Hans Axel von Fersen

Citation :

"-Mais tu t'épiles? -Comment tu l'sais?"

Ah, mais c'est clair, j'suis pas comme Céline, moi ! J'ai pas compris tous les mots !  

Pour remédier à ce problème :

note de modération : je viens de me rendre compte qu'on était méchant, mais alors là méchant hors sujet. Nous allons donc en revenir à des propos mieux cadrés :

Fersen s'épilait-il ?  

Citation :

Fersen s'épilait-il ?

Je voulais précisément en venir à cette question existentielle Bon, je le jure, je cesse d'écrire "pour rire" et de faire du hors sujet.

Les princes charmants de s'épilent pas : ils sont parfaits de nature

Voici le thème astral de notre Fersinou d'amuuur :

Soleil 11°00' Vierge
Lune 10°02' Lion
Mercure 28°38' Lion
Vénus 26°49' Lion
Mars 20°38' Gémeaux
Jupiter 25°04' Vierge
Saturne 22°43' Capricorne
Uranus 13°24' Poissons
Neptune 9°40' Lion
Pluton 13°32' Sagittaire
Noeud Nord 20°34' Vierge
AS 22°41' Cancer
MC 11°16' Poissons

Beaucoup de planètes en Lion, ce qui peut expliquer ce désir de briller.

Waaaa Fersinounet!!!! Quel homme!

Citation :

Beaucoup de planètes en Lion, ce qui peut expliquer ce désir de briller.

Je n'aurais pas mieux écrit Il devait d'ailleurs y parvenir assez bien puisqu'il s'était attiré les bonnes grâces de son souverain avant de plaire à la Cour de France.

Comme nous l'avons vu plus haut, un sentiment très profond unissait Axel von Fersen et sa soeur Sophie. Celle-ci avait épousé sans amour le prétendant élu par son père, Adolphe-Louis Piper. Elle était devenue la maîtresse du baron Taube, le meilleur ami de Fersen.

La biographie de Charles Kunstler, Fersen et son secret, Hachette, 1947, amène les déceptions que sous-entend son titre. Mais elle possède également de précieux atouts, dont le principal est certainement de nous offrir une grande quantité de témoignages.

Voici notamment une lettre que Fersen écrit à son grand ami Taube, qu'un voyage séparait momentanément de Sophie :

Personne ne conçoit mieux que moi tout ce qu'il vous a coûté de partir; je sens tout ce que vous avez senti et j'aurais donné tout au monde pour y être et adoucir l'horreur de ce moment. J'ai reçu une lettre où Sophie me marque tout son désespoir, mais où elle me mande qu'elle songe bien à elle, sachant combien elle est nécessaire à notre bonheur. Ce qui m'a fait bien plaisir, c'est qu'elle a l'air de ne pas s'abandonner trop à sa douleur. Elle me parle même d'un avenir charmant dont nous nous sommes souvent entretenus ensemble, où nous serons tous trois réunis, où nous ne nous quitterons pas, où nous ne vivrons que pour nous. Ah! mon ami, que nous serons heureux alors! Tous nos malheurs passés ajouteront encore à ce bonheur; la seule idée m'en fait un plaisir que je ne puis vous rendre et qui ne peut être que senti... Ne vous occupez que de cet avenir et conservez-vous pour en jouir; ma maison, mes terres, tout ce que j'aurai contribuera à l'embellir et à le rendre plus agréable... Le bonheur de mes amis sera le mien... Je vous plains bien d'être dans cette maudite Finlande. Nous étions si contents, l'année dernière, d'en être sortis ! ... Il y a un an, mon ami, que nous étions à Lovisa; nous étions malheureux, mais heureux d'être ensemble, et il y a des moments où je voudrais y être avec vous…

Ce site nous permet de nous représenter les visages de ces grandes personnalités suédoises.

Intéressant cet extrait!

C'est marrant, on y trouve un Fersen plutôt rêveur et limite romantique...un Fersen attachant quoi...reconnaissons que c'est une facette de sa personnalité

Oui... quand il s'adresse à sa soeur et son ami, surtout. Son côté nostalgique ressort très fort, en effet, alors. En revanche, dans d'autres circonstances, c'est avec une froideur de comptable qu'il dresse un bilan de la situation, comme lorsqu'il rend compte de l'affaire du collier à Gustav, par exemple. A d'autres moments, c'est son côté enfant gâté qui ressort, comme quand il se plaint des excès de Gustav.

