Marquise de Talaru

Est-ce que les éminents expert(e)s de ce forum pourraient nous dire quelles ont été, dans un premier temps, les relations de la comtesse de Clermont Tonnerre avec la Reine Marie-Antoinette, et ensuite avec la duchesse d'Angoulême, lorsqu'elle sera devenue marquise de Talaru, SVP ?

Pour l'instant voici ce que j'ai pu glaner, selon les différentes sources documentaires, que j'ai pu consulter ici ou là, dont une qui est due à Christian Crépin ( " archiviste du Roi Louis XVII" ) :

Marie Louise Joséphine Delphine De ROSIERES DE SORANS née en 1766, mariée en premières noces le 25/2/1782 avec Le Comte Stanislas Marie Adélaïde de CLERMONT TONNERRE (08/1761, mort le 10/8/1792) .]
Remariée en secondes noces en 1802 avec le marquis de TALARU ; morte en 1832.

C'est suite à une espièglerie de la petite marquise de Clermont-Tonnerre, dame du palais, que Marie-Antoinette se vit taxée de "moqueuse". (Mme Campan chapitre IV )
Pendant les révérences de deuil qui suivirent le décès de Louis XV, à la Muette, cette fofolle, accroupie derrière la haie de douairères affligées en bonnets noirs à grands papillons, fit des mines, des grimaces ... et Marie-Antoinette rit derrière son éventail ...

Ma confiance en Mme Campan étant très limitée - pour des raisons qu'il sied de ne pas rappeler ici - auriez-vous d'autres anecdotes sur la vie à Versailles et ensuite aux Tuileries, de la comtesse de Clermont-Tonnerre ?

Et surtout, comme votre intuition féminine a dû vous permettre de le deviner, auriez-vous, ne serait-ce que d'infimes et dérisoires repères, sur les relations qui ont pu exister entre la marquise de Talaru et la duchesse d'Angoulême ?

J'ai pu lire une note de bas de page, fort intéressante au demeurant, dans les "Mémoires de la baronne d'Oberkirch" ! Mais pour l'instant je serais plutô"t à la rue " ... et je ne sais où pourrait être hébergée l'information fiable que je cherche sur la vie de Mme Veuve Comtesse de Clermont-Tonnerre, en l'an de grâce 1801 ... par exemple ...

J'avoue ne rien savoir d'elle

Si vous avez encore besoin de mon aide n'hésitez pas

Nous avons un spécialiste des dames de la Maison de la Reine, dans le Boudoir.  

En effet

Dans les Mémoires que j'ai lus, on croise plus souvent le premier mari de votre recherchée.
Il est cité avec les nobles libéraux des premières années de la révolution.

Dans une note des Mémoires du marquis de la Maisonfort on peut lire :

Comte Stanislas de Clermont-Tonnerre (1757 ?-1792), parent de Breteuil, colonel, député de la noblesse de paris aux Etats Généraux, se réunit aux Tiers-Etat : fondateur du Club monarchique, il fut massacré par la foule sur le Pont Royal lors de la journée du 10 août 1792.
"Sa femme, jeune et charmante alors, avait été comme élevée à la cour, elle était attachée à madame Elisabeth". (Mme de Chastenay)
"Plongée ensuite dans une dévotion mystique et exaltée, elle avit, après avoir opéré la conversion de La Harpe, fini par reparaître dans le monde sous le nom de ce brave Justin de Talaru, qui était entré chez elle en qualité de gendre et y était resté en qualité de mari." (baron de Frénilly).

Louis-Justin Marie, marquis de Talaru (1769-1850), émigré, rentré sous le Consulat, pair de France en 1815, ambassadeur en Espagne (1823), chevalier de la Toison d'or, ministre d'Etat et membre du Conseil privé (1825).
Pour l'anecdote, il avait été promis dans sa jeunesse à la devenue célèbre marquise de La Rochejaquelein.  

Mille mercis pour ce flocon de lumière sur la marquise de Talaru !
Mais l'évocation de certains noms m'a fait sursauter !
Je vérifie si je ne fais pas d'erreur ou de confusion avec d'autres noms "rencontrés" par ailleurs et reviendrai vers vous aussitôt après.

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PS : merci à chou pour l'aide proposée que j'apprécie à sa juste valeur, comme étant celle d'un administrateur d'un forum très en vogue en passe , semble-t-il, de devenir un forum de référence dédié à notre chère Reine !

Bravo !!!!

Citation :

"Sa femme, jeune et charmante alors, avait été comme élevée à la cour, elle était attachée à madame Elisabeth". (Mme de Chastenay)

"Plongée ensuite dans une dévotion mystique et exaltée, elle avait, après avoir opéré la conversion de La Harpe, fini par reparaître dans le monde sous le nom de ce brave Justin de Talaru, qui était entré chez elle en qualité de gendre et y était resté en qualité de mari." (baron de Frénilly).

