Louis XVI a eu une instruction en Histoire extrêmement poussée, bien plus qu'aucun de ses ancêtres et sûrement que ses contemporains (comparativement par exemple à son cousin l'Infant de Parme pourtant connu pour avoir reçu une éducation parfaite des Lumières).
Son père y a consacré une grande partie de sa vie et son fils l'a largement dépassé.
A cette époque, bataille entre philosophes, tenants de la monarchie absolue ou des corps intermédiaires, l'héritier du trône a lu toutes les théories alors en vigueur, même les plus contemporaines. Sans oublier qu'il s'est également intéresser à ce qui se passait ailleurs en Europe, notamment en Angleterre.
Il a même lu des livres non traduits en France
Dei Delitti e delle pene, sorti en juillet 1764, faisant suite au procès de Damiens !
Ses précepteurs n'hésitaient pas à lui faire étudier des controverses entre historiens et pas une simple petite Histoire de France à destination des enfants, comme c'était le cas dans les Collèges et chez d'autres princes. L'auteur du livre Pascale Morniche va jusqu'à dire : "
Il a ainsi dépassé le débat philosophique interne de son royaume."
Elle ne part pas du néant pour une telle assertion puisqu'elle a décortiqué jusque-là toutes les méthodes d'enseignement de l'Histoire depuis Charles IX.
Il faut savoir aussi que l'Histoire était alors considérée comme la matière principale de tout enseignement princier, considérée comme la seule permettant de gouverner. Y était associés la religion, le droit et la morale.
L'auteur conclut donc pour ce chapitre "Le prince juste et prudent"
"Berry a ainsi bénéficié d'une éducation politique complète où l'histoire et le droit ont une part considérable. Il la compléta avec les ministres et des conversations personnelles avec le roi. C'est un homme qui a réfléchi sur les enjeux majeurs de son temps dont les réponses ne se trouvent pas dans le courant philosophique français. Par conséquent, à la fin de son éducation, il est pourvu d'un nombre important de références politiques mais sa formation a accentué ses scrupules et ses doutes."
J'aime beaucoup cette conclusion. Louis XVI en savait tant que prendre une décision devait vraiment le bloquer.