Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Madame Clotilde

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 17:58

Vous le saurez à la lecture de mon troisième chapitre ou à partir de quelques sources, j'avance de prudentes hypothèses...
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 18:04

Merci ! Nous sommes impatients de vous lire !!! Very Happy
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 18:08

Merci cher Dominique Poulin de m'avoir corrigée !!

Je m'aperçois à la lecture de mon ancien post que j'ai confondu avec sa tante , fille ainée de Louis XV , Élisabeth de France dite Madame Infante , duchesse de Parme ... Embarassed Voila pourquoi je parle de "dernier séjour à Versailles" , car elle , elle y est bien morte , et Madame Clotilde non bien sûr !. Et pourquoi je ne comprenais pas qu'on parle d'amaigrissement alors qu'elle était obèse à la fin de sa vie . Surprised

Quelle méprise idiote de ma part , nous devions certainement avoir plusieurs conversations en même temps et je suis passée d'une princesse à une autre dans mes pensées Madame Clotilde - Page 8 49856
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 18:59

J'ai aussi hâte de lire la suite de votre biographie Dominique Poulin! Madame Clotilde - Page 8 244157

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 14 Aoû - 8:46

Moi aussi, ça m'intrigue ! J'avais lu qu'on s'attendait à la voir encore forcir, avec la solide nourriture des montagnes... Quelle fut donc cette maladie... ? Suspect

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 4 Sep - 17:30

Chapitre III

LA PRINCESSE DE PIÉMONT 1775-1789


La dynastie de Savoie ! A n'en pas douter, Clotilde en savait déjà long sur cette famille, son histoire et son parcours presque romanesque !
Pour comprendre l'ascension de cette maison royale, il convient de remonter le temps, soit huit cents ans en arrière. Beaucoup de ses comtes, de ses ducs, puis de ses rois se distinguèrent à travers un intelligence aiguë doublée d'une remarquable habileté en matière diplomatique. Leur préoccupation constante reposa sur la reconnaissance et l'agrandissement de leur souveraineté et l'union de leur parenté avec des familles royales souvent bien plus puissantes. Sur ces deux points cruciaux, la dynastie de Savoie réussit au-delà de ses espoirs, mais cette ascension fut lente et jalonnée de difficultés innombrables.
Tout en haut de l'arbre généalogique des Savoie, figure sans conteste le premier ancêtre de la maison, Humbert aux Blanches Mains qui naquit à la fin du Xe siècle et vécut sous le règne des premiers Capétiens. En l'an 1000, la Maurienne-Savoie dépendait de la souveraineté des rois de Bourgogne, mais ses souverains s'éteignirent sans héritier en 1032. L'empereur germanique en profita alors pour annexer le royaume de Bourgogne et de fait les premiers comtes de Savoie, -ou Humbertiens-, reconnurent le Saint-Empire pour suzerain. Ils ne perdirent d'ailleurs pas leur temps, car ils marièrent une des leurs, Berthe, à l'empereur Henri IV en 1066.
Patiemment, en contrôlant les grands cols alpins, Grand et Petit-Mont-Saint-Bernard, Mont-Cenis et Vallée d'Aoste, ils vont étendre leur influence territoriale au prix d'alliances et de mariages politiques, de conflits et de guerres, mais aussi par de savants jeux de manoeuvres diplomatiques. Par une autre union, ils s'allient avec les marquis de Turin en 1046 et fondent ainsi leurs premiers liens par la vallée de Suze. Au cours des siècles qui suivent, la principauté s'étend, mais non sans mal ni reculs ! Le Faucigny, Genève, Nice, Verceil, tombent sous sa coupe. Elle est assimilée de plus en plus à celle d'un petit État avec qui il faut compter et le contrôle progressif et convoité de tous les cols Alpins lui donne le surnom envié de "Portier des Alpes".