Ciel ! S'agirait-il de la marquise de Chastenay dont la coïncidence avec "la dévotion mystique et exaltée " de la marquise de Talaru, décrite par le baron de Frénily, évoquerait aussitôt la célèbre " affaire Catherine Théot" ?...

Si c'était le cas, quelle piste vous viendriez d'ouvrir dans le brouillard où nous sommes !

Le dernier marquis de Talaru est mort sans postérité en 1850. immensement riche il fit don par testament de ses biens à une congregation de religieuses. J'affirme et je suis assez bien placé pour le savoir qu'a  aucum moment la Vicomtesse de Talaru (ma femme en l'occurence ) ni ma belle soeur Marquise de Talaru femme de mon frere ainé et survivancier de ma charge n'ont ete intime de la Reine. Elles faisaient leur Cour bien évidement mais pas assez pour etre proche de la Souveraine.

le Vicomte de Talaru (moi désolé) vais mourir en 1785. Mon frére prend ma charge alors et va mourir guillotiné par erreur en 1794. C'est son fils qui émigre en Angleterre et qui sera dernier Marquis de Talaru, Comte et seigneur de Chalmazel.

Ceci est notre blason deuxiéme du nom. Le premier plus simple à trois couleurs fut troqué par la famille de Talaru à une branche ramifiée. Nous prendrons ce blason quand nous serons 1er Maitre d'Hôtel de Sa majesté la Reine de France et de Navarre.



Il fallait que les choses soient éclaircies, pour que le nom de Talaru soit honoré comme il se doit.

Il est honoré dans ce Boudoir !!!

Monsieur le vicomte,

Permettez à l'humble chargé de communication de Monsieur l'archiviste du Roi Louis XVII de vous faire part de sa très vive reconnaissance pour la noblesse avec laquelle vous perpétuez le nom de Talaru, dont la vénérée mémoire semblerait avoir été victime d'une malheureuse alliance avec une dame activement recherchée par quelques hypercriticistes de mauvai aloi !...

Si nous comprenons bien, il semblerait qu'il y ait un léger décalage par rapport à l'interprétation faite a priori au vu des traces de pas laissées dans la neige par Monsieur Louis-Justin Marie, marquis de Talaru (1769-1850) !

D'où les questions que seule votre science généalogique peut autoriser :

1 / La marquise de Talaru n'aurait-elle eu que fort peu de chances - avec une probabilité peut-être proche de ZERO ? - d'avoir eu accès à Madame la Duchesse d'Angoulême de 1802 ( année de son mariage ) à 1818 ?

2 / Par contre, sauriez-vous si - par un "miraculeux hasard" que permet la technique moderne la plus high tech - Mme votre belle-soeur fairait actuellement appel aux bons soins du Dr Jean- Philippe Pelletan pour soigner "sa dévotion mystique et exaltée "?
Je suis de la Recherche de la Vérité le très humble et dévoué serviteur.

Le chargé de communication de l'archiviste du Roi Louis XVII


PS : Est-ce que monsieur l'administrateur de ce forum appelé à devenir célébre - très prochainement ? ...- pourrait avoir l'extrême obligeance d'insérer un "chrono" dans la rubrique idoine SVP ?

Voilà qui est dit.  

charles bories a écrit:

 Ciel ! S'agirait-il de la marquise de Chastenay dont la coïncidence avec "la dévotion mystique et exaltée " de la marquise de Talaru, décrite par le baron de Frénily, évoquerait aussitôt la célèbre " affaire Catherine Théot" ?

Juste pour le plaisir de la plume :


Mon frère, après le dîner, voulut me mener au spectacle, mais mon cousin me réclama pour madame de Chastenay, et j'allai avec lui chez ma destinée.
Je vis une belle femme qui n'était plus de la première jeunesse, mais qui pouvait encore inspirer un attachement. Elle me reçut bien, tâcha de me mettre à l'aise, me questionna sur ma province et sur mon régiment. Je fus gauche et embarrassé ; je faisais des signes à mon cousin pour abréger la visite.
Mais lui, sans me regarder, ne tarissait point sur mes mérites, affirmant que j'avais fait des vers dans le sein de ma mère, et m'invitant à célébrer madame de Chastenay.
Elle me débarrassa de cette situation pénible, me demanda pardon d'être obligée de sortir, et m'invita à revenir la voir le lendemain matin, avec un son de voix si doux que je promis involontairement d'obéir.
Je revins le lendemain seul chez elle : je la trouvai couchée dans une chambre élégamment arrangée.
Elle me dit qu'elle était un peu souffrante, et qu'elle avait la mauvaise habitude de se lever tard. Je me trouvais pour la première fois au bord du lit d'une femme qui n'était ni ma mère ni ma soeur.
Elle avait remarqué la veille ma timidité ; elle la vainquit au point que j'osai m'exprimer avec une sorte d'abandon.
J'ai oublié ce que je lui dis ; mais il me semble que je vois encore son air étonné.
Elle me tendit un bras demi-nu et la plus belle main du monde, en me disant avec un sourire : " Nous vous apprivoiserons. "  
Je ne baisai pas même cette belle main.
Je me retirai tout troublé.
Je partis le lendemain pour Cambrai.
Qui était cette dame de Chastenay ?
Je n'en sais rien : elle est passée comme une ombre charmante dans ma vie.
Chateaubriand. Mémoires d'Outre-tombre

