Le cryptage des lettres de Marie-Antoinette et Fersen

pimprenelle a écrit:

Décidément ! Tu travailles ardemment à ta canonisation !

Non merci, sans façon .

pimprenelle a écrit:

Je ne vois pas pourquoi elle aurait tutoyé Breteuil. Je pensais à Campan, mais, si Campan avait été capable de déchiffrer, elle en aurait fait tout un patakès dans ses mémoires. Elle aidait Marie Antoinette, mais aurait-elle pu déchiffrer une lettre toute seule comme une grande ?

Pour Breteuil j'ai pensé à lui car je ne sais pas si elle le vouvoyait ou non
J'ai aussi pensé à Campan mais elle la vouvoyait, non?

pimprenelle a écrit:

L'autre, c'est encore plus nébuleux... C'est quoi ce très qu'elle adore ? Ce très quoi ? Très con, sans doute. Dis donc, Chou, la voilà, l'insulte qu'on attendait !

Bien vu ça doit être ça c'est sûr!

Mes chers amis, je dois avouer que je ne m'inquiète pas si Marie-Antoinette coucha avec Fersen. Je ne vois aucune preuve historique, cependant, pour une liaison amoureuse. Je regarde Marie-Antoinette et comment elle a fini sa vie. A-t-elle voulu s'enfuir avec Fersen et abandonner sa famille derrière? Elle aurait pu, mais elle ne l'a pas fait. Elle a partagé l'humiliation de son mari, comme elle avait partagé sa couronne. Quand elle mourut, elle n'est pas morte comme la maîtresse de Fersen, mais comme l'épouse de Louis XVI, comme la reine de France. C'est comme on finit la vie qui compte le plus.

Our actions have a tongue of their own;
they have an eloquence of their own,
even when the tongue is silent.
For deeds prove the lover more than words.
~St. Cyril of Jerusalem

Vous avez raison elena, Marie-Antoinette s'est conduite en reine et en épouse jusqu'au bout et c'est d'ailleurs tout à son honneur
Je pense que ses enfants la rattachaient à Louis XVI cela dit, si bien qu'elle ne voulait pas s'en séparer, mais il y a toujours eu de la fidélité chez elle. Une fidélité mêlée à une combativité et une foi envers la monarchie à toute épreuve.
Selon moi ce sont bien ces sentiments là qui prédominaient après 1789.

Chou d'amour a écrit:

Vous avez raison elena, Marie-Antoinette s'est conduite en reine et en épouse jusqu'au bout et c'est d'ailleurs tout à son honneur
Je pense que ses enfants la rattachaient à Louis XVI cela dit, si bien qu'elle ne voulait pas s'en séparer, mais il y a toujours eu de la fidélité chez elle. Une fidélité mêlée à une combativité et une foi envers la monarchie à toute épreuve.
Selon moi ce sont bien ces sentiments là qui prédominaient après 1789.

Absolument. Marie-Antoinette était obsédée par sauver le trône pour son fils. C'était pour être la mère du futur roi de France qu'elle a été envoyée en France, qu'elle a enduré les épreuves du lit conjugal, qu'elle a subi l'hostilité de la cour. Elle avait donné toute sa vie pour être la mère du futur roi de France et qu'elle n'allait pas se laisser aller de cette mission, la mission de sa vie. Fersen était une arrière-pensée.

Chou d'amour a écrit:

pimprenelle a écrit:

Je ne vois pas pourquoi elle aurait tutoyé Breteuil. Je pensais à Campan, mais, si Campan avait été capable de déchiffrer, elle en aurait fait tout un patakès dans ses mémoires. Elle aidait Marie Antoinette, mais aurait-elle pu déchiffrer une lettre toute seule comme une grande ?

Pour Breteuil j'ai pensé à lui car je ne sais pas si elle le vouvoyait ou non
J'ai aussi pensé à Campan mais elle la vouvoyait, non?

Je la vois très mal tutoyer un de ses correspondants, elle ne le fait jamais.

Elle tutoyait la bonne Henriette et l'appelait "Campan", me semble-t-il. Peut-être aussi d'autres domestiques ? C'est que j'ai du mal à l'imaginer faisant à ce point confiance à Campan... qui le méritait moyen.

pimprenelle a écrit:

Elle tutoyait la bonne Henriette et l'appelait "Campan", me semble-t-il.

T'es sûre de ça? Je ne pense jamais avoir rien lu de tel...

Bien à vous.

pimprenelle a écrit:

Je la vois très mal tutoyer un de ses correspondants, elle ne le fait jamais.

Elle tutoyait la bonne Henriette et l'appelait "Campan", me semble-t-il. Peut-être aussi d'autres domestiques ? C'est que j'ai du mal à l'imaginer faisant à ce point confiance à Campan... qui le méritait moyen.

Marie-Antoinette se méfiait de sa belle soeur mais se méfiait-elle de Campan en fait?

Chou d'amour a écrit:

Marie-Antoinette se méfiait de sa belle soeur mais se méfiait-elle de Campan en fait?

Apparemment oui! Sujet déjà évoqué à propos de mémoires de je ne sais plus qui, peut être Mme de Créquy... apocryphes...

