Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Citations historiques du Siècle des Lumières

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Sido Scorpion

Sido Scorpion


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MessageSujet: Citations historiques du Siècle des Lumières   Citations historiques du Siècle des Lumières Icon_minitimeJeu 2 Mai - 11:02

Je vous présente un blog qui a une démarche plutôt sympa, celle d'aborder l'Histoire par des citations d'époque.
En guise d'entrée en matière, un retour sur le contexte :

Le règne commence bien : tous les espoirs se portent sur le roi de 20 ans, Louis XVI, et sa femme Marie-Antoinette, dauphine adorée depuis son arrivée en France. Mais pour sauver la monarchie, il aurait fallu « de la force et du génie », qualités faisant totalement défaut au nouveau roi.

Sa politique hésitante aboutit à une valse de ministres : Turgot, physiocrate libéral proche des philosophes et adepte d’une monarchie à l’anglaise, animé de la rage du bien public, avant le populaire banquier suisse Necker et même Calonne aux Finances, tous ces réformateurs n’auront pas le temps d’aller au bout de leur tâche, cependant que les privilégiés s’acharnent à défendre leurs privilèges et, soutenus par la reine, exercent une influence croissante sur le roi.


Ensuite viennent les citations, avec leurs explications.


  • « Mon Dieu, guidez-nous, protégez-nous, nous régnons trop jeunes ! »

    LOUIS XVI (1754-1793) et MARIE-ANTOINETTE (1755-1793), Versailles, 10 mai 1774

Louis XV est mort, les courtisans se ruent vers le nouveau roi. Le petit-fils du défunt roi, âgé de 20 ans, est tout de suite effrayé par le poids des responsabilités, plus qu’enivré par son nouveau pouvoir. Marie-Antoinette est d’un an sa cadette. Premier acte politique : le roi renvoie le triumvirat de combat (Maupeou-Terray-d’Aiguillon) qui tentait les indispensables réformes.

Citations historiques du Siècle des Lumières Defaul10


  • « Or, écoutez, petits et grands,
    L’histoire d’un roi de vingt ans
    Qui va nous ramener en France
    Les bonnes mœurs et l’abondance. »


    Charles COLLÉ (1709-1783), Or, écoutez, petits et grands, chanson (mai 1774). La Révolution française en chansons, anthologie, Le Chant du Monde

Le peuple célèbre la montée sur le trône de Louis XVI, surnommé Louis le Désiré. C’est dire les espoirs mis en lui, résumés par la chanson patriotique du nouvel auteur dramatique à la mode (…) On peut encore rêver. Comme avec Marie-Antoinette.


  • « Belle, l’œil doit l’admirer,
    Reine, l’Europe la révère,
    Mais le Français doit l’adorer,
    Elle est sa reine, elle est sa mère. »


    Romance en l’honneur de Marie-Antoinette, chanson (1774). Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

La jeune et jolie reine jouit d’une immense popularité depuis son arrivée en France et Versailles la salue en ce style précieux. C’est l’état de grâce, comme jamais avant et jamais après. Certes, il y a des jalousies et quelques soupçons contre l’« Autrichienne » à la cour (…) Délaissée par son royal époux, peu soucieuse de l’étiquette et des finances de l’État, dépensière et futile, la reine va accumuler les erreurs.

  • « Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir. »

    MARAT (1743-1793), Les Chaînes de l’esclavage (1774)

La plupart des philosophes des Lumières sont morts (…) Les révolutionnaires vont entrer sur la scène de l’histoire (…) Aucune forte personnalité ne se dégage avant la Révolution qui les promeut grands premiers rôles en quelques mois. Marat est médecin et exerce en Angleterre. C’est dans ce pays et en anglais qu’il publie ces pages déjà révolutionnaires .

  • « Sans moi, il est foutu ! »

    René-Nicolas de MAUPEOU (1714-1792), apprenant que le roi se sépare de lui, 24 août 1774. Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux

Courageux auteur du « coup d’État royal » en 1770-1771, mais ministre détesté qui manque d’être jeté à la Seine en partant, ce « grand coquin » est regretté par Louis XVI (…) Le comte de Maurepas le remplace (…) En homme d’expérience, il s’entoure de compétences : Turgot et Vergennes, Malesherbes et Sartine (…) L’équipe gouvernementale présente des recrues de qualité.

