il fait vriller le coeur des tricoteuses ? Personne ne le sait, tant la détestation qu'inspire cette « débauchée » est immense. Un peu plus tard, elle soupirera : « Il est bien aisé de faire dire à un enfant de 8 ans tout ce qu'on veut. »

La nuit suivante, à 4 heures, le verdict tombe. Il n'est plus question d'inceste, mais c'était écrit : la reine doit mourir. Mais elle aura eu une dernière victoire. « La garce, au surplus, a été audacieuse et insolente jusqu'au bout », grincera Hébert en la voyant monter sur l'échafaud... où il la suivra au printemps.

http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/j-en-appelle-a-toutes-les-meres-16-10-2016-6213846.php

Il s'agit là d'une très belle narration, empathique quoique romancée, ce qui peut expliquer les quelques libertés prises avec la réalité historique. Plus étonnant est le portrait proposé, alors qu'on ignore me semble-t-il, lequel la Reine portrait avec elle.

Bien à vous

madame antoine

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Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)

Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017

Analyse psychanalytique de l'exécution de Marie-Antoinette tongue

Quand le bourreau trancha la tête de Marie-Antoinette, c’est le symbole du pouvoir des femmes qui tomba dans la sciure au nom du peuple français nouvellement converti à la République par la révolution phallocratique.
https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/les-femmes-au-pouvoir

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X est la force deux fois pure

Nombre de messages : 93 Date d'inscription : 02/11/2016

Ne nous voilons pas la face. La reine a commis trop de fautes.

Administrateur Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017

MindTheGap a écrit:: Ne nous voilons pas la face. La reine a commis trop de fautes.

Ouais bon, c'est quand même son sort qui touche le plus Patrick Pelloux, médecin, président de l’Association des médecins urgentistes de France, chroniqueur à Charlie Hebdo.

Marie-Antoinette était condamnée d'avance Zzzz223

Propos recueillis pour https://www.ladepeche.fr/

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