Toile de Jouy.

Est-ce que la toile de Jouy n'a pas été la toute première toile imprimée ???

Citation :

Est-ce que la toile de Jouy n'a pas été la toute première toile imprimée ???

Selon wiki, la toile de Jouy est un tissu d'indienne. L'indienne étant une étoffe de coton peinte ou imprimée, initialement fabriquée en Inde, puis copiée par les manufacturiers européens .

Ils ont bien fait !

Certes ! C'est absolument ravissant !

L'indiennage est apparu en France au XVIIe siècle.
http://rives.revues.org/document1303.html

Mais depuis combien de temps pratiquait-on cette technique en Inde et en Asie ?

Définition du terme "indienne" L'indienne est le nom générique sous lequel on comprend généralement les toiles de coton peintes et/ou imprimées qui nous viennent des Indes. L'importation en Europe de ces étoffes est attestée dès le XVIe siècle. Ces cotonnades vivement colorées ont été utilisées tant dans le domaine vestimentaire que dans celui du décor intérieur des maisons. La liberté de fabrication de ces tissus rétablie, en France, en 1759, génère une extraordinaire floraison d'indienneries de toutes qualités dans de nombreuses régions, autour de Mulhouse, de Rouen, de Paris, de Nantes, de Bourges, de Bordeaux, de Lyon ainsi que dans le Midi favorisé par les zones longtemps libres d'Avignon et de Marseille.
http://www.mulhouseum.uha.fr/site/_sys_ressources_preview.php?docId=990460901

Explications concernant la réalisation d'une toile imprimée :
https://textileaddict.me/creer-motif-differentes-techniques-deuxieme-partie/

Ces toiles d'Indienne étaient très prisées et égayaient de leurs tons chatoyants les toilettes des dames.
J'ai remarqué qu'Ingres avait un tel morceau d'étoffe dans son atelier, toujours le même, qu'il posait souvent, comme nonchalamment, sur les épaules ou le bras de ses sujets, pour relever le tout d'une note très vivement colorée.

Est-il possible de se servir de toile de Jouy pour meuble d'été d'une chambre XVIII ? ( lit à la polonaise, rideaux, coussins de chaise ) .J'ai des doutes...

Il va en falloir des mètres et des mètres étant données les hauteurs de plafond ......

il y a chez Braquenié une tès belle collection de toiles de jouy " monuments de paris ","monuments d'égypte" et d'autres dans l'esprit plus néo classique, celui ruban Mozart recouvre le lit et le mobilier de la chambre d'aurore de saxe à Nohant, mais en rouge, je crois qu'on peut le placer dans la catégorie des " indiennes".
il y en a un aussi que j'aime beaucoup en bleu sur fond blanc "l'oiselleur", je l'ai à la maison sur un petit paravent, il y a aussi "les chasses de diane", un autre avec des ruines et des lions encadrés de cygnes " les muses et le lion ".
ces trois derniers me semblent plus " courants " je les ai trouvé au marché saint-pierre, pour un prix correct à l'époque.
pour Braquenié je ferai une recherche ce soir à la maison pour vous trouver quelques images et vérifier le coup de l'indienne.
bien à vous,

voici quelques exemples :


il me semble qu'au hameau on trouvait de la toile de jouy aux murs, disons qu'à cette époque c'était plus champêtre de trouver ce genre de toile imprimée dans ces lieux-là,pour en être sûre il faudrait demander à Mme Sophie, qui doit bien savoir un petit quelque chose à ce sujet !
Maintenant pour le meuble d'été XVIIIème dont vous parlez, si vous voulez faire une reconstitution, basez-vous plutôt sur la chambre de la reine à Trianon, un semis de fleurs avec bordure.

Voilà vous me permettez de rêver un peu avec ces tissus magnifiques, merci !

bonne soirée,




je retrouve la chambre d'aurore de saxe à nohant , j'adore :


cordialement,

Oui, Madame Sophie, je suis une vraie parisienne qui hante le marché St Pierre .Merci beaucoup pour vos liens .

