La Reine enceinte

Est-ce que vous connaissez anecdotes de la reine en étant enceinte ?

Je sais qu'elle parle beaucoup de ses grossesses à sa mère (enfin avec sa mère il ne s'agit que de sa première grossesse) et à ses proches. Avoir des enfants la tenait à coeur, du moins à partir d'un certain moment, et elle aimait faire partager ses moments
Sinon je sais que sa dernière grossesse, celle de la petite Sophie, semble s'être mal passée si bien que Marie-Antoinette n'a plus désirée avoir d'enfant par la suite (ce n'est pas la seule raison mais ça a joué), elle a enchaîné celle de Louis-Charles avec celle de Sophie, ce qui l'a fatiguée

Mais...de mémoire je n'ai pas vraiment d'anecdote...si ce n'est le moment où elle a annoncé à Louis XVI qu'elle était en ceinte de Madame Royale. Elle lui aurait dit un truc du genre : "Je viens me plaidre d'un de vos sujets qui m'a donné des coups de pieds dans le ventre". Louis XVI n'aurait pas immédiatement compris, mais l'image a vite fait tilt

Une où elle se serait déguisée en religieuse aussi...

Il y a eu aussi son accouchement difficile, lorsqu'elle a mis au monde Marie-Thérèse dans sa chambre bondée au point qu'elle en avait fait un malaise nécessitant une saignée au pied. Louis XVI, lui, s'était précipité pour ouvrir la fenêtre, et il lui avait fallu de la force, car le loquet était coincé.

Petit Normand a écrit:

Il y a eu aussi son accouchement difficile, lorsqu'elle a mis au monde Marie-Thérèse dans sa chambre bondée au point qu'elle en avait fait un malaise nécessitant une saignée au pied. Louis XVI, lui, s'était précipité pour ouvrir la fenêtre, et il lui avait fallu de la force, car le loquet était coincé.

L'anecdote est contestée, cher Petit Normand, car Louis XVI ne l'évoque pas dans son Journal. Apparemment, il était déjà sorti de la chambre lorsque la syncope a eu lieu. Les fenêtres de Versailles étaient calfeutrées à l'aide de bandes de cuir ou de papiers collées. De plus elles étaient (elles sont) de très grande taille, donc assez difficiles à ouvrir ! Je pense qu'un courtisan (ou un valet costaud) a dû réaliser l'opération.

L'anecdote du "sujet" qui donne des coups de pied dans le ventre de la reine est exacte.

Marie-Antoinette a eu, dans l'ensemble, des grossesses assez paisibles, mais elle semblait beaucoup craindre (et c'est normal à l'époque) de mourir en couches. En outre, elle a fait au moins une (et sans doute 2) fausses couches.

Mais je ne vais pas vous révéler la totalité de mon prochain bouquin !

Cordialement

Philippe Delorme
http://phidelorme.blog.lu/

Oui j'avais aussi lu que l'anecdote de Louis XVI ouvrant de force une fenêtre calfeutrée n'était pas certaine :s:
Mais disons qu'elle est souvent reprise...

Elle a eu au moins une fausse couche en 1783 je crois...quant à la cause j'ai un doute...ne serait-ce pas à cause d'une chute à cheval?

Elle a fait une fausse couche à cause d'un mouvement qu'elle avait fait pour ouvrir la fenêtre ou la portière d'un carosse.

Moi aussi, j'ai retenu que l'anecdote de la fenêtre ouverte par Louis XVI est due à la mémoire défaillante ou enjolivante de la bonne Henriette. Il semblerait plutôt que le roi ait suivi sa fille pour assister à ses premiers soins.

La reine a perdu connaissance, gravement, et a été saignée à blanc parce que l'eau chaude tardait à venir. Cet esprit de décision de Vermond a peut-être sauvé Marie Antoinette. Toujours est-il qu'elle a repris conscience.

Merci!

Citation :

Quelques illustrations en l'honneur des naissances des enfants de Marie-Antoinette et de Louis XVI :

Je ne connaissais pas bon nombre de ces images. Et j'aime beaucoup, justement, celles que tu me fais découvrir ! Merci !



