Je me suis posée une drôle de question hier soir en me couchant : quand donc Marie-Antoinette a cessé de jouer à la poupée ?
Nous savons qu'elle y a joué petite, une Saint-Nicolas l'atteste.
Mais ensuite ?
De nombreuses petites princesses partaient se marier avec leurs poupées dans leurs bagages. Mais je ne crois pas que ce fut le cas pour notre Marie-Antoinette de quatorze ans. Réglée, donc femme.
Personnellement, j'ai arrêté à 11 ans : pas de pression sociale, tout simplement plus l'envie. J'avais des amies qui ont lâché leurs poupées seulement en Cinquième. Il n'y a donc pas de date, pas de règles précises en la matière.
Le Comte pense et je suis bien d'accord que ce devait être aux alentours de ses douze ans, quand Vermond est arrivé et son mariage pratiquement assuré.
Nous savons notre Antonia très petite fille encore, tant physiquement que moralement.
A ses débuts à Versailles, elle continuait à jouer comme une enfant.
Peut-être ses jouets lui ont été retirés trop tôt car bientôt dauphine mais qu'elle en avait encore le besoin. Si c'est le cas, c'est bien triste.
Dans le même ordre d'idées : ses enfants.
A leur départ précipité des Tuileries, pas le temps de récupérer les jouets des enfants. Bon, à treize ans, je ne crois pas Marie-Thérèse vraiment encore attachée à ses poupées. Elle ne manquait pas de maturité, c'est certain. Mais il n'empêche : je pense que beaucoup d'entre nous avons gardé au moins une poupée, une sorte de souvenir. A treize ans, une telle séparation brusquée peut être douloureuse. Ce que peut-être a connu également sa mère, beaucoup moins mûre au même âge.
Et Louis-Charles ? Sans parler de poupée (encore que tous les petits frères aiment bien accompagner leur grande soeur dans leurs jeux

), la question de ses jouets a aussi de l'importance. Oui, certes, il devait certainement être un des plus gâtés de son royaume et n'en manquait pas, alors que la plupart des petits Français devaient se contenter d'un pauvre bâton. Néanmoins, il devait y être attachés comme n'importe qui.
Tous les héritiers du trône se retrouvait avec des magnifiques soldats de plombs représentant l'armée royale. Quelle perte, ne serait-ce que pour l'histoire des arts !
Nous avons la chance au musée de la Marine de conserver l'immense maquette de bateau qui a servi à l'éducation du futur Louis XVI et ses frères. Quelle merveille !!!

De quoi faire rêver n'importe quel enfant !
Une des priorités de Louis XVI au Temple a été de lui acheter de nouveaux jouets. Cela prouve à quel point ce devait être important à la fois pour l'enfant et pour les parents. Alors que cela paraît tellement anodin !
L'importance est telle que ce sera ensuite une préoccupation de Simon puis de ceux qui espéreront une improbable guérison du pauvre enfant mourant.
Il n'empêche, ces jouets qui lui sont donnés en prison et dont nous avons gardé le souvenir ne remplacèrent certainement pas ceux qu'il dut laisser derrière lui un matin d'août...