la Baronne Germaine de Staël

Enfant déjà, Germaine Necker (1766-1817) brille par son intelligence. Elle est la fille du financier Necker et de Suzanne Curchod. Son père la surnommait "M. de Saint-Ecritoire" et sa mère se plaignait à qui voulait l'entendre :
"Ce n'est rien , absolument rien à côté de ce que j'en voulais faire."
Minette, comme on l'appelle alors, est admise dans le salon maternel où elle côtoie hommes d'affaires, académiciens, économistes et philosophes.
Son mariage_qui ne sera pas heureux_ est arrangé avec un Suédois protestant et titré, ravi d'épouser la dot d'une jeune femme que l'on dit souvent gauche.
La Reine aurait favorisé au choix d'Eric-Magnus de Staël-Hostein pour éviter que les Necker ne choisissent un autre Scandinave fortuné, Axel de Fersen.
Ayant désormais rang d'ambassadrice, la nouvelle Baronne est présentée à la Cour. Au moment de se relever de sa troisième révérence, elle déchire sa robe d'apparat :s:. La Reine l'emmène réparer les dégâts , et le Roi a pour elle une parole aimable. La jeune femme est invitée à un souper formel dont sont absents les souverains et l'on joue pour elle deux petits spectacles.
Par le rang de son père, ministre chéri des Français, Mme de Staël côtoie à plusieurs reprises la Reine. Elle parle de Son courage lors des journée d'octobre. Comme Marie-Antoinette, l'écrivain est victime de libelles et de calomnies. C'est que, comme la Souveraine, elle est sortie du rang imparti à la femme. Elle transgresse en écrivant.,
Elle aurait eu un projet pour faire échapper la famille royale mais Montmorin refuse d'y donner suite.
En 1793, Mme de Staël donne, sous couvert de l'anonymat, des Réflexions sur le procès de la Reine par une femme.Elle y montre une clarté de vision remarquable et offre une analyse lucide du rôle de l'opinion publique dans l'Histoire qui se déroule devant ses yeux.

Bien à vous.

Je suis d'accord, son livre "Réflexions sur le procès de la Reine par une femme" est un petit bijou d'analyse et d'étude sur la situation globale en 1793...ça se lit vite, mais le contenu est vraiment intéressant

On peut comprendre que Fersen ait voulu en faire sa femme, lui qui n'a pourtant presque pas voulu se marier de sa vie

Elle a defendu la Reine et les calomnies portées contre elle, ce qui reste à mes yeux admirable, car pourtant...Marie-Antoinette n'a jamais vraiment apprécié son père, et elle s'en est pas cachée...preuve que Madame de Staël reste objective dans son livre

Citation :

La Reine aurait favorisé au choix d'Eric-Magnus de Staël-Hostein pour éviter que les Necker ne choisissent un autre Scandinave fortuné, Axel de Fersen.

Quelles sont les mauvaises langues qui racontent ça ? Fersen lui-même reconnaît que Staël était sur le coup depuis plus longtemps, qu'il n'arrêtait d'ailleurs pas de revenir à la charge et que les autres prétendants allaient s'effacer pour se ranger à ses côtés. Ben oui, quoi... si c'est Staël qui décroche le gros lot plein de sous...



La voici par Madame Vigée Lebrun, qui pourtant flatte ses modèles.

Fersen à eu le projet de demander la main de germaine en 1783.....

Une anecdote concernant la sépulture de Mme necker :

" il s'agit d'un cube de pierre sans aucun ornement, abritant une cuve de marbre assez grande pour contenir deux corps et remplie d'esprit de vin pour en assurer la conservation "

un commentaire contemporain :

" ci-gît qui dans son agonie
n'imagina rien de plus beau
que d'être mise en son tombeau
comme prune à l'eau de vie "

C'est plutôt son père qui avait ce projet de mariage pour lui ! Axel a si bien su faire traîner les choses, que le baron de Staël a emporté le morceau .... au grand soulagement de notre suédois.
Germaine était une personne fort séduisante ... vue de dot , comme dirait Boni de Castellane !

Oui, il est vrai qu'on ne parle pas d'elle pour sa beauté.....
Il me semblait avoir lu une "vilaine" chose par rapport à ça.
Une maîtresse éconduite pour Germaine aurait dit " il a préféré à la rose, le bouton ": Germaine avait de l'acné......

