Nombre de messages : 334 Date d'inscription : 29/12/2016
Sujet: Les vampires de la bibliothèque Mer 24 Oct - 6:52
Une visite qui ne manque pas d'intérêt !
L’université de Coimbra, située au centre du Portugal, dispose d’une bibliothèque datée du XVIIIe siècle, où les chauves-souris sont autorisées. On n’en compte que deux sur le territoire lusophone. Simplement parce que les manuscrits ne risquent pas grand-chose, et qu’au contraire, elles servent à éliminer les insectes dont elles se nourrissent.
Une gestion des manuscrits et de leur préservation qui fait même venir des touristes et visiteurs, curieux de découvrir cette étrange osmose.
Les chauves-souris se sont installées voilà plus de 300 ans dans la la bibliothèque Joanina, et ses 300 000 livres, mais les personnels n’en ont vraiment pris conscience que durant la moitié du XIXe siècle. Elles émergent à la tombée de la nuit, pour engloutir mouches, moucherons ou insectes nuisibles, avant de sortir par les fenêtres à la recherche d’un point d’eau. Un service indispensable pour garantir que les ouvrages ne serviront pas de goûter aux insectes bibliophages.
Les bibliothécaires affirment même qu’en tendant l’oreille, on les entend chanter – ces vocalisations spécifiques à l’espèce – tard dans l’après-midi, durant les journées de bruine.
C’est également à une trentaine de kilomètres, au sud, qu’une autre colonie de chiroptères fait des miracles. De nouveau dans une bibliothèque vieille de plus de trois siècles, et située dans le palais national de Mafra.
Elles sont bien plus complexes à observer, mais des biologistes s’efforcent de capturer quelques instants de leur vie. Elles parcourent les allées, navigant entre les ouvrages incunables à l’abri du public et la collection royale.
On compte près de 36.000 livres dans l’établissement, qui chaque nuit cohabitent avec ces invitées. Les livres voient alors passer ces visiteuses du soir, qui naviguent entre l’intérieur et les jardins du palais, dans une migration nocturne bien connue.
Hugo Rebelo, biologiste spécialiste des chauves-souris au Centre de recherche sur la biodiversité et les ressources génétiques de l’Université de Porto, a passé bien des nuits à les observer. Il a principalement vu des sérotines communes, créatures mesurant moins d’une dizaine de centimètres.
Dans l’une, ou l’autre, il arrive que l’on retrouve un matin le corps sans vie de l’une d’entre elles... Ces gardiennes des livres impliquent un peu d’entretien – et des précautions particulières pour protéger malgré tout les documents de leurs déjections... https://www.actualitte.com/