Celle-là, que je trouve infiniment gracieuse...



Et cette autre, s'agit-il aussi d'une allégorie ?

Quant à celle-ci...



L'attitude de la reine est l'illustration même de la tendresse souple d'une mère...   Et son profil est si Habsbourg !  

Mis à part le petit dessin de J.G de Saint-Aubin dans son style "sur le vif" et qui concerne la naissance de madame Royale, , ce sont en effet des représentations allégoriques : Marie-Antoinette remettant ses enfants aux mains de la France.

Merci ! Pour le dernier, je me demande un peu qui sont tous ces personnages mythologiques...

Citation :

Mis à part le petit dessin de J.G de Saint-Aubin dans son style "sur le vif" et qui concerne la naissance de madame Royale, , ce sont en effet des représentations allégoriques : Marie-Antoinette remettant ses enfants aux mains de la France.

Pourriez vous nous poster cette image en meilleure qualité ?

Oh oui ! Saint-Aubin est si délicieux !!!

Citation :

Pourriez vous nous poster cette image en meilleure qualité ?  

Cliquez sur les vignettes !  
Mais vous serez déçu, c’est un simple croquis.

Tiens ! Tant que j’y suis, je complèterai plus tard ce sujet avec d’autres images...

Un article assez objectif et équilibré sur les sept années qui ont précédé la première grossesse de Marie Antoinette:

Histoire des Reines - Marie-Antoinette, mère tardive


Le 19 avril 1770, la jeune archiduchesse Maria Antonia de Habsbourg épouse, par procuration, le dauphin de France, Louis-Auguste de Bourbon, petit-fils de Louis XV. Commence alors pour la jeune fille de 14 ans un long voyage de Vienne jusqu'à Versailles. A son arrivée, si le souverain lui réserve un accueil chaleureux, les filles de ce dernier, Mesdames de France –éternelles célibataires- surnomment déjà la jeune Antonia « l’Autrichienne » surnom à connotation péjorative. La jeune fille, dont le prénom a était francisé en Marie-Antoinette, fait la connaissance de son époux : c’est un garçon timide et effacé si on le compare à ses frères cadets, les comtes de Provence et d’Artois. Devant la beauté, le charme et la vivacité de sa jeune épouse, Louis-Auguste reste de marbre, presque effrayé. Le mariage où les deux conjoints sont désormais présents se tient dans la chapelle du château de Versailles le 16 mai. Si Marie-Antoinette semble heureuse et disposée à plaire à son mari, le dauphin semble ailleurs et nerveux face à la belle épousée. Le lendemain, il court le bruit qu’il ne s’est rien passé entre les nouveaux mariés. Louis XV ne s’en inquiète pas et il est de l’avis d’attendre, de laisser faire le temps. Il faudra effectivement attendre et non pas des mois mais des années : sept au total. Pourquoi donc ne se passe-t-il rien entre Louis-Auguste et Marie-Antoinette une fois les rideaux du lit fermés ? A la vérité, il semble que la dauphine fasse peur à son époux. Elle est vive, belle, multiplie les attentions à son égard dans les premiers mois de leur mariage. A l’inverse, Louis-Auguste est renfermé et très complexé. Quand son frère aîné, le duc de Bourgogne est décèdé en 1761, ses parents avaient dit que la mort « s’était trompée de personne » car le jeune Louis-Auguste était à l’époque souffrant lui aussi. Après ce drame, toute la cour avait le regard posé non sur lui, mais sur ses frères : Louis-Stanilas de Provence, très mûr pour son âge, et Charles, le petit dernier très enjoué. On semble regretter que le comte de Provence ne soit pas né avant Louis-Auguste, alors duc de Berry. Seul son grand-père Louis XV et sa petite sœur Elisabeth lui montrent un réel attachement. Louis-Auguste en est venu à se sentir inférieur aux autres, tandis que son épouse se met en avant. De plus, la défunte mère du dauphin, Marie-Josèphe de Saxe, s’est opposée jusqu’à sa mort - en 1767 - à l’union de son fils avec une princesse de la famille des Habsbourg. De ce fait, les tantes de Louis-Auguste - Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie - ont fait naître chez le jeune homme un sentiment de méfiance envers sa femme : celle-ci, cette « Autrichienne » n’est en France qu’en tant qu’espionne à la solde des Habsbourg. Cela ne favorise en rien un rapprochement entre le dauphin et Marie-Antoinette. De plus, leur emploi du temps et leurs passions sont très différents : il aime lire, se lève tôt pour aller à la chasse et, par conséquent, se couche tôt . Elle ne lit pas, préfère la danse et la musique, se couche tard après avoir dansé ou assisté à un opéra et aime les fêtes, la foule. Cependant il faut un héritier à la France et pour assurer sa position à la cour, Marie-Antoinette doit donner un fils à son époux.