De cap en cap, de règne en règne, la dynastie se perpétue, ne manquant jamais d'héritiers mâles en essaimant souvent de prolifiques descendances . Les alliances matrimoniales sont toujours largement mises à contribution et assurent en puissance et prestige la place des comtes de Savoie sur l'échiquier des États de l'Europe médiévale. Qu'on en juge !
Au XIe siècle, le comte Odon marie ses filles au roi Henri IV d'Angleterre et à Rodolphe de Souabe, roi des Romains, tandis qu'en 1115 Adélaïde de Maurienne monte sur le trône de France en épousant Louis VI le Gros. Un siècle plus tard, Béatrice de Savoie, comtesse de Provence, use de toute l'ambition dont elle est capable pour unir toutes ses filles aux plus grands souverains d'Europe en réalisant "l'un des chefs-d'oeuvre de la grande stratégie matrimoniale médiévale." Marguerite épouse le roi de France Louis IX en 1234 et les autres convolent avec l'empereur de Germanie, au roi Henri III d'Angleterre et au roi de Sicile. Pas moins que cela !
Sans les citer toutes, les princesses de France représentèrent également un vivier important pour la dynastie de Savoie. Au XIVe siècle, Amédée VI, le Comte Vert, épousa Bonne de Bourbon, puis son fils, Amédée VII, le Comte Rouge, épousa Bonne de Berry. Plus tard, une sœur de Louis XI, Yolande de France contracta mariage avec Amédée IX. Comme son frère, elle se fit remarquer par ses capacités de gouvernement et son énergie en exerçant des fonctions de régente de Savoie. Le roi Louis XI avait lui-même épousé une princesse de cette maison, la reine Charlotte. Cette souveraine mena une vie bien effacée en France et selon le chroniqueur Philippe de Commynes "n'était point de celles où on ne devait prendre tant de plaisir, mais bonne dame". Elle vivait la plupart du temps au château d'Amboise avec ses dames d'honneur "rarement vues, même par les oiseaux".

Parmi les plus grands souverains de l'Europe médiévale du XVe siècle, on compte Amédée VIII. C'est sous son règne que le comté accéda à un rang ducal en 1416 grâce à l'empereur Sigismond "qui voulait par là laisser un monument éternel de l'estime qu'il faisait de ce prince..." et c'est en raison de son exceptionnelle envergure d'homme d'État de premier plan que son pays entra véritablement dans le concert politique européen. On eut recours à lui pour arbitrer plusieurs crises dans le conflit franco-anglais de de la Guerre de Cent Ans et sa propre Cour était équivalente à celle non moins brillante de Bourgogne.
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 4 Sep - 19:27

Je découvre totalement cette période là de l'histoire Very Happy

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeSam 5 Sep - 14:04

Merci pour ce recadrage, cher Dominique !

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeSam 5 Sep - 14:43

Cher Dominique Poulin, vous pouvez aussi rajouter à la liste Marie-Adélaïde de Bourgogne, la mère de Louis XV.
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeLun 7 Sep - 11:22

Pour le chapitre III, je vais fonctionner par gros paragraphes, car je ne peux pas tout écrire en même temps, cela me prendrait plusieurs heures. Vous en aurez de nouveaux cette semaine.

A Madame de Chimay : rassurez-vous, je vais bientôt parler de la duchesse de Bourgogne, mais je procède par ordre chronologique dans mon petit rappel historique de l'histoire de la Maison de Savoie, de façon à jeter quelques bases pour bien comprendre la suite du chapitre. J'ai exposé pour l'instant quelques jalons dynastiques au Moyen-Âge.

Je ne sais pas trop si j'ai bien fait de faire ce rappel, car cela casse un peu le récit biographique... qu'en pensez-vous ? Donnez-moi également vos critiques quelles qu'elles soient, cela me permettra d'avancer... Cool Smile
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeLun 7 Sep - 11:30

Si, si, cher Dominique ! Vous faites bien, de nous remettre les idées en place. Very Happy Ce n'est pas du superflu, en tout cas en ce qui me concerne !
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeLun 7 Sep - 11:44

Personnellement je trouve ce "rappel" très intéressant, dans le sens où pour moi ça n'est pas un rappel Madame Clotilde - Page 8 244157
Pour les critiques sur ces paragraphes je ne saurais en formuler car je n'y connais rien. Tout ce que je peux déjà dire c'est que l'ensemble est très clair et assez intéressant pour le contexte je trouve Wink
Merci d'avance pour la suite alors! Very Happy

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeLun 7 Sep - 12:35

Votre exposé, cher Dominique Poulin est très intéressant . Et c'est bien d'y aller par ordre chronologique. C'est mieux ! Ainsi, l'on est moins perdu.
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeMar 8 Sep - 17:36

