La duchesse de Polignac

Bonjour,

Voici une horrible caricature de la Duchesse de Polignac datant de 1791.



http://frda.stanford.edu/fr/catalog/tr903gs1842

madame antoine

Quelle horreur!

Beurk

Oui, ce visage est vraiment dégoûtant, comme rempli de verrues.

Oui et puis on dirait un mec

C'est un portrait à la manière d'Arcimboldo, sauf qu'Arcimboldo suggère des fruits.

En effet, la méthode appliquée est la même, bien vu, le beau lauzun! Mais, dans la caricature présente, ce sont plutôt des parties du corps humain qu'il faut chercher...

... avec comme qui dirait une obsession pour toujours la même...

Ah oui c'est vrai en plus que ça y ressemble!
Qui a pompé qui?

Invité a écrit:

pimprenelle a écrit:

Deux portraits de notre duchesse qui ne me sont pas familiers :




http://ann-lauren.blogspot.com/2008/12/18th-cent-yolande-martine-gabrielle.html

Le premier est bien (dommage que ce soit en noir et blanc).

Le second en revanche...  Au secours !


On dirait qu'elle à un saule pleureur sur la tête.  

Vous êtes sûrs que c'est madame de Polignac ?

Enigme en partie résolue: ce portrait est de Mosnier.




Laurent Mosnier, 1743-1808, Portrait de femme, c. 1780 (?), musée des Beaux-Arts et de la Dentelle d’Alençon, Orne, Basse-Normandie
https://www.flickr.com/photos/renaud-camus/16276775591/in/pool-40803556@N00-7313591@N02

J'ai fait une recherche qui lie tous les portraits couleur à ce site précisant le nom du peintre mais non du modèle. En revanche le résultat pour le même tableau en noir et blanc donne explicitement Madame de Polignac.

Vu la ressemblance entre ce visage et celui du portrait de profil par Madame Vigée Lebrun et vu le contexte musical, je crois que nous pouvons suivre l'indication qui identifie le modèle avec Madame de Polignac.








J'adore ce portrait...

Oui, on comprend que la duchesse de Polignac s'est fait remarquer à Versailles

Voici une iillustration du livre Les Femmes de Versailles de Pierre de Nolhac de 1908. Il s'agit d'un portrait de Mme de Polignac d'après Mme Vigée-Le Brun.


http://weeberry.tumblr.com/image/130010070206

Bien à vous

madame antoine

Il est beau on ne s'en lasse pas!

Bizarre gravure


https://fr.pinterest.com/louiseboisen/duchesse-de-polignac/

....... en couleurs, avec un beau chapeau



Même en caricature, belle brune à l'ovale un peu rond, au nez petit à démarcation avec le front peu creusée => plus enfantin

le château de Polignac



infos
http://www.archives43.fr/article.php?laref=444&titre=gravures-du-chateau-de-polignac

Autres infos mais pas en français.
http://lareinaadolecente.blogspot.be/2015/04/madame-de-polignac-es-nombrada.html

google traduction est ton ami

Sinon, allô la modération, j'ai eu un peu de mal à trouver le sujet sur la duchesse. On peut arranger ça ?

de La Reinta a écrit:

Sinon, allô la modération, j'ai eu un peu de mal à trouver le sujet sur la duchesse. On peut arranger ça ?

Oui, je sais, la fonction de recherche n'est pas top, sur le forum...

La difficulté est accrue du fait que le sujet initial a été scindé. Je vais renvoyer à la première partie, j'espère que ça pourra aider...

Beautiful Gabrielle By Modern Artist :

Une bio qui me paraît asse équilibrée :
http://www.histoire-pour-tous.fr/livres/174-biographies/5367-madame-de-polignac-intime-de-marie-antoinette.html

Ambiance du salon de Madame de Polignac :


Le monde des salons: Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle
Par Antoine Lilti

Ce cher Bombelles est une valeur sûre !!

.

C'est le cas aussi des frères Goncourt
Plongeons-nous donc dans le portrait qu'ils font de Mme de Polignac

L’amitié d’une femme allait s’emparer de la Reine.

Une des dames de la comtesse d’Artois, la comtesse de Polignac, amenait avec elle à Versailles, pendant le temps de son service, un jeune ménage, son frère et sa belle-sœur, le comte et la comtesse Jules de Polignac. La comtesse Jules ne tardait pas à être distinguée par la Reine[1].

Des yeux bleus, expressifs et parlants, un front peut-être trop haut[2], mais que masquait la mode des coiffures échafaudées, un nez un peu relevé, tout près d’être retroussé et ne l’étant pas, une bouche à ravir, des dents petites, blanches et bien rangées, de magnifiques cheveux bruns, des épaules abattues, un col bien détaché, qui grandissait sa petite taille[3], des séductions contraires se mêlaient et s’alliaient chez la comtesse Jules de Polignac. Elle était belle, joliment, avec esprit, avec grâce. Une douceur piquante faisait le fond de sa physionomie et son agrément singulier. Tout chez elle, regard, traits, sourire, était angélique[4], mais angélique à la façon de ces anges bruns de l’Italie, mal baptisés, et qui sont des amours. Le naturel, le laisser-aller, l’abandon, charmaient chez madame de Polignac ; la négligence était sa coquetterie, le déshabillé sa grande toilette ; et rien ne la parait mieux qu’un rien : une rose dans les cheveux, un peignoir, une chemise, comme on disait, plus blanche que neige[5], la toilette libre, matinale, aérienne et flottante qu’ont essayé de saisir les crayons du comte de Paroy.