Le 10 mai 1774, Louis XV s’éteint. A cette nouvelle, les nouveaux souverains, Louis XVI et Marie-Antoinette prient ensemble : « Seigneur guide-nous car nous régnons trop jeunes ». Déjà quatre années de mariage et toujours pas de grossesse pour Marie-Antoinette. De Vienne, sa mère l’impératrice Marie-Thérèse lui envoie lettre sur lettre dans lesquelles elle donne des conseils à sa fille. Elle déplore également que la reine de France monte à cheval, acte dit néfaste à l’époque aux grossesses. Le 6 août 1775, la comtesse d’Artois, mariée depuis moins de deux ans au frère de Louis XVI, met au monde un garçon : le petit duc d’Angoulême. C’est une douche froide pour Marie-Antoinette qui, en tant que reine, aurait voulu donner naissance au premier prince de la nouvelle génération. Si le couple royal n’arrive pas a procréer, chacun se demande à qui la faute : Louis XVI est-il impuissant ou Marie-Antoinette est-elle stérile ? Le roi et la reine voient plusieurs médecins et il en ressort que Louis XVI doit subir une légère intervention chirurgicale mais cela effraye le souverain. En dernier recourt, le frère de la reine, l’empereur Joseph II, vient à Versailles en 1777 afin d’analyser au mieux la situation du couple. A Marie-Antoinette, il fait quelques reproches : elle doit se ménager, elle n’a plus l’excuse de la jeunesse pour faire passer ses caprices, elle se doit d’avoir des enfants. Joseph II parle ensuite à son beau-frère à qui il donne des conseils avisés. En quittant Versailles, l’empereur peut écrire à sa mère et à son frère Léopold que tout est normal au sein du couple et que le roi et la reine de France « sont deux maladroits ». Il prédit que désormais « la grande œuvre » peut s’accomplir.

Et effectivement, en août de la même année, Marie-Antoinette peut écrire à sa mère qu’elle a bon espoir d’être bientôt enceinte. Cet enfant tant attendu viendra le 19 décembre 1778 mais ce ne sera pas un dauphin. La reine donne naissance à une petite princesse, Marie-Thérèse Charlotte, dite Madame Royale. Mais si le bébé n’est qu’une fille, Marie-Antoinette prouve néanmoins qu’elle est capable de porter des enfants. Elle sera encore enceinte à cinq reprises : après une fausse-couche en 1779, l’héritier tant désiré –le dauphin Louis-Joseph- naît en 1781. Nouvelle fausse-couche en 1783 suivit de deux autres naissances en 1785 et 1786 : celle du futur Louis XVII et de la petite Sophie.

source : ce blog qui ravira les passionnés d'Histoire http://www.histoire-et-secrets.com/articles.php?lng=fr&pg=454

Quelques anecdotes sur la première grossesse de Marie-Antoinette, par Bachaumont -