Suite Chapitre III

LA PRINCESSE DE PIEMONT 1775-1789


Et pourtant ! cette apparente splendeur masquait un faisceau de faiblesses qui faillirent bien à la longue mettre à bas la monarchie savoisienne et sa dynastie...
Les difficultés politiques s'amoncellent dès la deuxième moitié du XVe siècle. La principauté est d'abord dangereusement tiraillée dans la lutte fraticide entre Louis XI et la Bourgogne toute prôche de Charles Le Téméraire. Puis l'implantation de la Savoie dans le canton de Genêve pose d'insolubles problèmes avec la montée du protestantisme et de très vives revendications d'indépendance. La création d'apanages pour les princes cadets de Savoie pose d'incessantes querelles d'héritages, source de complots à la Cour et même de conflits armés. Et surtout, la faiblesse de l'Etat Savoyard devient patente dès le début du XVIe siècle. Cette principauté enclavée au milieu des Alpes finit par géner François Ier et le développement des Cantons Suisses inquiète car ils disposent de redoutables forces armées. De plus, le passage obligé et répété des troupes françaises à la conquête du duché de Milan et du royaume de Naples irrite le duc de Savoie.
C'est dans la guerre pour la suprématie en Europe qui opposait François Ier et l'empereur Charles Quint que la maison de Savoie connut l'une de ses heures les plus dramatiques de son histoire. Le duc de l'époque, Charles III, dut clairement choisir son camp, il opta pour l'alliance avec la Maison d'Autriche. Mal lui en pris ! François Ier fit ocuper ses Etats. La Savoie jusqu'en pays de Piémont fut démenbrée et lorsque Charles III mourut dans le mépris en 1553, on pouvait conjecturer que tout était fini pour sa famille.
C'est alors que les caprices de la politique internationale en décidèrent autrement avec le duc Emmanuel-Philibert dit "Tête de Fer". Vainqueur de la bataille de Saint-Quentin en 1557 qui donnait la victoire aux Impériaux et à leurs alliés sur la France, il réussit à obtenir la restitution de ses Etats deux ans plus tard au traité de Cateau-Cambressis. C'est lui qui orienta le destin de sa maison dans l'orbite de la péninsule italienne en abandonnant l'ancienne capitale Chambéry pour en instituer une nouvelle en territoire piémontais à Turin.

Du XVIe siècle jusqu'à la première moitié du XVIIIe siècle, l'Europe est toujours le champ de bataille de la lutte séculaire entre la France et la Maison d'Autriche et les souverains savoyards n'ont finalement pas d'autre choix pour préserver leur survie et leurs intérets que de de jouer la carte du volte-face au gré des alliances et des trahisons... Leurs mariages avec des princesses françaises sont trompeurs et ne changent rien à la donne. Poutant, parfois traitée avec dédain, beaucoup de monarques et de princes se bousculent pour tisser des liens matrimoniaux, donc politiques avec la maison de Savoie.
C'est bien l'illustration de sa place dans la famille très fermée des royautés européennes. Au XVIe sièlce, Emmanuel-Philibert épouse Marguerite de France, fille de François Ier et soeur de Henri II. Au siècle suivant, ce ne sont pas moins de quatre princesses françaises qui viennent régner à Turin avec Christine de France, Françoise-Madeleine d'Orléans, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours et enfin Anne d'Orléans. En 1697, Victor-Amédée II, "prince impénétrable, qui veut et qui doit être ménagé" marie très brillamment ses filles : Marie-Adélaîde épouse le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et Marie-Louise est unie avec un autre petit-fils du roi-soleil, le roi Philippe V d'Espagne.

La consécration pour la dynastie viendra avec le Traité d'Utretcht en 1713. Le duc de Savoie obtient la souveraineté de la Sicile avec un titre royal. Néanmoins, cette souveraineté sera de très courte durée, les grandes puissances opérant à un nouveau découpage. La Sicile revient finalement aux Habsbourgs et en compensation Victor-Amédée II reçoit la Sardaigne en 1718. L'antique maison de Savoie avait enfin acquis une couronne royale et accédait au même rang de la plupart des maisons souveraines. Désormais, ses monarques se nommeront rois de Sardaigne, ducs de Savoie et princes de Piémont et leurs possessions s'intituleront les Etats Sardes.
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeMar 8 Sep - 20:33

