Photos du domaine de Trianon

Le belvédère fut alors un boudoir?

Il a aussi servi de salle de concert. J'imagine aussi que pour ses fêtes nocturnes la Reine l'utilisait pour une collation.
Ah Joseph II dégustant des petits fours devant le petit lac ! Ciel je deviens comme Sophia Coppola mille pardons, n'en parlons plus.

Non c'est bon, vous avez encore de la marge

En effet Baron, cette petite pièce sur le Belvédère était un boudoir

Chou d'amour a écrit:

 En effet Baron, cette petite pièce sur le Belvédère était un boudoir

Je rebondis sur votre phrase en citant madame de Genlis dans l'un de ses longs chapitres consacrés à l'étiquette ou au savoir-vivre de l'Ancien Régime    :

"J'eus bien d'autres sujets de mécontentements, je trouvais tout changé, tout jusqu'au langage.(...)
Ce qui me choqua surtout, c'était d'entendre des femmes appeler leur cabinet un boudoir *, car ce mot bizarre n'était employé jadis que par les courtisanes".

:arrow: * Le mot est lexicalisé par l'Académie en 1749, qui le considère comme familier ("petit cabinet où l'on se retire quand on veut être seul") et par Trévoux en 1752 ("petit réduit, cabinet fort étroit, auprès de la chambre, ainsi nommé apparemment parce qu'on a coutume de s'y retirer, pour être seul, pour bouder sans témoin, lorsqu'on est de mauvaise humeur"). Note de l'édition de ces Mémoires, au Mercure de France

Je vais être hors-sujet, mais je ne peux m'empêcher de citer cet autre extrait qui vous amusera peut-être    :

"Dans l'ancienne société, éteinte ou dispersée, on entendait partout des exclamations qui exprimaient l'étonnement, la désolation, l'horreur ou l'enchantement et l'enthousiasme : tout était inconcevable, inouï, monstrueux, horrible, ou charmant et céleste.
Lorsqu'on rencontrait quelqu'un auquel on avait fermé sa porte, on ne manquait jamais de lui protester qu'on était désespéré de ne s'être pas trouvé chez soi. Les gens d'un ton plus raffiné se contentaient de dire qu'ils étaient bien affligés.
Après avoir fait sept ou huit visites, on rentrait dans sa maison avec le remords d'avoir plongé dans l'affliction et réduit au désespoir une douzaine de personnes, mais aussi avec la consolation d'en avoir charmé et rendu heureuses un pareil nombre. ( j'adore !)
Aujourd'hui, ces exagérations sont fort affaiblies ; les femmes surtout sont beaucoup plus froides, moins affectueuses, moins accueillantes ; mais sont-elles plus sincères ? "

Houlà! En effet là on va vers la subtilité du language

Cela dit pour la parenthèse, Marie-Antoinette utilisait le terme "affligé" et non "désespéré" de mémoire

Exquis ! Encore !!! C'est vraiment délicieux ! Et donc un boudoir, c'est vraiment l'endroit où l'on boude. J'adore ! Il me faut des boudoirs partout, depuis que je suis rentrée de vacances...

Moi mon boudoir c'est mon bureau

pimprenelle a écrit:

Exquis ! Encore !!! C'est vraiment délicieux !

Madame de Genlis vous en donnera des tonnes !
C'est aussi amusant qu'instructif à lire (notamment pour tout ce qui touche à l'Etiquette et aux usages).
Pour vous faire plaisir Pimprenelle, voici un court exemple, sur les mots justes...

