Schönbrunn par Elfriede Iby

Comme promis, je vais vous résumer mon énorme pavé sur ce château, agrémenté de nombreuses illustrations.

Pour commencer, petite bio de l'auteur : Elfriede Iby, titulaire d'un doctorat en histoire de l'art et en ethnologie, décerné par l'université de Vienne où elle a fait ses études (spécialité : architecture baroque) -est l'auteur d'une thèse traitant de l'architecture coloniale des cloîtres en Espagne et en Amérique du Sud pour laquelle elle a fait des recherches très approfondies. Se consacrant depuis 1994 à des recherches portant sur l'histoire de la construction, de l'aménagement et de l'exploitation du château de Schönbrunn, elle travaille, depuis 1997, au département scientifique de la société Schönbrunn Kultur-und Betriebsges.m.b.H (?) qui s'occupe de l'exploitation et de la culture du château de Schönbrunn.

Ce qui vous conviendrez est un très beau curriculum-vitae! Je tenais à lui rendre hommage, car d'habitude nous nous occupons très peu des historiens d'art étrangers. C'est un peu la Béatrix Saule autrichienne!

Je rappelle que c'est la même historienne qui a écrit la bio précédemment citée sur Marie-Thérèse. D'ailleurs, on retrouve parfois le même texte.

Pages de garde :




Fontaine de Neptune, détail ; à l'arrière-plan la façade côté jardin du château de Schönbrunn




Façade côté jardin du château de Schönbrunn, détail, avec le groupe de statues Alexandre et Olympia.



Façade occidentale du château de Schönbrunn, détail avec le fronton à l'horloge et l'aigle doré

Joli ! 

Waouh, chère Olivia, c'est un superbe livre ! Vraiment vous avez eu la main heureuse en Autriche !
Bravo !

La grande galerie


Banquet dans la grande galerie à l'occasion du 100ème anniversaire de la création de l'oOrdre de Marie-Thérèse


Chambre du petit déjeuner, décorée de peintures florales encadrées, réalisées par Elisabeth-Christine, la mère de Marie-Thérèse


François-Stéphane Ier et marie-Thérèse en famille, peinture à l'huile de Martin van Meytens. Vers 1754-55 Donc version sans Marie-Antoinette.


Détail d'une peinture paysagère de l'appartement d'été de Marie-Thérèse Que je n'ai pas vu!


L'empereur François II/Ier dans l'habit de l'Ordre de la Toison d'or. Peinture à l'huile de Friedrich von Amerling. 1832

Gloriette, détail : arcades en plein-cintre
Quand je pense que j'y étais, il n'y a pas si longtemps...


Vue par-dessus l'étang de la Gloriette vers le Grand Parterre et le château


Façade du château avec la cour d'honneur et la fontaine


Le château de Schönbrunn illuminé

Si ces plans ne sont pas assez visibles, n'hésitez pas à me le dire, je les zoomerai. Ils m'ont été très utiles pour ce livre!

La traversée des appartement du prince héritier est un souvenir émerveillé et inoubliable !
Merci, Olivia, de m'y ramener ce soir !

Quel dommage qu'il soit démeublé !

Merci pour cette visite Olivia

Je n'ai pas visité le rez-de-chaussée! Le château était en restauration, seul le premier étage était ouvert au public. Je le regrette.

Oooooh ! zut alors !!! Tu y retourneras, pas grave ....

Ah ça c'est sûr, j'y compte bien! avec un prince charmant si possible

Contrairement à la biographie de Marie-Thérèse où j'ai réécrit le texte en intégrale, ici, je ne ferai q'un simple résumé, surtout pour les parties qui ne nous concernent pas directement.

