Marie-Antoinette avait-elle un cancer?

Quel que fut le rôle d'Hébert (que j'exècre au plus haut point !), il n'a pas sorti au hasard son abominable accusation. Car depuis des années, les pamphlets contre Marie-Antoinette l'accusaient des pires horreurs, des pires perversions. Alors que certaines ressortent à son procès, quoi d'étonnant ?  

J_A_Gabriel a écrit:

Selon mon opinion, Robespierre pourrait connaître parfaitement l'état de santé de la Reine. S'il réussissait à la maintenir vivant jusqu'à l'exécution (tous savons qu'elle était condamnée d'avance), personne ne saurait rien sur un possible cancer, et à la vue du peuple elle aurait jugée et condamnée "légalement". Au contraire, si elle était morte du terrible cancer, â la vue du peuple elle pourrait avoir levé des sympathies vers elle, après l'avoir laissée mourir, même comme une martyr, et cela n'intéressait pas à Robespierre. (Je ne sais pas si je me suis bien expliqué   )

Si, tout à fait ! 
Condamnée à mort légalement et sa mort pouvait être présentée comme de la justice. Morte malade en prison et elle devenait une martyre...

Ton opinion, Jag, est très juste car elle décrit exactement les faits qui ont précipité le procès de façon si maladroite...et pourtant suffisante aux yeux de la justice révolutionnaire...

Bien à vous. 

Majesté a écrit:

Je l'abhore au plus haut point évidemment !

Que je sois foudroyé si j'avais cru le contraire !!!    
Je ne sais même pas s'il est possible que quelqu'un ici pense du bien de ce trou du tuuuuuuttttttt !!!!     

Reinette a écrit:

Condamnée à mort légalement et sa mort pouvait être présentée comme de la justice. Morte malade en prison et elle devenait une martyre...

Mieux que morte malade dans son cachot, je trouve au contraire que c'est lâchement, horriblement, et publiquement exécutée, elle la reine de France, qu'elle devenait bien plus sûrement une martyre .

Majesté a écrit:

Ton opinion, Jag, est très juste car elle décrit exactement les faits qui ont précipité le procès de façon si maladroite...et pourtant suffisante aux yeux de la justice révolutionnaire...  

Ils pouvaient lui faire boire et manger ce qu'ils voulaient !!!
Sa volonté de préserver et de sauver ses enfants étaient ses seules motivations et les seules raisons
qui lui ont donné cette force !!! Car il faut voir comme elle a résisté et cela malgré la maladie !!!
Elle n'a malheureusement pas pu gagner ce procès qu'elle n'osait imaginer truqué...
Bien qu'elle devait le savoir au fond d'elle même...       

Citation :

Reinette a écrit:

Condamnée à mort légalement et sa mort pouvait être présentée comme de la justice. Morte malade en prison et elle devenait une martyre...

Mieux que morte malade dans son cachot, je trouve au contraire que c'est lâchement, horriblement, et publiquement exécutée, elle la reine de France, qu'elle devenait bien plus sûrement une martyre .

Au final, oui évidemment. Mais comprendre la logique révolutionnaire...

Osterreich a écrit:

...Elle n'a malheureusement pas pu gagner ce procès qu'elle n'osait imaginer truqué... Bien qu'elle devait
le savoir au fond d'elle même...        

Malheureusement bien sûr qu'elle savait que le procès était du pur théâtre... après avoir assassiné le roi, peu importait d'assassiner aussi la reine...

Dans les deux cas ils étaient perdants, car elle est innocente...
La bannir était la seule solution finalement, mais ils n'ont pas eu "l'intelligence" d'y penser.
En la bannissant, ils pouvaient continuer à la conspuer sans qu'elle meurt dans sa prison malade,
avec toute la compassion que cela pouvait donner ou sur l'échafaud comme une martyre...
Sauf que Marie-Antoinette n'était ni l'une ni l'autre, elle est morte en Reine de France sans se
plaindre et avec le malheur de ne savoir ce qu'il adviendrait de ses pauvres enfants.

Osterreich a écrit:

Dans les deux cas ils étaient perdants, car elle est innocente...
La bannir était la seule solution finalement, mais ils n'ont pas eu "l'intelligence" d'y penser.
.

Si . Danton et Hérault de Séchelles ont tenté le coup . ( voir le sujet de Hérault )

Merci, je vais voir cela !!!      

Je viens de parcourir les deux sujets consacrés à Hérault en diagonale : ce doit plutôt être dans celui de Danton .

Ah, zut !!!   C'est où ?  

