La Marquise Félicité de Genlis

Citation :

Orléans n'était que le truchement pour servir les ambitions ( familiales en l'occurrence ) de Mme de Genlis .
....  toujours la marionnette de tout le monde, Orléans, fi !!!  

Il avait ses propres ambitions aussi, et pour ce qui était de créer des problèmes et des difficultés au Roi, il savait se débrouiller.

Je ne le crois pas complètement jouet de son entourage. Je pense plutôt que son entourage et lui avaient des idées et des intérêt qui allaient dans le même sens.

Relisez donc le sujet Philippe Egalité, vous serez édifié sur le personnage !

Le duc d'Orléans était un gros nul. Tout simplement.
Il n'y a qu'à sa mort qu'il a su faire preuve de courage et de dignité.

Eh bien, voilà, tu as fait le tour de la question !

Source : Cette Curieuse famille d'Orléans de
Georges Poisson
Perrin, 1977, 509 p

Je n'ai jamais aimé cette femme mais alors là, je crois que je suis tombée sur sa pire horreur !

En 1793, à Tournai, elle a aidé Dumouriez, Egalité fils et son gendre le général Valence à comploter contre la République.
Pour l'instant, rien de mauvais, au contraire. Bien qu'objectivement nous pouvons nous demander à qui ils ont pensé comme nouveau roi : le petit Louis XVII alors au Temple ou bien au jeune duc de Chartres sous la main et qu'elle a éduqué justement dans l'optique d'en faire un roi "du peuple"...
Résultat : le ministre de la Guerre et des commissaires venus en pourparlers se font arrêté par Dumouriez.

Evidemment Philippe-Egalité et son mari Sillery, également député de la Convention, ne se retrouvaient pas dans une situation des plus confortables...
Les voilà plus que soupçonnés et la duchesse d'Orléans et madame de Montesson décrétées d'emprisonnement.

A la frontière belge, tout le monde a peur des représailles françaises. Madame de Genlis tente alors de fuir. En laissant volontairement derrière elle mademoiselle d'Orléans, sa pupille ! Si les Français mettent la main sur la princesse émigrée depuis longtemps, fille d'un conventionnel plus que compromis, ils la laisseraient peut-être tranquille ! Elle prend sa voiture de nuit, laissant la jeune fille endormie dans leur logement sans qu'elle ne sache ce qui se passe à son encontre. Abandonnée ! C'est immonde !
Heureusement, le duc de Chartres s'en doutait et arrivera à temps avant le départ de son "gouverneur" : il réveille sa soeur d'urgence et la mène d'autorité dans la voiture. Madame de Genlis n'a pas le choix... La pauvre enfant n'aura même pas un châle ou un mouchoir. Mais heureusement, madame de Genlis avait pensé à emmener sa fameuse harpe...

Vraiment quelle grosse s***** !!!

Toi, je sens que tu es en train de lire l'excellente biographie de l'Ordure par Evelyne Lever ! Est-ce que je me trompe ?
J'ai aussi une sainte horreur de Genlis /Sillery . Quand on pense à ce qu'elle a fait endurer à Marie-Adélaïde ! Comment elle a détourné d'elle ses propres enfants ! Ce que son ascendant sur Chartres avait d'ambiguité ..............
Ah, non vraiment, cette bonne-femme est une innommable peste ............
Et quand on lit ses mémoires, on prend toute la mesure de son narcissisme échevelé . Ce qu'elle peut être contente d'elle, c'est sidérant !
Encore une assez fine-mouche pour garder une influence prégnante sur un homme avec qui elle ne couche plus depuis longtemps .
Un Machiavel en jupons .
Ce qui me dégoutte, c'est que son rêve le plus cher sera réalité : Chartres sera roi .

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Quelle horrible femme ! Après cela, on serait presque porter à trouver que Louis Philippe (Chârtres) s'est bien sorti d'une telle éducation !

Citation :

Toi, je sens que tu es en train de lire l'excellente biographie de l'Ordure par Evelyne Lever !  Est-ce que je me trompe ?  

Non pas du tout ! Je l'ai lue il y a bien longtemps et ce passage ne m'avait alors pas marqué. Je lis La Veuve Capet de G. Lenotre et de André Castelot, fin de leur commun triptyque consacré à la Révolution.

Je n'aime pas plus le futur Louis-Philippe et sa soeur mais vraiment avec une telle éducatrice, ils n'ont pas eu de chance !
Quant à Beaujolais et Montpensier, je les plains d'être morts si jeunes dans d'affreuses conditions. Encore des victimes de la Révolution et indirectement de leur taré de père.

