Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Femmes de fer, femmes d'esprit, femmes d'image

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madame antoine

madame antoine


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MessageSujet: Femmes de fer, femmes d'esprit, femmes d'image   Femmes de fer, femmes d'esprit, femmes d'image Icon_minitimeMer 7 Déc - 21:44

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Vous trouverez ci-après une intéressante chronique dont il m'a paru intéressant de vous communiquer le contenu. Il s'agit de la présentation d'un livre dévolu au pouvoir exercé par des femmes.

La journaliste Anne Fulda est une croqueuse de portraits (un art à part entière !), qui aime à pénétrer les âmes des hommes et peut-être plus encore des femmes : elle nous offre avec « Femmes d'Etat » un ouvrage passionnant qui a toute sa place dans la bibliothèque de l'honnête homme… et de l'honnête femme ! Gage de qualité : l'essai est publié chez Perrin, ce temple de la littérature historique où Benoît Yvert règne en sage autant qu'en maître.

Rassemblant près de vingt auteurs parmi les plus grands spécialistes, ce livre nous convie à rencontrer les « femmes puissantes » de notre histoire. En écho à celles, contemporaines, interrogées par Léa Salamé (Les Arènes), ce ne sont pas moins qu'Aliénor d'Aquitaine, Anne d'Autriche, Catherine de Russie, Elizabeth II, Marie-Antoinette, Cléopâtre, Aung San Suu Kyi ou Margaret Thatcher qui nous sont ainsi révélées « au plus près l'action ».

Le plafond de verre n'est pas infranchissable

Dans une préface en forme de manifeste dédié à « l'exercice du pouvoir féminin », Anne Fulda donne le ton et fixe le cap, ambitionnant « de s'éloigner des rives anecdotiques de la 'petite histoire' et de son flot de clichés volontiers machistes ». « Femmes d'Etat » rappelle à qui affecterait de l'oublier que « le plafond de verre féminin que certains évoquent n'est pas infranchissable, puisqu'il a déjà été percé ». Amis hommes d'Etat, vous n'avez pas le monopole de la conquête et de l'exercice du pouvoir, votre virilité dût-elle en souffrir, la supposée force physique ne valant nullement brevet de force intellectuelle.

Avec ce livre, Anne Fulda et ses coauteurs se font les héritiers de Mary Wollstonecraft qui, en 1792, publiait un vibrant « Défense des droits de la femme » dans lequel cette contemporaine d'Olympe de Gouges refusait que l'on transforme les femmes en « épagneuls » ou en « jouets » : elles « pourraient aussi étudier la politique […] et occuper toutes sortes de fonctions ». Au même moment, Talleyrand livrait à l'Assemblée constituante un rapport affirmant que les femmes devaient se cantonner à une éducation domestique.

Des surnoms péjoratifs

Parmi ces femmes, plusieurs profils se dégagent : des femmes de fer, des femmes d'esprit et des femmes d'image, les trois caractéristiques se mêlant inévitablement à des degrés divers.

Quand le pouvoir se conjugue au masculin, la femme de pouvoir doit, dit-on, faire montre d'une détermination aux allures viriles. Margaret Thatcher incarne ce modèle. La Dame de fer, comme la qualifiait le « Sunday Times » (the « Iron Lady »), reprenant à son compte le surnom péjoratif que lui avait accolé un quotidien soviétique après l'un de ses discours anticommunistes, a démontré sa capacité à marquer l'histoire, malgré son propre camp, quand elle a résisté à l'immense grève des mineurs de 1984-1985 avant de lancer un train de réformes qui transforma le pays le plus pauvre d'Europe en pays le plus riche. Pour son intransigeance face à l'activisme palestinien, la Première ministre d'Israël, Golda Meir, eut à supporter le même sobriquet, tout comme Ellen Johnson Sirleaf, l'« étoile solitaire du Liberia » et première présidente élue d'Afrique.


Elles font de la culture une arme

Bien avant elles et dès l'Antiquité, certaines dirigeantes furent taillées d'un même métal. Cléopâtre, voulant gouverner seule, n'hésita pas à faire assassiner son jeune frère Ptolémée XIV et frappa les monnaies à son unique effigie, bravant les règles du royaume lagide selon lesquelles une souveraine ne peut régner qu'associée à un homme.

Des siècles plus tard, Isabelle de Castille, « première reine d'Europe occidentale à régner souverainement, de sa propre initiative et en tant que femme », choisit de prêter serment au lendemain de la mort de son père et malgré l'absence de son futur époux, Ferdinand. « Cette femme est forte plus que l'homme le plus fort », s'exclame alors Martir de Angleria. D'autres femmes appartiennent au même cercle des « iron women » : Christine de Suède, Marie-Thérèse d'Autriche ou Catherine de Russie qui, à la fin du XVIIIe siècle, théorise sa détermination : « Ma volonté, une fois émise, ne varie pas. »


Ces femmes font bien souvent de la culture une arme. Aliénor d'Aquitaine « reçoit une formation littéraire qui la prépare à ses responsabilités futures ». Catherine la Grande multiplie les lectures - dont « L'Esprit des lois » de Montesquieu - avant d'accéder au trône. Christine de Suède « ambitionne d'être la souveraine la plus brillante de son temps ».

Cléopâtre, première communicante

Ces grandes figures sont également très agiles en matière de communication. Robert Solé qualifie Cléopâtre de « première 'communicante' de l'histoire », son but politique étant de conclure une alliance avec Rome en évitant la colonisation de l'Egypte. Isabelle la Catholique et Elisabeth Ire maîtrisent aussi cet art. Quant à Elisabeth II, Anne Fulda se souvient de ce jour de 2017 où, sans pouvoir trahir dans le verbe son exigence de neutralité, elle parut vêtue d'une robe bleue et d'un chapeau orné de fleurs bleues et jaunes, comme drapée du drapeau européen.

Alors que les Iraniennes luttent avec un courage inouï contre la dictature religieuse, ce livre vient nous rappeler combien la femme (d'Etat) est l'avenir de l'homme.


FEMMES D'ETAT. L'ART DU POUVOIR, DE CLÉOPÂTRE À ANGELA MERKEL
sous la direction d'Anne Fulda. Editions Perrin, 448 pages, 22 euros.

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Mathieu Laine
https://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/femmes-de-fer-femmes-desprit-femmes-dimage-1885133

Bien à vous

madame antoine


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Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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