  • « La France, constituée comme elle est, doit craindre des agrandissements bien plus que les ambitionner. »

    Comte de VERGENNES (1719-1787), appelé aux Affaires étrangères en 1774. Mémoire de Vergennes au Roi, 12 avril 1777. Archives nationales

Diplomate de carrière, il remplace d’Aiguillon (…) Dans la valse des ministres, c’est un bon choix de Maurepas, mentor du jeune roi. Vergennes exprime une idée-force qu’il ne cessera de répéter : les ministres n’ont plus comme premier souci d’ajouter des provinces au domaine royal. Même sagesse, outre-mer (…) Évitant de participer aux conflits continentaux, Vergennes peut faire figure d’arbitre de l’Europe.

  • « Vous vous imaginez avoir l’amour du bien public, vous en avez la rage ! »

    MALESHERBES (1721-1794), secrétaire d’État à la Maison du roi, à Turgot. Au couchant de la monarchie : Louis XVI et Turgot (1913), marquis de Ségur

Autre bon choix de Maurepas, Turgot, économiste physiocrate (libéral, opposé à l’interventionnisme à la française, nommé colbertisme) (…) Appelé au gouvernement, le 20 juillet 1774 à 47 ans, c’est un homme apprécié (…) C’est aussi un homme pressé, ce que lui reproche affectueusement le grand juriste et magistrat, Malesherbes : Turgot est capable de rédiger avec passion six édits à la fois, pour les déposer le même jour sur la table du roi qui n’en demande pas tant !

  • « Point de banqueroute, point d’augmentation d’impôts, point d’emprunt. »

    TURGOT (1727-1781), Lettre au roi, résumant ses projets de nouveau contrôleur général des Finances, fin août 1774

Toutes ses idées sont bonnes et il a l’art du raccourci, dans la formule. Il ne manque pas de le rappeler au roi. Mais ses réformes vont lui aliéner les privilégiés. Le roi, si faible, si hésitant, peut-il vraiment le soutenir dans son combat ?

  • « Si le bien ne se fait pas, c’est que le bien est impossible. »

    D’ALEMBERT (1717-1783) apprenant la promotion de Turgot le 24 août 1774, Lettre du 12 septembre au roi Frédéric II de Prusse

D’Alembert doute déjà. Voltaire regrette d’être aux portes de la mort, alors qu’il aperçoit « en place la vertu et la raison ». Les deux philosophes savent la valeur de ce réformateur passionné, courageux et honnête. Mais Turgot, lui-même philosophe et savant parfaitement éclairé, croit-il possible une réforme touchant aux fondements de la société et de la monarchie, alors que tant d’intérêts puissants s’y opposent ?

  • « Le roi, notre aïeul, forcé par votre résistance à ses ordres réitérés, a fait ce que le maintien de son autorité et l’obligation de rendre la justice à ses peuples exigeaient de sa sagesse. Je vous rappelle aujourd’hui aux fonctions que vous n’auriez jamais dû quitter. Sentez le prix de mes bontés et ne les oubliez jamais. »

    LOUIS XVI (1754-1793), au Parlement de Paris qu’il rétablit, 12 novembre 1774. Histoire des Français (1821-1844), Simonde de Sismondi

Le roi rappellera ensuite les Parlements de province. Le vieux corps parlementaire est trop lié à l’ordre monarchique pour qu’il règne sans lui. Turgot laisse faire, espérant concilier les magistrats à ses réformes. Erreur politique (…) Dès le 9 décembre, le Parlement fait des remontrances au roi qui les accepte. Plus aucune réforme ne sera possible. C’est la mort à terme de la monarchie.

  • « Un Grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal. »

    BEAUMARCHAIS (1732-1799), Le Barbier de Séville (1775)

Sa vie fut un roman, celle d’un aventurier, libertin, parvenu, trafiquant d’armes, très représentatif de cette période de fermentation sociale qui précède la Révolution (…) Cette version du Barbier remporte un succès immédiat : premier acte théâtral véritablement prérévolutionnaire, en attendant la suite, Le Mariage de Figaro.

