Le Marquis Gilbert de La Fayette, alias Monsieur Blondinet

C'est encore trop tôt à ce moment là, oui, mais plus tard il se prendra vraiment pour le sauveur de la France .

Peut-être pas à cette époque mais disons que la guerre d'Amérique a été en quelque sorte un tremplin pour sa carrière politique. Cela est indéniable. Dès tout petit, son ambition politique dépassait tout . Dès le premier chapitre , Taillemite cite cette phrase de La Fayette : " J'espère être gaulois , parce que très peu de Francs  s'établirent dans les montagnes d'Auvergne. J'aime mieux Vercingétorix  défendant ses montagnes  que le brigand Clovis et ses abominables successeurs."

Cette phrase explique à elle seule le mépris , voire la haine qu'il a pour la royauté et donc pour la famille royale. Le fait qu'il se soit montré maladroit à un bal de la cour, ce qui a fait rire Marie-Antoinette  n'a dû qu'exacerber sa haine et sa volonté de nuire à la famille royale d'où peut-être Varennes... Ceci explique peut-être cela ! Mais chut  hein ...Tout cela n'est qu'hypothèses....Faute de preuves ...

C'est dingue ! Avant de lire E. Taillemite , je n'avais jamais vu ce côté là chez La Fayette, je veux dire ce côté haineux .

Madame de Chimay a écrit:

Le fait qu'il se soit montré maladroit à un bal de la cour, ce qui a fait rire Marie-Antoinette n'a dû qu'exacerber sa haine et sa volonté de nuire à la famille royale d'où peut-être Varennes...

Serait-ce lui l'inspirateur de l'intrigue du film Ridicule?

Bien à vous.

Majesté a écrit:

Madame de Chimay a écrit:

Le fait qu'il se soit montré maladroit à un bal de la cour, ce qui a fait rire Marie-Antoinette n'a dû qu'exacerber sa haine et sa volonté de nuire à la famille royale d'où peut-être Varennes...

Serait-ce lui l'inspirateur de l'intrigue du film Ridicule?

Non, je pense que c'est une autre histoire, beaucoup plus tragique, que j'ai lue il y a des lustres et dont j'ai oublié la teneur et la source . Je me demande si elle ne finissait pas par un suicide .

Sauriez-vous la retrouver?
C'est vrai que , qu'elle s'en rende compte ou pas, le rire d'une reine avait un impact énorme. Et tous les courtisans lèche-bottes s'empressaient de faire écho...

Toutefois Madame de Chimay là je ne vous suis pas du tout. La "haine de La Fayette" a l'air issue des réflexions de l'auteur lui-même. Le raccourci phrase sur Vercingétorix-bal-Varennes me semble énorme. Mais comme vous dites ce ne sont que des hypothèses, alors pourquoi pas......

Toutes les hypothèses sont ouvertes. Vous pouvez aussi en formuler...
Ceci dit , Etienne Taillemite n'a aucune " haine " envers La Fayette. Il expose des faits , un point , c'est tout .
C'est tout simplement moi qui scrute à la lecure de la vie de La Fayette les " faits qui clochent".
Ceci dit , je n'éprouve aucun haine pour ce personnage mais je ne l'aime pas car il a fait du mal à notre reine.
Mais à la lecture du livre de Taillemite, il me semble que La Fayette était rempli de haine envers la royauté.

Ceci dit si D'Aventure, si je lis des choses positives écrites sur La Fayette, je le signalerais aussi. Une personne n'est jamais tout à fait blanche ,ni tout à fait noire. Il est certain , par exemple que La Fayette était une personne idéaliste.
Et comme j'avais tendance à formuler trop d'hypothèses, c'est pour cela que je lis l'historien rigoureux qu'est E. Taillemite. Ce qu'il y a de formidable chez cet historien , c'est qu'il dresse des portraits sans concession. Qu'est-ce que Louis XVI prend dans la figure dans Louis XVI ou le navigateur immobile.
Donc , pour le moment , je lis à petites doses mais au fur et à mesure , j'aurais une vue d'ensemble.