I. De la métairie à la résidence impériale de veuve

1) Introduction
L'actuel domaine de Schönbrunn se situe entre les arrondissements viennois de Meidling et Hietzing, aujourd'hui à la lisière de la forêt viennoise mais au Moyen-Âge au coeur de la forêt. La rivière Wien permit l'installation de nombreux moulins, notamment sur l'actuel domaine du château de Schönbrunn, connu au XVème siècle sous le nom de Kattermülhe. Ce moulin fut mentionné pour la première fois en 1311, propriété de l'abbaye Klosterneuburg, au bénéfice des habitants du Meidling et de son meunier.
Le domaine s'appelle alors Katterburg, kate signifiant ferme ou métairie.

Je saute tout l'énorme passage sur les procès sans fin entre l'abbaye et les habitants au Moyen-Âge.


Vue de Vienne, ville de résidence impériale avec ses faubourgs. Gravure sur cuivre de Wolgang Lazius. 1563

A partir du XVème siècle, l'abbaye louait le domaine de Katterburg à des tierces personnes, souvent au service du souverain ou titulaires de fonction en ville.
Malheureusement pour l'abbaye, l'ambitieux avocat Hermann Bayr comptait bien se l'approprier héréditairement, avec les villages de Meidling et de Hietzing et joua de ses relations avec l'empereur Maximilien II en tant que bourgmestre de Vienne par une requête en 1564. Mourant en 1566, c'est le tuteur de sa fille qui s'appropria le domaine, Peter von Molart zu Rainegg, conseilleur aulique et trésorier.
Toutefois l'acquéreur devait encore obtenir l'accord de l'empereur. C'est alors que Maximilien II entendit parler pour la première fois de ce domaine et décida de se porter acquéreur lui-même. Molart étant son trésorier, ce fut lui qui se chargea de la vente.
Le contrat d'achat fut établi le 8 octobre 1569 au nom du conseiller Molart, sans mentionner le nom de l'empereur. Néanmoins, Maximilien II prit possession sans attendre de sa nouvelle acquisition, le domaine de Katterburg.

Ainsi fut réalisé le premier pas décisif qui allait transformer peu à peu l'ancienne métairie avec le moulin en un domaine impérial à destination de la chasse.
La vente fut définitivement au nom de l'empereur en 1578.


L'empereur Maximilien II. Peinture à l'huile. Auteur inconnu. 1569

Magnifique merci

De rien !

2)La chasse -une distraction impériale

Maximilien était un grand passionné de chasse et de sciences naturelles, ce qui expliquerait son intérêt pour le domaine de Katterburg. La forêt viennoise était le refuge du grand gibier, objet de toutes les convoitises. Le nouveau domaine permettait la "chasse par traque et rabattage du gibier".

A partir du XIVème siècle, les premiers "parcs animaliers" furent créés à la périphérie de Vienne. Ceci permettait de garder le gibier en réserve pour les chasses de la noblesse.


Je n'entre pas dans les détails de la vénerie. Perso, c'est pas mon truc.


3) Katterburg -une propriété princière depuis l'empereur Maximilien II

Personnage remarquable par sa vivacité d'esprit et sa tolérance, Maximilien II accéda au pouvoir en, en tant qu'empereur romain germanique. Déjà dans sa jeunesse, il avait la réputation d'être très cultivé et son absence de préjugés l'avait conduit, du reste, à se lier d'amitié avec des princes protestants, par lesquels il avait été en contact avec la doctrine protestante.

Avec sa cousine Marie d'Espagne, fille de Charles V, qu'il avait épousé en 1548, il vécut, jusqu'en 1552, à la Cour d'Espagne où l'ambiance strictement catholique ne put étouffer ses penchants pour le protestantisme. Comme empereur, il suivit les principes d'un catholiscisme tolérant que son père Ferdinand Ier avait appliqués avant lui et autorisa la liberté de culte sur les terres des nobles. Par cette attitude modérée, il contribua largement à assurer la paix religieuse. Lui-même ne rompit jamais totalement les liens avec l'Eglise catholique, même si, au grand dam de son épouse très catholique, il refusa, sur son lit de mort, de recevoir les derniers sacrements.

