Biblio / Franc-Maçonnerie

Est que quelqu'un connait ce livre :



Je viens de le commander il a l'air intéressant.

Oh oui !!! Vous nous ferez vos commentaires éclairés, nous comptons sur vous !

Je n'y manquerai pas

Tant mieux : cela me passionne !!!!

Intéressant en effet je compte aussi sur toi!

Ah, c'est très amusant, je viens de l'acquérir aussi ! En même temps que "le sang des Bourbons". Pas pu résister...

Présentation de l'ouvrage :



Présentation de l'éditeur
Voici un ouvrage qui revisite complètement, d'un oeil tout à fait impartial (Marcel Auche n'est pas maçon, les différents rôles que des francs-maçons et la franc-maçonnerie ont pu jouer dans l'avènement et le déroulement d'un phénomène révolutionnaire qui, dans la ligne de la Déclaration d'Indépendance américaine, ébranla le monde. Nombre de clichés sont balayés par un rappel méthodique des faits révolutionnaires, rapprochés des tableaux matriculaires de loge : si l'on ne peut nier l'influence des idées des Lumières via certains francs-maçons, l'idée trop facile que les frères furent tous des régicides, des Républicains, ou des sortes d'iconoclastes nihilistes s'effondre complètement pour qui aurait encore pu y croire. Les choses furent beaucoup plus nuancées, comme le montre l'auteur. Partie surprenante et essentielle de ce livre, qui constitue aussi dans l'ensemble une merveilleuse façon de " réviser " sa Révolution sous un angle particulier : l'effet détonateur du décret de Ségur, déplorable quant à la fidélité vacillante de l'armée au roi de France, laquelle armée abritait un nombre imposant de loges régimentaires dont Marcel Auche fait ici l'inventaire.


Biographie de l'auteur
Marcel Auche est né en 1930 en Syrie. Il a fait ses études secondaires chez les pères jésuites. Licencié ès-lettres françaises, bilingue, il a fait une carrière militaire comme officier supérieur breveté d'état-major. Il consacre désormais l'essentiel de son temps à la recherche et à l'analyse historiques, en particulier sur des sujets concernant l'armée et différents faits révolutionnaires ou insurrectionnels dans le monde.
http://www.amazon.fr/Francs-macons-revolution-Marcel-Auche/dp/2916123253

Impossible, d'après ce site maçonnique, d'accuser l'auteur de partialité. D'ailleurs, Marcel Auche, c'est précisé d'emblée sur la quatrième de couverture, n'est pas franc-maçon.

Impossible aussi, toujours selon le même site, de voir en lui un adepte des idées de Barruel. Et le "Blog Maçonnique" recommande l'ouvrage pour la rigueur de ses recherches.

C'est exactement l'impression que j'ai. Je viens à peine d'en commencer la lecture, et, déjà, le premier chapitre fourmille d'informations que j'ignorais ou que j'avais oubliées.

C'est pourquoi je me suis dit qu'il serait intéressant d'en livrer ici quelques extraits, ainsi que les reflexions qu'ils suscitent.

C'est parti, donc !

Le premier chapitre traite des événements précédant le 14 juillet. On commence par l'affaire Réveillon. Dans la nuit du 26 juillet, des groupes se formèrent, proférant des menaces contre les industriels Hanriot et Réveillon, qui avaient eu le tort de préconiser certaines mesures économiques incluant une baisse des salaires.

Une colonne de manifestants se rend au fabourg Saint Antoine pour y piller la maison d'Hanriot. Dès le matin du 28, de nouveaux attroupements se dirigent vers la manufacture Réveillon. L'émeute, grossie en route et armée de n'importe quoi, se heurte à une barricade et 350 hommes de la garde française.

C'est alors que se place un petit fait, peut-être anodin...

Hasard ou collusion, voilà que la voiture de la duchesse d'Orléans, de retour des courses de Vincennes, se présente devant la barricade qu'on fait ouvrir pour la laisser passer. Les ennemis du duc d'Orléans ne manqueront pas de saisir cette occasion pour insinuer que la présence de la femme du grand maître de la franc-maçonnerie française, en ce lieu et à cette heure, ne pouvait être fortuite.

Curieux, n'est-ce pas ?

Profitant de la barrière levée, les émeutiers se ruent et commencent leur saccage. Le combat fait rage jusqu'à 9h du soir, faisant un grand nombre de victimes. Il y aurait eu 900 ou 300 morts, selon les témoignages. Mis à part les massacres de Septembre, l'affaire Réveillon sera classée comme l'un des épisodes les plus sanglants de la période. op. cit., p. 17)

Le deuxième aspect étudié de cette période pré-révolutionnaire concerne la guerre d'Amérique. L'auteur estime, comme Sagnac, Faÿ et Godechot, que cet épisode est de première importance, et qu'il s'agit d'une grande aventure franc-maçonne. En effet, la franc-maçonnerie était à la tête de l'insurrection américaine.

Dès 1730, des loges s'étaient implantées en Amérique, sous l'impusion des colons anglais. La première, la loge de Saint-John, se trouvait à Philadelphie, et Benjamin Franklin en fut vénérable maître. En 1774, les colonies se révoltent contre la tutelle anglaise, ce qui incite les patriotes maçons à dissocier leurs loges des loges britanniques. La plus célèbre de ces nouvelles loges, American Union (Ohio), regroupe les plus grands chefs de l'époque, dont George Washington.

Merci Pim ! Dis donc tu nous mâches le travail en nous résumant tout ça!
Ça m'importe beaucoup car je sais que je n'aurais pas acquis et donc pas lu ce livre

Bien à vous.