Citation :

Citation :

Oui, oui, je me souviens que nous avons déjà évoqué cette hypothèse sidérante !
Eh bien, dans le sujet Hébert, justement .

La princesse de Chimay nous ayant également fait le compte-rendu d’une de ses lectures : Hébert agent de Batz.
J’avoue que je n’y crois guère, moi non plus !

Oui .   La Princesse nous citait Marina Grey .

Madame de Chimay a écrit:

"Batz ne renonce pas à son projet de faire évader la reine. Il programme cette évasion pour la nuit du 2 au 3 septembre. Marina Grey a  consulté une note manuscrite de Louis XVIII conservée dans une collection privée. Rédigée à Mittau , elle relate une confidence de l’abbé Edgeworth faite au roi. L’abbé Edgeworth était lié  à l’une des grandes amies de Lady Atkins. Selon lui, celle-ci aurait vu la reine dans son cachot de la Conciergerie et grâce à l’intermédiaire d’Hébert.

Depuis son compte rendu du transfert de Marie-Antoinette  à la Conciergerie , le Père Duchesne a paru oublier l’existence de la reine ; après son évasion, cela pourrait donner des soupçons. Donc Hébert va se resouvenir d’elle dans son journal  fin août. Cette fois-ci , Batz fait intervenir Rougeville. C’est le complot de l’œillet.
Michonis et Rougeville , vêtus d’un uniforme de garde municipal , viennent réveiller le ménage Richard. L’inspecteur des prisons  brandit son faux ordre de transfert , affirme qu’il vient chercher la tigresse d’Autriche pour l’emmener au Temple. Une voiture discrète s’est en effet , rangée devant le grand portail. Le cocher connaît bien le chemin qu’il prendra tout à l’heure, non point celui du temple, mais celui de Livry , où Mme de Jarjayes , une amie de Marie-Antoinette , attend impatiemment sa souveraine.

Michonis et Rougeville pénètrent dans la cellule de Marie-Antoinette. Celle-ci ne dormait pas. Elle se hâte de passer sa pauvre robe rapiécée derrière son paravent. Tremblante d’émotion , elle s’y reprend à plusieurs fois pour nouer le ruban qui rattache ses cheveux en un «  chignon mouvant ». La lourde porte s’est refermée sur la cellule vide. Un , deux , trois guichets sont franchis sans encombre. Seul un portail sépare la  Reine de la rue et de la liberté.
A la conciergerie, les gendarmes étaient gagnés ; au renouvellement du poste, la Reine manqua celui qui, ayant deux redingotes l’une sur l’autre , devait lui en donner une et la faire sortir. En fait , l’émotion a induit Rougeville en erreur. Les gardes du dernier portail n’étaient plus ceux à qui le chevalier avait donné 50 louis. Les divers guichetiers eussent-ils mis moins de temps à tirer leurs verrous, Marie-Antoinette n’eût sans doute pas manqué le gendarme aux deux redingotes.

Voyant la Reine  ramenée dans sa cellule , le gendarme Gilbert prend peur , s’empresse de rédiger une dénonciation sur les visites de Michonis et de Rougeville. Sa lettre parvenue à qui de droit le lendemain, le Comité de Sûreté Générale en est informé et ordonne une enquête. On interroge la Reine, les  guichetiers , les gendarmes, les concierges, le personnel de la prison. On arrête Michonis que l’on enferme toutefois , dans la loge des Richard. Rougeville a disparu ; il se cache dans les carrières de plâtre de Montmartre. Batz a quitté Paris pour Passy.

Pendant ce temps , une grande réunion a lieu chez le maire de Paris Pache. Hébert , naturellement est au courant de l’évasion. Il pense que la reine est en sécurité chez Mme de Jarjayes. Donc il devient urgent de renforcer les alibis. C’est Hérault de Séchelles qui le premier , exige le procès  de Marie-Antoinette. Les nerfs d’Hébert sont tendus à l’extrême, ses propos s’en ressentent :

«  J’ai promis la tête de Marie-Antoinette . J’irai la couper moi-même si on tarde à me la donner. Je l’ai promise de votre part aux Sans-Culottes qui la demandent et sans qui vous cesseriez d’être (…)Si on nous promettait une amnistie , on ne la tiendrait pas (…)Vous périrez tous , cela est impossible autrement (…)Tous vos généraux vous trahiront  , moi tout le premier , si en étant désigné et que je fusse votre général, je voyais un bon traité à faire qui me conservât la vie ! «