Non vraiment ! L'Ordure comme père, leur mère qui abandonne ses enfants tellement elle a été dégoûtée de son mari et surtout parce qu'ils lui ont été "volés" par des personnes à qui elle accordait une confiance plus que mal placée, une gouvernante qui ne pensait qu'à sa propre gloire, leur grand-père qui meurt au moment où ils auraient eu le plus besoin de lui...
Pauvres gosses !

J'aimerais bien lire ses mémoires mais il m'est difficile d'attaquer les écrits d'une femme aussi antipathique.

olivia a écrit:

Je n'aime pas plus le futur Louis-Philippe et sa soeur mais vraiment avec une telle éducatrice, ils n'ont pas eu de chance !

Le récit des promenades dans la neige avec des semelles de plomb pour fortifier les jambes m'avait marqué

Bon, qu'on aime ou pas Genlis et/ou ses principes pédagogiques, n'oublions pas qu'on lui doit ces merveilles :

http://www.arts-et-metiers.net/pdf/MAQUETTE%20CNAM-%20GENLIS.pdf

Est-ce bien à elle que nous les devons ? J'en doute éventuellement, parce qu'elle a largement pompé les trouvailles de Carmontelle et, dans ses mémoires, s'attribue sans vergogne pas mal de ses idées sur la pédagogie par l'image ( on pourrait presque dire qu'il a inventé l'audio-visuel ) ...
Maintenant, je m'avance peut-être beaucoup .............. Si quelqu'un en sait davantage parmi nous ?

J'avoue ne pas en savoir plus que ce qui est dit dans la notice des A&M .

La pédagogie par l'image a toujours existé ! Cela paraît tellement évident ! Les Grecs et les Romains ne devaient certainement pas s'en passer !

Mais Carmontelle a opéré la révolution technique qui fait véritablement de lui le grand-papa du cinéma .

Oui je vois ce que tu veux dire.  
Le principe des lanternes magiques ?

La connaissant, madame de Genlis n'a pas dû se gêner pour affirmer avoir inventer de nombreuses nouveautés pédagogiques. D'autant que c'est certainement une des époques les plus florissantes à ce sujet.  

Est-ce que j'ai rêvé ou ai-je bien lu de ta part il y a longtemps qu'elle parlait d'elle à la troisième personne du singulier ? Pour se déclarer en plus comme la plus belle, la plus intelligente, etc.  

Tu n'as pas rêvé, c'est exact .

Voilà le poème qu'elle a écrit sur elle-même !

Citation :

Mme  de Genlis brillait par la modestie .
C'est ainsi qu'un jour , elle écrivit sous l'un de ses portraits:

Vertus, grâces, talents, esprit juste, enchanteur,
Elle a tout ce qu'il faut pour embellir la vie.
C'est le charme des yeux, de l'oreille et du coeur
Et le désespoir de l'envie .

C'est ce qui s'appelle être contente de soi !!!!

olivia a écrit:

A la frontière belge, tout le monde a peur des représailles françaises. Madame de Genlis tente alors de fuir. En laissant volontairement derrière elle mademoiselle d'Orléans, sa pupille ! Si les Français mettent la main sur la princesse émigrée depuis longtemps, fille d'un conventionnel plus que compromis, ils la laisseraient peut-être tranquille ! Elle prend sa voiture de nuit, laissant la jeune fille endormie dans leur logement sans qu'elle ne sache ce qui se passe à son encontre. Abandonnée ! C'est immonde !
Heureusement, le duc de Chartres s'en doutait et arrivera à temps avant le départ de son "gouverneur" : il réveille sa soeur d'urgence et la mène d'autorité dans la voiture. Madame de Genlis n'a pas le choix... La pauvre enfant n'aura même pas un châle ou un mouchoir.

Je te donne la version de Mme de Genlis, dans ses Mémoires...

