Charles Axandre Calonne, Ministre de Louis XVI

Charles Alexandre Calonne.
Avocat,procureur du parlement de Flandres,intendant de Metz puis de Flandres en 1778.Il Fut nommé controleur general des finances en 1783, après l'échec de Lefevre d'Ormesson et sa politique de retour en arrière.
Il lance de nouveaux emprunts et présente en 1786 son "Précis d'amélioration du plan des finances".Il veut l'égalité fiscale et l'association au Tiers Etat au gouvernement.Opposition des privilégiés...
Il décide de réunir en 1787 l'assemblée des notables.Opposition de Loménie de Brienne et de La Fayette.Il écrit un avertissement au privilégiés mais le roi le congédie .Disgracié ,il  rejoint l'Angleterre et est considéré comme le premier émigrés.Il voulut se faire élire aux Etats-Généraux mais ce mit au service du Comte d'Artois en 1789. Il commença a préparer l'enlèvement du roi et la guere a partir de Lyon.Il trouva des fonds en Italie et fut présent a la conférence de Pillnitz. Il joua le rôle de premier ministre du Comte d'Artois a Coblence. Il essaye lors de l'invasion de la France de remettre en place les impôts d'Ancien Régime mais cela fut un échec.Il partir en Angleterre et essaya de gagner l'Angleterre a sa cause mais Talleyran ,envoyé par l'Assemblée  le mis en échec de nouveaux.
Il écrit "Traité de la situation de l'Europe" en 1795 ou il imagine que la dévalorisation des assignats va permettre assainissement des finances(ce qui se vérifiera) mais croit encore au retour sur le trône de la famille royale...
Il revint en France en 1802 et envoya a Napoléon un texte sur la situation économique et financière...

Que pensez vous de ce personnage?Je pense qu'avec Loménie de Brienne, ils furent très novateur et leurs idées seront reprise par les révolutionnaires...
Calonne est paradoxal,il est celui de l'égalité fiscale et de l'association du Tiers au gouvernement mais le premier des contre-révolutionnaires...

Paradoxal, Calonne !!!! exactement, cher Miomandre de Sainte-Marie. Comme il était paradoxal que, défendant l'égalité devant l'impôt territorial, il soit défendu, soutenu, par Artois et le clan Polignac considérés comme ultras réactionnaires.
Eh oui, Brienne tente de remettre au goût du jour une partie de ses réformes, et y échoue. Calonne lui même s'était inspiré de Turgot.
On ne peut pas considérer Calonne comme premier ministre d'Artois à Coblence. Il n'y a pas de gouvernement à Coblence. Calonne est à Pillnitz, mais l'Empereur ne veut pas entendre parler de négocier avec lui. Il passe pour avoir englouti sa fortune et celle de sa femme dans la cagnotte de la contre-révolution à l'étranger.

C'est vrai qu'il n'y avait pas encore de sujet sur Calonne, ça m'a même surpris

J'avoue avoir du mal à cerner la politique de Calonne, car les avis divergent selon les points de vue et selon les clans. Calonne était un protégé des Polignac, qui avaient utilisé la Duchesse de Polignac je crois pour qu'elle essaie de convaincre Marie-Antoinette de faire nommer Calonne au poste de ministre des finances.
Mais quant à sa politique réelle, je sais juste que Marie-Antoinette la détestait tant Calonne voulait mettre son nez dans ses affaires
Pour ces actions à l'assemblée des notables, il a été vivement critiqué par la suite par Necker il me semble...

Oui mais Necker était très bon pour critiquer les autres et jamais se remettre en cause...pour moi c'était un pro de la démagogie...

Miomandre de Sainte-marie a écrit:

Oui mais Necker était très bon pour critiquer les autres et jamais se remettre en cause...pour moi c'était un pro de la démagogie...

Non seulement pour juger et critiquer les autres, tout à fait d'accord avec vous, mais aussi pour faire porter le chapeau du crash des Finances (provoqué par sa politique d'emprunts et expédients pour soutenir la guerre d'indépendance américaine) à Marie-Antoinette qui devient Mme Déficit !!! entre l'affaire du Collier d'abord et cette très grave accusation de Necker ensuite, le crédit et la réputation de la Reine sont irrémédiablement ruinés. On connaît la suite ...

Je suis bien d'accord avec vous. Necker est un des éléments qui ont ouvert la porte aux événements de 89.

