(11 Pluviôse)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_Tuffin_de_La_Rou%C3%ABrie
Mort d'Armand Tuffin de La Rouërie à quatre heures et demie du matin à l'âge de 41 ansLa Rouërie tombe à son tour malade le 19 janvier.
La Guyomarais rappelle le docteur Morel, puis par mesure de précaution, fait également quérir le docteur Taburet de Lamballe.
Atteint de frissons et de violentes quintes de toux, La Rouërie souffrait d'une pneumonie.
Le 24 janvier, la garde nationale de Lamballe opère une descente sur le château de la Guyomarais.
Avertis par un voisin, les Guyomarais cachent le marquis, à la ferme de La Gouhandais, située à une centaine de mètres du château.
Les républicains ne découvrent rien, mais ce traitement ne pouvait améliorer l'état de santé de La Rouërie.
Le lendemain, Schaffner et Fontevieux arrivent à la Guyomarais, ils apportent avec eux un journal qui leur a appris de l'exécution de Louis XVI le 21 janvier.
Cependant les associés décident de ne pas révéler la mort du roi au marquis, estimant que cela aggraverait la fièvre alors que malgré l'épisode de la veille on entretient l'espoir de son rétablissement.
Alité, La Rouërie demande toutefois à ce qu'on lui fasse la lecture du journal, voulant être tenu informé des nouvelles du procès du roi.
C’est son domestique Saint-Pierre qui s'en charge, mais le marquis pressentant peut-être qu'on lui cache quelque chose, demande à Saint-Pierre d'aller lui chercher à boire.
Celui-ci commet l'imprudence de laisser le journal dans la chambre, La Rouërie le prend et apprend la mort de Louis XVI.
La Rouërie a alors une crise de délire, il saute de son lit, s'habille, déclare vouloir repartir mais s'effondre, totalement affaibli.
Pendant trois jours, il agonise, il alterne entre la prostration, le délire et l'inconscience; un troisième médecin, Lemasson est dépêché mais ne peut rien faire.
Armand Tuffin de La Rouërie meurt à quatre heures et demie du matin à l'âge de 41 ans
Sépulture de La RouërieTombeau du marquis de la Rouërie dans le bois du château de la Guyomarais.
Il fallait cependant cacher le corps, le 31 janvier, pendant la nuit, Schaffner, Fontevieux, Loaisel, Lemasson, le jardinier Perrin, des domestiques et des membres de la famille La Guyomarais, enterrent le corps de La Rouërie en cachette dans le bois de Vieux Semis, qui appartient au château
Jusqu'au milieu du mois de février, la mort de La Rouërie demeure secrète
Peu après l’enterrement, Schaffner et Fontevieux quittent le manoir.
Quant à Saint-Pierre, il prend les papiers et la correspondance du marquis et les porte à Désilles, à la Fosse-Hinguant, où il lui apprend également la mort du chef de l'association.
Désilles met ensuite les papiers dans un bocal qu’il enterre
Mais auparavant, à la fin du mois de janvier, Thérèse de Moëlien, qui sait La Rouërie malade, écrit à Valentin Chevetel.
Elle lui demande son aide, se souvenant de sa profession de médecin.
Chevetel arrive alors à La Fosse-Hinguant.
Il y apprend de Désilles la mort du marquis de La Rouërie, ainsi que le lieu et les circonstances de son décès. Chevetel transmet aussitôt toutes ces informations à Lalligand-Morillon.
Le 25 février, celui-ci, à la tête de 15 soldats républicains, fait irruption à La Guyomarais.
Il y fait arrêter tous ses occupants, soit la famille de La Guyomarais, ainsi que leurs domestiques.
Les trois médecins qui avaient soigné le marquis sont également arrêtés et conduits au manoir.
Lalligand-Morillon interroge ensuite les détenus, un par un, pendant de longues heures et dans le manoir même.
Tous les accusés nient avoir hébergé La Rouërie.
Cependant Lalligand enivre le jardinier Perrin qui finit par parler.
Celui-ci mène Lalligand et quelques soldats devant la tombe.
Le corps du marquis de La Rouërie est exhumé, Lalligand le fait décapiter.
Il retourne alors à La Guyomarais et jette au sol la tête de La Rouërie qui roule aux pieds des accusés. Monsieur de La Guyomarais dit alors:
« Soit, il n'y a plus à nier. Voilà bien la noble tête de l'homme qui si longtemps vous a fait trembler »
Le corps de La Rouërie est ensuite remis en terre.
Sa tête, abandonnée après le départ des républicains et de leurs prisonniers, est récupérée par les deux filles de La Guyomarais et cachée sous une dalle de la chapelle du château.
Le crâne est découvert en 1877 et remis à la famille La Belinaye.
Fin de l'Association bretonne
Sur les dénonciations de Chevetel, Lalligand fait arrêter plusieurs membres de la conjuration bretonne.
Il découvre également les papiers enterrés par Désilles.
Mais la plupart des associés échappent aux recherches grâce à Thérèse de Moëlien, qui peu après la mort de La Rouërie, brûle la liste des membres de l'Association.
Au total, Lalligand fit arrêter 27 personnes, qui sont conduites à Paris pour y être jugées.
Après plusieurs mois d’emprisonnement, le procès s'ouvre le 04 juin 1793, et se termine le 18 juin.
Au terme du jugement treize accusés sont acquittés, deux sont condamnés à la déportation, le jardinier Perrin et le médecin Lemasson, qui, envoyés à Bicêtre, y sont exécutés le 26 juin 1794 lors de la conspiration des prisons, et douze sont condamnés à mort; Monsieur et Madame de La Guyomarais, Louis du Pontavice, la Chauvinais, Madame de la Fonchais, Morin de Launay, Locquet de Granville, Jean Vincent, Groult de La Motte, Picot de Limoëlan, Georges de Fontevieux et Thérèse de Moëlien
Ils sont exécutés le jour même.