Le mot est de Mlle de Contat, ex maîtresse du comte de Narbonne (qu'il abandonna pour Germaine après lui avoir fait un enfant).
Leur aventure commence fin 1788, les deux ont été présentés par un ami commun( avec qui Germaine eut aussi une brève aventure) : Talleyrand !
J'ai eu du mal à vous la retrouver !
cordialement.

Germaine et Talleyrand ? J'ignorais. Mais Germaine et Narbonne, bien sûr, il a beaucoup compté dans sa vie .....
Et Benjamin Constant, donc !!!!! qui disait de lui même : " toujours nécessaire, mais jamais suffisant ..." Quel appétit, Germaine !!!

Le marquis de Bombelles disait que la conversation de Germaine était "comme un feu de billebaude", n'offrant jamais un instant de repos. Un soir, elle " est allée porter son flux de paroles chez Madame de Polignac, et là, un triple cercle de jeunes gens l'entourait pour entendre ce qu'elle ne cesse de dire d'extraordinaire sur l'amour, qui semble toujours l'occuper et qu'elle n'inspire à personne."

Merci pour ce témoignage de la baronne d'Oberkirch  

Bien corsé en effet, et très clair! Décidément ils ne se faisaient pas de cadeaux non plus à cette époque  

Par contre sa tendance à apprécier la fille de Necker sent tout de même un peu le parti pris, elle fait celle qui avait deviné par avance les qualités de cette femme  

Pourquoi, Chou ? Elle les avait bel et bien, ces qualités !
J'ai une autre citation de derrière les fagots, mais il est trop tard pour que je la cherche maintenant....... C'est Germaine dansant (à peine mieux que Catherine ) !!!!!!!

Bien sûr qu'elle les avaiet! Son ouvrage est d'ailleurs excellent!
Mais justement, comme par hasard la baronne d'Oberkirch reconnaît ses qualités, après coup...je sens qu'elle a légèrement écrit cette partie là de ses mémoires tout en sachant ce que cette femme allait faire après

La baronne n'est pourtant pas tendre avec Germaine lors de sa présentation à la cour....
" elle avait peu de succès, chacun la trouvait laide, gauche, empruntée surtout; elle ne savait que faire d'elle même et se trouvait très déplacée, on le voyait, au milieu de l'élégance de Versailles.M de Staël au contraire parfaitement beau et de la meilleure compagnie; il a de fort bonnes manières et semblait peu flatté de la compagnie de sa femme.
depuis on mariage Madame de Staël s'est rendue ridicule par sa pruderie; elle prends des airs pincés et prétentieux de Genève, et les airs impertinents des parvenus pour des façons de grande dame...la genevoise se voit à travers la femme supérieure, à travers l'ambassadrice surtout."

Elle est fortiche la baronne !!!!

Lors de sa présentation à la cour, elle arrivera en retard et perdra la garniture de sa robe en embrassant le bas de la robe de la reine.
La reine qui l'entrainera alors dans un boudoir où on lui réparera sa robe.
Louis XVI lui aurait dit à ce moment-là " si vous ne vous trouvez pas à votre aise chez nous, vous ne le serez nulle part "

Talleyrand prétendra aussi plus tard que c'est Germaine qui lui a fait des avances, et l'a littéralement "violé".......( Chênedollé, journal P 9).

En parcourant mes livres j'ai vu que le chevalier de Boufflers a beaucoup œuvré avec sa femme pour le mariage de Germaine avec Staël qu'il "considérait comme son fils", ils se faisaient les intermédiaires de la reine auprès des Necker si j'ai bien compris.

Citation :

La baronne n'est pourtant pas tendre avec Germaine lors de sa présentation à la cour....
" elle avait peu de succès, chacun la trouvait laide, gauche, empruntée surtout; elle ne savait que faire d'elle même et se trouvait très déplacée, on le voyait, au milieu de l'élégance de Versailles.M de Staël au contraire parfaitement beau et de la meilleure compagnie; il a de fort bonnes manières et semblait peu flatté de la compagnie de sa femme.
Depuis son mariage Madame de Staël s'est rendue ridicule par sa pruderie; elle prends des airs pincés et prétentieux de Genève, et les airs impertinents des parvenus pour des façons de grande dame...la genevoise se voit à travers la femme supérieure, à travers l'ambassadrice surtout."