"Pour bien parler, il faut ne rien dire de trop, et en même temps dire tout ce qui est nécessaire à la clarté du discours.(...)
C'est pourquoi on parle mal en disant, la Capitale, pour dire Paris ; du champagne, du bordeaux, au lieu de vin de Champagne. Elle de l'usage, de quoi ?...On doit dire elle a de l'usage du monde.
Il reste, pour il demeure ; son équipage au lieu de sa voiture, son dû pour son salaire, une superbe denture pour louer de belles dents, ainsi que ces mauvaises expressions, elle est puissante, c'est à dire grosse ; un muscadin, un fat ; flâner, pour muser ; je suis mortifié, pour je suis fâché.
Je ne fus pas moins surprise en entendant dire votre demoiselle, pour mademoiselle votre fille ; madame, tout court, en parlant à un mari de sa femme ; en usez-vous ? (du tabac) pour en prenez-vous ; j'y vais de suite, pour j'y vais tout de suite ; il lui fait la cour, c'est à dire il en est amoureux, ce qu'on exprimait jadis plus délicatement en disant : il est occupé d'elle.
J'ai pris une glace, mais il fallait dire j'ai pris une ou plusieurs tasses de glaces.
Des manières engageantes étaient une phrase ridicule, on le trouvait et avec raison : d'un homme c'est trop dire ; d'une femme c'est presque une injure, ou du moins un éloge peu concevable.
Les étrangers disent souvent qu'ils ont bu du café, du thé, c'est mal parler ; boire ne se dit que des liqueurs faites pour servir de boisson, pour désaltérer, l'eau, le vin, la bière, le cidre, etc., et on dit : prendre du café, du thé, du chocolat. (...)
Traverser la vie, on ne traverse un chemin que dans sa largeur, car y marcher dans sa longueur c'est le suivre : quand on vit d'âge d'homme, on n'a point traversé la vie, on l'a parcourue".

pimprenelle a écrit:

Et donc un boudoir, c'est vraiment l'endroit où l'on boude. J'adore ! Il me faut des boudoirs partout, depuis que je suis rentrée de vacances...

Mais oui ! On en parle plus généralement à propos d'un cabinet particulier, d'un petit salon (plutôt de dame), proche de la chambre à coucher.
La connotation est d'ailleurs aussi galante, voire érotique (cf Sade et sa Philosophie dans le boudoir.

Citation :

j'y vais de suite, pour j'y vais tout de suite

Les deux tournures s'entendent toujours. Je me suis souvent demandé laquelle était la bonne. Eh bien voilà...

Citation :

il lui fait la cour, c'est à dire il en est amoureux, ce qu'on exprimait jadis plus délicatement en disant : il est occupé d'elle.

Il est occupé d'elle... c'est irrésistible ! Je l'adopte !

Citation :

Les étrangers disent souvent qu'ils ont bu du café, du thé, c'est mal parler ; boire ne se dit que des liqueurs faites pour servir de boisson, pour désaltérer, l'eau, le vin, la bière, le cidre, etc., et on dit : prendre du café, du thé, du chocolat. (...)

My God...   Ok, dont acte...

Merci ! La philologue en moi se régale !  

Votre leçon est délicieuse !
A côté de vous, la Baronne de Rotschild peut aller se rhabiller

Bien à vous.

Hummm... qu'est-ce que ça donne envie d'y aller, alors !  

C'est beau en automne aussi...

Tapi dans les feuillages...

Un reportage qui date...   Mais qui fera plaisir à ceux qui, comme moi, ont trop peu souvent l'occasion de se rendre au petit Trianon...  

J'ai vraiment hâte que la rénovation du hameau de la reine se fasse...je n'y suis encore jamais entré...

Le week end dernier, j'ai eu la chance de faire une visite trés privée du Hameau. Nous avons eu le parc pour nous seul jusqu'à midi. (on n'était pas dans Cendrillon !) Les canards s'envolaient devant nous et les cygnes daignaient nous regarder passer depuis la pelouse. Au fait ,ils ont les ailes coupés pour qu'ils ne puissent pas s'envoler eux. Nous sommes entrés dans le Boudoir, dans la Maison de la Reine, dans le Réchauffoir, dans la Laiterie de propreté, dans le Pavillon Français, et dans le Théâtre où nous avons eu un mini concert. La vie est belle dans ces moments là. Je vous souhaite à votre tour de connaître un jour de pareilles émotions.

Bien à vous

Ah je vous envie!

J'y serais bien allé à cette visite en plus....mais ça tombait mal...cela dit je ne désespère pas j'y irai un jour

Biensûr, Chou!
C'est un projet qu'il est bon d'avoir ... quand bien même j'ai pu goûter à ces lieux délicieux, j'y retournerai sans faute.
En 1995, j'ai goûté dans la ferme avec la responsable de la ferme pédagogique que je connaissais...c'était le jour où j'ai visité les petits appartements de Marie-Antoinette en conférence privée...un jour haut en émotions, autant vous le dire !

Bien à vous.

Une vue du domaine toute nimbée de mystère...

Chers amis, puis-je demander comment vous avez eu accés à tout cela...si ce n'est pas trop indiscret de ma part?

Je me permets de répondre

Il s'agissait d'une visite guidée organisée par l'Association Marie-Antoinette

D'accord, quel bonheur, et comment faire pour joindre cette association Chou?