Charles, en cherchant ce joli portrait de la mutine madame de Chastenay (Vous connaissez déjà sans doute ses Mémoires : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69573z.image.r=m%c3%a9moires+Chastenay.f5.langFR), je suis tombé sur ce portrait de la comtesse de Clermont-Tonnerre, en 1785 (toujours par EVLB) :

C'est divinement conté ..........

Citation :

Voilà qui est dit.
.../...
Charles, en cherchant ce joli portrait de la mutine madame de Chastenay (Vous connaissez déjà sans doute ses Mémoires : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69573z.image.r=m%c3%a9moires+Chastenay.f5.langFR

Non ! Je ne connaissais pas ces Mémoires ! Merci de me les avoir fait découvrir ! Dès que je pourrai je prendrai donc le risque de m'en approcher, étant désormais averti par la magnifique prose de Chateaubriand ! ...

En ce qui concerne sa proximité avec la reine, je l'ignore.
On peut souligner qu'elle fut dame du palais de la reine. Je ne sais pas à quelle(s) date(s) ?
Vous retrouverez les listes des maisons de la Reine dans l'Almanach Royal ; ou encore, si ma mémoire est bonne, sur le site Connaissances de Versailles : un intervenant avait posté tout ça me semble-t-il.
De mon côté, un problème informatique fait que je ne peux plus mettre la main dessus.  
Déjà, pour 1789...c'est sûr que non (vous pouvez déjà zapper cette date   ).

Mille mercis d'avoir guidé mes pas dans les couloirs du Temps et de m'avoir conduit vers Versailles où on peut trouver des informations fort interessantes, mais qui ne concernent pas directement la dame tant recherchée !

http://versailles.forumculture.net/search.forum?mode=searchbox&search_keywords=Talaru&show_results=topics

http://versailles.forumculture.net/ce-que-l-on-appelle-la-cour-de-france-mme-de-sevigne-f8/marquise-de-clermont-tonnerre-t1701.htm#19056

Peu avant les années 1778, Marie-Antoinette pousse Louis XVI à monter la maison de sa sœur, lorsqu'elle reçoit ses appartements à l'extrémité de l'aile du Midi.

Louise, comtesse de Vincens puis marquise de Raigecourt (dite Rage), sera l'une des grandes amies d'Élisabeth, avec Angélique de Bombelles (dite Bombe), la marquise de Travanet (Travanette) et Charlotte de Monstiers (Démon).

La mère de Louise est la marquise de Causans ; c'est à elle que Louis XVI confie la bienveillante haute surveillance de la Maison de Mme Élisabeth :

Dame d'honneur : Diane, comtesse de Polignac
Dame d'atours : marquise de Sérent

Dames pour accompagner :

- marquise de Soran
- marquise de Causans
- comtesse de Canillac
- marquise de Bombelles
- Vicomtesse d'Imecourt
- comtesse des Deux-ponts
- marquise de la Roche-Fontenilles
- comtesse de Clermont-Tonnerre
- marquise de Mondelon des Essarts
- marquise de Lastic
- vicomtese de Mérinville
- marquise de Raigecourt

Chevalier d'honneur : comte de Coigny
Premier écuyer : comte d'Adhémar

Citation :

Premier écuyer : comte d'Adhémar

Que voici , justement :



Bien à vous.

La comtesse de Deux Ponts Forbach, née Polastron, est la demi-sœur de Mme de Polignac, la comtesse Diane sa fameuse belle-sœur bien-sûr !

Charles a écrit :

Citation :

PS : Est-ce que monsieur l'administrateur de ce forum appelé à devenir célébre - très prochainement ? ...- pourrait avoir l'extrême obligeance d'insérer un "chrono" dans la rubrique idoine SVP ?

Que va t-il se passer prochainement?
Que voulez-vous dire par "chrono" Charles? Et dans quelle rubrique exactement?

Comptons les heures et les jours qui nous séparent du 8 juin 2009 !

Ah ok je vois

Mais je préfère éviter de compter ainsi les jours jusqu'à l'anniversaire de la mort du petit Louis-Charles

Le 8 juin ? Le lendemain du vote.