Madame Royale

Euh, et sans aller si loin... le sentiment amoureux, ça vous dit quelque chose ?

C'est à dire Zoom? Vous voulez dire que madame Royale était amoureuse de ses gardiens?

Elle a en tout cas laissé une lettre très équivoque à Gomin...

Ben apparemment, Gomin aurait pleuré à son départ, allant même jusqu'à l'accompagner à la frontière !

Ah oui?
Je ne savais pas...où peut on trouver des extraits?

Mais auquel cas : je doute qu'on tombe amoureux d'un homme qui nous a violé...

Dans ses mémoires apparemment et réitéré par d'autres témoignages et rendu officiel par le Directoire, il est fait mention de l'accompagnement de Gomin à la frontière et dans ses mémoires, elle parle du désarroi de Gomin lors de son départ.
De là à dire qu'elle fut amoureuse... Je ne sais pas et puis entre nous on s'en F... un peu, après tout c'est pas grave, on n'est pas dans Gala !

Disons que je me méfie...entre être amoureux et éprouver une très grande sympathie, je note une grande nuance...a t'elle utilisé des mots d'amour clairs et sans ambiguïtés? Sinon...le doute existera...
Pour moi le sentiment amoureux, pour être décelé à travers une lettre, doit être clairement dévoilé...sinon c'est trop vague, surtout en ce siècle..la preuve avec Marie-Antoinette et Fersen...

Je ne sais pas où elle est reproduite mais je l'ai entendue dans la pièce La Tour, prends garde !" Dans le programme, ils disaient que c'était la vraie lettre et qu'elle avait servi de point de départ à la pièce.

Pouvez nous nous dire les passages qui selon vous font référence à un sentiment amoureux?

La pièce est bien ou pas?

Oui c'est sûre, en tout cas elle n'en fait pas mention dans ses mémoires, mais je n'ai pas lu cette fameuse lettre. Mais, c'est vrai que les jeunes adolescentes peuvent être influençables surtout, que dans sa prison elle ne voyait pas de jeunes hommes de son âge et ne devait rien savoir de ces choses là (vu le peu de temps qu'elle est restée avec ses parents) alors personne ne peut savoir ce qui lui trottait dans la tête vis à vis de ces hommes, mais on peut tout imaginer à partir de là...

Désolée, mais je n'ai pas pu apprendre la lettre par coeur en l'entendant une fois seulement.
Oui, j'ai beaucoup aimé la pièce.

Citation :

Désolée, mais je n'ai pas pu apprendre la lettre par coeur en l'entendant une fois seulement

Quel dommage!
Cette question reste en suspend donc....

Citation :

Oui, j'ai beaucoup aimé la pièce.

Vous avez eu de la chance de pouvoir la voir! Elle était très discrète pourtant!

Zoom a écrit:

Désolée, mais je n'ai pas pu apprendre la lettre par coeur en l'entendant une fois seulement.

Cela est fâcheux car cette lettre, si elle est authentique, aurait pu faire avancer grandement le débat...
Quels en étaient les termes. Des marques d'affection flagrantes y étaient-elles écrites?
Quelles sont les sources exactes qui ont fourni cette lettre?
Pourriez-vous , ma chère Zoom , essayer de savoir comment remettre la main sur cet écrit?

Bien à vous.

Voici un article sur la pièce ;

http://latourprendsgarde.free.fr/presselatour.pdf

Un passage de la p. 4 concerne plus particulièrement les sources :

S’il est vrai que "La Tour, prends garde !" est avant tout une œuvre de fiction et que la nécessité dramatique impose également ses lois, la formation en histoire des deux auteurs les a amenées à ne pas négliger les faits historiques et à s’appuyer sur des sources variées.

Il s’agit tout d’abord des témoignages des principaux intéressés, à savoir celui rédigé par Madame Royale juste avant sa sortie de prison ou encore celui de Gomin à l’attention d’un historien, quarante ans après les faits. La lettre que Madame Royale lui a laissée lors de leur séparation, et que nous avons choisi de reprendre dans la pièce, est aussi ambiguë que leurs relations.

Les récits de Cléry et de Hüe, derniers serviteurs de Louis XVI, ne sont pas à négliger malgré leur subjectivité, ainsi que celui de la jeune aventurière Stéphanie de Montcairzain. Du côté des sources plus officielles, il ne reste que quelques fragments des registres du Temple, détruits sous la Commune. Cependant les municipaux de garde ont adressé de nombreux rapports et témoignages dont certains ont été conservés.

La diversité des sources participe de la volonté des auteurs d’éviter et les traditionnelles visions manichéennes et le romantisme fleur-bleue.