Quant à Calonne, il jouissait de la confiance du roi et du clan Polignac. En fait, il n'y avait que Marie Antoinette qui avait une dent contre lui. Pourquoi, exactement ?

D'aucuns racontent que c'est parce qu'il s'était opposé à l'achat de Saint Cloud... C'est faible, pour une telle animosité...

Oui, POURQUOI ? Si quelqu'un a une information là-dessus ? Ou bien cela pouvait-il être le travail de sappe de l'abbé de Vermond pour placer Loménie de Brienne ???

Peut-être, la piste est réellement intéressante. Il faudrait vraiment décortiquer ce personnage de petit abbé. Les historien reconnaissent en général l'influence de Mercy, mais elle n'était rien à côté de celle de Vermont, dirait-on.

Ah... Marie Antoinette fonctionnait tellement à l'amitié. Une pure affective...

Je ne sais pas s'il existe une biographie de l'Abbé de Vermond . Mais, il est sûr qu'il a exercé une certaine influence sur Marie-Antoinette, et même une influence certaine, mais dans quelle mesure ? Je me suis étendue dans le sujet de Mme de Polignac sur le cas complexe de Vermond.

Je crois avoir lu ,Pim ,que Calonne voulait mettre son nez dans les dépenses de Marie-Antoinette pour mieux contrôler les finances, ce qu'elle n'aurait pas apprécié bien sûr
Et puis elle ne semblait pas adhérer à sa politique...et quand Marie-Antoinette avait une dent contre quelqu'un, elle lui faisait payer

Chou d'amour a écrit:

Je crois avoir lu ,Pim ,que Calonne voulait mettre son nez dans les dépenses de Marie-Antoinette pour mieux contrôler les finances, ce qu'elle n'aurait pas apprécié bien sûr
Et puis elle ne semblait pas adhérer à sa politique...et quand Marie-Antoinette avait une dent contre quelqu'un, elle lui faisait payer

Oui, Chou, mais elle semble bien isolée, sur ce coup, puisque Louis et Calonne allaient évidemment dans le même sens, mais que le clan Polignac était aussi en faveur du ministre. Or, Marie Antoinette, au contraire, lui vouait une animosité à toute épreuve. Qu'est-ce qui a pu la monter ainsi contre lui ?

Peut-petre a t-il prononcé une fois une petite critique contre elle, même légère...rancunière comme elle était, ça pouvait suffire
Mais Marie-Antoinette restait, heureusement, indépendante d'esprit, et il lui est déjà arriver de ne pas être d'accord avec son mari et même avec Polignac (la preuve avec Vaudreuil qu'elle n'aimait pas vraiment ).

Oui, mais ses rapports avec Calonne mériteraient d'être creusés. Idem pour Vermont. Je vais ouvrir l'oeil...

Oui, toutes ces relations, harmonieuses ou bien conflictuelles, forment un écheveau bien compliqué à démêler. Malin qui s'y retrouve !!!

Plus passionnant que le mieux ficelé des thrillers !

C'est bien pourquoi cette fin XVIIIème nous scotche absolument !

Oui tu as raison Pim, les relations entre Calonne et Marie-Antoinette ne sont pas les plus claires donc elles restent à creuser je pense aussi

Citation :

C'est bien pourquoi cette fin XVIIIème nous scotche absolument !

Oui ! Et il y a des ramifications partout... des pistes à explorer dans tous les coins...   C'est génial !

On a du mal à lire sur un autre sujet, en tout cas moi.

Pareil... Tout ce qui m'intéresse touche de près ou de loin au XVIIIe siècle. Je dirai même à Marie Antoinette, le plus près possible ! Je viens de commencer la biographie de Georgina...

Je trouve CALONNE paradoxal : puissament novateur, avec des idées audacieuses, une vue claire et nette des problèmes financiers du royaume, beaucoup de réalisme et de pragmatisme. Il sait que ça ne peut plus durer, qu'il faut trouver une solution neuve, que les vieux remèdes ne marcheront plus cette fois. Pour moi, CALONNE, c'est une manière décomplexée de considérer l'argent. Je le trouve trés "américain"... Je veux dire qu'il semble avoir une approche simple, décomplexée et efficace... Il va à l'essenciel, sans tergiverser ou chercher midi à quatorze heures.
Et d'un autre côté, on a un personnage parfaitement intégré à un monde figé et replié sur lui-même. Grand seigneur, munificent, bel homme, beau parleur, un train de vie fastueux, répandant l'argent à pleines poignées, brillant et mondain... On pourrait le prendre pour un de ces seigneurs désinvoltes et insouciants, caractéristiques de ce siècle inimitable.
Lui, si novateur et si en avance sur certains points se révèlera farouchement conservateur et contre-révolutionnaire. Bref, il est vraiment difficile de le cerner.
Pour sa relation conflictuelle avec la Reine, je me perds en suppositions... A première vue, il a tout pour lui plaire, sans oublier le soutien de Mme de POLIGNAC. Pourtant, c'est évident, ça ne passe pas avec Elle... La polémique sur l'achat de SAINT CLOUD ? Pas suffisant... Je pense que MARIE ANTOINETTE a été "travaillée" en amont... Par des gens soucieux de virer CALONNE pour caser LOMENIE DE BRIENNE ? Possible... Pas certain...