Grand protecteur des arts et des sciences, Maximlien II réunit à sa Cour de nombreux érudits et savants italiens et néerlandais. Dans le domaine des sciences naturelles, il encouragea surtout la botanique et , en 1573, fit venir l'éminent botaniste Carolus Clusius à la Cour de Vienne et le nomma "botanicien impérial". C'est à Clusius que l'on doit le premier marronnier d'Inde à Vienne - qui reste, de nos jours encore, l'arbre emblématique de la ville. Il est également à l'origine de l'importation de la tulipe, fleur originaire d'Orient, ainsi que la pomme de terre qui avait été rapportée d'Amérique du Sud par les Espagnols.
Augurius Gislain de Busbeq, précepteur des enfants de Maximilien, rapporta de Constantinople une autre plante exotique, le lilas, qui ne fut cependant en fleurs qu'à la mort de Maximilien, au printemps 1589.

L'empereur s'intéressait également à l'art, surtout à l'architecture. Par l'intermédiaire de l'Italien Jacobo Strada, originaire de Mantoue, qui depuis 1558, était au service impérial en tant qu'architecte puis spécialiste d'objets d'art anciens, il entretenait d'étroites relations dans le domaine de l'art et de la culture avec l'Italie. Son intérêt pour l'art grandissant au fil des ans, Maximilien II lança simultanément, en l'espace de quelques années, plusieurs projets de construction, dont le château Neugebäude qu'il fit construire comme villa suburbana entre 1568 et 1572 à Simmering, à l'ouest de Vienne, sur un modèle italien. Ce gigantesque ensemble comprenait non seulement un bâtiment de style Renaissance, mais aussi de vastes jardins dans lesquels s'ébattaient faisans, perdrix et mouflons et où se trouvaient également des bassins avec des poissons et une ménagerie d'animaux sauvages.


J'ai développé la vie de cet empereur parce que je le trouve remarquable. Ô combien plus sympathique que son cousin d'Espagne.

Tour durch Schloß Schönbrunn / Tour of Schönbrunn Palace imperialaustria

https://www.youtube.com/watch?v=naMl2rTlYhc

Merci !
Fleurdelys

Je me permets un petit alinéa. En effet, on parle souvent de Schönbrunn dans la vie de la Reine. Mais pourtant, on oublie qu'elle avait beaucoup d'amour pour la Hofbourg qui a un côté plus chaleureux et moins protocolaire. Le bois y est très présent et notre Reine adorait cela.
Quand j'ai visité ce château il y a quelques années, j'y ai plus ressenti l'âme de Marie-Antoinette qu'à Schönbrunn (qui convient plus à sa mère l'impératrice Marie-Thérèse).

Euh... non, c'est l'inverse.

La Hofburg était nettement plus protocolaire et, qui plus est, battue des vents. Schoenbrunn était utilisé en été, dans les moments de loisirs et de détente en famille. Ainsi que Laxenburg, au parc féérique.

Oui parce que les bois de la Hofburg, je ne les vois pas.

Je sais qu'il existe aussi un palais appelé Hofburg à Innsbruck. Elle y était me semble-t-il lors du décès de son père.

pimprenelle a écrit:

Euh... non, c'est l'inverse.

La Hofburg était nettement plus protocolaire et, qui plus est, battue des vents. Schoenbrunn était utilisé en été, dans les moments de loisirs et de détente en famille. Ainsi que Laxenburg, au parc féérique.

Absolument, il suffit de regarder quelques photos pour s'en rendre compte, ce n'est pas pour rien que Schönbrunn est la résidence d'été !!!
De plus il y a le plus ancien zoo d'Europe !!! Bois, parc, zoo, c'est tout de même plus agréable qu'un palais en pleine ville...

olivia a écrit:

Oui parce que les bois de la Hofburg, je ne les vois pas.

Je sais qu'il existe aussi un palais appelé Hofburg à Innsbruck. Elle y était me semble-t-il lors du décès de son père.

Tout à fait !!!

voici d'ailleur le sujet en question :-)
https://maria-antonia.forumactif.com/t790-la-hoffburg-d-innsbruck