La Reine se sentit entraînée vers la comtesse Jules. Elle l’entendit chanter, et applaudit à la fraîcheur de sa voix. Elle l’appela à ses concerts, l’admit dans ses quadrilles, l’approchant d’elle en toute occasion[6], plus touchée à mesure qu’elle entrait plus avant dans cette humeur paisible, dans cette raison sérieuse et gaie, dans cet esprit de trente ans qui avait la jeunesse et l’expérience. Bientôt c’était entre la Reine et sa nouvelle amie le plus joli commerce de familiarité et d’étourderie, un échange charmant des impressions premières et des sensations naïves, une confidence journalière, où le cœur de l’une parlait en riant au cœur de l’autre, des plaisanteries, des jeux où les deux amies n’étaient plus que deux femmes, et se lutinant, et se battant, se décoiffant presque, avec mille grâces animées, se disputaient entre elles à qui serait la plus forte [7].

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[1] Mémoires sur la vie et le caractère de Mme la duchesse de Polignac, par Madame la comtesse Diane de Polignac. Hambourg, 1796.
[2] Mémoires de Mme de Genlis, vol. II.
[3] Mémoires, par la comtesse de Polignac.
[4] Souvenirs et portraits, par M. de Levis, 1813.
[5] Mémoires du comte de Tilly. Paris, 1830, vol. I.
[6] Mémoires, par la comtesse Diane de Polignac.
[7] Fragments inédits des Mémoires du prince de Lignes. La revue nouvelle, 1846.

Tableau pinterest sur la duchesse de Polignac :
https://www.pinterest.fr/explore/gabrielle-de-polignac/?lp=true

L'amitié dévorante de la reine pour Mme de Polignac - par Bachaumont -

27 avril 1779. — Tout le monde connaît l'affection de la Reine pour madame Jules de Polignac ; on sait que c'est d'elle que Sa Majesté a gagné la rougeole, au moyen de quoi elles ne s'étaient pas vues depuis longtemps. Madame Jules a écrit ces jours-ci à la Reine de Clayes, où elle passait la convalescence, qu'elle aurait l'honneur d'aller lui faire sa cour à Marly lundi, le lendemain de son arrivée. S. M. lui a répondu : « Sans doute, la plus empressée de nous embrasser, c'est moi, puisque j'irai dès dimanche dîner avec vous à Paris. » En effet, dimanche à une heure la Reine s'est rendue rue de Bourbon chez sa favorite, et y a dîné tête à tête avec elle, et est restée enfermée jusqu'à cinq heures qu'elle est repartie. Madame la princesse de Chimay, dame d'honneur de Sa Majesté, qui l'avait accompagnée, n'a pas même assisté à l'entrevue, et après avoir pris ses ordres pour le départ, a dû se retirer. Pendant ce temps-là, M. Jules de Polignac a traité la suite de la Reine et les courtisans; il avait trois tables. Tout Paris, instruit de l'arrivée de Sa Majesté chez madame Jules, a inondé la rue pour attendre le moment de son départ. On forme mille conjectures sur ce tête-à-tête et sur les augustes secrets que la souveraine y a déposés dans le sein de l'amitié.

Réponse à la question -

22 juin 1779. - Mademoiselle Jules de Polignac n'épouse plus le comte d'Agénois : on prétend que le duc d'Aiguillon ayant trop tôt publié cet arrangement, a donné lieu à ses ennemis d'intriguer et de le détruire. Elle se marie avec le jeune comte de Gramont, et c'est ce qui a valu à celui-ci la survivance du duc de Villeroy : ce seigneur, rongé par ses hémorroïdes et ne pouvant plus monter à cheval, a demandé lui-même au Roi un survivancier. Le comte de Gramont doit être fait duc de Guiche, jusqu'à ce qu'il jouisse du duché de Gramont après la mort du duc de ce nom et de son fils le duc de Lesparre, qui est imbécile et, quoique marié avec une Noailles, n'a jamais habité avec elle : on parle même de l'interdire, afin d'accélérer cette jouissance. En attendant que le comte de Gramont, âgé de vingt-trois ans seulement, ait les biens qui doivent lui revenir, le Roi lui donne 10,000 écus de rente sur ses domaines. La Reine en a fait avoir autant à la jeune épouse. On présume que c'est cette grande affaire que Sa Majesté a traitée avec sa favorite, lorsqu'elle lui a fait l'honneur de venir dîner tête à tête avec elle. On ne dit point comment on dédommagera le duc de Lorges, qui tout récemment en partant pour son régiment a rappelé au monarque sa parole et en a reçu une nouvelle. La duchesse de Civrac, sa mère, est furieuse. La Reine a également exigé de madame Victoire, dont elle est dame d'honneur, et le duc de Civrac chevalier d'honneur, qu'elle n'interposât point sa protection en cela.