Fersen : logements, vie quotidienne et femmes

Dieu sait que je ne voulais pas repartir là-dessus, mais tant pis, je replonge .
Les lettres de la duchesse Charlotte ( Hedwige-Élisabeth-Charlotte de Schleswig-Holstein-Gottorp, belle-soeur de Gustave III ) à Sophie Pipper à l'occasion du drame de Varennes sont  très explicites .
Charlotte n'a été que l'une des passades de Fersen , mais elle l'aime toujours passionnément . Elle connait les sentiments de Fersen pour Marie-Antoinette, et les tient pour la motivation première de son implication dans la fuite de la famille royale .
Elle en est inquiète et craint que cela ne cause sa perte :

.....   si votre frère n'a pas réussi dans l'entreprise, vous avez la satisfaction qu'il a agi en honnête homme et tellement qu'il aurait dû le faire en pareil cas, un sentiment plus vif y a contribué aussi sans doute, et je souhaite que ce sentiment ne le perde , et qu'il veuille retourner en France, ce qui serait une imprudence affreuse .......


Le 21 juillet ( toujours 1791 ) , elle se confie encore à Sophie .  Cela fait deux ans qu'elle essayait, malgré la souffrance,  de s'habituer à l'idée que Fersen aime Marie-Antoinette  . Depuis le voyage de Varennes, elle n'en peut plus douter .

Pour ce qui est des réflexions que je vous ai communiquées sur l'oubli et la négligence,  ce n'est pas de ce moment que je m'en suis aperçue .  Depuis deux ans déjà, j'ai tâché de m'y accoutumer, quelque chose que mon coeur ait souffert . Je n'y ai pu réussir que faiblement . Le moment présent m'en persuade de plus en plus .  Ne croyez pas cependant que je sois injuste,  ce qu'il a fait dans ce moment il a dû le faire, ces raisons étaient dignes d'un coeur honnête et de son coeur .  Même si dans ce moment il peut encore travailler pour cette cause, il le doit, des devoirs sacrés même l'y engagent, des devoirs doux, vous et moi nous pouvons nous en douter, et qui augmentent les soins qu'il doit avoir pour les sauver .
Ne croyez point que je sois injuste jusqu'à ce point, mais il est cruel de savoir que l'amitié que j'ai eue n'était que l'ouvrage du moment . J'ai dû m'y préparer d'après tout ce que je savais, mais cependant mon coeur en souffre, et le temps seul pourra guérir cette blessure.
Dieu veuille qu'il soit heureux, c'est mon seul et unique souhait, et que du moins les craintes que vous témoignez n'aient pas un fâcheux pronostic ........

On va me dire qu'il s'agit de sentiments purement amicaux, sans doute ............

Bah ! n'en parlons plus ................. Ce sujet me porte sur les nerfs . C'est tout .

Où est-il indiqué qu'on parle d'une histoire d’amour entre Fersen et Marie-Antoinette ?  Des devoirs doux... Parce qu'il a organisé la fuite avec Eléonore Sullivan !

Ne serait-ce pas là de l'amour certes, mais de la part de Charlotte pour Fersen et qui préférerait ne plus être aimée parce que la place est prise par une Reine plutôt que par d'innombrables femmes?

Bien à vous.

Citation :

Ne serait-ce pas là de l'amour certes, mais de la part de Charlotte pour Fersen et qui préférerait ne plus être aimée parce que la place est prise par une Reine plutôt que par d'innombrables femmes?

C'était en tout cas son plus bel alibi de rupture !

Citation :

Dieu sait que je ne voulais pas repartir là-dessus, mais tant pis, je replonge .
Les lettres de la duchesse Charlotte ( Hedwige-Élisabeth-Charlotte de Schleswig-Holstein-Gottorp, belle-soeur de Gustave III ) à Sophie Pipper à l'occasion du drame de Varennes sont  très explicites .
Charlotte n'a été que l'une des passades de Fersen , mais elle l'aime toujours passionnément . Elle connait les sentiments de Fersen pour Marie-Antoinette, et les tient pour la motivation première de son implication dans la fuite de la famille royale .
Elle en est inquiète et craint que cela ne cause sa perte :

.....   si votre frère n'a pas réussi dans l'entreprise, vous avez la satisfaction qu'il a agi en honnête homme et tellement qu'il aurait dû le faire en pareil cas, un sentiment plus vif y a contribué aussi sans doute, et je souhaite que ce sentiment ne le perde , et qu'il veuille retourner en France, ce qui serait une imprudence affreuse .......


Le 21 juillet ( toujours 1791 ) , elle se confie encore à Sophie .  Cela fait deux ans qu'elle essayait, malgré la souffrance,  de s'habituer à l'idée que Fersen aime Marie-Antoinette  . Depuis le voyage de Varennes, elle n'en peut plus douter .

Pour ce qui est des réflexions que je vous ai communiquées sur l'oubli et la négligence,  ce n'est pas de ce moment que je m'en suis aperçue .  Depuis deux ans déjà, j'ai tâché de m'y accoutumer, quelque chose que mon coeur ait souffert . Je n'y ai pu réussir que faiblement . Le moment présent m'en persuade de plus en plus .  Ne croyez pas cependant que je sois injuste,  ce qu'il a fait dans ce moment il a dû le faire, ces raisons étaient dignes d'un coeur honnête et de son coeur .  Même si dans ce moment il peut encore travailler pour cette cause, il le doit, des devoirs sacrés même l'y engagent, des devoirs doux, vous et moi nous pouvons nous en douter, et qui augmentent les soins qu'il doit avoir pour les sauver .
Ne croyez point que je sois injuste jusqu'à ce point, mais il est cruel de savoir que l'amitié que j'ai eue n'était que l'ouvrage du moment . J'ai dû m'y préparer d'après tout ce que je savais, mais cependant mon coeur en souffre, et le temps seul pourra guérir cette blessure.
Dieu veuille qu'il soit heureux, c'est mon seul et unique souhait, et que du moins les craintes que vous témoignez n'aient pas un fâcheux pronostic ........

