La Madone Sixtine de Raphaël, un destin européen et fabuleux
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globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
Sujet: La Madone Sixtine de Raphaël, un destin européen et fabuleux Dim 3 Déc - 19:50
Interrogations autour de la Madone Sixtine de Raphaël et de la conservation des oeuvres d'art.
Quel est le destin fabuleux de la Madone Sixtine de Raphaël, devenue une icône à Dresde pour les Allemands et pour l’Europe entière au XVIIIe siècle ? Comment les musées au-delà de leur mission de conservation peuvent-ils fabriquer des mythes? demande l’historienne de l’art Bénédicte Savoy.
image d'archive de la Deutsche Fotothek de Dresde / Madone Sixtine de Raphaël • Crédits : Deutsche Fotothek Dresden / WikiCommons
Bénédicte Savoy, titulaire de la chaire internationale « Histoire culturelle des patrimoines artistiques en Europe, XVIIIe-XXesiècle » au Collège de France, et Professeur à la Technische Universität de Berlin, nous entraîne de l’Italie à l’Allemagne, de Dresde à Moscou pour introduire un nouveau cas de translocation, d’appropriation d’un objet d’art dans le cadre de sa série, "A qui appartient la beauté, Arts et cultures du monde dans nos musées ». Dans une approche transnationale, elle interroge la constitution du patrimoine européen, la question des musées et des collections comme un fait anthropologique et politique majeur de notre époque et aussi, comme elle le soulignait dans sa leçon inaugurale: "un défi pour l’avenir". "A qui appartiennent les œuvres d’art?", demande-t-elle de manière rituelle à chaque cours, en faisant croiser les itinéraires des objets au fil des vicissitudes de l’histoire et les regards de ceux qui sont touchés par les œuvres, de ceux qui les convoitent, de ceux qui en sont dépossédés et de ceux qui les rendent, dans un geste toujours politique comme elle le montrera en fin de cours.
près le buste de Néfertiti et l’autel de Pergame, ressuscités grâce à l’archéologie et déplacés et célébrés à Berlin, et le destin transnational du retable de l’Agneau mystique des frères van Eyck, elle s’attache à la création d’un grand musée public par un prince éclairé Allemand, la galerie de Dresde, et à la naissance d’un mythe européen au moment où la reproduction des gravures avant la photographie permet la diffusion des chefs d’oeuvre dans les bureaux et les salons de l’Europe des Lumières. Elle corrige au passage une idée fausse largement répandue sur le continent en voyant la Révolution française à l’origine du musée public… Et elle montre comment les Russes avant même de posséder un temps, à leur tour, la Madone Sixtine, ont pu la vénérer à distance, tandis que les moines endettés italiens qui ont vendu leur chef d’oeuvre au riche prince Allemand se sont interrogés sur la possibilité de la distraction du chef d’oeuvre, entendez ici sa translocation. Alors que se passe-t-il quand une oeuvre quitte son contexte d’église et devient une icône de musée?
Bon visionnage ! Si ça marche pas, cliquez ici : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/a-qui-appartient-la-beaute-arts-et-cultures-du-monde-dans-nos-musees-59-la-madone-sixtine-de-raphael
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