Je viens de terminer un excellent ouvrages sur ces toiles:

" Toiles de Jouy, les toiles imprimées en France de 1760 à 1830 "
par Sarah Grant, au éditions " La bibliothèque des arts ",

Je l'ai trouvé sur Amaz*n, au alentours de 35 euros.

Des explications simples sur les origines, les techniques d'impression ( planche, plaques et rouleaux de cuivre), très souvent reprises à la main au pinceau, par des ouvrières " pinceauteuses ".

On utilise depuis très longtemps le terme de toile de jouy pour les toiles monochromes aux sujets bucoliques, mais c'est une erreur cette appellation ne vaut que pour les toiles imprimées à Jouy, il y avait de nombreuses autres manufacture en France à l'époque imprimant les même types de toiles ( Marseille, Bordeaux, Nantes, Orange, Rennes...).

Au départ importées d'Inde, ces toiles de coton imprimées et/ou peintes furent copiées en France dès 1759 (après la levée d'une interdiction de les produire depuis 1686, pour favoriser le développement de l'industrie du tissus en France).

Au départ on parlait de "chittes", 'd'indiennes", de "toiles peintes", qu'elles proviennent d'Inde ou soient fabriquées en France "à la manière indienne", le terme d'indienne s'est étendu ensuite à toute toile à motif floral.
Le mot "schintz " ( très certainement dérivé de chitte ) est en anglais, le plus proche de nos " toiles peintes", mais ne s'applique qu'aux cotons rapportés d'Inde.

On apprend aussi que les motifs bucoliques furent une partie de la production seulement, les motifs les plus prisés étant principalement des motifs floraux copiés des planches de botanistes, et constituaient alors l'essentiel de la production.
Quand le public se lassa de ces motifs floraux inspirés des indiennes, les dessinateurs se tournèrent vers des sujets floraux plus occidentaux, représentants alors les fleurs et les plantes de "nos" campagnes: roses, glands, houx,...


La reine ne fait pas exception à cet engouement pour ces toiles de coton, pour preuve les décors intérieurs du hameau, de la salle à manger et d'un boudoir(?)de ses petits appartements à Versailles.

La "perse" ( toile imprimée ou peinte de très grande qualité) de la salle à manger des petits appartements.



Cet engouement pour les sujets rendant hommage aux activité rurales, aux paysages champêtres était dû à la richesse et à la subsistance que ces activités assuraient à la France.
Ces imprimés bucoliques disparurent rapidement après l'abolition du système féodal en 1789, les sentiments romantiques et les décors champêtres s'avérant incompatibles avec la nouvelle ère portée par la révolution.

C'est à partir des années 1780, l'arrivée de motifs classiques inspirés des sculptures, bas reliefs, et vases antiques mis à jour à Pompéi et Herculanum, on trouve aussi toujours les motifs inspirés des arts ( Moïse sauvé des eaux ), des lettres ( Paul et Virginie, les fables de La Fontaine, Don Quichotte, Tancrède,etc... ), des motifs historiques ( l'assassinat de Kléber, Marie Stuart, le tombeau de J.J Rousseau), l'exotisme avec ses caravanes de sultans, ses animaux, les Chinois, on trouve aussi des toiles commémoratives des grands évènements de l'époque ( visites d'un roi, victoire militaire, montgolfière...).

Ces tissus étaient employés pour les vêtements ( motifs floraux) et pour l'ameublement des appartements privés ( boudoirs, chambres, salles de bains et pièces attenantes), et les maisons de campagnes, disons des lieux qui ne servaient pas à la " représentation".

Joséphine de Beauharnais et la marquise de Pompadour furent des adeptes de ces tissus, tant pour leur garde-robe que pour leurs intérieurs.

C'est la modernisation de techniques d'impression qui a contribué à leur disparition, l'impression au rouleau étant si efficace que l'afflux de ces toiles à bon marché leur fit perdre le statut de produit de luxe, ou de pièce unique.

Les toiles représentant d'imposantes scènes monochromes sur fonds blancs aux motifs narratifs, ou des reproductions de tableaux, commencèrent à disparaître au début du XIXème siècle, et furent totalement démodées à la fin des années 1830, époque à laquelle on leur préféra des motifs rendus beaucoup plus colorés et éclatants grâce aux nombreux progrès dans l'impression des toiles.

