le Cardinal Louis de Rohan

Je suis d'accord avec toi : ce n'est pas parce que Rohan a rampé devant une bonne-femme que cela fait de lui un imbécile congénital .
Sa crédulité était encouragée par son désir forcené de recouvrer la faveur,  et l'ambition : le mirage de poste de premier ministre .
Ajoute à cela l'ingrédient sexuel  ... et hop , emballez, c'est pesé !

De Besenval, et à propos de Rohan :

Un homme qui joignait à beaucoup d’élégance extérieure beaucoup de grâces dans l’esprit, et même des connaissances, mais sans frein dans ses passions et dans sa conduite, libre dans ses moeurs, faisant une dépense outrée, plein d’inconsidération et de légèreté.

...... un tempérament frivole et jouisseur .

Citation :

Citation :

Et je persiste sur la question du gout personnel.

Là je ne comprends pas vraiment.  
Un homme de goût (notion bien vague), peut se laisser abuser.
De même que Barras, qui ne tombera pas, quant à lui, sous le charme venimeux de la comtesse, n’est pas spécialement connu pour avoir marqué son temps par son goût artistique ou architectural...

Je veux dire par là que j'ai rarement rencontré un homme de goût qui fut un imbécile, voire un attardé mentale. (Mais les gens brillants ne sont pas pour autant des hommes de gout, je suis bien d'accord). Or il était indubitablement un homme de gout, d'un grand rafinement (voyez Salerne).

Citation :

Citation :

De là à parler du complot franc mac' ! Il a pu être joué en beauté, mais peut être par d'autres arguments que ceux avancés traditionellement...

Il n’a pas été très avisé sur ce coup-là, ce n’est peut-être pas une lumière non plus, mais de là à en faire un abruti absolu, à la limite de l’attardé mental...

Je suis bien d'accord, pas fut fut, mais pas attardé mental non plus, c'est l'objet de mon propos.

Citation :

Trouvé sur wiki ;

"En 1771, le roi et son ministre des Affaires étrangères, le duc d'Aiguillon, le nomment ambassadeur à Vienne. Il gagne son poste en 1772. Il scandalisera par son luxe et ses légèretés (apparentes) l'impératrice Marie-Thérèse, qui demanda son rappel en 1774, mais s'entend parfaitement avec son fils, le co-empereur Joseph et le chancelier Kaunitz. C'est là qu'il découvre le complot mené par la Russie, la Prusse et l'Autriche qui consiste à dépecer la Pologne en trois morceaux. La lettre secrète, destinée au roi, et dévoilant la duplicité de l'impératrice, est détournée et remise par le duc d'Aiguillon, à la comtesse du Barry à qui il doit sa nomination. Celle-ci la lit en public à un diner, comme si elle lui était adressée personnellement, et Marie-Antoinette est tout de suite informée du commentaire porté par Louis de Rohan sur sa mère. Ce qu'elle lui reprochera ensuite toute sa vie"

Qu'en dites vous ?

Voilà ! J’ai retrouvé ce mot dans le Secret du roi, de Perrault.
L’auteur dit que la lettre était adressée au duc d’Aiguillon, mais peu importe, le fait est qu’il communiqua la lettre à la comtesse du Barry qui en fit une lecture amusée au sujet de l’hypocrisie de Marie-Thérèse :

J’ai effectivement vu pleurer Marie-Thérèse sur les malheurs de la Pologne opprimée ; mais cette princesse, exercée dans l’art de ne point se laisser pénétrer, me paraît avoir les larmes à son commandement. D’une main, elle a le mouchoir pour essuyer ses pleurs, et de l’autre elle saisit le glaive de la négociation pour être la troisième puissance copartageante.


Hauts-cris de Marie-Antoinette, évidemment !!  

Cette anecdote nous est bien connue !

Citation :

Je suis bien d'accord, pas fut fut, mais pas attardé mental non plus, c'est l'objet de mon propos.

Eh bien, nous sommes d’accord depuis le début en somme.  
J’ai mal compris.

Pour le coup de la lettre, ce n'est pas la faute du cardinal. C'est une lettre secrete et diplomatique, où l'ambassadeur doit dire ce qu'il pense, et non ménager les susceptibilités.

L'erreur, que je trouve impardonnable, vient d'Aiguillon, qui lit le courrier diplomatique en public pour amuser la maitresse du Roi !

Marie-Thérèse présidant au partage de la Pologne:

Citation :

Pour le coup de la lettre, ce n'est pas la faute du cardinal. C'est une lettre secrete et diplomatique, où l'ambassadeur doit dire ce qu'il pense, et non ménager les susceptibilités.

