Jeanne du Barry (1743 - 1793)
« Encore un moment, monsieur le bourreau »
Jeanne Bécu, restée dans la postérité sous le nom de comtesse du Barry, fut la dernière maîtresse officielle du roi Louis XV. Elle s'est gardée de le conseiller dans les affaires publiques mais lui a rendu la joie de vivre et l'a aidé à prendre confiance en lui-même.
Mais la Cour ne lui en sera aucunement gré et elle n'arrivera jamais à se défaire de ses origines populaires et de son passé de courtisane...
Une modiste à la cour
Née à Vaucouleurs (Lorraine) des amours d'une couturière, Anne Bécu, et d'un jeune moine déluré, Jeanne reçoit une éducation soignée chez les sœurs, à Paris, avant de devenir modiste. Les débouchés de la profession lui paraissant limités, elle pratique par ailleurs la galanterie...
Repérée par le comte Jean du Barry, libertin notoire, elle devient sa maîtresse. Le comte spécule sur ses charmes et la présente à différents personnages de la Cour, dont l'influent duc de Richelieu et Lebel, valet de chambre du roi Louis XV.
En 1768, Lebel la présente à son maître qui, à 58 ans, souffre d'une impopularité croissante et ne se remet pas de la disparition de sa confidente, la marquise de Pompadour.
Séduit par la beauté, la vivacité d'esprit et la joie de vivre de la jeune femme, alors âgée de 25 ans, le roi l'élève au rang de maîtresse officielle. La nouvelle favorite épouse pour la bienséance le comte Guillaume du Barry, frère du précédent. Ses faveurs suscitent jalousies, libelles et haines féroces dans le milieu aristocratique de Versailles.
En décembre 1770, le roi se sépare de son Premier ministre le duc de Choiseul, ancien protégé de la Pompadour, qui multiplie les libelles contre la comtesse du Barry.
À sa place accèdent à la tête du gouvernement le duc d'Aiguillon, ministre des Affaires étrangères et de la Guerre, l'abbé Terray, contrôleur général des finances et le chancelier Maupeou. Ce « triumvirat » va ouvrir la voie à des réformes vigoureuses et pleines de bon sens, sans craindre d'affronter l'impopularité.
Après la mort de son royal amant, la comtesse du Barry n'a d'autre choix que de s'exiler à Louveciennes. Ayant dédaigné d'émigrer au commencement de la Révolution, elle est guillotinée le 8 décembre 1793...