Madame Clotilde

Je vais peut être poser une question stupide, et pardonnez-moi d'avance si c'est le cas, mais pourquoi il n'y a aucun sujet sur Marie-Adelaïde-Clotilde-Xavière de France, dites "Madame Clotilde". Elle était également la sœur de Louis XVI et donc elle faisait partie de la famille française de Marie-Antoinette.

Voici un portrait d'elle :



Elle était surnommée "gros Madame" par la Cour (Pas très gentil)

Et a épousé en 1775 Charles-Emmanuel de Piémont-Sardaigne (frère des Comtesses de Provence et d'Artois)

Bien que le couple n'ait pas eu d'enfants, il fut très lié.

Mais il n'y a pas de questions stupides voyons

D'autant plus que vous avez raison, nous avions oublié Clotilde

Mais ce n'est pas parce que nous la dénigrons, c'est juste que Clotilde a été très discrète à la cour, elle était très jeune par rapport à Marie-Antoinette et elle a été mariée à l'étranger assez tôt

C'est vrai que son surnom n'était pas des plus sympas

Merci d'avoir crée le sujet avec ce portrait!

Mais je vous en prie

Depuis peu je fais des recherches sur cette personne, malheureusement je ne trouve pas grand chose

Je viens quand même de découvrir que c''etait la seule personne de la famille royale à apprécier la Comtesse d'Artois. Et ce fut la Comtesse d'Artois qui eu l'idée de ce mariage entre Clotilde et son frère. Elle trouvait, malgré, son physique, Clotilde était la meilleure épouse pour son frère.
Et en effet Charles-Emmanuel apprécia beaucoup Clotilde

J'ai aussi que le jour de son départ de la France, la petite madame Elisabeth ne pouvait se résoudre à laisser partir sa grande soeur. Elle pleura énormement.
Marie-Antoinette dû d'ailleurs arracher Elisabeth des bras de Clotilde.
Ensuite Marie-Antoinette passa quelques temps avec Elisabeth pour la consoler de son chagrin

Ah j'ignorais qu'elle appréciait la Comtesse d'Artois

C'est vrai qu'elle est partie de France très tôt, donc Elisabeth s'est sentie un peu seule d'un coup...

Mais en effet peu d'historiens en parlent et c'est dommage...il faut dire qu'elle a toujours été en second plan, un peu comme Elisabeth avant la révolution :s:

Oui en effet c'est très dommage que l'on en parle pas.

J'espere qu'un jour, il y aura un livre sur elle, car elle a été quand même une Fille de France, Soeur de trois Roi et Reine de Sardaigne.

Et même s'ils n'ont pas eu d'enfants, son couple semblait être heureux malgré tout

Je trouve que tout cela n'est pas rien quand même. Très peu de princesse ont eu cela

Par contre je me demande si elle a laissé des écrits suite à la mort de son frère et de sa soeur lors de la révolution.... :s:

Je sais qu'elle a eu une profonde douleur lorsqu'elle appris leur mort

Et par contre, elle eu la joie de revoir le Comte d'Artois et Mesdames Adélaîde et Victoire au moment de la Revolution

Merci d'avoir ouvert ce sujet, La rose de Versailles ! Nous ne nous étions pas encore penchés sur Gros Madame. Voilà notre oubli réparé grace à vous !

Pourtant, j'ai pensé à elle, ainsi qu'aux soeurs Provence et Artois, lorsque j'ai traversé le Piémont.

Je vous en prie pimprenelle

D'après ce que j'ai lu, Clotilde avait un très bon caractère et bon appétit, et qu'elle s'entendait bien avec Marie-Antoinette lorsque celle-ci était Dauphine.
Clotilde avait un cercle d'amis car elle riait aux blagues peu flatteuses et n'en voulait à personne et apparemment elle était gentille et discrète. Louis XVI l'appréciait beaucoup.

Elise

Cela correspond à ce que j'avais lu aussi : une bonne nature.