Je ne peux pas dire que je connaisse très bien cet homme. Par contre je vous rejoins sur un point : son programme de réforme fiscale était à priori très bon, voire même en avance sur son temps d'au moins un siècle. Il aurait pu être celui qui pouvait inverser la tendance de la banqueroute si seulement on l'avait écouté.
En ce qui concerne ses relations avec Marie-Antoinette, elles étaient très cordiales au début mais elle se sont envenimées lorsqu'il a ouvertement soutenu la pièce de Beaumarchais "Le mariage de Figaro" contre l'avis de Louis XVI et donc après coup celui de Marie-Antoinette. Cette dernière ne lui a pas vraiment pardonné ses agissements derrière son dos pour que cette pièce soit jouée

Tu crois que ce serait la pièce de Beaumarchais qui aurait envenimé les rapports entre Marie-Antoinette et Calonne ?
Ce ne serait pas très logique. Au départ Marie-Antoinette voulait voir jouer la pièce et elle s'est rendue à l'avis de son mari. Or Louis XVI a toujours soutenu Calonne et ne l'a pas lâché à cause de la pièce mais parce que l'assemblée des notables s'est opposée à la réforme du ministre. Louis XVI a ensuite appelé au ministère son principal opposant de l'assemblée, Loménie de Brienne qui une fois aux commandes s'est bien rendu compte que la seule solution était bien ce que proposait Calonne. Or Loménie est sans conteste un protégé de Marie-Antoinette puisque c'est lui qui a recommandé Vermond.

Je pense plutôt que Marie-Antoinette voyant bien que Calonne ne faisant pas plus de miracles que tous les autres avant lui a contribué à sa chute de toutes ses forces, en lui jetant des piques au passage par exemple. Elle devait sur le plan politique faire plus confiance en Vermond qui l'a éduquée et qui en plus avait l'aval maternel qu'au clan Polignac ou le comte d'Artois, qu'elle aimait beaucoup mais qui n'avaient peut-être pas à ses yeux le "sérieux" des hommes de confiance de sa mère qui avait largement prouvé qu'elle savait s'entourer. Face au risque politique, tant pis pour les amis, retour aux recettes qui marchent. Du moins le croyait-elle.
Elle réitéra en ne s'avouant pas vaincue très peu de temps après en demandant à Mercy d'être son intermédiaire auprès de Necker, dernière chance. Et l'ambassadeur restera son conseiller politique jusqu'au bout.
Dommage qu'elle n'ait pas compris qu'il ne travaillait pas pour elle mais pour l'empire. Pour Vermond, je pense qu'il était sincère et croyait vraiment que son premier protecteur, celui à qui il devait sa carrière inouïe, serait celui qui arrangerait tout. Après cet échec, il se fera plus que discret.

Eh bien, je rejoins tout à fait votre analyse sur CALONNE !  
Ce qui m'a toujours échappé sur ce personnage c'est comment du ministre qui propose la réforme la plus révolutionnaire qu'ait connu la monarchie a-t-il pu devenir le virulent conseiller des émigrés les plus réactionnaires ? Je me demande même s'il n'a pas décidé de se venger du couple royal.

Ah non attends je viens de me rendre compte d'une grave erreur de ma part à propos de cette pièce de Beaumarchais : j'ai confondu Calonne et Vaudreuil

Au temps pour moi, je dois être fatigué même si je ne le suis pas

Désolé donc pour ce pauvre Calonne, qui si je crois bien a à plusieurs reprises refusé certaines demandes de Marie-Antoinette financièrement parlant, ce qu'elle prenait assez mal

Mais bon...son rôle principal n'était pas de plaire à la reine