Je crois que j'ai déjà posté tout ça mais je ne sais plus où
Ce mobilier de Riesener AURAIT ( au conditionnel ) été en effet livré pour le cabinet doré mais la reine l'aurait refusé et il fut renvoyé .
Il sera remplacé tout d'abord par le mobilier de laque du MET , lui-même envoyé à Saint-Cloud par la suite ( avec une partie des laques d'ailleurs ) et remplacé par un riche mobilier de marqueterie de Riesener , présent jusqu'en 1794 et que j'ai cette-fois-ci montré dans le sujet sur les petits appartements de la reine .
Le mobilier en laque du Japon livré en premier et refusé fut racheté au XIXème siècle par la reine Hortense , et est en effet passé en vente en 1999.
Il serait bon que Versailles réfléchisse , car il s'agit-là du seul mobilier d'équivalence quasi-identique pouvant remplacer le mobilier en laque de New-York : même ébéniste , même style , peut-être même destination à l'origine , et même nombre de meubles : c'est-à-dire une commode , un cabinet en secrétaire et une encoignure ( une seconde fut fabriquée à l'identique par l'ébéniste Béllangé pour la reine Hortense ).
Voici donc ce mobilier de Riesener de 1783 ( avec des bronzes dorés de Pierre Gouthière aussi ) , peut-être livré en premier pour le cabinet intérieur ( il n'était pas encore doré alors ) de Marie-Antoinette et refusé par cette dernière .
Cet ensemble fut racheté par la reine Hortense au XIXème siècle et complété d'une encoignure . ( collection privée ) .
La Commode ( Riesener -1783 - collection particulière ) :
Par comparaison , la commode de Riesener acceptée par la reine en second temps ( MET de New-York ):
Le secrétaire en cabinet ( Riesener-1783- collection particulière ) :
Toujours pour comparer , le secrétaire de New-York :
Les encoignures : une de Riesener de 1783 , l'autre de Bellangé au XIXème siècle ( collection particulière ) :
On ne peut comparer avec l'encoignure de laque de la seconde livraison , car comme le rappelle le chevalier de Combourg , elle a brûlé dans l'incendie des Tuileries en 1871 .
Mettre ce mobilier dans le cabinet doré serait très intéressant mais poserait plusieurs problèmes : tout d'abord historiquement il n'y a peut-être jamais figuré . Mais Versailles se contente ailleurs d'autres équivalences , et il faut avouer que celle-ci serait fabuleuse !
Ensuite le mobilier de laque de New York était en place avec des murs tendus de soierie ( la même que celle du cabinet du billard , montrée récemment par Attachboy et Nikko de Chissay ) . Ces meubles de laque , même en équivalence , n'ont dont jamais connus les murs de boiseries , puisqu'envoyés à Saint-Cloud ensuite .
En 1789 , cette pièce présentait des meubles de Riesener richement marquetés et ornés de bronzes dorés de Gouthière : ils sont aussi conservés à New-York , à la Frick Collection :
Commode qui était en 1789 dans le cabinet doré ( Riesener ):
Frick Collection - New-York
Secrétaire en cabinet qui était en 1789 dans le cabinet doré ( Riesener ) :
Frick Collection - New-York
Vous remarquerez que les médaillons de bronze doré de Pierre Gouthière sont extrêmement proches de ceux du mobilier de laque refusé
.
Par comparaison : la commode actuelle placée dans le cabinet doré : livrée à l'origine par Riesener pour la chambre de la reine à Marly en 1782 .
Il est vrai qu'elle se rapproche plus en style à celle de 1789 .
Mais si ce mobilier de la reine Hortense était un jour placé dans le cabinet doré , malgré les inexactitudes historiques , cela ferait une superbe équivalence sans précédent au château , et une évocation beaucoup plus proche de la richesse de ce cabinet
Le dernier problème est tout bête , et mineur
: si ce mobilier était placé dans le cabinet doré , que faire de la seconde encoignure copiée avec talent au XIXème par l'ébéniste Bellangé pour la reine Hortense ?
Mais chut , je crois savoir que les conservateurs de Versailles surveillent de près ces meubles ...