C'est vrai que Clotilde se distinguait par sa douceur, sa patience et sa gentillesse. Elle était la meilleure amie d'enfance de sa petite soeur Elisabeth. De loin son aînée, c'est elle qui lui a appris à lire alors que Madame Elisabeth ne voulait pas en entendre parler -elle pensait qu'étant princesse, ses dames de compagnie le feraient à sa place. Comme ses éducateurs étaient fâchés contre Elisabeth, Clotilde lui proposa de lui apprendre à lire en secret, pour leur faire à tous la surprise. Cette façon de prendre ses gouvernants au dépourvu amusa beaucoup Elisabeth, qui vit la lecture comme un jeu et apprit rapidement grâce à Clotilde.

Toute jeunette et déjà son petit caractère, hein, Elisabeth !

Je ne connaissais pas cette anecdote merci Petit Normand

Elle n'aimait pas les études étant petite? Je comprends pourquoi Marie-Antoinette et elles se sont trouvées des points communs

Pour ma part, je constate que la princesse Clotilde demeure un personnage très oublié de nos jours. On parle souvent de sa sœur Elisabeth et jamais de Clotilde...
Sans doute la raison majeure à cet oubli repose sur le fait qu'elle quitta très tôt la France alors qu'elle n'avait que seize printemps en 1775.
Epouse de l'héritier de la maison de Savoie, le prince de Piémont Charles-Emmanuel, fils du roi de Piémont-Sardaigne Charles-Amédée III, son mariage semble avoir été relativement heureux. Pourtant ce couple princier puis royal n'eut pas d'enfant, certains historiens pensent que le prince de Piémont était impuissant ou que Clotilde ne pouvait en avoir en raison de son obésité. Le plus souvent Charles-Emmanuel est présenté comme un prince bigot, maladif, voire épileptique. Je ne sais si tout cela est vraiment fondé.
Le comte d'Espinchal qui séjourna à Turin en émigration en 1789 dit dans son Journal que la princesse de Piémont "avait perdu toutes ses dents et toute apparence de fraicheur". La princesse n'avait alors que trente ans.
D'autre part, on connait relativement peu de portraits de cette princesse après 1775. Quelques uns sur le Net disent la représenter, mais elle parait tellement mince et métamorphosée qu'on ne la reconnait pas.
De plus sa vie de princesse puis de reine à Turin de 1775 à 1798 demeure très méconnue, ainsi que sa vie en exil de 1799 à 1802, mais il semblerait que sa santé était assez chancelante à la fin de sa vie.

elle devait être très pieuse (selon les critères de l'Eglise) puisqu'elle a été jugée "vénérable" (comme Mme Louise, fille de Louis XV) par le Vatican...En route donc vers la sainteté...

http://www.traditioninaction.org/SOD/j052sdMadameLouise12-23.htm

J'avais aussi déjà lu quelque part que Clotilde avait physiquement beaucoup changé avec le temps, et pas vraiment en bien :s:
J'ai l'impression que les correspondance entre la France et Clotilde étaient quasi inexistantes :s:

Bravo, Rose de Versailles, pour avoir mis en exergue le sujet de Clothide, pauvre Gros Madame tellement oubliée.
L'obésité était très répandue dans la fratrie: Berry était seulement corpulent, mais Provence était carrément énorme et Mme Elisabeth trop gironde. Seul Artois était élancé et le resta.
La comtesse du Nord rendit visite à Mme Elisabeth quand elle vint en France. Comme Diane de Polignac la raccompagnait ensuite, elle dit que la princesse avait de la beauté. " Oui, lâcha Diane tout à trac, mais l'embonpoint gâche tout ! "

On peut admirer le portrait de cette princesse à l'adresse suivante :

http://enviedhistoire.canalblog.com/albums/galeries_des_portraits/photos/5042296-clotilde.html -

Vous en saurez plus sur cette princesse en consultant le forum de Versailles :

http://versailles.forumculture.net/.../marie-clotilde-de-france-reine-de-sardaigne-t1494.htm -

Autre adresse :

http://chrisagde.free.fr/bourb/l15etat.php3?page=7 -

Merci Madame de Chimay!

