Cinq destinations de rêves. Embarquons !
1. Dormir à Schönbrunn dans les draps de SissiElisabeth d’Autriche, la Lady Di du XIXe siècle, belle et rebelle impératrice des cœurs, a ceci en commun avec Marie-Antoinette que son nom restera éternellement attaché au crépuscule d’une monarchie et de son emblème le plus éclatant, ici le château de Schönbrunn, à Vienne.
Schönbrunn, dont les travaux débutèrent à la fin du XVIIe siècle sous le règne de l’empereur Léopold Ier, a d’ailleurs beaucoup de similitudes avec Versailles, dont il se voulait le rival. Mais c’est à Marie-Thérèse d’Autriche, cinquante ans plus tard, que l’on doit le style rococo du château actuel, et à l’empereur François-Joseph sa réputation de prison dorée et l’état des pièces ouvertes à la visite.
Si les chinoiseries de Marie-Thérèse en sont le sommet esthétique, le souvenir de François-Joseph et de Sissi sont le climax sentimental de Schönbrunn, et on ne sait plus par moments si on est au XIXe siècle ou dans un film des années 1950 avec Romy Schneider. Le parc, dominé par l’imposante gloriette de Ferdinand von Hohenberg, est entièrement XVIIIe.
Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, le château mérite une journée entière de visite. Bonne nouvelle, les jeunes mariés ou les fans de la pompe royale peuvent y dormir : une suite de 167 m2, comprenant deux chambres et un salon donnant sur le parc, est disponible dans le château lui-même, par le biais de la chaîne d’hôtels Austria Trend, pour la modique somme de 519 euros. A ce tarif-là, la balade en calèche dans le parc est offerte !
2. Plonger dans le rêve fou de Ferdinand, à SintraUn château aux murs d’un jaune et d’un rouge vifs, façon carton-pâte, si extravagant qu’on s’attend à en voir sortir la Belle au bois dormant ou Blanche-Neige… Nous ne sommes pas à Disneyland, mais à Sintra, au Portugal. Impossible de manquer le Palais national de Pena, perché à 500 mètres d’altitude.
Le roi Ferdinand II, époux de Marie II de Bragance, rêvait d’un palais qui reflète une scène d’opéra. Erigé entre 1840 et 1885 à sa demande, l’édifice « fou » mêle toutes les influences, entre gothique, manuélin, baroque, Renaissance. La visite débute par un long tunnel et une porte de style mauresque, qui ouvre sur une étonnante cour intérieure : là, un arc de triton, entouré de coquillages, nous observe.
La visite oscille entre le sublime et le farfelu, entre azulejos et sculptures fantasques ; depuis les balcons, la vue sur le Tage et la mer est à couper le souffle. Il faut ensuite se perdre dans les 200 hectares de jardins qui entourent le palais, une véritable jungle plantée de plus de 500 essences. Entre les fontaines, les folies, les belvédères et les petits lacs, la balade est romantique à souhait. Et les mariés de Sintra aiment se faire photographier dans ce paysage de conte pour enfants.
3. Aller voir les rois du « 9-3 »En partant de la place du Châtelet, en plein cœur de Paris, il faut prendre la rue Saint-Denis, longtemps célèbre pour ses plaisirs, et monter vers le nord pour atteindre, au-delà du périphérique, la basilique du même nom. Selon la légende, c’est le chemin que parcourut le saint, premier évêque de Paris, la tête sous le bras, après son martyre, jusqu’à ce qu’il s’effondre à l’emplacement de l’église qui porte désormais son nom.
L’abbaye de Saint-Denis accueille les dépouilles royales à partir de Dagobert, au VIIe siècle, jusqu’à Louis XVIII, dernier roi de France mort sur le trône, en 1824. Les sépultures de plus de quarante rois et de trente-deux reines forment une nécropole unique, qu’on peut choisir de parcourir comme un musée de sculptures ou comme une sorte de Grévin de pierre uniquement consacré à l’Ancien Régime.
Si les gisants médiévaux ne sont pas des représentations réalistes des souverains, à partir de la Renaissance les tombeaux monumentaux s’ornent de statues des couples royaux qui donnent une idée de leurs traits. C’est le cas notamment de François Ier, dont le gisant à taille réelle – il mesurait presque 2 mètres – est tout à fait poignant, comme les autres transis de la basilique, Louis XII et Anne de Bretagne ou encore Catherine de Médicis et Henri II.
A Saint-Denis, Marie-Antoinette est représentée en prière dans un monument de 1830, presque quarante ans après sa mort, qui la montre vêtue d’une robe de style Empire parfaitement anachronique.
4. Se marier chez Victoria à Osborne HouseC’est sur l’île de Wight, au sud de l’Angleterre, que la reine Victoria et son mari le prince Albert firent construire Osborne House, en 1847, une résidence d’été qui allait devenir essentielle dans la vie de la souveraine. Car, après la mort du prince consort, en 1861, Victoria passa beaucoup plus que les longs étés à Osborne House, et c’est dans cette maison tant aimée qu’elle mourut en 1901. Contre la volonté de sa défunte mère, le roi Edouard VII offrit Osborne à l’Etat britannique, ce qui préserva le château de toute nouvelle décoration.
Devenu un musée, ce palais d’été se visite comme on remonte le temps : dans la chambre de la reine, dans celle du prince ou dans les salons, point de reconstitution, tout est resté tel que c’était au début du XXe siècle. Hors la maison, le chalet suisse où jouaient les enfants royaux, la plage que Victoria trouvait « so charming » et où elle prenait des bains de mer, ou encore le magnifique parc se visitent avec le même plaisir. A l’entrée de la résidence, au milieu des palmiers typiques de cette riviera anglaise, un cottage et deux pavillons sont ouverts à la location, une idée merveilleuse pour découvrir l’île. Côté mariage, Osborne et sa plage sont aussi à louer, et peuvent accueillir de 100 à… 2 500 convives.
5. Flâner dans le palais des impératricesC’était la surprise de Catherine à Pierre le Grand. Le tsar n’avait-il pas congédié sa femme pour épouser cette fille de ferme d’origine polonaise, dont il tomba amoureux au premier regard et qui lui donna douze enfants.
A 20 km au sud de Saint-Pétersbourg, à Pouchkine, le palais Catherine, appelé aussi Tsarskoïe Selo (« le village des tsars »), reflète toute la splendeur de la Russie impériale. Erigé sous le règne de trois impératrices (Catherine, sa fille Elisabeth, puis Catherine II, entre 1711 et la fin des années 1770), ce palais d’été doit son style inimitable, renversant mélange de baroque florentin et de coupoles à la russe, à l’architecte italien Bartolomeo Rastrelli.
Sa splendide façade turquoise et or, longue de 300 mètres, abrite d’impressionnantes salles de réception ornées de fenêtres, de miroirs et de grands poêles en faïence de Delft. Pièce maîtresse du lieu : le cabinet d’Ambre, considéré comme la 8e merveille du monde. Cette chambre fut l’objet de vingt ans de travaux de restauration (les nazis ayant subtilisé les précieux panneaux durant la seconde guerre mondiale, les plus folles rumeurs circulent encore sur le « trésor du tsar »).
Composé d’un parc de plus de 100 hectares, agrémenté de jardins à la française et à l’anglaise, de fontaines et de sculptures, le domaine impérial réserve bien d’autres surprises : le Pavillon de la grotte, qui surplombe l’étang, le Pavillon chinois, le superbe pont de marbre, l’ermitage, petit palais dédié à Neptune, ou encore les étonnants bains turcs et leur minaret.
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