Le Père Duchesne se rend compte qu’il va trop loin , qu’il dit des vérités à ne pas dire…Il vaut mieux s’en aller . D’ailleurs, il a rendez-vous avec un émissaire qui doit lui  confirmer la réussite de l’évasion. C’est un échec. La Reine n’a pu sortir de la Conciergerie. Hébert songe que , dans quelques heures à peine , une foule excitée va envahir la Convention , exiger qu’on lui donne du pain, les têtes des Girondins et sans doute celle de la tigresse d’Autriche, imprudemment promise. Il faut coûte que coûte décommander cette manifestation devenue inutile  voire dangereuse. Des courriers partent pour les diverses sections : le rendez-vous du Père Duchesne est annulé. La manifestation décommandée par Hébert a lieu non le 3 septembre , mais le 4 et le 5.
Aussi sans souffler mot du «  complot de l’œillet » , Hébert va-t-il périodiquement rappeler que la louve autrichienne mériterait d’être jugée et raccourcie et , prévoit  de  montrer du doigt d’avance à ses lecteurs les coupables-les faux , bien entendu, de sa libération prochaine qu’il espère. Si la Reine parvient à s’évader , c’est dans la Convention que le peuple ira chercher ses coupables complices. Après des professions de foi semblables , qui pourrait soupçonner le patriote, le sans-culotte Père Duchesne ?"

Dire que la Reine a été à un cheveu d'être sauvée ...
Grr !

Cela me paraît aussi complètement abracadabrantesque !  

on trouve dans le numéro CXL DES NOUVELLES EXTRAORDINAIRES DE DIVERS ENDROITS édité à LEYDE par JEAN ET ETIENNE LUZAC... l'annonce suivante !
 
 
" de FONTAINEBLEAU le 7 NOVEMBRE 1783....Les espérances si bien fondées sur la grossesse de la Reine, parvenue au terme de plus de trois mois, viennent d'être détruites.
Le jour de la Toussaint, il survint tout à coup à SA MAJESTE quelques accidents qui firent craindre une fausse couche.
Les secours les mieux indiqués furent emplyés à temps, mais inutilement.
Le lendemain, au soir, la Reine accoucha sans efforts et sans beaucoup de douleur de ce qu'on appelle vulgairement "un faux germe", bien caractérisé tel par l'examen le plus scrupuleux et le plus authentique. Il n'existe aucune suite facheuse."
 
toujours dans le même journal
"de PARIS le 7 NOVEMBRE - dans la nuit du samedi 1 au dimanche 2 de ce mois, la Reine se trouva indisposée. L'on envoya sur le champ à PARIS chez Monsieur de VERMONT, son accoucheur , qui étant arrivé fit saigner SA MAJESTE.
Elle fut saignée une seconde fois dans la journée ; le lendemain elle se trouva mieux.
Mais les espérances d'un nouveau rejeton de la Famille Royale, que la France avait conçues se sont évanouies.
Par cet accident le voyage de fontainebleau sera probablement prolongé".
 
"extrait d'une lettre de PARIS du 7 Novembre
deux événements arrivés le même jour ont rendu le voyage de Fontainebleau remarquable et sont la principale nouvelle du moment.
Le premier c'est l'indisposition de la Reine survenue à l'improviste la nuit du Ier au 2 de ce mois. SA MAJESTE avait encore assisté dans la journée avec le Roi et la Famille Royale à la grand-messe de la Toussaint célébrée par l'évêque de RENNES et le soir au GRAND COUVERT.
A la Cour l'on tient pour constaté que c'est un faux germe dont SA MAJESTE a été délivrée et l'examen le plus scrupuleux ne permet pas d'en douter quoique dans la Ville l'on parle d'une fausse-couche.
La circonstance la plus heureuse,c'est que la Reine se porte aussi bien que son état le permet.
La ST HUBERT a eu lieu LUNDI 3 novembre, comme à l'ordinaire : elle fut très brillante. Les spectacles de la Cour n'ont pas été interrompus et s'il ne survient aucun incident la Reine pourra être transportée en litière à VERSAILLES avant la fin du mois.
 
le Roi a permis à Madame LA DUCHESSE DE POLIGNAC, gouvenante des enfants de France, de venir passer quelques moments près de la Reine ; il lui a écrit à ce sujet une lettre charmante.
En conséquence Madame la Gouvernante partit Mardi dernier et ne revint auprès de Monseigneur le Dauphin que le lendemain au soir....."
 
 
En ce qui concerne le sujet  "cancer" en effet, et ce depuis VARENNES et le séjour aux TUILERIES, la Reine fort gironte avait perdu beaucoup de poids, son teint avait changé, elle avait des marques sur le visage et un filet de bave était en permanence au coin de ses lèvres, sans oublier l'état de ses cheveux et le commencement des problèmes de vue.
 