Merci pour votre cours magistral ! Madame Clotilde - Page 8 Icon_study Madame Clotilde - Page 8 Icon_smile
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeJeu 10 Sep - 17:46

Suite Chapitre III

LA PRINCESSE DE PIEMONT 1775-1789


Après la mort de Victor-Amédée II en 1732, s'ouvre le règne de Charles-Emmanuel III. Marié trois fois, il perdit prématurément toutes ses épouses. La dernière, Elisabeth de Lorraine, fit de lui le beau-frère de François de Lorraine, l'époux de l'impératrice Marie-Thérèse. Par le jeu des alliances, il était aussi par sa sœur la duchesse de Bourgogne, l'oncle maternel de Louis XV.
Très laid et contrefait, il ne manquait ni de discernement, ni de finesse. Laborieux au travail de cabinet, il sut s'entourer de ministres aux réelles compétences. Ses zones d'ombre résident dans sa sa bigoterie excessive et son sérieux inaltérable. Charles-Emmanuel III imprima à la Cour de Turin un style compassé qu'elle ne quittera plus avant longtemps. Se soumettant lui-même à une étiquette scrupuleuse, le roi ne souffrait aucun écart de conduite ou de langage dans sa famille, en ayant laissé tomber un jour : "Nous autres rois, nous ne sommes pas fait pour nous amuser !". L'accession de plein droit à la royauté semblait avoir tourné la tête à la Maison de Savoie... A se vouloir trop parfaite, la Cour de Turin du XVIIIe siècle s'attira une solide réputation d'ennui rébarbatif.

Sur le plan extérieur, et comme son père dans les grands conflits européens, il oscille tantôt du côté de la France, tantôt du coté de l'Autriche. Dans la guerre de Succession de Pologne, il prend parti pour Louis XV avant de trahir ses engagements quelques années plus tard pour conclure un rapprochement avec Vienne ! La tortueuse Maison de Savoie inspire depuis longtemps la méfiance, tous ses partenaires européens s'en défient, de Versailles à Madrid, ou de de Londres à Vienne. Elle n'a qu'un but, poursuivre son avancée en Italie du Nord et conquérir le Milanais. Les résultats de cette politique belliqueuse donne quelques fruits. Aux traités de Vienne et d'Aix-La-Chapelle, les grandes puissances concèdent quelques territoires en Lombardie. Toutefois, en considération des risques pris, le roi de Sardaigne n'est pas satisfait. N'a-t-il pas dit un jour : "Le Milanais est un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille"? De plus, dans le tournant des années 1750, ses visées expansionnistes seront compromises avec l'alliance franco-autrichienne.

Suscitant désormais une méfiance polie de la part de Louis XV et de Marie-Thérèse d'Autriche, Charles-Emmanuel III contracta pourtant au terme du traité d'Aix-La-Chapelle de 1748, un rapprochement politique avec les Bourbons d'Espagne. Le roi Ferdinand VI proposa sa sœur Maria-Antonia pour le duc Victor-Amédée de Savoie, le fils aîné et l'héritier du roi de Piémont-Sardaigne. Les négociations aboutirent rapidement à l'union des deux jeunes promis en 1750. Victor-Amédée avait alors vingt-trois ans et sa femme tout juste vingt, mais bien que mariés au nom de la raison d'État, leur précoce complicité de goûts et de caractère laissa augurer de prometteuses espérances à la Cour de Turin.
Sur le plan dynastique, ils comblèrent les vœux des dynasties de Savoie et des Bourbons d'Espagne. Dès 1751, Maria-Antonia donnait un héritier présomptif à qui l'on donna le prénom de Charles-Emmanuel et que l'on titra prince de Piémont. C'est le futur époux de Clotilde. Au total, la duchesse de Savoie mit douze enfants au monde, et fait assez rare, trois seulement trépassèrent en bas âge. Prônant les vertus de la vie familiale dans le strict respect des lois de l'Église et de la morale, le couple héritier renforça encore un peu plus l'austérité ambiante de la Cour. Quelques détails laisseraient cependant supposer une louable affection pour leurs nombreux enfants, notamment lorsque trois de leurs filles les quittèrent pour toujours afin d'épouser des princes étrangers. Toutefois, l'éducation très sévère, presque carcérale, des jeunes princesses qui jamais "n'étaient laissées seules un instant... même là ou on n'imagine pas que l'on puisse être" pèsera lourd dans leur patrie d'origine.

