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 La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle

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Airin

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MessageSujet: La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle   La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 2 Oct - 10:25

Plongez aux sources du luxe parisien avec l'exposition La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle qui vient d'ouvrir ses portes au musée Cognacq-Jay.

La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Cda_ac10
Vue de l'exposition « La Fabrique du Luxe » au musée Cognacq-Jay à Paris
© Céline Lefranc, 2018


Au XVIIIe siècle, le puissant corps des marchands merciers parisiens sut répondre tout à la fois aux besoins de la cour et à ceux des nouvelles classes aisées avides d’objets mêlant utilité, beauté et luxe. Ayant le droit d’importer des marchandises et de faire travailler pour eux d’autres corporations, ils furent à l’origine, pour les plus puissants et imaginatifs d’entre eux, de multiples modes décoratives qui allaient symboliser le luxe parisien le plus raffiné. Cette exposition, la première qui leur soit consacrée, éclaircit leur rôle au côté d’un choix d’objets merveilleux illustrant leur commerce.
https://www.connaissancedesarts.com/
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de La Reinta

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MessageSujet: Re: La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle   La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Icon_minitimeSam 13 Oct - 9:47

Top compte-rendu La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle 709648

Jusqu'au 27 janvier 2019, le musée Cognacq-Jay propose La Fabrique du luxe, une exposition au sujet original : Les marchands merciers à Paris au XVIIIe siècle et la fabrication du goût des élites.

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Marchands Merciers : une corporation peu connue
Voilà un sujet bien original, en quatre salles plus les combles et un parcours dans les collections permanentes, le musée Cognacq-Jay propose une plongée dans une corporation relativement méconnue du grand public : les marchands merciers. Ces personnages de l’ombre sont pourtant prépondérants dans le goût et l'économie du XVIIIe siècle notamment dans la "Fabrique du luxe" pour les élites. Intermédiaires entre les puissants et les artisans, ces commerçants proposaient des articles de luxe pour meubler les intérieurs les plus cossus de la capitale.

Porcelaine, meubles, tissus, candélabres, œuvres d'art, les marchands merciers sont les grands maîtres du goût des cours européennes du XVIIIe siècle. Corporation très organisée, avec pour spécificité d'associer commerce avec le lointain, commandes aux manufactures les plus prestigieuses et commandes aux artisans, mais également demandes de remontage ou de transformation de pièces, créations de décors pour mobilier ou lambris, bref de vrais directeurs artistiques de l'époque.Les grandes maisons se léguaient de père en fils, au beau-fils ou au neveu. Chacun payait une cotisation annuelle permettant de dédommager ceux qui avaient subi un revers de fortune, mais également d'indemniser les veuves ou les ouvriers blessés ; un système d'entraide étonnant à cette période dans un milieu aussi concurrentiel. En effet, alors que les faillites sont relativement nombreuses, les stocks sont rachetés à des prix très honorables afin de ne pas enfoncer davantage un ancien collègue ou d'assurer à sa famille de quoi vivre.


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De nombreux témoignages d'une activité intense
Afin de mieux comprendre ce métier aujourd'hui méconnu, l'exposition met en regard produits divers, meubles, bibelots, livres d'inventaires, témoignages écrits de clients ou de visiteurs, mais également de la publicité, des factures et même une enseigne préservée celle du “petit Dunkerque”. Les combles proposent de rentrer littéralement dans la fameuse enseigne que Watteau a peint pour son ami Gersaint.

Du côté de la scénographie, c'est l'effet “waouh” chaque pièce est mise en valeur et associée à un marchand célèbre ou une famille. Les commentaires sont bilingues et les décors évocateurs suggèrent une periode room sans tomber dans le caricatural. Le papier peint est aussi utile que les cartels. Des chronologies et des cartes permettent de situer dans le temps et l'espace ces prestigieux commerces.


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Pour conclure, l'exposition la Fabrique du luxe, bien que relativement petite impressionne par sa sélection d’œuvres, sa scénographie, mais également par sa pédagogie. On ressort les yeux pleins d'étoiles et plus riche de savoir sur les pratiques commerciales d'avant le capitalisme.

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http://katatsumuri-no-yume.over-blog.net/2018/10/exposition-la-fabrique-du-luxe-au-xviiie-siecle-au-musee-cognacq-jay-a-voir-jusqu-au-27-janvier-2019.html


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Airin

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MessageSujet: Re: La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle   La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 27 Nov - 14:00

C'est un plaisir d'y revenir. Wink

Le Musée Cognacq-Jay raconte "La fabrique du luxe" au XVIIIe siècle à Paris

Les marchands-merciers ne se contentaient pas de vendre des produits tout faits. Ils commandaient à des équipes d'artisans des objets inédits et ruineux. Beaucoup d'entre eux finissaient par faire faillite.