La manufacture de Jouy ferma ses potes en 1843, après la plupart des grandes manufactures.


Cordialement.

Merci pour cet intéressant exposé sur les toiles de Jouy !!!  
Tu m'apprends qu'à l'origine, en somme, c'était une appellation générique pour toutes ces toiles décorées tellement prisées en matière d'ameublement et décoration !

Oui, la manufacture de Jouy a été tellement célèbre qu'on a attribué son nom à tous ces types de toiles, alors que toutes les manufactures en produisaient, et se copiaient les unes les autres.

Si le sujet vous intéresse, voici le lien du V and A museum où sont conservées de nombreuses pièces et échantillons de toiles de jouy "made in France", la plupart illustrent le livre dont j'ai parlé plus haut :

http://collections.vam.ac.uk/search/?offset=0&limit=15&narrow=&q=jouy&commit=Search&quality=0&objectnamesearch=&placesearch=&after=&after-adbc=AD&before=&before-adbc=AD&namesearch=&materialsearch=&mnsearch=&locationsearch=

En voici quelques exemples :

Début XIXème, de la manufacture "Oberkampf" à Jouy en Josas :



"Paul et virginie" par JB. Huet ( entre 1802 et 1840 ) :



Nantes, vers 1785-90



Monuments de Paris, 1816 ( Jouy)



Une indienne fin XVIIIème :



Vers 1820-1830 " scènes italiennes "



Vers 1805-1815 " la marchande d'amour" d'après Prud'hon



Voilà, j'arrête sinon je vous toutes vous les poster, allez sur le site, si tout fonctionne bien c'est même la bonne page, attention c'est en anglais.

"My taylor is rich, The dog is under the table, My name is peter".

Ces impressions sur tissus sont d'une extraordinaire finesse : j'en raffole ........

La photo de la pièce dite MADAME ROYALE est superbe et l'indienne est magnifique !!!,n'oublions pas que outre JOUY, nous avions les productions d'ALSACE de grande qualité qui était plus fleurie avec moins de personnages !!!! pour notre période "moderne" de restauration, un tissu fleuri est plus facile à poser qu'une toile de jouy avec gros motifs !!! ou alors seulement un ou deux panneaux et éventuellement les rideaux !!!!!!
j'ai renoncé à en mettre dans ma tanière car je ne voulais pas être engoncée dans un motif si la pièce n'est pas de grande taille et de plus je ne pouvais me faire une alcôve pour placer mon lit d'époque avec baldaquin...
Par contre à PARIS, j'ai sur une peinture jaune Gustave mis rideaux, baldaquin, couvre-lit et autres objets avec une toile de jouy bleue, mais j'ai un plafond très haut !!!!!!le lit est d'époque et sur les deux faces il y a un MA fleuri !!!!!

je possède un échantillon d'une toile style JOUY, venant d'ESPAGNE qui se vendait il y a plus de 20 ans représentant le hameau de TRIANON et lorsque j'ai voulu le commander... il ne se faisait plus !!!!!!!

le MARCHE ST PIERRE est une mine tant pour les prix que pour les modèles !!!! un voyage dans ces lieux magiques permet de décorer un modeste appartement en PETIT TRIANON

Amicalement                                              MARIE ANTOINETTE  

Quel ravissement que votre chambre, ma chère MARIE-ANTOINETTE !!!!!
Chaque détail est admirable !
Je veux bien avoir un cliché de vos MA fleuri

Bien à vous.

Oh, que c'est merveilleux, chère Marie-Antoinette !!!
La toile de Jouy est magnifique, le petit lit subtilement peint, son ciel en parapluie volant, le miroir avec portrait en médaillon, l'exquis petit guéridon, quel amour de chambre !!!!!

C'est mademoiselle Tara qui doit être contente !

C'est sûr , le marché St Pierre est une mine , une floraison de tissus...
On y trouve les tissus les moins chers de France ! Et les plus beaux !
Et on peut y joindre l'utile à l'agréable en visitant Montmartre !

J'aime beaucoup ce lit ! Et Mlle Tara semble toujours aussi curieuse !

Oh, que c'est joli !