Giacomo Casanova

Citation :

Je pense qu'il affabule énormément, et je ne crois pas aux trois quarts des exploits amoureux dont il se targue !  

J'espère au moins pour une !

Certes, mais le mythe "Casanova" fait rêver, non????

Monsieur de Coco a écrit:

Certes, mais le mythe "Casanova" fait rêver, non????

Je préfère nettement le prince de Ligne comme grand séducteur.
Rien qu'à le lire, nous tombons amoureuses !

Car s'il se vante certainement lui aussi, il ne cache pas pour autant ses faiblesses.

Je ne sais pas si Babet la Bouquetière et lui se planquaient tour à tour derrière le rideau stratégiquement percé de petits trous de voyeur, comme Casanova le raconte, mais il faut bien que le ( pourtant très digne ) cardinal de Bernis se soit autorisé quelques frasques pour mériter ce surnom !

Pour un cardinal, même du XVIIIème siècle, cela fait tache...

olivia a écrit:

Monsieur de Coco a écrit:

Certes, mais le mythe "Casanova" fait rêver, non????

Je préfère nettement le prince de Ligne comme grand séducteur.
Rien qu'à le lire, nous tombons amoureuses !

Car s'il se vante certainement lui aussi, il ne cache pas pour autant ses faiblesses.

Oui, de lui, je crois tout, les yeux fermés .................  

olivia a écrit:

Pour un cardinal, même du XVIIIème siècle, cela fait tache...

tout a fait d'accord

mais même pour un simple particulier, c'est pas reluisant !

olivia a écrit:

Pour un cardinal, même du XVIIIème siècle, cela fait tache...

Je vais peut être dire une énorme connerie (c’est ma journée... ), et je n’y connais rien pour tout ce qui concerne les sacrements des ordres catholiques, mais, il me semble, avoir entendu que Mazarin, par exemple, n’avait pas prononcé ses voeux.
Que son cardinalat n’était que de titre...

Je laisse la main aux spécialistes du Boudoir !!

Non, tu as tout à fait raison ! C'est une chose que je m'explique mal, mais que j'ai entendue aussi .
Il était Cardinal, mais pas ecclésiastique ???  Comprenne qui pourra .
Diphil saura nous expliquer  .

Le cardinalat est une fonction qui peut être attribuée à un diacre, prêtre, évêque. A ce titre un non prêtre (diacre) peut devenir cardinal.
Et ainsi pas de voeux...

Il faut cependant préciser que Mazarin sera cardinal sans être prêtre par une dispense exeptionelle, qui fut obtenue un peu de force de Rome.

Qu'est-ce que c'est au juste qu'un diacre ?

C'est un laïque qui reçoit un sacrement de l'évêque. Cela peut être une étape vers la prêtrise, ou être permanent. Dans ce cas c'est un homme qui a une expérience de la vie spirituelle et de l'Eglise (souvent très impliqué dans les paroisses) qui prend des responsabilité auprès de l'Eglise, mais aussi qui prend des engagement de vie (prière régulière, discipline de vie quotidienne....). Ne faisant pas de voeux de célibat ils peuvent se marier.

De nos jours ils sont très impliqués dans l'encadrement des jeunes, préparations aux sacrements, cathéchèse......

Ah, d'accord !  Merci .  
C'est un statut un peu hybride qui leur permet de beaucoup mieux comprendre les problèmes de la vie .
 Peuvent-ils officier lors de sacrements ?

Je cite une phrase de Talleyrand, à sa nièce Mme de Dino, et au sujet de son ordination (lui, est bien prêtre) :

Si j’avais agi dans un système, par principe, je comprendrais.
Mais non, tout s’est fait sans y regarder, avec l’insouciance de ce temps-là, comme nous faisions à peu près toute chose dans notre jeunesse.

Précision : les rois de France par leur sacre devenaient diacres. C'était en quelque sorte des évêques laïques.

Citation :

C'est un statut un peu hybride qui leur permet de beaucoup mieux comprendre les problèmes de la vie .
 Peuvent-ils officier lors de sacrements ?

N'étant pas prêtre, non.

Ce n'est pas hybride, c'est un statut qui existe depuis les premiers temps de l'Eglise. Cela se rapproche un peu des laïques consacrés.

olivia a écrit:

Précision : les rois de France par leur sacre devenaient diacres. C'était en quelque sorte des évêques laïques.

Ah le Sacre, quelle institution incroyablement profonde et complexe. Je pense que les quelques personnes qui l'ont reçue, si elles comprenaient tout, devait se sentir sous le poid d'une charge incroyable, mais tellement belle.