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Un des assemblages typique du XVIIIe siècle.
Des porcelaines d'origines diverses se voyaient associées avec des monture de bronze pour créer un objet plus ou moins utilitaire.
Crédits: Musée Cognacq-Jay, Paris 2018



Parler de marchands-merciers donne vite l'expression de rester dans le textile et ses dépendances. L’œil imagine une mercerie avec ses bobines de fil, ses fermetures éclairs, ses boutons et ses pressions. Un univers au bord de la mort clinique, du reste. Si je devais chercher une telle boutique à Genève ou à Lausanne, je ne saurais plus trop où aller. Tempi passati! Ce petit monde était lié à la couture à domicile, balayé par la confection et le «Made in China».

Au XVIIIe siècle, comme le rappelle aujourd'hui le Musée Cognacq-Jay de Paris, c'était bien autre chose que de l'ouvrage de dames. Les marchands-merciers constituaient «La Fabrique du luxe». Divisée en vingt branches, la profession s'occupait de tout ce qui touchait au décor de la vie quotidienne. Il y avait bien sûr le textile, dont le sommet demeurait le tissu d'or, mais aussi les jouets, les tabatières, les accessoires de mode, les tapisseries ou... les objets de dévotion. Par extension, la mercerie était arrivée à inclure les tableaux, meubles, bronzes ou horloges. Dans le système compartimenté des corporations, il fallait que chaque métier entre quelque part. A chacun son petit tiroir. Il ne faut pas s'étonner si les règlements régissant ces occupations ont constamment changé. Apparue en 1137, ce qui n'est pas hier, la corporation a reçu ses statuts de base en 1268 (c'était sous saint Louis) avant d'en adopter d'autres en 1613. Avec les ajustements que cela supposait périodiquement. Elle ne disparaîtra comme les autres qu'en 1791. Notons que comme souvent l'idée révolutionnaire datait de Louis XVI. Turgot avait proposé l'abolition générale dès 1776.


Le haut du panier

L'exposition de Cognacq-Jay saurait d'autant moins empoigner l'ensemble du problème que ses espaces d'exposition dans le Marais restent minuscules. Comme c'est généralement le cas, elle s'intéresse au haut du panier. Il est ici question des marchands les plus riches et les plus influents. Ceux qui forment donc «La fabrique du luxe». Après la salle introductive, qui situe l'étendue du problème (la corporation comprenait 3207 membres actifs en 1775), elle passera à de prestigieux cas particuliers. Au moins le visiteur aura-t-il une idée de la répartition générale des échoppes grâce à une carte. Il notera que le quartier du luxe reste constant à Paris. Les concentrations s'opèrent du côté du Palais Royal ou de Saint-Honoré. Les seuls grands disparus sont les deux ponts sur la Seine couverts de maisonnettes. Ces dernières se sont vue arasées sous Louis XVI pour les raisons de sécurité (et de circulation). Il n'y avait rien de mieux que ces constructions légères pour propager les incendies!

Le reste des espaces (trois autres salles seulement) explique donc au public, souvent féminin et assez âgé, comment ces entrepreneurs ont modelé une partie du goût. Ils ont commandé des pièces exceptionnelles à des équipes d'artisans, trusté des produits comme la porcelaine de Sèvres à partir des années 1750 et utilisé une partie du stock d'objets exotiques arrivés en France de Chine ou du Japon. Leurs petits meubles constituent donc des métissages avant la lettre. Une commode pouvait se retrouver parée de panneaux de laque empruntés (mais jamais rendus!) à un paravent. Des groupes en Meissen devenaient des luminaires avec l'adjonction d'une monture de bronze doré (les Anglais disent joliment «ormoulu») et de quelques fleurs en céramique sortant d'une manufacture française. Simon-Philippe Poirier demanda même à Sèvres de grandes plaques peintes, afin d'en garnir des secrétaires ou des commodes, dont il obtint du coup le monopole. Daguerre se rabattit du coup sur les les frises blanches sur fond bleu de l'Anglais Wedgwood, qui ornèrent des meubles ou des pendules parisiens.