Madame de Chimay a écrit:

Peut-être pas à cette époque mais disons que la guerre d'Amérique a été en quelque sorte un tremplin pour sa carrière politique. Cela est indéniable.

Ben oui. Mais vous parliez de sa volonté politique (telle que nous la verrons par la suite) dès cette époque.
Je ne pense pas que ce soit le cas.
De même, vous le lirez, le tremplin américain (c'est à dire le succès) n'était pas assuré !
Ses débuts ne sont pas très glorieux, et comme souvent, il bénéficiera de ces petits coups de pouce qui tracent un destin.
Sûr qu'il fera mousser tout ça au plus tôt, mais ce n'était pas gagné d'avance.

Madame de Chimay a écrit:

Cette phrase explique à elle seule le mépris , voire la haine qu'il a pour la royauté et donc pour la famille royale.
La haine ? Pour quelles raisons ? et surtout à l'âge où il aurait prononcé cette phrase ?

Ce n'est pas que je veuille le défendre absolument (m'en fous, hein, notez-le bien) mais il n'était pas le seul aristo à vouloir toiser la monarchie et lui disputer ses pouvoirs, tout en n'omettant pas l'usage d'encore la courtiser.

Madame de Chimay a écrit:

Le fait qu'il se soit montré maladroit à un bal de la cour, ce qui a fait rire Marie-Antoinette n'a dû qu'exacerber sa haine et sa volonté de nuire à la famille royale d'où peut-être Varennes... Ceci explique peut-être cela ! Mais chut hein ...Tout cela n'est qu'hypothèses....Faute de preuves ...

C'est faire cher payer un faux pas !
J'adore la petite histoire dans la grande, et tout ce qui est anecdotique, sincèrement ; mais pour le coup "l'effet papillon" (le petit coup d'ailes ici qui déclenche l'ouragan là bas) est ici très exagéré vous ne pensez-pas ?

Madame de Chimay a écrit:

C'est dingue ! Avant de lire E. Taillemite , je n'avais jamais vu ce côté là chez La Fayette, je veux dire ce côté haineux .

Pour l'instant, pour ma part, je ne vois qu'ambition et opportunisme.

Je ne sens pas non plus ce côté haineux ...... sauf peut-être dans son désir de voir la Reine se compromettre donc se perdre !
Cependant, il fichera le camp au lendemain du 10 août plutôt que d'approuver la déchéance du Roi .
Ce gars-là était quelquepart incohérent .... non ?

Peut-être changerai-je d'avis une fois que j'aurais fini le livre? J'ai encore bien des pages et des pages.
Pour l'instant ,je réagis à ce que j'apprends . Il faut me pardonner un certain décalage .

Citation :

Je ne sens pas non plus ce côté haineux ...... sauf peut-être dans son désir de voir la Reine se compromettre donc se perdre !
Cependant, il fichera le camp au lendemain du 10 août plutôt que d'approuver la déchéance du Roi .
Ce gars-là était quelque part incohérent .... non ?

Qu'il désapprouve la déchéance du Roi et qu'il veuille que la reine se perde ne sont pas incompatibles. Comme beaucoup il pensait qu'elle était la mauvaise influence qui empoisonnait le bon déroulement de la Révolution. Ça ne veut pas dire qu'il la haïssait non plus (je n'arrive pas à mettre les deux points sur i ), ni elle ni la Monarchie.

Au moment de toucher l'Amérique , La Fayette adresse cette profession de foi à sa femme. Je cite E. Taillemite :
" Défenseur de cette liberté que j'idolâtre, libre de moi-même plus que personne , en venant comme ami offrir mes services à cette république si intéressante , je n'y porte que ma franchise et ma volonté , nulle ambition , nul intérêt particulier ; en travaillant pour ma gloire , je travaille pour leur bonheur . J'espère qu'en ma faveur , vous deviendrez bonne Américaine , c'est un sentiment fait pour les cœurs vertueux . Le bonheur de l'Amérique est intimement lié au bonheur de l'humanité ; elle va devenir le respectable et sûr asile de la vertu , de l'honnêteté , de la tolérance , de l'égalité et d'une tranquille liberté."Toutes les idées qui seront chères à La Fayette jusqu'à la fin de sa vie sont contenues dans ces lignes écrites à dix neuf ans."