C'est rare des portraits d'elle ainsi que des détails sur sa vie

Contrairement à ce qui a été dit plus haut, je ne pense pas que Clotilde partageait des sentiments particuliers d'amitié avec la Comtesse d'Artois quand toutes les deux vivaient à Versailles.
D'ailleurs les deux princesses ne se sont cotoyées que très peu de temps en France. La Comtesse d'Artois est arrivée en novembre 1773 alors que sa belle-soeur Clotilde partait pour Turin en aout 1775.
C'est plutôt la Comtesse de Provence qui se lia avec Clotilde et qui favorisa son mariage avec le prince de Piémont. Dans ses lettres adréssées à son père, elle loue sa santé, sa douceur et même la régularité de son cycle menstruel !

En revanche, Clotilde et la Comtesse d'Artois se retrouvèrent après une longue absence en 1789. La femme du futur Charles X souffrait vraisemblablement de dépression au point de vouloir se retirer dans un couvent, mais Clotilde l'en dissuada. Néanmoins, à partir de la Révolution les deux femmes se rapprochèrent unies par une même ferveur dans la foi religieuse.

Elles ne se sont pas cotoyées très longtemps c'est vrai, mais deux ans peuvent suffire à lier des amitiés non?
Cela dit si elles se sont retrouvée 14 ans plus tard, c'est qu'elles avaient de bons souvenirs des moments passés ensemble, ou alors que Clotilde agissait pour sa belle-soeur donc juste pour la famille, ce qui reste possible...

Je vais surement dire une grosse bêtise mais tant pis ça reste une possibilité et j'assume : la Comtesse de Provence était connue pour sa laideur, Clotilde se faisait vannée sur son physique elle aussi...ça peut créer des liens non?

et toutes deux n'eurent pas d'enfants...
Clotilde et son époux sont plongés dans leurs prières
quant au couple Provence, je cite J. F.Chiappe :
"Le Roi (Louis XV) se déclare satisfait de Marie Joséphine. Il écrit à l'Infant de Parme : "J'arrive de recevoir la Comtesse de Provence. Elle est très bien faite, pas très grande, de très beaux yeux, un vilain nez, la bouche mieux qu'en effigie, fort brune de cheveux et de sourcils et la peau parfaite pour une brune. Ces dames la disent très aimable. C'est ce que nous verrons."

On ne verra pas grand chose. Monsieur et Madame prendront chacun une maitresse; la liaison du prince avec la spirituelle Mme de Balbi se limitera, les correspondances sont formelles, à beaucoup d'esprit et un rien de cœur.Celle de la princesse avec la tumultueuse Mme de Goubillon procédera d'une passion pour la bonne cuisine non sans un glissement de la chère à la chair".

Si j'ai dit qu'entre 1773 et 1775 Clotilde et la Comtesse d'Artois ne se sont pas particulièrement liées, c'est parce que je n'ai jamais lu quoi que ce soit dans ce sens pour cette époque donnée. C'est sa soeur Marie-Joséphine qui se lia avec la petite-fille de Louis XV, ce fait est d'ailleurs confirmé par Mme Lever dans son "Louis XVIII".

Cependant la Comtesse d'Artois n'avait pas été très heureuse en France et il est bien possible que la princesse de Piémont l'ai prise sous son aile pour la réconforter et la protéger. Elle dissuada Marie-Thérèse de Savoie d'entrer dans un couvent pour ne pas abandonner ses deux fils les ducs d'Angoulème et de Berry. Ceci dit Clotilde adorait son frère le comte d'Artois et se fit une grande joie de le revoir lui aussi en 1789.

Quant aux physiques ingrats de Clotilde et de la Comtesse de Provence, je ne sais pas... Pour me lâcher un peu vous croyez que deux petits boudins féminins peuvent se lier par solidarité ? Peut-être, mais après tout il y avait pas mal de boudins à la Cour sous leurs robes à paniers et leur parures.

La solidarité féminine "entre boudins" me laisse un peu perplexe ...
On peut être amies entre femmes peu gâtées par la nature, entre femmes laides, entre femmes jolies et entre femmes laide et jolie .