Saint-Just

Magnifiques gravures que je ne connaissais pas pour la plupart, merci Madame de Chimay

Voilà qui humanise un peu Saint-Just

De rien Chou. Ce sont souvent dans les vieux livres que l'on trouve les documents les plus intéressants.

Toutes les photos précédentes étaient issues du même livre cité en premier. Cette photo et les suivantes sont extraites du livre suivant :

Les face à face de l'histoire : de Louis XIV à Clémenceau d'
Alain Decaux
Perrin, 1977, 475 p

Beaux livres en effet

Il me fait peur mais alors qu'est-ce qu'il est beau !

Il n'avait rien à envier à Hérault de Séchelles

Il te fait peur? Pourtant il était bien plus humain que Robespierre finalement
C'est sa jeunesse qui reste impressionnante je trouve...avoir fait ce qu'il a fait et avoir été exécuté alors qu'il était plus jeune que moi c'est tout de même impressionnant

Avoir le sang froid de faire tuer autant de monde au nom de principes me fait peur.

Il me reste à lire les livres dont j'ai mis en ligne les documents...

Vous avez du boulot

olivia a écrit:

Avoir le sang froid de faire tuer autant de monde au nom de principes me fait peur.

Oui, d'où son surnom "d'Archange de la Terreur".

Je lis un G. Lenotre consacré à plein d'anecdotes sur la Révolution (dont les amours de Delphine de Sabran:eventail: ) . Je me régale ! Je suis tombée sur les Institutions de Saint-Just. Complètement fou.
Exemple : "Si un un homme quitte un ami, il est tenu d'en expliquer les motifs dans les temples ... S'il le refuse, il est banni. Celui qui dit qu'il ne croit pas à l'amitié, ou qui n'a pas d'amis, est banni." Par contre pour les assassins :" Ils seront vêtus de noir toute leur vie et seront mis à mort s'ils quittent cet habit."
Des conceptions curieuses de la justice.

Et ses préceptes seront mis en pratique avec une école militaire créée à Neuilly au printemps 1794, l'école de Mars. Les jeunes garçons envoyés de tous les départements se verront affublés d'une tenue ridicule conçue par David. Pour Saint-Just, "Les enfants sont élevés depuis cinq ans jusqu'à seize ans, pour la Patrie. (...) ils couchent sur des nattes et dorment huit heures (...) Ils ne peuvent prendre le costume des Arts (?) qu'après avoir traversé, aux yeux du peuple, un fleuve à la nage. " La seule boisson autorisée est de l'eau vinaigrée.
La vie y est plus que spartiate, comme on doit s'y attendre. Pour l'hiver, certains, s'ils le demandent auront droit de passer leurs vacances dans leur famille. Tous partiront et ne reviendront plus.

Oui Saint-Just n'était pas un rigolo

Ses écrits restent très surprenants dans le style aussi, notamment son fameux "Organt" très difficile à suivre

Je ne tiens pas à lire ce poème. Pas mon genre de lecture.

Je pense que Saint-Just n'était pas fait pour l'écriture, contrairement à Robespierre Il était bien trop dispersé, trop brouillon

"Le grand père maternel de Saint Just s'appelait maître Léonard Robinot et était notaire royal, grenetier au sel , procureur en la châtellenie et gros propriétaire terrien. Il vivait à Decize.
Sa femme était morte en couches et ce fut l'aînée Anne-Marie alors âgée de 11 ans qui s'occupa de ses frères et soeurs. De jour en jour , ses chances de convoler et de trouver un bon parti s'envolaient . Aussi lorsque parut le maréchal des logis Louis-Jean de Saint Just de Richebourg qui était de passage à Decize , " elle lui sauta dessus". Certes, il n'était plus de première jeunesse mais tel quel il ferait très bien l'affaire. Tout plutôt que de rester vieille fille.

Le père du maréchal était fermier en Picardie, ses cousins poussaient la charrue. Son blason était rustique et il avait l'âge d'être le père d'Anne-Marie. Ah, tout plutôt que de rester vieille fille.
Consulté , le père d'Anne-Marie refusa son consentement. Pas assez riche à son goût ! Pourtant , Louis-Jean avait une certaine aisance. Il possédait un peu de bien à Nampeel son pays natal.
Et puis aussi le père d'Anne-Marie lui reprochait son origine Nivernaise. Pour lui, les gens originaires de ce pays étaient des "homards à plumets". Pourtant , c'était un parti honorable.
Anne-Marie passa outre le consentement paternel et épousa en cachette son maréchal des logis.
15 mois plus tard, le 25 août 1767 , elle mit au monde son futur tourment , à savoir notre révolutionnaire...
Il reçut les prénoms de Louis-Antoine Léon. Sa marraine était l'épouse d'un avocat au parlement et son parrain n'était autre que le curé de Verneuil. "

Source : Saint Just ( 1767-1794 ) de D. Centore -Bineau
Payot, 1936, 292 p

C'est intéressant cette genèse de Saint-Just d'autant qu'a priori "homard" est une insulte de l'époque. Ce qui expliquerait peut-être cette caricature incompréhensible. Voire aussi les émotions de la princesse de Lamballe.

Je vais continuer ce livre car finalement , nous apprenons des choses tout à fait inédites .

"A cette époque, les Saint-Just séjournaient volontiers en Picardie , dans la maison de Marie-Madeleine, la soeur du chevalier. C'est là qu'Anne-Marie accouchera de son second enfant , Louise-Marie-Anne Gilles ,née le 23 septembre 1768. Le propre fils du seigneur de Nampcel , le marquis d'Evry , ne dédaigna pas d'être le parrain de cette petite fille. Il ne faudrait pas croire pour autant que les Saint-Just entretenaient des relations familiales avec le seigneur. Le père du chevalier avait été fermier et régisseur chez les d'Evry et son frère l'était encore.
Le 19 novembre 1769, Anne-Marie accouchait d'un troisième enfant nommée Marie-Françoise Victoire. Après quoi, elle s'en tint là.
Louis-Antoine avait tout juste 4 ans quand il perdit son parrain , à savoir le vieux curé de Verneuil. "