Pendant ce temps, Charles-Emmanuel III vieillissait doucement, ne laissant guère d'influence à son fils Victor-Amédée qui patiemment rongeait son frein dans l'attente de régner. Dans l'intervalle, il avait marié sa fille Marie-Joséphine à un petit-fils de Louis XV, mais il ne comptait pas en rester là, surtout pour son fils, le prince de Piémont, que la Cour de France envisageait pour la princesse Clotilde...
Enfin, le 20 février 1773, Victor-Amédée entendit son heure sonner. Charles-Emmanuel III disparaissait après un règne de plus de quarante ans et le duc de Savoie lui succédait sous le nom de Victor-Amédée III à quarante-sept ans .
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeJeu 24 Sep - 13:38

Suite du Chapitre III

LA PRINCESSE DE PIÉMONT 1775-1789

Sur le plan intérieur, le nouveau souverain trouva un État bien organisé. La montée de l'absolutisme du royaume piémonto-sarde n'avait cessé de s'accroitre depuis deux siècles. Les grandes décisions relevaient du Conseil d'État tandis que des intendants, dociles instruments du pouvoir relayaient la politique de Turin dans les provinces. Pendant une bonne partie du XVIIIe siècle, la dynastie privilégie une noblesse "de service" d'origine bourgeoise qui noyaute peu à peu les rouages les plus élevés de l'administration. De grandes réformes avaient bouleversé la société avec le rachat des droits féodaux par les communautés villageoises et l'établissement d'un cadastre recensant toutes les propriétés afin de de mieux répartir les impôts et réduire les privilèges fiscaux de la noblesse et du clergé. Mais ces changements furent longs et difficiles à mettre en place en rencontrant de fortes résistances dans les hautes classes tout comme dans la paysannerie. Ils n'étaient d'ailleurs pas achevés lors de l'avènement de Victor-Amédée III en 1773.
Aussi par volonté politique ou par un conservatisme frileux, les souverains piémontais jugulèrent la philosophie des Lumières. Un contemporain, Sainte-Croix dira que "Penser est ici un tic, écrire est presque un ridicule"!.

A quarante-sept ans, dans la force de l'âge mûr, qui était Victor-Amédée III ?
Les contemporains et les historiens lui reconnaissent une grande affabilité et une bonté naturelle. Il était selon un observateur, Costa de Beauregard, "naturellement exact et laborieux". Alors qu'il était enfant, l'enseignement de son précepteur, Vicardel de Fleury, fut remarqué par l'impératrice d'Autriche qui s'en inspira pour Joseph II. Ses goûts le portaient vers les sciences exactes, mathématiques, physique, et il nourrissait une passion dévorante pour le domaine militaire.
Grand admirateur du modèle prussien de Frédéric II, il entreprit la réorganisation de son armée et la promotion des forteresses militaires, mais il manquait de moyens en hommes de valeur et en outils techniques. Il ne put égaler "le vieux Fritz" !
De tempérament moins volontaire et autoritaire que ces deux prédécesseurs, il se révéla aussi influençable et indécis avec ses ministres et sa famille. De plus, sa montée tardive sur le trône et ses aspirations longtemps bridées, laissèrent éclater au grand jour son goût marqué pour le faste monarchique. Victor-Amédée III entendit donner à sa Cour tout le lustre nécessaire à un grand État souverain. Les offices de Cour furent doublés dans sa maison, celle de son épouse et des membres de la famille royale et la réputation parfois étriquée et provinciale de la monarchie piémontaise vola en éclat... !
Un visiteur français, Mr Trezin de Cangy, diligenté par le comte d'Artois en 1775 remarquait "que les voitures de Sa Majesté étaient superbes, faites comme les beaux carrosses du roi de France, ayant le dessus de l'impériale en velours cramoisi, avec une superbe broderie en bosses d'or, une grosse couronne au milieu et de très beaux ornements en bronze doré autour. Les chevaux sont aussi très beaux."
Cette nouvelle politique afin de se mesurer aux plus grandes Cours d'Europe ne fut pourtant pas du goût de tout le monde. On taxa le roi de nature prodigue et il eut droit à de nouvelles critiques quand il vendit une propriété familiale, l'hôtel des Célestins de Lyon, afin de boucler une partie des dépenses des noces de son fils avec Clotilde de France.
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 25 Sep - 17:41

