Biblio / Franc-Maçonnerie

... Je ne peux pas imaginer, en tout cas, que la princesse de Lamballe ait joué double-jeu. Marie-Antoinette n'a quant à elle jamais douté de sa loyauté, songez qu'elle portait en permanence sur elle, un portrait de la princesse de Lamballe. On le retrouvera dans ses poches lorsqu'elle sera fouillée à son arrivée à la Conciergerie (avec un portrait de Mme de Mecklenburg et un autre de Mme de Hesse).

Ce devait être une souffrance pour Marie-Antoinette de se croire responsable du sort abominable qui avait été fait à la princesse , doublée peut-être du remord de lui avoir préféré Mme de Polignac .

Et j'irai même jusqu'à penser qu'Elle se sentait carrément responsable de la Révolution, des tueries de pauvres innocents, nobles et non nobles. Et peut-être de la fin de la monarchie en France ? Mais, je m'avance beaucoup.....  
J'ai tant de livres à lire (en ce moment les Jane Austen), mais cher Comte Axel, cela m'intéresserait beaucoup de m'arrêter sur la Franc-Maçonnerie que je n'ai pas encore bien maîtrisée. Donc, je retiens celui que vous avez conseillé (pardonnez-moi de ne le voir qu'aujourd'hui).

Je ne sais plus à quelle occasion Marie-Antoinette aurait dit : " Je porte malheur à ceux qui m'aiment." Je suis sûre que c'est  avant le massacre de la princesse.
En tout cas, ce n'est pas très gai pour nous mais si Marie-Antoinette nous lit, nous pouvons la rassurer de ce côté. Au contraire, pour ma part, elle m'apporte de grands bonheurs.

Chère Reinette,
Comme je l'ai souvent dit et quelque soit l'endroit où se trouve notre Reine, je suis sûre qu'elle est très heureuse aujourd'hui. Aurait-elle pu imaginer autant d'amour des années après qu'elle ait quitté ce monde ? Non.
Le Boudoir en est la preuve et fait énormément plaisir. Personnellement, je suis si souvent étonnée par les interventions d'Untel ou d'Unetelle, sur leurs connaissances historiques et ce qui me fait sourire, sinon rire, par leur "acharnement" à vouloir quelques fois défendre Marie-Antoinette.   
L'osmose parfaite entre la Reine et ses admirateurs grâce à ce Boudoir.

Dans "La vraie Marie-Antoinette" (1863), Lescure publie une liste des lettres de Marie-Antoinette vendues aux enchères jusqu'en 1863. Parmi celles-ci, la lettre suivante de Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe, en date du 25 novembre 1781 et vendue 75 francs (what the f..k??  ) en 1850 (lettre qui doit sans doute toujours se trouver dans une collection privée et qui n'est pas publiée dans la Correspondance de Mme Lever) :

"... Je vois que vous m'aimez toujours, ma chère Lamballe, et votre chère écriture m'a fait un plaisir que je ne saurais vous rendre... J'ai lue avec intérêt ce qui s'est fait dans les loges franc-maçonniques que vous avez présidée au commencement de l'année, et dont vous m'avez tant amusée ; je vois qu'on n'y fait pas que de jolies chansons et qu'on y fait aussi du bien. Vos loges ont été sur nos brisées en délivrant des prisonniers et mariant des filles ; cela ne nous empêchera pas de doter les nôtres et de placer les enfants qui sont sur notre liste...".

On croit comprendre, à la lecture de cette lettre (à la supposer authentique), d'une part que Marie-Antoinette est régulièrement informée, par la princesse de Lamballe, de ce qui se passe au sein des loges franc-maçonniques (ce qui est totalement contraire au serment des franc-maçons me semble-t-il  ).  D'autre part, que l'activité de Mme Lamballe au sein des loges franc-maçonniques est essentiellement de nature caritative et mondaine : "faire le bien", faire libérer tel ou tel prisonnier, marier telle ou telle personne, placer tel ou tel enfant, à en croire ce que dit Marie-Antoinette dans cette lettre. Peut-être que la princesse surveillait également l'activité du duc d'Orléans, qui sait. Mais en tout cas, il semble à la lecture de cette lettre, que le but recherché par Mme de Lamballe en adhérant à la franc-maçonnerie est essentiellement de nature caritative et mondaine.