  • « Le nombre infini de maladies qui nous tue est assez grand ; et notre vie est assez courte pour qu’on puisse se passer du fléau de la guerre. »

    VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à Mme du Deffand, 27 février 1775, Correspondance (posthume)

L’octogénaire écrit fidèlement à son amie, presque aussi âgée que lui et quasi aveugle, femme de salon qui a reçu chez elle tous les artistes en renom (…) Voltaire, de santé fragile durant toute sa longue vie, eut la chance de naître en un siècle de paix relative (…) Mais la France prépare sa revanche contre l’Angleterre (…) Les Français vont participer à la guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique.

  • « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche. »

    Mot attribué (sans doute à tort) à MARIE-ANTOINETTE (1755-1793), et incontestablement emprunté à Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778). La Grande Peur de 1789 (1932), Georges Lefebvre

Le mot se trouve dans les Confessions (rédigées de 1765 à 1770, édition posthume). Scène plaisante, par son souci du détail autobiographique (…) Le mot reflète une réalité sociologique : l’ignorance (ou l’insouciance) des privilégiés face à la misère du peuple. Le temps n’est plus aux famines, mais les disettes sont périodiques en cas de mauvaise récolte.

  • « Enfin, j’ons vu les Édits
    Du roi Louis Seize !
    En les lisant à Paris,
    J’ons cru mourir d’aise […]
    Je n’irons plus au chemin
    Comme à la galère
    Travailler soir et matin
    Sans aucun salaire.
    Le Roi, je ne mentons point,
    A mis la corvée à bas. »


    Les Édits (1776), chanson des Jacques Bonhomme de France. Histoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette (1850-1851), Alexandre Dumas

Turgot, en janvier 1776, demande au Conseil l’abolition de la corvée royale des paysans (les Jacques), remplacée par une taxe additionnelle payable par tous les propriétaires terriens. S’y ajoute une série de mesures fiscales pour plus de justice. Au total, six édits, amorce d’une véritable équité fiscale : mesure très populaire auprès du petit peuple (…) mais tous les privilégiés frappés fiscalement vont s’opposer aux édits de Turgot.

  • « Je vois qu’il n’y a que M. Turgot et moi qui aimions le peuple. »

    LOUIS XVI (1754-1793), à ses conseillers du Parlement de Paris, 12 mars 1776. Vie de M. Turgot (1786), marquis de Condorcet

Le peuple chante… Mais les magistrats prient le roi de retirer les édits, et tous les privilégiés de France font chorus contre le ministre des Finances. Le roi fait enregistrer les édits par lit de justice – autrement dit, il les fait passer en force et réduit le Parlement au silence. Ce sera son dernier effort pour soutenir Turgot qui ne peut rien, seul contre tous, sans l’appui du roi.

  • « Voilà le grand grief de M. Turgot. Il faut, aux amateurs des nouveautés, une France plus qu’anglaise ! »

    LOUIS XVI (1754-1793), Note en marge du Mémoire de Turgot relatif à l’Administration

Le modèle anglais était considéré comme exemplaire par les philosophes et leurs amis. Or, Louis XVI n’adhère pas à ces idées nouvelles, trop éloignées de la monarchie de droit divin à laquelle il tient. Il hésite encore, mais plus pour longtemps, Turgot comprend le danger. Il cherche à raffermir le roi, mission quasi impossible.

  • « N’oubliez jamais que c’est la faiblesse qui a mis la tête de Charles Ier sur un billot ; c’est la faiblesse qui a rendu Charles IX cruel ; c’est elle qui a formé la Ligue sous Henri III ; qui a fait de Louis XIII, qui fait aujourd’hui du roi du Portugal des esclaves couronnés. »

    TURGOT (1727-1781), Lettre à Louis XVI, printemps 1776. Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution (1910), Ernest Lavisse, Paul Vidal de la Blache

Ses réformes sont constamment attaquées depuis bientôt deux ans et le ministre sait sa disgrâce proche. Elle lui est signifiée le 12 mai 1776. Il a le geste de refuser la pension offerte par le roi. Malesherbes, découragé, démissionne. Clugny, éphémère ministre des Finances (six mois), reviendra sur toutes les réformes de Turgot. Et le peuple se retrouve « taillable et corvéable à merci ».