Vous ne me dites rien ??? Qu'en pensez-vous ? Shocked
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 25 Sep - 18:01

Je pense que, grâce à vous cher Dominique, nous pouvons nous figurer avec justesse la belle-famille de Provence, Artois et Clothilde ! Mais pourquoi trois mariages avec la même famille ( sans compter le prince de Lamballe avec une Savoie-Carignan ) quand les alliances auraient pu davantage se diversifier avec des familles différentes ?
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 25 Sep - 18:14

Louis XV tenait beaucoup manifestement à la maison de Savoie dont il était issu par sa mère. Du temps même du dauphin Louis-Ferdinand, des négociations avaient été entreprises afin de le marier avec une des filles du roi Charles-Emmanuel III, en particulier les princesses Eléonore et Félicité, mais la duplicité politique du roi de Piémont-Sardaigne fit tout capoter...
Mais, c'est vrai, je n'ai qu'une réponse partielle à votre question car je me suis posé moi-même la question sans trouver assez d'éléments pour satisfaire complètement ma curiosité. En tout cas, l'impératrice Marie-Thérèse fut excédée et même choquée par tous ces mariages savoyards, encore qu'une de ces filles, Marie-Christine fut envisagée pour le duc de Chablais, et que Charles-Emmanuel III était le beau-frère de François Ier de LOrraine par sa femme la reine Elisabeth, qui fut la mère de Victor-Amédée III.
Entre toutes ces Majestés et ces Altesses, on se retrouve toujours en famille... Very Happy
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeVen 25 Sep - 18:22

Oui ! Tous les souverains de toutes les Cours d'Europe sont cousins cousines ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeSam 26 Sep - 13:32

Merci beaucoup Dominique Poulin Very Happy

Pour ma part si je ne dis rien c'est que je découvre complètement le sujet, et comme vous vous exprimez très clairement je n'ai pas vu de zone d'ombre Wink

La maison de Savoie était-elle la grande concurrente de la maison des Habsbourg?

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeDim 27 Sep - 12:27

Merci, cher Dominique ! flower

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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeLun 28 Sep - 18:31

Des questions croisées me demandant des renseignements sur l'intérêt de l'importance des mariages France-Savoie sous Louis XV et Louis XVI me conduisent ici à vous donner mon argumentation à partir de mes recherches et de mes réflexions.
Je précise que ces renseignements sont complémentaires au récit biographique de Clotilde de France en cours de diffusion, et permettront je l'espère de mieux saisir les enjeux de l'alliance franco-savoyarde à la fin du XVIIIe siècle.