J'en suis tout à fait convaincue, ainsi d'ailleurs que Janet Burke l'exprime dans son ouvrage Les premières francs-maçonnes au siècle des Lumières.
Janet Burke ( lisible sur le net ) va jusqu'à croire que c'est son appartenance à la maçonnerie qui a donné à la princesse le courage de se sacrifier pour la reine .   Alors là, je suis plus dubitative ...

Je possède aussi La vraie Marie-Antoinette (1863),  de Lescure .   Quant à l'authenticité de la lettre ci-dessus ...  nous savons que ce n'est pas parce qu'elle ne figure pas dans la compilation de Mme Lever qu'elle est apocryphe, puisque Mme Lever zappe une lettre de Marie-Antoinette à Yolande authentifiée par la comtesse Diane et Hedwige de Polignac elles-mêmes  .

Ben...Ne dit-on pas qu’elle avait rompu tout lien avec les loges peu avant son retour ?!

Si, justement !   C'est ce que disent toutes ses biographies .

Dans le bouquin, l'auteur nous dit que la princesse a découvert les auteurs du "pacte de Famine ": l'Angleterre et le Duc d'Orléans.
Dans la suite de l'affaire du collier, la princesse a racheté à la comtesses de la Motte à Londres, ses mémoires puis les fit bruler à la manufacture de Sèvres, à son retour en France

Rassurez-vous, je ne suis pas une guillotineuse !  
J'ai horreur de la violence, quelle qu'elle soit .

Maints contemporains rendent en effet Orléans responsable d'une pénurie factice du blé qu'il exporte sous le manteau vers l'Angleterre, mais sous Louis XVI .  

Ce bouquin suppose beaucoup de choses mais on reste sur sa faim!
On suppose que la princesse avait du caractère mais ce point n'est pas suffisamment développé. Etant arrivée au stade de Grande maîtresse, je pense qu'elle avait un certain charisme et s'était mêlée à d'importantes affaires.

... suppose ?!!!     Ah la la  ... que de points d'interrogation et de frustration !

Eh oui!!!!!! 
y aura-t-il un jour un bon livre sur le rôle de la princesse dans la maçonnerie????

En tout cas, pour le rôle en politique de la princesse de Lamballe, je recommande Louis et Maximilien de Marcel Jullian .

Citation :

Quant à l'authenticité de la lettre ci-dessus ...  nous savons que ce n'est pas parce qu'elle ne figure pas dans la compilation de Mme Lever qu'elle est apocryphe, puisque Mme Lever zappe une lettre de Marie-Antoinette à Yolande authentifiée par la comtesse Diane et Hedwige de Polignac elles-mêmes  .

Je m'interroge sur l'authenticité de cette lettre... je trouve bizarre par exemple que la reine l'appelle "ma chère Lamballe".

Cette formule ne me paraît pas si singulière .
Marie-Antoinette l'emploie aussi à l'égard de Mme de Polignac , le 1er juin 1786 ( si cette lettre n'est pas apocryphe ...  Elles le sont peut-être toutes deux et toutes deux du même auteur . Suivez mon regard ...    ) :

Venez pleurer avec moi, venez consoler votre amie, ma chère Polignac. Le jugement qui vient d'être prononcé est une insulte affreuse . Je suis baignée dans mes larmes de douleur et de désespoir . On ne peut se flatter de rien quand la perversité semble prendre à tâche de rechercher tous les moyens de froisser mon âme . Quelle ingratitude ! Mais je triompherai des méchants en triplant le bien que j'ai toujours tâché de faire .  Il leur sera plus aisé de m'affliger que de m'amener à me venger d'eux . Venez, mon cher coeur .

( Rohan vient d'être acquitté, purement et simplement )

Il est bien certain que la lettre susmentionnée est un apocryphe bien documenté, bien qu'elle soit encore occasionnellement reprise dans quelques biographies, gonflant ainsi vraisemblablement le peu d'écrits réellement de la main de la Reine Marie-Antoinette au moment de l'Affaire du Collier.

madame antoine