Ce que je trouve intéressant aussi, c'est la place prépondérante du triangle dans ses relations. Un psy se délecterait de son cas !

Citation :

Ce que je trouve intéressant aussi, c'est la place prépondérante du triangle dans ses relations. Un psy se délecterait de son cas !

C'est vrai en plus!!!

Ce mec devait avoir besoin de relations triangulaires
Car on a aussi le fameux Fersen/Marie-Antoinette/Eléonore

Ah ? Mais il n'a jamais fréquenté les deux en même temps, dans le même endroit.

Tandis que Fersen / Craufurd / Eleonore ou Fersen / Taube / Sophie ou Fersen / Loulou / Antoinette, ça le fait, non ?

Il devait avoir un petit problème d'Oedipe, le pauf' choupinou...

pimprenelle a écrit:

Il devait avoir un petit problème d'Oedipe, le pauf' choupinou...

Tu commences à le comprendre, à le cerner...Serais-tu en train de commencer à l'apprécier???

Bien à vous.

Citation :

Ah ? Mais il n'a jamais fréquenté les deux en même temps, dans le même endroit

Ah oui c'est exact
Mais il aurait bien aimé je suis sûr

Citation :

Il devait avoir un petit problème d'Oedipe, le pauf' choupinou...

Choupinou? Moi ou Fersen?

Chou d'amour a écrit:

Mais il aurait bien aimé je suis sûr

C'est un homme de la fin, du XVIIIème, pas du début...ton allusion fait penser aux orgies de la Régence...

Bien à vous.

Ah ça y est tout de suite...tout de suite les allusions

Mais ils pouvaient se voir tous les trois en même temps sans forcément en venir à ce genre d'orgies voyons! Juste à papoter ensemble, dans les jardins

Chou d'amour a écrit:

Ah ça y est tout de suite...tout de suite les allusions

Mais voyons...c'est ton " " qui semblait faire allusion à des moeurs que la morale réprouve...

Bien à vous.

Alors que ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit en plus! Je suis pur et innocent comme je l'ai déjà dit
(non sérieusement je ne faisais pas référence à ça ).

Ah... je reconnais que "choupinou" prête à confusion...   Rassure-toi, Chou, j'en avais à Axel, Hans Axel...  

Et, oui, je pense de plus en plus sérieusement que le cas Hans Axel von Fersen ferait les délices d'un bon psy. Y'a de la matière !  :pirat:

Citation :

Mais voyons...c'est ton "" qui semblait faire allusion à des moeurs que la morale réprouve...

Ah, parce que s'envoyer une femme pendant que son mari vaque à ses occupations, tout là-haut, dans la maison des Craufurd, pour ne les point citer, ce ne sont pas des moeurs que la morale réprouve ?

Fersen est très complexe, c'est en effet un bon cas d'études

Je suis pour le moment plongée dans le livre de Kunstler sur Fersen. Je sais, c'est lent... Disons que le livre vaut surtout pour les larges extraits d'écrits divers qu'il nous propose.

Nous trouvons ainsi beaucoup de passages du fameux dagbok. Une vraie curiosité ! En voici quelques uns, qui se placent quelques jours à peine après l'arrestation de la famille royale à Varennes.

Vendredi, 24 iuin - Parti [d'Arlon] à 4 h30 du matin. Beau. Tout le monde fâché que le Roi fût pris. Les Français ont voulu brûler deux villages près de Longwy. D'une tristesse affreuse. Tout le pays de Luxembourg au désespoir... Quelle différence!... Arrivé à Namur à minuit; trouvé là Monsieur.