En France aussi, les idées nouvelles avaient fait leur chemin. Les deux premiers à s'engager aux côtés des insurgents sont maçons, La Rouerie et La Fayette, ce dernier contre l'ordre su roi. Son ami Kalb, embarqué avec lui, sera initié en Amérique.

En 1779, La Fayette, tout couvert de gloire, obtient le soutien officiel de la France, mais il faudra 3 ans encore pour que cela se concrétise par une intervention militaire. C'est que le roi rechigne à engager les deniers publics, même pour prendre sa revanche sur l'Angleterre. Pour finir, Beaumarchais avancera un million de livres, qui ne lui seront jamais remboursées...

... fait que j'ignorais.

Parmi les régiments envoyés par la France, 4 étaient pourvus de loges, et un bon nombre de combattants étaient maçons. On en trouvera la liste à la p. 21 et sqq, mais j'épingle quelques noms : Lauzun (La Candeur et Saint-Jean de Montmorency-Luxembourg), Dumas (La Constance Eprouvée), Castries (Les Bons Amis), Fersen et Noailles, le beau-frère de La Fayette (L'Olympique de La Parfaite Estime)...

L'auteur nous donne alors un raisonnement intéressant, que je n'avais encore jamais lu, pour ma part :

Les grands noms de la noblesse française, généralement liés de près à la cour, évitèrent de s'engager dans cette aventure, l'abandonnant aux nobles de deuxième rang et à ceux de la province, généralement plus ouverts aux idées nouvelles. Le roi, qui ne croyait pas au succès de l'opération, y trouvait quand même son compte avec l'éloignement de France de cette noblesse atypique qu'il jugeait turbulente.

- Pourtant, si je peux me permettre une réflexion personnelle, c'est des plus hautes "tribus" (comme les appelait Marie Antoinette), que venait le plus grand danger, des Orléans, des Noailles, des Rohan... -

Très nombreux parmi les insurgés, les francs-maçons américains le furent aussi dans la rédaction de leur constitution (pp 25-29). Beaucoup d'Américains gardèrent une reconnaissance envers la France qui avait aidé à sa libération, envers La Fayette, of course, mais aussi Louis XVI :

Au procès du roi, l'on remarquait, dans la tribune, la face muette et glaciale d'un éminent franc-maçon américain, Thomas Payne, qui s'élevait énergiquement contre la condamnation de Louis XVI. Et Payne demandait si la France voulait perdre son seul allié, les Etats-Unis, liés par la reconnaissance à Louis XVI (Michelet cité p. 30)

Payne avait pour projet d'offrir à Louis XVI un asile en Amérique du Nord... Ah, si les enragés jacobins l'avaient écouté...

Majesté a écrit:

Merci Pim ! Dis donc tu nous mâches le travail en nous résumant tout ça!
Ça m'importe beaucoup car je sais que je n'aurais pas acquis et donc pas lu ce livre

Bien à vous.

My pleasure, Majesté ! Je souffle un petit coup à la page 30, j'dois faire des courses...

Fersen franc-maçon?

Merci Pim pour la référence et ces commentaires

Ce livre me branche, je pense que je vais me l'acheter

baron de batz a écrit:

Fersen franc-maçon?

Mais bien sûr, cher baron. Le fait est attesté sans conteste. Notre beau comte appartenait à L'Olympique de Je Ne Sais Plus Quoi.

... De La Parfaite Estime, je viens de me relire. Dans sa biographie, Françoise Kermina rapporte son initiation, qui eut lieu lors de son grand voyage de jeunesse.

En effet je confirme

Mais ne nous leurrons pas...il y allait car c'était à la mode...ou pour draguer

Les premières franc-maçonnes au siècle des Lumières de
Janet Burke et al.
PU Bordeaux (24 juin 2010) , 190 p : 17 euros

Résumé Amazone :

"Depuis le début du XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie a le plus souvent été associée au monde masculin. Il en est de même aujourd'hui, en dépit d'évolutions significatives. Or on trouve trace d'une présence féminine dès le XVIIIe siècle, dans les loges dites " d'adoption ". Qui étaient ces premières franc-maçonnes ? Que faisaient-elles, que disaient-elles quand elles se retrouvaient dans ces espaces de sociabilité privilégiés, à l'abri des regards indiscrets ? Quelle place accordaient-elles à leurs rituels et aux actions caritatives ? Dans quelle mesure ces loges furent-elles des créations masculines ou bien au contraire de véritables lieux d'émancipation féminine, c'est bien la question de fond, et celle que posent ici avec une grande clarté Margaret Jacob et Janet Burke. On croyait que la première loge d'adoption était celle de La Haye, or il se pourrait fort qu'elle ait été bordelaise. Bien que les loges d'adoption à Paris comme en province aient surtout attiré des aristocrates telles que la princesse de Lamballe, elles ont permis à plusieurs femmes d'accéder à la culture des Lumières par des rites de passage qui leur étaient propres. "


Ah, nous allons peut-être en savoir plus sur la princesse de Lamballe alors...

Ah, oui, ce livre a l'air bien intéressant !

Enfin une source qui semble claire

Le duc de Luynes parle dans ses mémoires des "frimassons", toujours sur un ton qui indique beaucoup d'étonnement et de curiosité mêlée d'un peu de défiance envers cette formation secrète.

Voici un passage que j'ai trouvé assez intéressant ; avril 1737

Des d’jeuns quoi !
Yo !

Et tous les jours, il salue ainsi ses trente camarades de classes, ses amis à la récré, et les enfants des voisins de l'immeuble ..... je n'ose imaginer ce que sont les au-revoir !