Ce n'est pas médisance : tous les contemporains décrivent Germaine dans ces termes .

Citation :

Lors de sa présentation à la cour, elle arrivera en retard et perdra la garniture de sa robe en embrassant le bas de la robe de la reine.
La reine qui l'entrainera alors dans un boudoir où on lui réparera sa robe.
Louis XVI lui aurait dit à ce moment-là " si vous ne vous trouvez pas à votre aise chez nous, vous ne le serez nulle part "

         Oh !  ça c'est excellent !!!!!!!!        

Citation :

Talleyrand prétendra aussi plus tard que c'est Germaine qui lui a fait des avances, et l'a littéralement "violé".......( Chênedollé, journal P 9).

Cela ne m'étonne pas du tout.  Quoique bien laide, Germaine avait le sang chaud.
Elle était presque aussi folle que moi du prince de Ligne et regrettait fort qu'il ne soit pas affriolé par ses charmes. Ainsi écrit-elle à la comtesse de Pange :
" Je passe ma vie dans la maison du prince de Ligne; cet homme, le plus aimable de la terre, me traite comme sa fille, hélas."        

Citation :

En parcourant mes livres j'ai vu que le chevalier de Boufflers a beaucoup œuvré avec sa femme pour le mariage de Germaine avec Staël qu'il "considérait comme son fils", ils se faisaient les intermédiaires de la reine auprès des Necker si j'ai bien compris.

Par exemple ! J'avais oublié .

J'ai bien pensé à vous en voyant le nom de votre chevalier cité à plusieurs reprises, et sa femme surtout lors de " l'achat-mariage de Staël ".
Une fois le mariage contracté elle écrit même à Gustave III pour lui dire tout le bien qu'elle pense de l'ambassadrice......euh....en des termes proches de ceux de la baronne,
Mais comme vous le dîtes ce n'est pas de la médisance. hihihihi !
Pauvre Germaine....

Son manque de beauté, de distinction et son tempérament amoureux insatiable, n'empêchaient pas Germaine d'être une femme supérieure par son intelligence. Il faut lui rendre cette justice !

je ne remts pas en cause son talent d'écriture, ou son intelligence, bien au contraire.

ayant eu quelques aprioris la concernant, j'ai lu les réflexions sur le procès de la reine qui m'ont fait changer d'avis sur " la personne " qu'elle était, car
c'est au fond quelqu'un de juste, emportée certes par ses convictions et les défendant jusqu'au bout, en devenant excessive.
je la vois aussi à la recherche permanente de l'amour avec un grand "A", de son double masculin.
comment voulez-vous qu'une jeune femme intelligente, elevée et considérée adulte très tôt dans un salon aussi brillant que celui de sa mère, avec toute la vénération qu'elle portait à ses parents qui le lui rendaient bien, comment voulez-vous que cette femme n'eut fait que des jalous, et surtout des jalouses.
si elle avait été belle et moins sûre d'elle, ses débuts dans le monde auraient été bien différents.

"elle est ce que madame roland se croit", dixit Mme de beaumont.

"dans toutes les circonstances de ma vie, les erreurs que j'ai commises en ploitique sont venues de l'idée que les hommes étaient toujours remuables par la vérité, si elle leur était présentée avec force." dixit elle même.

Oui, oui ! Du reste a-t-elle écrit de bien belles lignes pour la défense de la Reine.

Oui vraiment,
Disons que sans peut-être "aimer" la reine, elle ne supportait pas l'injustice de son procès et les injustices qui lui avaient été faites.
A travers ses lignes, je l'ai sentie touchée, comment dire, dans son intégrité de femme, si vous me comprenez.
bien à vous.

Oui, c'est exactement cela.   Germaine défend autant la femme que la Reine !

Elle a été l'une des premières d'ailleurs à défendre de manière aussi nette la cause féminine

Chou d'amour a écrit:

Elle a été l'une des premières d'ailleurs à défendre de manière aussi nette la cause féminine

Il y avait Olympe de Gouges tout de même !!!! qui est montée à la guillotine ....