L'erreur, que je trouve impardonnable, vient d'Aiguillon, qui lit le courrier diplomatique en public pour amuser la maitresse du Roi !  

Ce n'est pas Aiguillon qui lit la lettre, mais Jeanne .

Un dernier petit mot, de Marie-Thérèse cette fois, à Mercy :

Le prince de Rohan me déplaît de plus en plus. C’est un bien mauvais sujet, sans talent, sans prudence, sans moeurs : il soutient fort mal le caractère de ministre et d’ecclésiastique.
L’Empereur aime à la vérité s’entretenir avec lui, mais c’est pour lui faire dire des inepties, bavardises et turlupinades.
Kaunitz paraît aussi content de lui, parce qu’il ne l’incommode pas et lui montre toute sorte de soumission.
Je ne veux pas, du moins dans ce moment, demander son rappel, mais je vous répète que je le verrai avec plaisir dénicher bientôt d’ici.

Nous retiendrons le mot turlupinades...évidemment !

C'est noté !                        

Extrait dictionnaire 1768

TURLUPIN , s. m. Turlupinade , s. f. Turlupiner , v. n. etact. [Turln-peiH ,pinade, né : dern. ê fer. au dern. 1 Ces mots viènent d'un Comédien de Paris , apelé Turlupin, qui divertissait le peuple par de méchantes pointes et des jeux de mots , qu'on appela turlupinades. Ses imitateurs ont été només Turlupins. ( C'est un vrai Turlupin: il fait , il dit dis turlupinades: il ne fait que turlupiner. ) Pendant quelque-tems on vit régner en France le goût des turlupinades , et la Cour même semblait être la source de cette corruption. Mais Molière vengea le bon goût et la raison par les sanglantes railleries

S'il fit des Turlupins et des turlupinades. Rossette. '. ■■ Les gens d'esprit ne se les interdisent pat toujours , mais ils les placent avec goût, et ne les prodiguent pas. Mde. de Sévigné, qui est un modèle admirable du style épi tolaire, écrit à sa fille: » Ne craignons pas de nous permettre les turlupinades, qui viènent au bout de nos plumes. Mais n'est plus insuportable dans la conversation que des turlupinades faits et sans sel.» sur-tout quand elles sont fréquentes.

Turlupiner, quelquefois signifie se moquer , tourner en ridicule : il turlupine tout le monde.

diphildor a écrit:

Turlupiner, quelquefois signifie se moquer , tourner en ridicule : il turlupine tout le monde. [/i]

Et quand on dit " Telle chose me turlupine ", cela signifie " me tracasse " , non ?

Effectivement

... asticoter, contrarier, lanciner, tarauder, tourmenter, tracasser, travailler ...

diphildor a écrit:

... asticoter, contrarier, lanciner, tarauder, tourmenter, tracasser, travailler ...

.... agacer, énerver, harceler, horripiler, importuner, taquiner, tarabuster, enquiquiner, escagasser ...........................

trufigner, trépigner ...

turfigner ? comme les .. turfistes ?!

Rien à voir !

Logique, je viens de l'inventer ...

Madame de Chimay a écrit:

Rien à voir !

J'imagine bien. Simplement je ne connaissais pas. Je me coucherai moins bête.

Il faudra je fasse remonter mon vocabulaire augeron ...
Vivement que je remette la main sur mes livres du pays d'Auge ...
Dans ces romans , il est raconté une histoire amusante . Qu'est-ce que j'ai pu rigoler mais rigoler ...
Oufti ! Cela vaut bien un Bibi Fricotin ...

Dans le nouveau numéro (4) de "château de Versailles", il y a un excellent article sur les "sièges et préséances à la Cour" où l'on apprend notamment que les cardinaux devaient être debout devant le roi mais avaient droit à un pliant devant la reine !! Alors que tous les autres personnages de la Cour étaient logés à la même enseigne et devaient se comporter de la même manière devant le roi et la reine (par exemple, les Fils de France avaient droit à un pliant devant le roi et la reine, les princes du sang devaient être debout devant le roi et la reine etc...).

Le traitement spécial auquel les cardinaux avaient droit a dû passablement énerver Marie-Antoinette...

L'article explique que cette exception est liée à la position éminente des cardinaux de Richelieu et de Mazarin, principaux ministres des reines lors des deux régences. Cette exception s'est ensuite étendue à tous les cardinaux.