25. - Beau et chaud. Parti à l heure du matin. Arrivé à Bruxelles à 2 heures après midi. Beaucoup de Français logés à l'hôtel Bellevue. Chez le comte de Mercy. Pas trouvé; remis la lettre du Roi. Dîné [avec] Sullivan : resté toute l'après-dînée. Beaucoup de gens vinrent me questionner. Causé avec Mercy, le soir... Il voit noir. De ne rien dire aux princes; que Monsieur doit se charger de tout; qu'il faut tout recommencer…

26. - Beau et chaud. Déjeuné chez Sullivan. A 1 heure chez l'archiduchesse; très bien pour moi et fort touchée. Dîné chez Mercy. Thé chez Sullivan; passé la soirée. Beaucoup de Français très ridicules... Mercy a parlé à Monsieur; il est au-dessous de cette besogne. Grand ordre règne à Paris. Commissaires pour aller à la rencontre du Roi. Monsieur voulait qu'on fît marcher sur-le-champ des troupes. Quantité d'officiers et de soldats désertent. Le comte d'Artois arrivé avec Calonne.

27. - Beau et chaud. Déjeuné chez Sullivan, dîné aussi et passé toute la soirée. Fait ma cour au comte d'Artois; rien dit. Parlé à Monsieur; lui très réservé et embarrassé. Tout cela me donne mauvaise opinion de la chose. Le soir, les princes reçu tous les officiers Français dans les appartements de l'archiduchesse... Tous comme des fous. Mille nouvelles fausses. On me parlait du départ; on savait que c'était moi et on me regarda fort à la Cour.

Voilà... Le moins qu'on puisse dire, c'est que Fersen ne fait pas dans le pathos ! Point de grands cris de désespoir dans son journal intime. Il garde cela pour ses lettres à sa famille.

Mais, ici, l'essentiel y est :

Citation :

Beaucoup de gens vinrent me questionner

Citation :

A 1 heure chez l'archiduchesse; très bien pour moi et fort touchée

Citation :

On me parlait du départ; on savait que c'était moi et on me regarda fort à la Cour

pimprenelle a écrit:

26. - Beau et chaud. Déjeuné chez Sullivan.

Parle-t-il de lui-même là ?

Bien à vous.

Pim a dit :

D'après Kunstler (Fersen... op. cit., p. 245), On parvenait aux appartements de la reine par un corridor mal éclairé. On entrait alors dans une pièce étroite, emplie de livres, puis dans un salon. Lorsque Fersen y vint en février 92, Madame Thibaut, restée fidèle, se trouvait dans ce salon, et c'est elle qui conduisit le comte suédois auprès de la reine.

Chou a dit :

L'a t'elle vu ressortir?

Pim a dit :

Kunstler se montre évasif sur cet épisode... mais sa plume romantise plus que de nécessaire. De plus, l'auteur manque de la plus élémentaire galanterie, lorsqu'il se plaît à comparer Marie Antoinette en février 1792 à son portrait en juin 1791. Comme elle s'est abîmée !

Peu de temps après, comme on comprendra la vitesse à laquelle Fersen va se ruer dans les bras mieux conservés de Madame Sullivan ! Après s'être fait plaindre par la reine de devoir faire tout ce voyage jusqu'au Portugal...

Chou a dit :

C'est vrai que je n'y avais jamais vraiment pensé mais...Fersen a pu être "déçu" par l'apparence un peu plus meurtrie et triste, de cette Marie-Antoinette jolie et gaie qu'il avait connue auparavant....

Pim a dit :

Ce qui prouverait la profondeur de ses sentiments...

Merci de bien vouloir continuer la discussion sur la visite de Fersen aux Tuileries sur ce fil-ci.

Ah là c'est sûr que ce "grand amour platonique" en prendrait un sérieux coup...mais comment savoir ce qu'il pensait vraiment quand il a revu la Reine aux Tuileries...
Je peux tout à fait imaginer qu'il ait éprouvé de la nostalgie...de la nostalgie pour les jours heureux, pour ces bons moments qu'il a passés avec elle quand elle était à son apogée de la grâce, ce qui serait une nostalgie normale finalement. Mais entre de la nostalgie et de la déception, là c'est sûr que c'est autre chose...cela dit il est très vite retourné vers Eléonore en effet

Citation :

de la nostalgie pour les jours heureux, pour ces bons moments qu'il a passés avec elle quand elle était à son apogée de la grâce, ce qui serait une nostalgie normale finalement

Mais bien sûr... :s: Du type "Ma pauf' vieille ! Dans quel état tu es... Que veux-tu que je fasse de toi, maintenant ?". Tout à son honneur ! :s:

Bon. Plus sérieusement, cette visite aux Tuileries est à mon sens un des plus mauvais passages du livre de Kunstler, parce qu'il se laisse aller au roman. En réalité, Fersen ne fait dans son dagbok aucun commentaire sur l'état physique de Marie Antoinette. Il faut lire à ce propos l'analyse de Chalon.