A sept heures, je fis mes adieux à M. le duc de Chartres ; il me renouvela les instances qu’il m’avait faites la veille de me charger de sa soeur ; il me répéta qu’il ignorait encore le parti qu’il prendrai ; que tout annonçait dans le camp une prochaine révolte, et que, dans de telles circonstances, sa soeur le gênerait mortellement et serait exposée à mille dangers affreux.
Je répondis que ceux de ma fuite n’étaient pas moins effrayants ; qu’à moins d’une espèce de prodige, il me paraissait impossible de passer tous les postes français, sans être reconnue et arrêtée ; que, dans ce dernier cas, on nous conduirait à Valenciennes dont nous étions si près, et qu’alors perdues sans retour, nous serions envoyées à l’échafaud ; que dans le choix des périls, il valait mieux peut-être que mademoiselle d’Orléans se rendit volontairement à Valenciennes, seule et comme de son propre mouvement, après ma fuite ; qu’alors je croyais que la plus grande rigueur à son égard se bornerait à la déporter et à la conduire hors de frontières, ce qui la ferait sortir de France sans danger ; qu’au reste, je n’indiquais pas ce parti qui pouvait avoir des inconvénients non prévus, que je ne conseillais rien ; mais que, soit qu’elle prît cette résolution, ou celle de fuir avec son frère et les amis de ce dernier, il me semblait qu’elle risquerait moins qu’avec moi.

Enfin, je fus inébranlable dans mes refus jusqu’à l’instant de mon départ ; mais au moment où je montais en voiture, M. le duc de Chartres revint tenant dans ses bras sa soeur baignée de larmes ; je la reçus dans la voiture à côté de moi, et nous partîmes sur-le-champ et avec tant de précipitation, que ni mademoiselle d’Orléans ni moi ne songeâmes à prendre avec nous quelques-uns de ses effets, du moins ses bijoux ; nous oubliâmes tout.
Mademoiselle d’Orléans sortait de son lit, n’avait sur elle qu’une simple robe de mousseline ; ce fut ce qu’elle emporta, et sa montre qui était fort belle, et qu’elle n’oubliait point parce qu’elle était au chevet de son lit ; elle laissa à Saint-Amand ses malles, ses robes, son linge, son écrin ; tout fut perdu, à l’exception de sa harpe qu’un domestique fit charger sur un chariot qui passa, et qui nous rejoignit, quelques jours après ; mais, du reste, on ne lui apporta pas un habit, pas une chemise ; comme j’avais sauvé la plus grande partie de ce qui m’appartenait, je me trouvai heureuse de pouvoir suppléer à ce dénuement total.

J’aurais pu partir avec des passe-ports, ce qui eût produit une grande différence dans notre position.
Dumouriez m’en offrit ; mais, connaissant sa conduite, je les refusai nettement ; le parti dans lequel il s’était d’abord engagé étant devenu sanguinaire, il était tout simple de le quitter, mais il était affreux de le trahir et de livrer à l’étranger le peu de troupes qui consentit à le suivre.

Nous étions quatre dans la voiture, mademoiselle d’Orléans, ma nièce, M. de Montjoie, et moi.

Elle ne cache pas qu'elle a tout fait pour abandonner cette pauvre fille...
Mais enfin ! Déclarer que la princesse encourait moins de dangers seule qu'avec elle, pourquoi pas... Oublie-t-elle cependant qu’Adélaïde n'a que seize ans ? Qu'elle ne connait que sa gouvernante, que ses parents sont loin d'elle depuis des années ? Certes il lui reste son frère aîné, mais le jeune Chartres avait alors d'autres chats à fouetter que de s'encombrer de sa soeur ! Un officier militaire recherché pour trahison !
La Genlis fait tout pour obtenir la mainmise sur ces gosses et une fois le danger face à elle, elle les abandonne ?

C'est une femme sans scrupules , c'est sûr !

Merci de t'être donné la peine de taper tout ce texte.    
Il illustre à merveille la duplicité de Mme de Genlis .
Voilà une femme retorse, sans scrupules, qui dans les situations les plus déshonorantes se donne toujours le beau rôle et les motivations les plus nobles .  On croit rêver !
Elle racontait déjà avec le même cynisme tranquille ses démêlés avec Marie-Adélaïde .  Quelle sale carne !
Au top 50 de l'abjection,  la Motte et elle se disputent la première place.

La princesse ( de Lamballe ) ne se méprenait pas sur les sentiments que professait à son égard le précepteur en jupons . Un jour que celle-ci saluait, en passant près de son carrosse, Madame de Lamballe : " Madame de Genlis, s'écria la princesse avec un frémissement qui tenait de l'aversion, Madame de Genlis, visage d'agneau, coeur de loup, ruse de renard ! "; ou, pour citer la phrase italienne qui sortit de la bouche de la princesse, à qui cette langue était aussi familière que la langue française :  colla facia d'agnello, il cuore d'un lupo, et la drittura d'ella volpe."

Docteur Cabanès : La princesse de Lamballe intime .

Voilà qui illustre bien une ordure au féminin !!!