Ah ok, mais à partir de quelle date?

Citation :

Citation :

Elle tutoyait la bonne Henriette et l'appelait "Campan", me semble-t-il.

T'es sûre de ça? Je ne pense jamais avoir rien lu de tel...

Si, si, je pense que c'est Campan qui rapporte une conversation. Nous en avons même parlé ici.

Chou d'amour a écrit:

Ah ok, mais à partir de quelle date?

Aux Tuileries, au moment de la préparation de la "fuite"...

diphildor a écrit:

Chou d'amour a écrit:

Marie-Antoinette se méfiait de sa belle soeur mais se méfiait-elle de Campan en fait?

Apparemment oui! Sujet déjà évoqué à propos de mémoires de je ne sais plus qui, peut être Mme de Créquy... apocryphes...

Seulement, le côté apocryphe de ces mémoires les rend moins fiables... Cela dit, la reine aurait eu des raisons de ne pas se fier entièrement à la bonne Henriette, si l'on suit Louis Hastier.

D'accord merci
A partir de là effectivement il serait alors étonnant que cette lettre soit destinée à Campan, à moins qu'il y ait eu exception...

Citation :

Citation :

Citation :

Elle tutoyait la bonne Henriette et l'appelait "Campan", me semble-t-il.

T'es sûre de ça? Je ne pense jamais avoir rien lu de tel...

Si, si, je pense que c'est Campan qui rapporte une conversation. Nous en avons même parlé ici.

Voilà, j'ai retrouvé le passage. C'est chez Paroy, en fait :

Citation :

A la page 255 de ses mémoires, téléchargeables sur Gallica, Paroy nous rapporte une anecdote qui lui a valu la satisfaction de la reine. Celle-ci la lui manifesta en public, mais aussi par l'intermédiaire de Madame Campan.

Madame Campan reçoit donc Paroy et lui raconte une conversation qu'elle a eue avec la reine. Nous apprenons ainsi que, lorsqu'elle était seule avec Henriette, Marie Antoinette l'appelait "Campan" et la tutoyait.

"Campan, je suis bien malheureuse", aurait-elle en effet dit à sa première femme de chambre. Puis, "Laisse-moi reposer deux heures, tu viendras après".

Le comte de Paroy, militaire et artiste, fréquentait assidument la cour. Il était le cousin de Madame de Polignac, et assez proche de la reine pour qu'elle lui ait confié les difficultés d'apprentissage du dauphin. Paroy envisagea ainsi un enseignement par lanterne magique. Son témoignage paraît donc a priori recevable.

A titre de comparaison, il est à noter que, selon Olivier Blanc, Marie Antoinette et Madame de Polignac se tutoyait également dans l'intimité.

https://maria-antonia.forumactif.com/t97p30-madame-campan

Chou d'amour a écrit:

D'accord merci
A partir de là effectivement il serait alors étonnant que cette lettre soit destinée à Campan, à moins qu'il y ait eu exception...

Mon raisonnement, c'est que si Paroy est correct, si Marie Antoinette tutoyait Campan, elle tutoyait peut-être d'autres de ses femmes, la soeur de Campan, par exemple, qu'elle appelait sa "lionne" et qui semble avoir été plus fiable qu'Henriette.

Merci pour ces infos

En effet elles rendent le tutoiement possible du coup. Il se peut aussi que Marie-Antoinette ne se méfiait pas totalement d'elle

Chou d'amour a écrit:

Merci pour ces infos

En effet elles rendent le tutoiement possible du coup. Il se peut aussi que Marie-Antoinette ne se méfiait pas totalement d'elle

Oui, c'est vrai. Les mémoires de Madame de Créquy ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Mais ceux de Paroy ?

En tout cas, ça ne nous dit toujours pas à qui est adressée cette lettre, ni ce que cette personne devait brûler. Et, ça, ça m'énerve.

Oui pourquoi elle mettait pas le nom du destinataire bordel? Elle aurait pu penser à nous

Et leur photo, des fois qu'y aurait un doute.

Ce ne serait pas si étonnant que Marie-Antoinette tutoyait ses domestiques. Mais c'est vrai que c'est certainement la première fois que je la prends en flagrant délit de tutoiement. Contrairement à madame Elisabeth, elle vouvoyait ses amis.

pimprenelle a écrit:

Et leur photo, des fois qu'y aurait un doute.

Avec empreintes ADN et numéro de sécu aussi ça peut servir

olivia a écrit:

Ce ne serait pas si étonnant que Marie-Antoinette tutoyait ses domestiques. Mais c'est vrai que c'est certainement la première fois que je la prends en flagrant délit de tutoiement. Contrairement à madame Elisabeth, elle vouvoyait ses amis.

... par écrit. Olivier Blanc cite le témoignage d'une domestique disant que la reine et Madame de Polignac se tutoyaient dans l'intimité.

Oui pourquoi pas. Puisque madame Elisabeth ne se gênait pas avec ses amies, je ne vois pas pourquoi Marie-Antoinette ne l'aurait pas fait.
Tutoyait-elle Fersen dans l'intimité ?

Nous ne saurons jamais...