18 décembre 1778. — En attendant que la Reine accouche, on s'entretient de son accoucheur Vermont, qu'on est toujours fâché de voir chargé de cet emploi. On rapporte des faits de son ignorance et de sa barbarie, qui font frémir, mais on rit plus volontiers de ses balourdises et de sa grossièreté. Dernièrement Sa Majesté se plaignait d'être plus grosse qu'on ne doit l'être dans son état : « C'est que vous êtes ventrue, madame, » a-t-il répliqué. Une autre fois la Reine se plaignait de sa gorge volumineuse : « C'est que vous êtes « naturellement tétonnière. » On assure que Sa Majesté pour s'amuser a envoyé chez un charlatan nommé Printems, qui par les urines prétend connaître si une femme grosse aura un garçon ou une fille. On lui a caché qui était la personne qui le consultait; après son examen il a répondu que ce serait un mâle ; alors on lui a déclaré qu'il aurait le cordon noir s'il avait pronostiqué juste. Ce Printems est un soldat qui, d'abord l'oracle du peuple, est devenu insensiblement docteur de considération.


20 décembre 1778. — M. le gouverneur de Paris a, suivant l'usage, dépêché un de ses pages à la ville pour lui annoncer les premières douleurs de la Reine, sur quoi elle s'est assemblée à l'hôtel de ville et y a attendu avec impatience l'événement ; il a ensuite envoyé son capitaine des gardes lui apprendre que la Reine était accouchée d'une fille (1). Le Roi rentré dans son appartement, a chargé un des officiers de ses gardes du corps du même message. Quoique ce ne soit pas un Dauphin, le même cérémonial a été observé, et les présents ont eu lieu pour ce qu'on appelle l'ouverture du ventre, ce qui ne se réitère pas une seconde fois.

(1) Marie-Thérèse-Charlotte de France naquit le 19 décembre 1778.


24 décembre 1778. — La Comédie-Française a donné avant-hier son spectacle gratis en réjouissance de l'ouverture du ventre de la Reine. Les poissardes et les charbonniers formant les deux premières corporations de la populace, étant arrivés tard, ont été arrêtés par la garde, qui leur a déclaré qu'il n'y avait plus de place ; ils ont trouvé ce propos très-mauvais et ont demandé pourquoi l'on avait laissé occuper les loges du Roi et de la Reine, qui en pareille cérémonie leur appartiennent de droit. Grande rumeur : il a fallu appeler le semainier, et la troupe des comédiens s'étant assemblée pour délibérer, on a reconnu par la compulsation des registres la légitimité de leur réclamation. Pour y suppléer, on a mis des banquettes sur le théâtre de chaque côté, où les charbonniers ont pris place du côté du Roi et les poissardes du côté de la Reine. Avant de commencer, un charbonnier a lu un papier qu'il tenait; c'était un bulletin de la santé de Sa Majesté : ce qui a donné lieu à des danses de joie et à des propos dignes des interlocuteurs. Enfin la tragédie de Zaïre a commencé, et toute l'assemblée a écouté dans le plus grand silence et a parfaitement goûté les beautés de sentiment de cet ouvrage.

Invité a écrit:

Est-ce que vous connaissez anecdotes de la reine en étant enceinte ?

La Vierge qui se trouve dans la collégiale de Loches (Val de Loire) tenait sa réputation de l'aide apportée aux femmes enceintes et, en 1778, quand la reine Marie-Antoinette se trouva dans le cas, on ne manqua pas, comme aux autres reines de France, de lui faire toucher une réplique qui avait été en contact avec l'original.

• Notre-Dame de la Délivrance
  Discrète dans sa niche située dans le transept sud de la collégiale Saint-Ours, cette statue de la Vierge est une œuvre en terre cuite, peinte et vernissée. Revêtue d’un manteau à queue d’hermine, la légende dit qu’elle a les traits de Claude de France, l’épouse de François 1er. Rappelons que la reine, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, fit en 1510 une entrée solennelle à Loches aux côtés de sa mère. Son souvenir subsiste à travers celui d’un fruit délicieux, introduit en France à cette époque et nommé en son honneur, « Reine-Claude ».

sources https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Loches/Loches-Collegiale-Saint-Ours.htm / https://renaissancelochoise.com/loches-oeuvre-dart-du-xvie-siecle/