On va me dire qu'il s'agit de sentiments purement amicaux, sans doute ............

Pourquoi ? Tu y vois autre chose ?  

Citation :

Bah ! n'en parlons plus ................. Ce sujet me porte sur les nerfs . C'est tout .

Sans doute parce que tu tiens absolument à prouver ce qui n'est jamais qu'affaire d'interprétations.

Tu admettras que j'ai TOUJOURS raison !

Oui mais après plusieurs lectures pour me faire ma propre opinion.

Mais parce que le terrain était bien préparé !
Et lectures que je t'ai conseillées !

le comte axel a écrit:

Oui mais après plusieurs lectures pour me faire ma propre opinion.

On peut savoir lesquelles ? ça m'intéresse !

Stefy Zweig I guess...  

Non, Pim, c'est le contraire !
Le Comte dit être maintenant persuadé du caractère purement amical de leur relation .

Au demeurant, le Comte Axel a toujours maintenu une position très nuancée, dans ce débat. Il me souvient qu'il n'a jamais été un partisan de la consommation, contrairement à la bande de Menehould.

pimprenelle a écrit:

Au demeurant, le Comte Axel a toujours maintenu une position très nuancée, dans ce débat. Il me souvient qu'il n'a jamais été un partisan de la consommation,

Oui, c'est vrai . Il se tâtait simplement, avec beaucoup de circonspection .

pimprenelle a écrit:

contrairement à la bande de Menehould.

.....  dont il était cependant !

Aucun des trois ne s'est jamais prononcé partisan convaincu et militant de la consommation, même le Baron !  
Les messieurs se contentent de douter . Je penche pour la dénégation prudente.

Citation :

 Aucun des trois ne s'est jamais prononcé partisan convaincu et militant de la consommation, même le Baron !  
Les messieurs se contentent de douter . Je penche pour la dénégation prudente.

Oui, les trois virulents de la fersennerie, avec quelques gradations, c'est vrai.  

Il faut un certain courage, tu sais, pour nager ainsi à contre-courant boudoiresque ! .......

pimprenelle a écrit:

Au demeurant, le Comte Axel a toujours maintenu une position très nuancée, dans ce débat. Il me souvient qu'il n'a jamais été un partisan de la consommation, contrairement à la bande de Menehould.

Merci Pim, pour moi jusqu'à maintenant, il n'y a jamais eu consommation. Mais depuis, j'en suis convaincu. Ils étaient amis. Mais amoureux certainement pas. La biographie de Philippe Delorme l'explique très bien. Mais ce n'est pas le seul.

J'ai cette biographie de Delorme .
Je retournerai lire ce qu'il dit de la relation Fersen/Marie-Antoinette !

Je suis de l'avis du Comte, je ne vois absolument pas la Reine qui n'était jamais vraiment seule se compromettre.

Citation :

On peut savoir lesquelles ? ça m'intéresse !  

Eh bien, le comte t’a répondu.  
Exceptée l’incontournable ici Mme Webster : Philippe Delorme.  
En moins méthodologique peut être ; mais si ma mémoire est bonne, ses arguments trempent dans le même bain de moralité que ceux de Nesta Webster.

Citation :

Il faut un certain courage, tu sais, pour nager ainsi à contre-courant boudoiresque ! .......

C’est amusant que tu le perçois de la sorte ; parce que, pour ma part en tous cas, je ne considère pas que mes idées soient originales !
Je trouve mes quelques ami(e)s bien plus courageux, à nier ce qui, pour moi, ne fait guère de doute.
Et je ne me sens pas seul au monde !!  

Citation :

Citation :

On peut savoir lesquelles ? ça m'intéresse !  

Eh bien, le comte t’a répondu.  
Exceptée l’incontournable ici Mme Webster : Philippe Delorme.  
En moins méthodologique peut être ; mais si ma mémoire est bonne, ses arguments trempent dans le même bain de moralité que ceux de Nesta Webster.

Oui, j'ai vu que le Comte avait cité ensuite Philippe Delorme .  
Et puis nous avons poursuivi au téléphone ......
Mais rien de nouveau dans Philippe Delorme, de toute façon, en tout cas à ce sujet !

Citation :

Citation :

Il faut un certain courage, tu sais, pour nager ainsi à contre-courant boudoiresque ! .......

C’est amusant que tu le perçois de la sorte ;

Eh bien oui ! L'image de romantico-dinosaure attardé me colle à la peau dans le Boudoir . Ce n'est pas toujours facile à vivre .

Citation :

parce que, pour ma part en tous cas, je ne considère pas que mes idées soient originales !
Je trouve mes quelques ami(e)s bien plus courageux, à nier ce qui, pour moi, ne fait guère de doute.

.....  du tout, pas originales du tout, tu as raison ! sauf dans le Boudoir où le courant de pensée politiquement correct veut que Marie-Antoinette et Fersen aient été les meilleurs aminches du monde !
Je ne vois pas en quoi il est courageux à nos amis de nier ce qui nous paraît à toi et moi une évidence.
Il forme la majorité ( dans le Boudoir, s'entend ! ) . Donc ils ont le poids et la force .

Citation :

Et je ne me sens pas seul au monde !!  

Meuh non !