Des amis de la reine - le couple Craufurd

fleurdelys a écrit:

Bonjour !
Moi ma conviction, Fersen a été amoureux de la reine, il l'a adorée et aimée, sans pour autant qu`il ait eu des relation sexuelle avec . La reine, elle ,de son côté, le considérait comme son ami et le fait qu`elle ait écrit " Adieu, aimé de tout les hommes." ça vaut dire les femmes tournait autour de lui.
Fleurdelys

J'ai le même sentiment que toi, Fleurdelys. A ceci près que le petit mot auquel tu fais allusion n'est pas de la main de Marie Antoinette.

pimprenelle a écrit:

J'entends bien, justement !

Bon.
Parce que dans ses Mémoires son propos est, bien entendu, celui d'un témoin...
Je vais fouillasser alors...

Je pense aussi comme vous Fleurdelys, à savoir que Fersen avait certainement plus de sentiments (amicaux ou amoureux après il faut voir) pour Marie-Antoinette qu'elle n'en avait pour lui
Marie-Antoinette était Reine, mariée à un Roi qu'elle respectait profondément (surtout après les années 1780), et une mère comblée par des enfants que lui a donnés ce Roi. Fersen par contre était ,à mon sens, bien plus seul, donc plus propice à se laisser aller

Bien sur Chou
Fersen était peut être amoureux de MA et il respectait aussi le roi.
Fleurdelys

fleurdelys a écrit:

Bien sur Chou
Fersen était peut être amoureux de MA et il respectait aussi le roi.
Fleurdelys

D'accord avec toi, Fleurdelys ! Les sentiments que Fersen vouait à Louis XVI sont trop souvent négligés par les modernes. Or, Louis faisait confiance à Fersen, au point de le nommer partenaire privilégié de son entreprise à Montmédy, ambassadeur officieux, agent secret... Il fallait que le Suédois ait mérité de telles missions.

pimprenelle a écrit:

fleurdelys a écrit:

Bien sur Chou
Fersen était peut être amoureux de MA et il respectait aussi le roi.
Fleurdelys

D'accord avec toi, Fleurdelys ! Les sentiments que Fersen vouait à Louis XVI sont trop souvent négligés par les modernes. Or, Louis faisait confiance à Fersen, au point de le nommer partenaire privilégié de son entreprise à Montmédy, ambassadeur officieux, agent secret... Il fallait que le Suédois ait mérité de telles missions.

Ambassadeur officieux, oui, parce que son porte-parole officiel restait le baron de Breteuil.

Breteuil avait aussi toute la confiance de Louis XVI, mais il ne suffisait pas à lui tout seul, et la loyauté de Fersen a convaincu le Roi, d'autant plus que Marie-Antoinette approuvait elle aussi ce choix
Mais il est vrai que Fersen était un grand ami de la Reine comme de Louis XVI, ce qui est un peu trop mis de côté...

Absolument, Chou ! Nous sommes bien d'accord !

Voici que je reçois, de la part d'un ami, deux pages d'un magazine ( j'ignore lequel ) consacrées à l'étrange destin de M. et Mme de Crawfurd, à l'occasion d'une vente chez Christie's, le 17 avril dernier, à Paris, d'une paire de cabinets de Boulle .

J' y trouve bien sûr un rappel du rôle de premier plan du couple Crawfurd dans l'organisation du voyage vers Montmédy, et quelques éléments biographiques sur Eléonore .  Les voici :

Elle était née en Toscane, le 12 juin 1750 . Son père était le costumier d'une troupe de comédiens ambulants . A quinze ans , elle avait épousé un danseur de la troupe, le signor Martini . Personne ne savait, pas même elle, comment était mort ce premier époux . Toujours est-il qu'il avait initié  Eléonora à l'art de la scène avant de disparaître .

Elle avait dix-sept ans lorsqu'elle rencontra, à Venise, l'homme qui devait marquer la première partie de son destin. Il en avait 40 et était duc régnant du Wurtemberg . Il séjournait dans la cité des Doges pour le temps du carnaval . Bon vivant, marié contre son gré à une épouse assez laide dont il était séparé, il multipliait les passades . Eléonora était ravissante, sensuelle, exotique .  Il l'avait installée dans sa capitale de Stuttgart et lui avait fait deux enfants : un fils mort à l'âge d'un an en 1769 et une fille, née en 1771, prénommée Eléonore comme sa mère . Nous la retrouverons .