  • « Plus on exportera, plus nos blés auront de prix ; plus ils auront de prix ; plus il y aura de bénéfice pour le cultivateur ; plus il y aura de bénéfice pour le cultivateur, plus il cultivera, et plus il cultivera, plus l’agriculture sera florissante : il faut donc encourager l’exportation. »

    CONDILLAC (1715-1780), Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre (1776)

Traité d’économie politique où ce philosophe formule une théorie de l’intérêt et de la valeur. Il décrit ici le « cercle vertueux » à la base de l’expansion économique, dans une France encore agricole à près de 90 %. En termes modernes, ce serait la « relance » plutôt que la « rigueur ».

https://www.histoire-en-citations.fr/citations/louis-xvi-et-marie-antoinette-mon-dieu-guidez-nous-protegez-nous-nous-regnons-trop-jeunes



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Sublime&Silence

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MessageSujet: Re: Citations historiques du Siècle des Lumières   Citations historiques du Siècle des Lumières Icon_minitimeVen 3 Mai - 19:43

C'est très bien ça, de voir l'Histoire avec des citations. Bonne approche ! Citations historiques du Siècle des Lumières 914132

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Sido Scorpion

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MessageSujet: Re: Citations historiques du Siècle des Lumières   Citations historiques du Siècle des Lumières Icon_minitimeVen 3 Mai - 20:06

Sublime&Silence a écrit:
C'est très bien ça, de voir l'Histoire avec des citations. Bonne approche ! Citations historiques du Siècle des Lumières 914132

Certes. Very Happy En voici d'autres, sur un thème malheureusement très connu.

Siècle des Lumières. Règne de Louis XVI.
L’Affaire du Collier de la Reine (1786).


Un fait divers romanesque (simple escroquerie) tourne à l’affaire d’État, dans un contexte prérévolutionnaire. La cote de popularité de Marie-Antoinette s’effondre, Louis XVI bénéficie encore d’un sursis. Calonne, ministre des Finances, a enfin compris la gravité de la situation et souffle au roi une « fausse bonne idée » qui va faire illusion.

En fait, la monarchie court désormais à l’abîme. Les antagonismes se sont durcis entre classes, les disettes face au luxe affiché à la cour provoquent des émeutes populaires, la situation financière est aggravée par les frais de la très coûteuse guerre en Amérique. La bourgeoisie des Lumières, informée par les écrits des philosophes révolutionnaires malgré eux, fait un triomphe au théâtre impertinent de Beaumarchais qui défie la censure, avec son Mariage de Figaro.


  • « Nous avons plus grand besoin d’un vaisseau que d’un collier. »

    MARIE-ANTOINETTE (1755-1793), aux joailliers de la couronne, Boehmer et Bassenge. Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette (1823), Madame Campan

La reine, quoique toujours coquette et fort dépensière, a refusé une somptueuse parure de 540 diamants d’une valeur de 1 600 000 livres – c’est même le prix de deux vaisseaux de guerre. Étonnante réaction de l’« étrangère » accusée de ruiner la France ! (…) Début d’une escroquerie dont Dumas tirera un roman et qui va devenir, dès l’année suivante, l’historique « affaire du Collier de la reine ».

  • « Corse de caractère et de nation, ce jeune homme ira loin, s’il est favorisé par les circonstances. »
    Avis du professeur d’histoire de Napoléon Bonaparte en 1785. Histoire de la vie politique, militaire et privée de Napoléon Bonaparte (1825), L.-E. Chennechot

L’élève officier de 16 ans n’est pourtant classé que 42e sur une promotion de 58, et affecté comme sous-lieutenant d’artillerie.

  • « Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »

    Alexandrin cité par Beaumarchais (1732-1799) évoquant l’impopularité du mur en 1785, au point d’en faire une des causes de la Révolution. Histoire des agrandissements de Paris (1860), Auguste Descauriet

C’est le mur des Fermiers généraux, enceinte de 24 km avec une soixantaine de passages (ou barrières) flanqués de bureaux d’octroi – impôt perçu à l’entrée des marchandises. Calonne (aux Finances) a donné satisfaction aux fermiers généraux : pouvant mieux réprimer les fraudes, notamment la contrebande sur le sel au nez des gabelous (commis de la gabelle), ils verseront davantage au Trésor (…) Mur achevé sous la Révolution (…) démoli par le préfet Haussmann, Paris s’agrandissant de 11 à 20 arrondissements.