La plupart des biographes estiment que Fersen, après être entré dans le palais par une porte dérobée, a passé la nuit dans les appartements de Marie Antoinette. Pour y faire quoi ? Tout dépend de l'imagination de l'écrivain...

Sur quoi se base-t-on ? Sur un mot de Fersen dans son journal : Allé chez elle, passé par mon chemin ordinaire, peur des gardes nationaux, son logement à merveille, pas vu le roi. Suivent deux mots illisibles où Söderhjelm a cru pouvoir déchiffrer "resté là", ce qui signifierait en langage codé fersenien des rapports sexuels. Encore que ce ne soit pas si sûr, étant donné la langue utilisée, qui change tout, sans doute, n'est-ce pas...

Bref... En admettant que Fersen a bien vu Marie Antoinette cette nuit-là, l'examen de Chalon, fondé sur les recherches de Webster, reste le seul vraiment raisonnable, à mon avis.

Mais les doutes émis par Delorme valent la peine d'être pris en considération. Rien ne prouve que ce fameux "elle", sans majuscule, concerne la reine (puisque, d'après Söderhjelm, il établissait sa distinction entre les femmes sur ce subtil distinguo, la minuscule ou la majuscule au pronom... ). Et Fersen raconte une autre histoire à Taube... Il est donc tout à fait possible qu'il n'ait vu ni le roi ni la reine, ce soir-là. Et qu'il soit tout benoîtement allé échouer chez sa maîtresse.

Ni Kunstler ni Kermina ne livrent à l'examen du lecteur l'ensemble des écrits de Fersen relatifs à cette ultime visite. Et quand je dis "ultime", je me laisse, moi aussi, aller au romantisme ambiant, puisque Kunstler nous rapporte que des adieux officiels eurent lieu une semaine plus tard (op. cit., p. 250): J'accompagnai Goguelat pour aller prendre congé du roi et de la reine.

Voilà... Il me semble, après moult lectures, que la chronologie de cette fameuse visite aux Tuileries est bien difficile à établir. Beaucoup d'inconnues existent, dues aux contradictions des écrits de Fersen lui-même. Mais partir du postulat que le gentilhomme suédois a menti à tout le monde pour pouvoir "rester là" avec Marie Antoinette ne me paraît pas très scientifique. D'autant plus que ces manigances présupposent également le consentement tacite du roi. Et nous savons depuis les travaux des Girault de Coursac à quel point ce jugement doit être nuancé...

Donc, ce qui est certain, c'est que Fersen n'a pas vu le roi ce premier soir, mais seulement le lendemain, avec la reine. Le roi a refusé le plan d'évasion que l'émissaire officieux de Gustav III lui proposait, c'est donc un échec pour Fersen. C'est lors de cette entrevue que la reine lui remettra les "papiers à mon ami", qui reprennent notamment sa précieuse correspondance avec Barnave.

Fersen passera la semaine suivante chez les Craufurd, dans cette petite pièce sous les toits où il se fait passer pour le fils d'Eléonore auprès de Joséphine, la servante. Craufurd ignore tout, mais une démarche de la reine a failli dévoiler le pot-aux-roses. Fersen a raconté à tout le monde, y compris à Marie Antoinette, visiblement, qu'il allait en mission au Portugal, alors qu'il comptait se la couler douce et "rester là" chez Eléonore. Plus ou moins à la date prévue de son retour, la reine envoie donc Goguelat pour savoir s'il est bien arrivé chez les Craufurd. Logique. Mais branle-bas de combat chez les deux amants, qui manquent se faire prendre.

Et il y en a qui fantasment sur ça ?