Ne pensez vous pas que les geoliers un soir de beuveries auraient pu abuser le la Princesse ? Marie Caroline en est persuadée et en parle dans une de ses lettres. Je cite de mémoire  "Quant à ma nièce, elle trouvera auprès de moi sa véritable famille, même si elle se trouve dans un état embarrassant." Peut être aussi que Gomin a essayé de résister à la violence de ses collègues, que Mme Royale l'a su et c'est peut être pour ça qu'elle avait confiance en cet homme.
Bien à vous

J'avoue que vu sous cet angle, Mr de Talaru n'a peut être pas tort. Après tout, dans un contexte aussi violent que la Révolution (comme d'ailleurs dans toutes les révolutions) la violence est exacerbée ! Rien n'empêchait des soudards complètement éméchés de se livrer à quelques violences sur sa personne. D'ailleurs qui l'aurait su ? Les parents morts, personne de sa famille pour la défendre, une opinion hostile sur ce qu'elle représente et hop ! Çà aurait été très facile (peut être pas le viol complètement mais quelques violences sûrement...) Et après qu'elle n'en fasse jamais mention, c'est aussi parce que personne n'a voulu l'écouter, après tout c'est toujours dérangeant pour certain ! Regardez les victimes des génocides, ils ont toujours du mal a se faire écouter !
Et d'ailleurs j'ai toujours été persuadée que le petit Louis XVII a également subi des violences sexuelles de la part de ses geôliers, sinon comment aurait il pu dire de telles choses lors du procès, de sa mère et de sa tante ? Sûrement pas ! Il n'a pas inventé certains ont dû lui montrer et on se doute de qui ça vient...
Après tout : "L'homme est un loup pour l'homme"

Louis Charles avait souffert d'un gonflement à un testicule, de s'être blessé en jouant avec un cheval de bois, un bâton avec une tête de cheval au bout, quoi. Selon Lenotre, Marie Antoinette avait exigé la visite d'un médecin bien précis, parce qu'elle redoutait déjà les rumeurs infames qui couraient sur ses rapports avec son fils. Donc, si l'on en croit cet historien, ces horreurs préexistaient au procès.

Ensuite, elle aurait donné elle-même des soins à son fils, aidée par Elisabeth. Le gamin a-t-il tout confondu ?

Plusieurs biographes expliquent aussi qu'il aurait voulu se faire mousser devant ses nouveaux gardiens. Surpris en flagrant délit de "pratiques coupables", on n'aurait pas eu de difficulté à lui faire accuser n'importe qui. S'il a dit "c'est ma mère qui m'a appris" et que la réaction a été positive autour de lui, il en a peut-être rajouté, pour faire son intéressant.

Ce qui est certain, je pense, c'est qu'il ne mesurait pas la portée de ses dires.

L'épisode du cheval de bois était à Versailles ou à Paris ?

Cela se passait au temple.

Ah ok, mais c'est vrai qu'à partir de là, les moindres gestes de la reine étaient calomniés, alors on peut tout imaginer...
Mais je reste persuadée que l'enfant à du en voir des vertes et des pas mûres...

Ca dépend des témoignages, je crois. Ca va depuis les bons Simon, véritables parents qui choyaient le petit garçon comme le fils qu'ils n'avaient jamais eu (sniff) jusqu'à la brute épaisse tortionnaire qui torturait le fils de la louve autrichienne. La vérité est sans doute quelque part au milieu...

Est-il vrai que, pendant un temps, Louis Charles a été pour ainsi dire emmuré, et qu'on lui passait ses plats par une ouverture, comme à un chien enragé, qu'on le laissait sans soins croupir dans ses ordures ?
Je me demande... La république n'était pas encore si solide que ça, le petit roi était tout de même un otage... On aurait dû faire un minimum attention à sa survie. Robespierre n'était pas dingue à ce point-là... Si ?

Quant aux sévices sexuels... j'ai encore plus de mal à l'imaginer... Sur un jeune garçon ?

Trinity a écrit:

Mais je reste persuadée que l'enfant à du en voir des vertes et des pas mûres...

Parles-tu là d'absinthe ? En tout cas , il a du en boire des choses auxquelles son jeune âge ne le prédisposait pas...Et qui ont dû provoquer une sorte de lobotomie quant au Dauphin et petit Roy qu'il avait été...Il ne demeurerait plus que le petit Capet...
Certaines versions parlent du fait que Louis-Charles aurait soigné avec attention et sympathie pour ne pas dire amour par Simon...
Mais rien que le fait de lui faire renier les Siens, ou plutôt les Siennes, est abject et cruel !

Bien à vous.

Ben...Tu sais, je me demande... Les gens peuvent devenir de vrais bêtes sauvages en temps de guerre ou de révolution (regardes ce qui se passe au Darfour en ce moment...) alors le fait que ce soit un petit enfant...Franchement je doute que cela ait fait une différence ! En plus ils étaient tellement enragés avec tout ce que l'enfant représentait, que c'est pas étonnant qu'il soit mort de maladie sans soin et sans hygiène.
Quant à Robespierre, je doute qu'il était tenu informé de tout ce qui se passait et quand bien même, pouvait il seulement tout contrôler ?

Ce traitement réservé à une mère et à Son enfant, il faudra attendre la seconde Guerre Mondiale et la barbarie nazie pour en voir une suite...
Alors , je ne sais si les tortionnaires du petit Roy étaient à ça près pour lui épargner les tortures physiques...

Bien à vous.

Je ne pensais pas qu'ils l'auraient épargné par bonté d'âme, mais par calcul politique. C'est ça qui m'arrête. Marie Antoinette ne valait plus rien, sur l'échiquier de la politique extérieure, c'était entendu, l'Autriche et les autres puissances avaient clairement montré à quel point sa vie ne pesait plus. En France, elle n'aurait jamais pu être régente.

Mais le petit roi légitime, c'est autre chose, tout de même...