Merci, cette citation est fort jolie il faut bien le reconnaître

Le premier contact avec l'Amérique ne fut guère concluant .
Je cite Taillemite :
" Le navire De La Fayette ( La Victoire ) arriva en vue des côtes de Caroline du Sud le 13 juin 1777 à 14 heures. Le premier contact eut lieu avec des noirs pêcheurs d'huitres La Fayette débarqua avec Kalb , cinq officiers et leurs domestiques. Ils furent accueillis à Georgetown par le major Huger. Kalb , parlant couramment l'anglais, on se comprit sans difficulté. Le lendemain, les voyageurs partirent à pied pour Charlestown où ils arrivèreent après trois jours de marche , " faits comme des gueux et des brigands " , ce qui explique l'accueil assez frais de la population, laquelle les prit pour des aventuriers. (...)
Puis, le 25 juin, c'est le dépârt pour Philadelphie mais la route est longue et bien difficile. (...)
Malgré les lettres d'introduction et de recommandation, l'accueil du Congrès est assez froid. Ces réticences s'expliquaient par la présence de nombreux aventuriers européens qui viennent offrir des services rien moins que désintéressés. Reçu froidement par Lovell, président du comité des affaires étrangères, La Fayette constata que ses lettres n'avaient même pas été ouvertes. Il adressa une requête très habile , et le président Hancock , ayant pris connaissance des éloges envoyés par Franklin , comprit que la nouvelle recrue n'était pas un homme ordinaire.

Le 31 juillet , une résolution du Congrès , prenant en considération son zèle pour la cause de la liberté , le fait qu'il était venu en Amérique à ses frais, son désintéressement - puisqu'il ne demandait ni traitement ni indemnité- , décida d'accepter ses services et qu'en raison " de son zèle, de l'illustration de sa famille et de ses alliances", il aurait rang e commission de major général dans l'armée américaine. Les engagements de Silas Deane et de Franklin étaient tenus.
C'est le 1er août que se produisit la rencontre avec Washington. "

Donc La Fayette a dû jouer des coudes pour enfin s'imposer !

Je ne savais pas qu'il y avait ce type de tensions et ces méfiances...

Oui ! Ce n'est pas une arrivée en fanfare ...

Cela dit il vaut mieux assurer le départ que l'arrivée je pense

I beg your pardon ? ....

Je veux dire que pour cette guerre il vallait mieux arriver en looser et partir en winner plutôt que l'inverse

Chou ! tu as le don de me faire mourir de rire !!!

Mais qu'ai-je dit de si drôle enfin?

...... Eh bien ! c'est que j'imagine le looser Blondinet en winner Gilles César ...

Tu as vu qu'il signe l'ordre de démolition de la Bastille ? Non, sans blague, il est partout ! Il ubiquite comme un fou !!!

Citation :

...... Eh bien ! c'est que j'imagine le looser Blondinet en winner Gilles César ...

Ah ok

Citation :

Tu as vu qu'il signe l'ordre de démolition de la Bastille ? Non, sans blague, il est partout ! Il ubiquite comme un fou !!!

Oui, son emploi du temps d'après 1789 devait être des plus chargés, Bailly l'évoque dans ses mémoires je crois

Bien sûr !!! Tu nous l'as largement cité !

Sur le terrain, La Fayette la joue plutôt profil bas. Le maître mot , c'est : " je m'adapte. c'est pour apprendre et non pour enseigner que je suis ici". Donc , il a un sens tactile et aigu de la diplomatie. Il est suffisamment caméléon pour ne froisser personne. Il faut reconnaître comme le souligne E. Taillemite que sa formation militaire est des plus sommaires et pas du tout adaptée à la guerre d'Amérique.
Mais il se lie d'amitié de plus en plus avec Washington et il reçoit le baptême du feu, nous dit Taillemite " Le 11 septembre ( Cela ne s'invente pas !!!) au combat de Brandywine contre l'armée anglaise de Cornwallis . Blessé à la jambe, il est transporté à Philadelphie et il fut ensuite soigné chez les frères moraves à Bethléem."