Nombre de messages : 26294 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
Sujet: 11 mai 1715: Maria Mancini Sam 11 Mai - 10:00
Maria Mancini
princesse Colonna
Née le 28 août 1639 à Rome
Décédée le 11 mai 1715 à Pise (Italie) à l'âge de 75 ans
Inhumée à Pise (Italie) en l' église du Saint-Sépulchre
Parents
Michele Lorenzo Mancini +1656
Girolama Mazarino 1614-1656
Relation avec Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France1638-1715
Remariée le 10 avril 1661 à Paris avec Lorenzo Onofrio Colonna, duca di Tagliacozzo1637-1689
(marié à Paris par procuration : le prince Colonna est représenté par le marquis d'Angélely) divorcés en 1672
dont
Filippo Alessandro 1663-1714
Anna Lucrezia +1731
Marcantonio 1664-1715
Carlo 1665-1739
Filleule: Marie Françoise Auber, baronne d'Aunay1652-1709
Première passion de Louis XIV.
Marie Mancini (Rome, 28 août 1639- Pise, 8 mai 1715), épouse du connétable Lorenzo Colonna, était une nièce du cardinal Mazarin, fille de Geronima Mazarini et du baron Michele Mancini, et sœur de Laure-Victoire, Paul, Olympe, Philippe, Alphonse, Marie-Anne et Hortense Mancini.
Portraits de Marie Mancini, en 1661 par Pierre Mignard et en 1665 par Ferdinand Voet
Amenée de Rome à la cour de France par son oncle, Marie Mancini est réputée être le premier véritable (et platonique) amour du jeune Louis XIV. En juillet 1658, après le siège de Dunkerque, Louis XIV tombe gravement malade et Marie, pensant que la fin est proche, manifeste l'intérêt qu'elle a pour lui en versant des larmes qui ont fait date dans l'Histoire. De fait, ce sont ses pleurs qui attirent sur elle l'attention du jeune roi, attention qu'elle conserve ensuite par son esprit et sa culture, littéraire notamment.
Si certains, au même titre que le roi, voient dans ces larmes la preuve d’un amour désintéressé et sincère, d’autres, moins romanesques, y voient plutôt la déception d’une jeune femme qui, après avoir longtemps été le faire-valoir de sa sœur la comtesse de Soissons, voit sa campagne amoureuse menée à l’encontre de Louis s’anéantir. En effet, alors que Marie venait à peine de s’attirer l’attention du roi par son esprit brillant, elle apprend qu’il peut mourir d’une minute à l’autre. Elle qui avait tout misé sur l’amour de Louis, effleurant même le projet d’un jour monter sur le trône de France, voit ses fantasmes se dissiper, ses espoirs de revanche disparaître. Si elle était devenue reine, quelle revanche aurait-elle prise sur ses sœurs, sur son oncle, le cardinal Mazarin, et sur toute la Cour qui ne la prend pas au sérieux ! C’est pourquoi, durant le temps de la maladie du roi, Marie « se tua de pleurer », selon les mots de la Grande Mademoiselle.
Portrait de Marie Mancini princesse Colonna par Caspar Netcher vers 1664
Lorsque la Cour regagne Fontainebleau, Marie Mancini en est le point d'attraction, présidant aux fêtes et aux bals, succédant en ceci à sa sœur Olympe, qui avait précédemment la faveur du roi. Comme elle, Marie est une Précieuse, et entoure sa relation avec le roi d'un luxuriant imaginaire romanesque, inspiré de l'Arioste et du Tasse. La mère du Roi, la reine Anne d'Autriche, et le cardinal Mazarin s'opposèrent à une éventuelle union des deux jeunes gens, qui aurait représenté une mésalliance inacceptable, d'autant plus que le cardinal est en pourparlers afin de négocier un mariage royal avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche et que Marie n'aime pas beaucoup son oncle. Mazarin n'avait donc aucun avantage à faire en sorte que sa nièce devienne reine car à peine intronisée, elle l'aurait certainement congédié.
L'éloignement forcé de Marie pendant quelques mois, d'abord pour La Rochelle puis à Brouage, et sa dernière entrevue avec Louis XIV avant son départ de la cour, le 22 juin 1659, ont inspiré un vers célèbre de Racine dans sa tragédie « Bérénice » : « sire, vous êtes roi, et vous pleurez ! »
Portrait de Marie Mancini princesse Colonna en 1672 par Pierre Mignard, et par Ferdinand Voet en 1690
En 1661, Marie accepta d'épouser le prince Lorenzo Colonna, Louis XIV n'ayant rien fait pour la retenir en France. Elle partit vivre à Rome. Mais sa relation conjugale ne tarda pas à se dégrader. Après avoir donné trois fils à son époux, Marie estima pouvoir se soustraire à son devoir conjugal, tout en courant les galants. Les infidélités de son mari étaient par ailleurs connues, mais ce dernier, de caractère ombrageux et violent, n'en refusa pas moins la vie dissolue de sa femme. Craignant pour sa vie (à tort ?), Marie quitta époux et enfants pour parcourir l'Europe avec sa sœur Hortense Mancini, duchesse de Mazarin et de Philippe, duc de Nevers, son frère. Elle mourut en 1715, mais Louis XIV refusa toujours de la revoir. Elle repose à l'entrée de l'église du Saint-Sépulcre de Pise.
Dessin du lit d'apparat de la princesse Colonna par Paolo Tedesco en 1663