Nombreuses faillites

Tout cela coûtait bien sûr horriblement cher. Cela supposait des capitaux, des exécutants rodés et des acheteurs. Un gros problème en France, où la Couronne payait très mal et une haute noblesse déjà désargentée souvent pas du tout. Les différentes histoires racontées au Musée Cognacq-Jay (une par marchand-mercier choisi) se révèlent donc pleines de haut et de bas. Elles se terminent souvent par une faillite, ce qui n'empêchait pas de nouveaux candidats de tenter leur chance. Pour certains, comme Lazare Duvaux, les historiens ont la bonne fortune de posséder le livre de raison pour quelques années. Il y a aussi les comptes royaux. Les chercheurs sont ainsi parvenus à déterminer que Thomas-Joachim Hébert a vendu 120 objets à la Cour (1). Il avait réussi sa fidélisation au sommet. Une réclame comme une autre, le snobisme jouant déjà son rôle. Comme Daustel ou Danet, Hébert n'a pas recours à la publicité imprimée, qui naît au XVIIIe siècle. Autrement, les textes insérés aident bien sûr à comprendre comment le mécanisme du luxe marchait entre la fin du règne de Louis XIV et la Révolution.

Vous l'avez compris. Il y a beaucoup à lire dans l'exposition. La plupart des noms cités ne sont guère connus, même d'un public spécialisé. Le seul resté dans l'esprit demeure Gersaint, à cause de la fameuse enseigne qu'il avait commandé à Watteau (elle se trouve aujourd'hui à Berlin) pour son magasin Le Grand Monarque. Les vitrines contiennent d'autres lectures potentielles comme des étiquettes, des cartes de visite et des gazettes. Il y a finalement peu de place pour des objets réels, d'autres comme le célèbre «Bouquet de la Dauphine» ne figurant à Cognacq-Jay que sous forme de photos en couleurs. La plupart des pièces ont été empruntées au Louvre. J'ai ainsi reconnu l'encoignure peinte en bleu livrée à Mme de Mailly, l'une des premières maîtresses de Louis XV. Ou une autre encoignure (ce type de meubles offre l'avantage d'occuper peu de place) conçue avec des panneaux de laque vers 1780 pour Mme Victoire, une des filles du même Louis XV. Il y a donc peu de découvertes. Originale, passionnante, l’exposition de Rose-Marie Herda-Mousseaux (par ailleurs directrice du Musée Cognacq-Jay) reste en fait un livre mis sur les murs.

______________________________
(1) «Hébert est cher, mais il a du goût», écrivait Voltaire en 1737.

ETIENNE DUMONT
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Chakton

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MessageSujet: Re: La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle   La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Icon_minitimeSam 22 Déc - 11:22

Airin a écrit:
C'est un plaisir d'y revenir. Wink

Et bien alors attardons-nous encore un peu. tongue

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Aux sources du luxe à la française. Tombée dans l’oubli, la corporation des marchands merciers est pourtant à l’origine de l’essor de l’industrie du luxe. C’est à ces entrepreneurs avant l’heure que le Musée Cognacq-Jay, à Paris, consacre jusqu’à fin janvier une inédite exposition, intitulée « La Fabrique du Luxe. Les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle ». L’occasion de découvrir, ou de redécouvrir, l’histoire et l’influence de cette corporation aussi codifiée qu’indispensable à la diffusion de l’art et du luxe français.

  • « MARCHANDS DE TOUT, FAISEURS DE RIEN »

Troisième des sept corporations parisiennes, ou « Corps de la Ville de Paris », les marchands merciers se distinguaient, sous l’Ancien régime, des autres corps de métier du fait que, contrairement à ces derniers qui étaient assignés à la fabrication d’une catégorie précise de produits, ils se dévouaient uniquement au commerce. Ce qui fera dire à Denis Diderot, dans son Encyclopédie, qu’ils « sont marchands de tout et faiseurs de rien ». Une remarque peu aimable, mais fidèle à la réalité de cette corporation atypique.

De fait, les marchands merciers – la « mercerie » étant, au XVIIIe siècle, synonyme de « marchandise » –, importent et vendent alors à tout va. Pour Savary des Brûlons, l’auteur du Dictionnaire universel du commerce, ils sont « ceux qui vendent des tableaux, des estampes, des candélabres, des bras, des girandoles de cuivre doré et de bronze, des lustres de cristal, les figures de bronze, de marbre, de bois et d’autre matière, des pendules, horloges et montres ; des cabinets, coffres, armoires, tables, tablettes, et guéridons de bois de rapport et doré, des tables de marbre et autre marchandises et curiosités propres pour l’ornement des appartements ».