Citations historiques du Siècle des Lumières Affair10

  • « Notre Saint Père l’a rougi,
    Le roi de France l’a noirci,
    Le Parlement le blanchira,
    Alleluya. »


    Alleluya sur l’affaire du Collier (1786), chanson. La Bastille dévoilée ou Recueil de pièces authentiques pour servir à son histoire (1789), Charpentier, Louis-Pierre Manuel

L’Affaire éclate quand, le cardinal de Rohan ne pouvant couvrir une échéance en juillet 1785, les bijoutiers adressent la facture à la reine qui n’a jamais touché aux diamants – revendus au détail par deux escrocs. Louis XVI (…) ennemi du cardinal, porte l’affaire devant le Parlement de Paris. Rohan, plus naïf que coupable, est acquitté (…) La reine, innocente dans cette affaire (…) devient « Madame Déficit ».

  • « Plus scélérate qu’Agrippine
    Dont les crimes sont inouïs,
    Plus lubrique que Messaline,
    Plus barbare que Médicis. »


    Pamphlet contre la reine. Vers 1785. Dictionnaire critique de la Révolution française (1992), François Furet, Mona Ozouf

Dauphine adorée, reine devenue terriblement impopulaire en dix ans, pour sa légèreté de mœurs, ses intrigues, son ascendant sur un roi faible jusqu’à la soumission. L’affaire du Collier va renforcer ce sentiment. La Révolution héritera de l’œuvre de Voltaire et Rousseau, mais aussi des « basses Lumières », masse de libelles et de pamphlets à scandale (…) Marie-Antoinette devient la cible privilégiée : quelque 3 000 pamphlets la visant relèvent de l’assassinat politique.

  • « Grande et heureuse affaire ! Que de fange sur la crosse et sur le sceptre ! Quel triomphe pour les idées de la liberté. »

    Emmanuel Marie FRÉTEAU de SAINT-JUST (1745-1794), conseiller au Parlement. Les Grands Procès de l’histoire (1924), Me Henri-Robert

Mirabeau dira plus tard : « Le procès du Collier a été le prélude de la Révolution. » La royauté déjà malade sort encore affaiblie de cette affaire. Et Marie-Antoinette le paiera cher, lors de son procès.

  • « Il est impossible d’imposer plus, ruineux d’emprunter toujours ; non suffisant de se borner aux réformes économiques. »

    CALONNE (1734-1802), Plan d’amélioration des finances, Mémoire, 20 août 1786. La Révolution française (1922), Albert Mathiez

L’Enchanteur a commencé par rassurer les prêteurs, multiplié les projets industriels, financé les fêtes à Versailles, les spectacles à l’Opéra de Paris, dopé le commerce en diminuant les taxes (…) Mais l’emprunt coûte de plus en plus cher, les recettes n’augmentent pas comme espéré, l’inflation encourage la spéculation, les faillites se multiplient (…) Calonne a compris, mais il est bien tard.

  • « Mais c’est du Necker tout pur que vous me donnez là ! »

    LOUIS XVI (1754-1793), lisant le mémoire de Calonne, d’ordinaire moins rigoureux dans sa gestion publique. Histoire de France (1874), Victor Duruy

Le roi s’étonne du changement de politique. Plus que « du Necker », c’est du Turgot (…) Un projet radical pour unifier l’administration des provinces et établir l’égalité fiscale. Mais jamais les Parlements n’accepteront de cautionner cette réforme remettant en cause tous les privilèges ! (…) Il va convaincre le roi de convoquer une Assemblée des notables pour leur présenter son projet, au début de 1787. C’est le type même de la fausse bonne idée.

  • « Prenons-y garde, nous aurons peut-être un jour à nous reprocher un peu trop d’indulgence pour les philosophes et pour leurs opinions […] La philosophie trop audacieuse du siècle a une arrière-pensée. »

    LOUIS XVI (1754-1793), Lettre à M. de Malesherbes, 13 décembre 1786

Malesherbes a voulu la presse plus libre, aidé les philosophes à répandre leurs idées, permis à l’Encyclopédie de paraître (…) Plusieurs fois disgracié, il revient au Conseil du roi en 1787 et sera l’un de ses avocats en 1792. Louis XVI manifeste ici une prise de conscience tardive d’un siècle de Lumières déjà répandues dans une opinion publique toujours plus avide de réformes.
https://www.histoire-en-citations.fr/

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