L'idylle avait tourné court peu après cette deuxième naissance . L'éducation de sa fille étant prise en charge par le duc,  Eléonora avait quitté Stuttgart . D'un duc, elle était passée à un empereur . Elle s'était installée à Vienne où elle était devenue la maîtresse de Joseph II .
Cette aventure n'avait pas plu à l'impératrice Marie-Thérèse qui surveillait de près les fréquentations de son fils . Eléonora avait été priée, très autoritairement, d'aller se faire pendre ailleurs . Pourquoi pas à Paris ?

Il semble bien que son étoile ait un peu pâli à cette époque . De ce premier séjour dans la capitale française on sait, en effet, fort peu de choses, sinon qu'elle y avait rencontré celui qui allait devenir son second époux, Mr Sullivan, le frère cadet d'un diplomate en poste à Paris . Il avait choisi de l'emmener aux Indes pour faire fortune . Il y était mort .  Mais Eléonora en était revenue, fort riche et avec un amant qui l'était encore plus .
Son retour à Paris avait été spectaculaire . Elle était désormais la compagne d'un riche Ecossais, Quentin Crawfurd . D'un an son aîné, il l'avait installée dans un somptueux hôtel particulier, rue de Clichy .

Je poursuis :

Tous deux étaient de fervents royalistes . Eléonora, femme entretenue, n'était certes pas reçue à la cour . Elle se contentait d'apercevoir la reine de loin au théâtre, à l'opéra, lors de cérémonies publiques . Quentin, lui, était parfois convié à Trianon et même à Versailles . Les deux aventuriers avaient même un lien direct avec la souveraine puisqu'ils recevaient plusieurs fois par semaine, rue de Clichy, son amant de coeur Axel de Fersen . Pendant des années, Crawfurd ignorera la liaison de sa maîtresse avec le bel officier suédois .
Pourtant, si Fersen est fou de la reine, il l'est aussi d'Eléonora . Et son journal mentionne souvent ces mots " resté là " lors des visites qu'il fait rue de Clichy lorsque Quentin séjourne en Angleterre .

Le soir du 21 juin 1791, quelques heures avant que la famille royale quitte les Tuileries, Eléonora a quitté Paris, encore plus discrètement que les souverains . Elle rejoint Quentin à Bruxelles où il s'était installé quelques jours auparavant . C'est là qu'ils vont apprendre l'épilogue tragique de la fuite qu'ils organisaient depuis des mois .
C'est là aussi, semble-t-il, que Quentin ouvre les yeux . Il somme Fersen de quitter Eléonora et se décide enfin à épouser sa maîtresse .

Entre-temps, la fille d'Eléonora et du duc de Wurtemberg les a rejoints à Bruxelles . Elle est âgée de vingt ans et aussi jolie que sa mère . Son père lui a conféré le nom de baronne de Franquemont . Elle épouse un aristocrate émigré, le comte d'Orsay . Ils auront deux enfants : Alfred, l'un des plus grands dandys du XIXème siècle, et Ida, qui épousera le duc de Gramont .
( En somme, la petite-fille d'Eléonore épouse le petit-fils de Mme de Polignac ! )

La Terreur passée, M. et Mme de Crawfurd, souhaitent rentrer en France . C'est leur ami Talleyrand qui obtient leur radiation de la liste des émigrés .
Toujours riches, ils s'installent somptueusement à l'hôtel de Monaco qui n'est autre que notre hôtel Matignon .

Citation :

et se décide enfin à épouser sa maîtresse .

Aux grands maux les grands remèdes...

Ah ! c'est comme ça que tu vois les choses, toi ?                  

En 1808, ils échangent avec Talleyrand leur hôtel de Monaco contre l'hôtel de Créquy, rue d'Anjou, plus petit .



Dans ces deux demeures, ils ont rassemblé de fabuleuses collections d'objets d'art dont une extraordinaire série de six meubles d'appui réalisée par Boulle . Ils sont présentés dans la galerie de la bibliothèque de l'hôtel de Créquy, avec une série de soixante-huit portraits historiques célébrant les gloires de l'Ancien-Régime .
Une grande partie de ces collections est dispersée après la mort de Quentin Crawfurd en 1819.
Les huit cabinets de Boulle font partie de sa vente après décès . On les retrouve quelque temps plus tard dans les collections de la famille de Vogüe .