Au temple, après la mort du Roi , elle est en dépression ce qui est raconté par MADAME ROYALE et elle est totalement changée après le départ de LOUIS XVII - elle n'a plus l'esprit à combattre, et en examinant les comptes de nettoyage du linge de corps, on trouve de nombreux chauffoirs.....
 
ROBESPIERRE a décidé de la transférer à la CONCIERGERIE pour faire rapidement un procès et voter sa mort car il était impensable d'accepter la mort de la Reine dans son lit au TEMPLE !!!!!!!
c'est la raison pour laquelle on trouve peu de pièces dans le dossier d'accusation constitué par FOUQUIER  !!!!!!
d'après les conclusions de médecins modernes, elle n'avait que quelques mois à vivre et surtout il semblerait qu'elle avait commencé à souffrir avec d'importantes hémorragies........
on évoque une flaque de sang sous le fauteuil du tribunal et la chemise souillée !!!!!!

MARIE ANTOINETTE

Ce qui est terrible, c'est qu'elle ait vécu cette fausse-couche le jour de son anniversaire.  

Je ne savais pas qu'elle avait fait une fausse couche, on en apprend tous les jours...    

Elle a fait au moins deux fausses couches.
Fleurdelys

fleurdelys a écrit:

Elle a fait au moins deux fausses couches.
Fleurdelys

Exact. 

Bonjour,

Voici une pièce justificative tirée du livre d'Emile Campardon, Marie-Antoinette à la Conciergerie (du 1er août au 16 octobre 1793) : pièces originales conservées aux Archives de l'Empire, suivies de notes historiques et du procès imprimé de la reine, Paris, 1863. Il s'agit des dépenses engagées pour la Reine Marie-Antoinette. J'attire votre attention sur le bidet de basane cité en fin de liste.

MÉMOIRES DES DÉPENSES DE LA VEUVE CAPET A LA CONCIERGERIE (i).

Savoir: Soixante quatorze jours de nourriture :
Café pour déjeuner ;
pour dîner : soupe, bouilli, un plat de légumes, poulet et dessert.
Dans d'autres jours : Canard et pâté;
- pour lesdits soixante quatorze jours à raison de quinze livres chaque jour, fait. 1,110 1 s.

Plus: Quarante et un jours de nourriture à la femme qui était auprès de la veuve Capet à raison de trois livres par jour, fait 123
Plus : Deux matelas, dont un de crin, l'autre de laine, un lit de sangle, un traversin, une couverture, un fauteuil en canne servant de garde robe, le tout ensemble et en loyer suivant les quittances. 54

A Reporter. 1,2871. s.

Pour un bidet en bazane rouge garni de sa seringue, le tout neuf, pour servir à la veuve Capet, soixante livres, cy. 60
Plus : deux bonnets, sept livres chaque, quatorze livres, cy. 14
Pour loyer de livres, seize livres, cy. 16
Ruban et soye pour garniture d'un jupon, trois livres seize sols. 3 16
Ruban pour ses souliers et ses cheveux. 18
Une bouteille d'eau pourses dents. 3 12
Pour blanchissage, vingt-deux livres, cy. 22

Total 1,407 1. 6 s.

LE TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE

(1) Au dos de la pièce on lit ces mots de l'écriture de Fouquier-Tinville : Mémoires de fournitures concernant Marte-Antoinette.

madame antoine

Concernant la santé de Marie-Antoinette, il existe des documents conservés aux Archives Nationales.

Par exemple dans le carton côté W//151, il se trouve dans le dossier 1 la pièce 34 décrite dans l'inventaire comme : "Un officier de garde à l’accusateur public lui rendant compte que la veuve Capet « s’était trouvé[e] mal deux fois ce soir», non datée [31 août ?]."

Merci, Namtar.

Les documents fiables sur la fin de vie de Marie Antoinette sont précieux, parce que les renseignements sont en gros contradictoires. Il est donc difficile de se faire une opinion.

pimprenelle a écrit:

Merci, Namtar.

Les documents fiables sur la fin de vie de Marie Antoinette sont précieux, parce que les renseignements sont en gros contradictoires. Il est donc difficile de se faire une opinion.

Je dois aller aux Archives Nationales demain, je vais essayer de consulter les documents

Merci! C'est très gentil à vous!

pimprenelle a écrit:

Merci! C'est très gentil à vous!

De rien je vais voir si ils sont accessibles