Non affiliés au système de guildes mis en place au Moyen-Âge, les marchands merciers sont aussi les seuls à pouvoir légalement modifier ou faire modifier des pièces originaires de différentes corporations, comme des porcelaines chinoises avec des poignées en bronze, ou des pièces de la manufacture de Sèvres avec des montures en or. « Ce Corps est considéré comme le plus noble et les plus excellent de tous les Corps des Marchands, d’autant que ceux qui le composent ne travaillent point et ne font aucun ouvrage de la main, si ce n’est pour enjoliver les choses qui se sont déjà faîtes et fabriquées », dira encore d’eux Savary des Brûlons.

  • LES MARCHANDS MERCIERS, DÉCORATEURS, NÉGOCIANTS ET IMPORTATEURS À LA FOIS

Un atout qui n’échappe pas aux élites parisiennes, pour lesquelles les marchands merciers font alors office d’intermédiaires avec un réseau d’artistes et d’artisans du monde entier. Ils « se trouvent au coeur d’un réseau à trois pôles, explique le site dédié à l’exposition : le commanditaire, l’artisan ou artiste et, phénomène nouveau à la puissance croissante, la ‘mode’. », comme celle des porcelaines chinoises montées en bronze dorée, ou « Chinoiseries », qui ravissent connaisseurs et collectionneurs du milieu du XVIIe siècle.

A la fois décorateurs, négociants, importateurs et collecteurs de biens, les marchands merciers sont également à l’origine du développement de la « marque » et de la publicité. « Aussi, pour se faire connaître et agrandir leurs réseaux, ils développent les mécanismes de la promotion publicitaire, avec le concours de dessinateurs anonymes ou d’artistes comme Boucher ou Watteau », poursuit le site du Musée Cognacq-Jay. Dans les quartiers où ils s’implantent – les rues Saint-Honoré, de la Monnaie, Saint-Martin ou Saint-Denis –, ils dessinent, bien avant le Triangle d’Or actuel, une première « cartographie du luxe parisien ».

  • UNE EXPOSITION HOMMAGE

Dissoute, comme toutes les autres guildes, à la Révolution française, la corporation des marchands merciers, qui comptait plus de 3 200 membres en 1775, revit donc le temps d’une exposition. Un parcours-hommage conçu par Rose-Marie Herda-Mousseaux, la directrice du musée Cognacq-Jay, qui permet d’admirer une centaine de documents et œuvres d’art, comme une cage à oiseaux en bronze ornée de fleurs de porcelaine sortie de la manufacture de Sèvre, ou encore une paire de candélabres à deux branches, décorée de fleurs et d’oiseaux réalisés par les manufactures de Meissen et de Vincennes. Autant de trésors à admirer jusqu’au 27 janvier.
https://www.carnetsduluxe.com/

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MessageSujet: Re: La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle   La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Icon_minitimeLun 28 Jan - 17:10

Petit retour sur cette expo qui a fermé hier. La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle 405462

d'abord l'affiche
La Fabrique du luxe, les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle Affich10

puis les objets et les infos

Les merciers constituaient l’une des plus importantes corporations parisiennes au XVIIIe siècle. Des marchands comme Lazare Duvaux ou Dominique Daguerre ou encore Simon Philippe Poirier ont contribué à l’évolution des modes ainsi qu’à la réputation du luxe à la parisienne


  • Jean Ducrollay Tabatière, 1756-1759. Ors de deux tons, porcelaine de Sèvres Musée du Louvre ©️ RMN-GP (Musée du Louvre)

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C’est à Dominique Daguerre que la reine Marie Antoinette confie sa collection de laques du Japon quand la Révolution éclate, ce qui en effet a permis de conserver cette collection.

À la fois négociant, importateur, collecteur, designer et décorateur, le marchand mercier occupe un rôle majeur dans l’essor de l’industrie du luxe du XIIIe siècle. Chargé de satisfaire tout désir de luxe de la haute aristocratie, il cherche les meilleurs artisans, près ou loin, à Paris à Lyon et jusqu’en…Chine. Son stock peut comprendre des objets d’ameublement, textiles et jusqu’à objets d’art. La fabrication d’un objet en vogue ou la décoration intérieure exige parfois un grand réseau d’artisans, c’est à lui de les trouver. Le marchand mercier a le droit de monter les objets qu’il trouve pour en créer d’autres mais jamais de les fabriquer.