Afin de mieux vous éclairer sur la question concernant la problématique des mariages entre les maisons de Bourbon et de Savoie à la fin du règne de Louis XVI et lors de l'avènement de Louis XVI, je vous avais donné quelques éléments de réponse. Il se trouve que j'en ai d'autres et que je souhaite y apporter un éclairage plus lisible pour vous et les membres du forum.
Au cœur de cette question, entre les Savoie et les Bourbons, les Habsbourgs demeurent incontournables . Voici pourquoi.
Au total, en effet, quatre mariages Savoie-Bourbons ont été scellés entre 1767 et 1775 avec l'arrivée de trois princesses piémontaises  à Versailles et une princesse française -notre Clotilde- à Turin. Pourquoi donc tant d'alliances entre ces deux mêmes maisons royales ?
En toile d'arrière-fond, l'union de l'archiduchesse Marie-Antoinette avec le dauphin de France en 1770 avait certes mit fin dans les faits à la lutte séculaire entre les deux grands États franco-autrichiens. Mais sur le plan de la question italienne, ce rapprochement se révéla moins profitable qu'il n'y paraissait, et cela au bout de quelques années... L'impératrice Marie-Thérèse avait habilement placé quatre de ses enfants "à demeure" dans la péninsule avec deux filles sur les trônes de Naples et de Parme, un premier fils sur le trône grand-ducal de Toscane, État annexe autrichien, et un second fils appelé à la succession du Milanais pro-autrichien et de plus marié à une princesse d'Este, héritière des duchés de Modène et de Reggio.
Dans un premier temps, il ne semble pas que Louis XV et son ministre Choiseul aient été hostiles aux mariages de deux archiduchesses avec le roi de Naples et le duc de Parme, eux-mêmes Bourbons, car ils se positionnaient dans la continuité de celui de Marie-Antoinette avec le dauphin et confirmait l'alliance austro-française. De même la correspondance privée de Louis XV à son petit-fils de Parme témoigne de ses bons sentiments envers les filles de l'impératrice et de son adhésion à ces alliances.
Cependant, après Marie-Antoinette, sa mère n'avait plus de filles à lui proposer et celles qui lui restaient n'étaient pas mariables. Or, Louis XV avait encore de nombreux petits-enfants à établir en particulier les comtes de Provence et d'Artois pour qui il fallait trouver des épouses. Pour préserver ses intérêts, il est cependant possible que Marie-Thérèse ait voulu abattre une dernière carte en suggérant des princesses allemandes alliées aux Habsbourgs, comme la maison de Saxe. Il en fut question pour le comte d'Artois.
Mais Louis XV avait d'autres projets. Il souhaitait resserrer ses liens avec le roi de Piémont-Sardaigne de la maison de Savoie, celui même qui avait arraché des territoires et des centaines de milliers de sujets lombards aux Habsbourgs ! On peut imaginer dans ce contexte que les relations austro-piémontaises n'étaient donc pas au mieux mais en contrepoint la France voulait aussi exister en Italie ou elle s'estimait insuffisamment présente et elle opta délibérément pour l'alliance piémontaise, malgré l'animosité de Vienne.
Louis XV avait réfléchi assez tôt dans cette direction. Il écrivait, ainsi, convaincu à son petit-fils de Parme, alors qu'il envoyait le marquis de Chauvelin en mission diplomatique en Italie : "Ce n'est pas sa seule commission (et je suis très intéressé), c'est de bien examiner les princesses de Savoie et de m'en rendre un compte exact pour savoir laquelle je pourrais demander pour le comte de Provence."
Quatre jeunes princesses vivaient alors à la Cour de Turin avec Marie-Josèphe, seize ans, Marie-Thérèse, treize ans, Marie-Anne, douze ans et Marie-Caroline, cinq ans. Après les grandes opérations matrimoniales de l'impératrice Marie-Thérèse, c'était au tour de Charles-Emmanuel III de proposer aux souverains de l'Europe les filles de son fils, le duc de Savoie, futur Victor-Amédée III. Il disposait aussi de cinq jeunes princes du sang, dont le prince de Piémont, exigeait une future épouse pour pérenniser l'avenir de la dynastie.
Du coté de la France, Louis XV avait encore deux petit-filles, Clotilde et Élisabeth. L'aînée d'entre elles était l'objet d'un projet ancien de feu le dauphin Louis-Ferdinand qui souhaitait la marier au prince de Piémont. Ce projet se concrétisera en 1775. Plus tard, Madame Élisabeth fut même envisagée pour le duc d'Aoste, mais on en resta là. Louis XV tint parole, suivi par Louis XVI au début de son règne, trois mariages franco-savoyards furent célébrés entre 1771 et 1775.
Finalement, la France n'avait pas grand choix pour marier ses princes et seul les monarchies catholiques d'Europe pouvaient contracter des alliances matrimoniales, ce qui excluait l'Angleterre et tous les États protestants. Les Bourbons d'Espagne ne disposaient pas d'infantes en âge requis et les Bragance de Portugal intéressaient peu les intérêts immédiats français. D'autres maisons royales, comme la maison de Saxe ne furent pas retenues.
Ainsi de nombreux atouts se focalisèrent sur la maison de Savoie : confirmation des liens de parenté pour préserver une présence française dans la péninsule et politique de contre-poids envers l'Autriche en Italie.
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MessageSujet: Re: Madame Clotilde   Madame Clotilde - Page 8 Icon_minitimeLun 28 Sep - 18:41

C'est vrai que l'on ne pense pas à cet aspect singulier des mariages royaux : le choix restreint d'alliances à la hauteur !!!
Tous vos exposés sont toujours aussi riches et fouillés, cher Dominique ! Madame Clotilde - Page 8 413814 Grand merci ! Very Happy
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