Eléonora survivra quatorze ans à Quentin . Elle meurt discrètement le 14 septembre 1833. Aujourd'hui son nom et celui de son époux sont très largement oubliés ...............

Citation :

Ah ! c'est comme ça que tu vois les choses, toi ?

Pas toi ?  

Citation :

 Aujourd'hui son nom et celui de son époux sont très largement oubliés ...............

Pas pour nous !  

Merci pour cette bio. Ca correspond à ce que j'avais lu dans l'opuscule de Dard sur Quintin. C'est intéressant d'avoir un point de vue moins fersinocentré. Ce couple a oeuvré comme des dingues pour les souverains français. Or, ils étaient aussi étrangers.

Quintin a rencontré la reine, c'est sûr, elle parle de lui à Fersen dans ses courriers. Et Eleonore ? A-t-elle eu la chance de rencontrer Marie Antoinette ?  

Citation :

Citation :

Ah ! c'est comme ça que tu vois les choses, toi ?

Pas toi ?  

Eh bien, euh .... les choses n'étaient pas si simples :  Fersen demeurait une interférence non négligeable entre Eléonore et Quentin, avant qu'elle ne renonce complètement à lui ..... ce qu'elle fit, semble-t-il, sans doute dans un grand élan de sagesse .
Pour autant, il est impossible qu'elle ait pu le chasser de ses pensées .  Le bon et excellent Quentin a dû se résigner .  Cela faisait du reste belle lurette qu'il n'était plus premier objet ( comme dirait Vaudreuil ) dans le coeur de sa belle .

Oui, bien sûr, mais ça colle toujours avec ce que disais (avec humour).

Citation :

Citation :

 Aujourd'hui son nom et celui de son époux sont très largement oubliés [/i]...............

Pas pour nous !  

Pas pour nous !  

J'ignorais le premier mariage d'Eléonore avec ce monsieur Martini  .

Citation :

Oui, bien sûr, mais ça colle toujours avec ce que disais (avec humour).  

L'humour ne m'avait pas échappé (    ) , puisque, tu vois, je t'ai ponctué ma réponse d'un éclat de rire !!!  

Citation :

Citation :

Citation :

Ah ! c'est comme ça que tu vois les choses, toi ?

Pas toi ?  

Eh bien, euh .... les choses n'étaient pas si simples :  Fersen demeurait une interférence non négligeable entre Eléonore et Quentin, avant qu'elle ne renonce complètement à lui ..... ce qu'elle fit, semble-t-il, sans doute dans un grand élan de sagesse .
Pour autant, il est impossible qu'elle ait pu le chasser de ses pensées .  Le bon et excellent Quentin a dû se résigner .  Cela faisait du reste belle lurette qu'il n'était plus premier objet ( comme dirait Vaudreuil ) dans le coeur de sa belle .

Boh... Dans la relation entre Eleonore et Fersen, c'était peut-être les démêlés royaux qui faisait monter le soufflé ? En tout cas, ça devait vachement booster l'adrénaline. Après, quand tout est retombé, Fersen a dû devenir vraiment insupportable, geignard, nombriliste. Entre devenir l'infirmière d'un chevalier sur le retour et être gâtée par un ami stable, elle n'a peut-être pas hésité longtemps.  

En tout cas, de la bio de Dard ressort que Quintin était un personnage vraiment intéressant. Et que ce couple a contribué beaucoup beaucoup à l'expédition de Montmédy. Tiens... ça me donne super envie de relire ce petit livre !

Citation :

[J'ignorais le premier mariage d'Eléonore avec ce monsieur Martini  .

J'avais lu ça quelque part. Dans Dard ou sur wiki, sais plus...  

Intéressant ...........

pimprenelle a écrit:

En tout cas, ça devait vachement booster l'adrénaline.

C'est certain !
Eléonore, Fersen, Quentin, le couple royal, c'était plusieurs passions imbriquées les unes dans les autres, comme les poupées d'une matriochka !

Pour le trio de sauveurs, c'était surtout un grand boost, je pense. A mon avis, il est impossible de démêler les sentiments entre Fersen et Eléonore et l'exaltation de l'aventure royale. Après, justement, ça a dû méchamment faire flop.