  • Manufacture royale de porcelaine de Sèvres Assiette à décor de palmes et d’oiseaux sur un fond vert, faisant partie du « petit service vert » acheté par Louis XV le 9 mars 1758 au marchand mercier Lazare Duvaux Portant la lettre-date D pour les années 1756-1757. Châteaux de Versailles et Trianon ©️ RMN-GP (Château de Versailles)

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Trois ans d’apprentissage sont nécessaires pour devenir maître et avoir le droit de posséder un stock varié ainsi que le droit de commercer les pièces « de provenance orientale ». Le rôle du marchand mercier est d’enjoliver les objets, c’est ainsi que le motif des fleurs ou le « fleurissement » voit son essor. Les fleurs en porcelaine de Vincennes deviennent un élément de base pour décorer ou monter n’importe quel objet à partir d’énormes bouquets à taille humaine comme le bouquet commandé par Marie Josèphe de Sax qu’elle fait livrer à son père, et jusqu’aux candélabres. D’une fleur initiale les marchands ont pu composer des objets insolites et déclencher des modes.

  • Candélabre à deux branches garni d’un oiseau et de fleurs. Bronze ciselé et doré, porcelaine de Saxe. Entre 1715-et 1774. Paris, musée Cognacq-Jay. Manufacture de Meissen et manufacture de Vincennes ©️ Musée Cognacq-Jay / Roger-Viollet

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  • Anonyme, Cage à oiseaux, vers 1750-1751. Fer peint et porcelaine Musée des Arts Décoratifs ©️ MAD, Paris

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La fleur, que la forme comme le motif rattachent à l’esthétique rocaille, est l’ornement parfait pour un objet de luxe utile ou décoratif.

Les marchands merciers font également évoluer le « marketing », les noms de leurs boutiques le concept de leurs enseignes ainsi que leurs étiquettes et publicités. L’un des marchands mercier emblématiques dans ce domaine est Charles-Raymond Grancher spécialiste d’importation anglaise qui a beaucoup investi dans sa propre publicité et de celle de sa boutique Au petit Dunkerque.

  • Attribuée à l’atelier blanc et vert (actif vers 1660) Coupe en jade en forme de coquille, 1687. Achetée par Louis XIV au marchand Danet en 1687. Musée du Louvre ©️ RMN-GP (Musée du Louvre)

Hébert est l’un des merciers les plus importants de sa génération. il livre près de 120 objets à la famille royale entre 1737 et 1750. Il fait réaliser trumeaux, porcelaines et chinoiseries montées ou mobilier combinant des techniques multiples ; il serait ainsi l’un des premiers à imaginer d’associer des panneaux de laque orientale à des meubles.

  • Estampillée Matthieu Criaerd Encoignure, 1743. Livrée par Thomas-Joachim Hébert en 1743 pour la chambre bleue au château de Choisy. En 1791, restaurée par Guillaume Benneman afin de servir dans le cabinet de Mme Élisabeth à Fontainebleau. Bâti de chêne, placage de bois fruitier, vernis martin, bronze argenté, marbre Musée du Louvre ©️ RMN-GP (Musée du Louvre)

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Cette pièce complète, une commode livrée par Hébert l’année précédente pour Mme de Mailly, maîtresse de Louis XV, au château de Choisy. La chambre « bleue » était tendue d’étoffes alternant raies bleues et blanches, une inspiration directement tirée d’une soie tissée par la favorite. L’ameublement commandé à Hébert suivait les goûts de cette amatrice de chinoiseries : la bichromie et les motifs exotiques évoquent directement la porcelaine chinoise. Estampillée Matthieu Criaerd Encoignure, 1743. Livrée par Thomas-Joachim Hébert en 1743 pour la chambre bleue au château de Choisy. En 1791, restaurée par Guillaume Benneman afin de servir dans le cabinet de Mme Elisabeth à Fontainebleau.

  • Martin Carlin Encoignure livrée par Darnault pour le grand cabinet de Mme Victoire au château de Bellevue, 1785. Ébène, laque du Japon Musée du Louvre ©️ RMN-GP (Musée du Louvre)

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Si les adresses prestigieuses des merciers évoluent au cours du XVIIIe siècle, le secteur couvrant la rue Saint-Honoré, les boutiques du Palais-Royal et les quais conservent la prédilection tant de la noblesse parisienne que des touristes.

Dissoute durant la révolution avec la suppression des privilèges, cette corporation est au cœur des recherches menées par les historiens de l’art et les universitaires pour mieux comprendre les mécanismes de la consommation du luxe ou pour identifier une pièce d’art.

À travers une scénographie évoquant le foisonnement des projets de décors intérieurs parisiens du XVIIIe siècle, le parcours de l’exposition introduit les caractéristiques de cette profession si particulière.


Michal Bleibtreu Neeman
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