Citation :

Je cite une phrase de Talleyrand, à sa nièce Mme de Dino, et au sujet de son ordination (lui, est bien prêtre) :

Si j’avais agi dans un système, par principe, je comprendrais.
Mais non, tout s’est fait sans y regarder, avec l’insouciance de ce temps-là, comme nous faisions à peu près toute chose dans notre jeunesse.

Eh ! Il ne se cachait même pas d'être athée .  
Il en disait de vertes et de pas mûres ! Souviens-toi de la fête de la Fédération, quand il glisse tout bas à la Fayette :
Vous savez vous .... Ne me faites pas rire !

olivia a écrit:

Précision : les rois de France par leur sacre devenaient diacres. C'était en quelque sorte des évêques laïques.

Cérémonial du sacre et du couronnement des rois et reines de France. 1825


Ces sept onctions et ces oraisons finies, l'archevêque de Rheims, aidé des évêques de Laon et de Beauvais, referme les ouvertures de la chemise et de la camisole du roi, avec d«s lacets d'or. Ensuite le roi s'étant levé, le grand-chambellan revêt Sa Majesté de la tunique, de la dalmatique et du manteau royal; ces vêtemens sont de velours violet, semé de fleurs de lis brodées en or, et représentent les habits des trois ordres de sous-diacre, de diacre et de prêtre.

Le roi ainsi revêtu, se met à genoux devant l'archevêque de Rheims, lequel assis avec sa mitre, reprend la patène, et fait à Sa Majesté la huitième onction sur la paume de la main droite, et ensuite la neuvième sur celle de la main gauche, en faisant cette prière.

Je crois que, lors de sa messe d'ordination (la première des deux messes qu'il célèbrera) à la fin de l'office il se retourna vers sa famille et leur dit "vous me le paierez".

Il n'était pas triste ! Il n'est pas pour rien le petit chouchou de Clio !

Citation :

Souviens-toi de la fête de la Fédération, quand il glisse tout bas à la Fayette :
Vous savez vous .... Ne me faites pas rire !

Oui...

Je raconte cette fois, et pour en revenir à lui, un entretien entre Bernis et Fleury.
Les vocations n’étaient certes pas très établies...

Bernis, jeune abbé ?  , a des ambitions.
Il veut rencontrer le cardinal de Fleury qui peut, selon lui, le récompenser du mérite qu’il s’attribue.
Rencontre improbable entre un jeune homme impertinent, à la réputation déjà sulfureuse, et un vieillard de 88 ans, premier ministre du roi et cardinal.

D’après les Mémoires de Bernis :

En m’entendant nommer, il me salua, et me dit en branlant un peu la tête :
« Ah ! Ah ! ».
Je m’avançais avec une contenance modeste, mais assurée, et je lui dis :

« Monseigneur, tant que j’ai été dans l’âge de l’enfance, j’ai respecté les préjugés de votre Eminence ; je suis aujourd’hui dans l’âge d’essayer des les détruire, l’honneur même m’en fait un devoir ; je viens demander à votre Eminence comment, si jeune, j’ai pu démériter au point de déplaire au roi.
De quoi suis-je accusé ? Ai-je manqué à la religion, à mon devoir de sujet ou à la probité ?
- Monsieur, interrompit le cardinal, vous le prenez-là sur un ton bien grave : on ne vous reproche rien attaque les principes.
Mais vous n’avez point de vocation.
- Vous me rassurez, répondis-je, car Dieu seul lit dans les coeurs ; et puisque votre Eminence n’a rien d’essentiel à me reprocher, j’ose réclamer les bontés dont elle honore mon père : si je ne suis coupable, Monseigneur, que des étourderies de jeunesse, je vous en apprendrai plus plus qu’on ne vous en a dit, et je ne croirai pas me faire tort dans votre esprit.
Tout le monde a été jeune : aussi, je supplie votre Eminence de venir à mon secours. »

Je vis vers la fin de ma harangue que le front du cardinal s’obscurcissait ; il m’interrompit avec humeur et me dit avec dureté :
« Oh ! Monsieur, tant que je vivrai, vous n’aurez point de bénéfices !
- Eh bien, Monseigneur, j’attendrai », répondis-je en lui faisant une profonde révérence.


_______


Ce j’attendrai fit le tour de Versailles !!
Le cardinal, ayant savouré la répartie impertinente, la divulgua en personne.

Citation :

olivia a écrit:

Précision : les rois de France par leur sacre devenaient diacres. C'était en quelque sorte des évêques laïques.

Ah le Sacre, quelle institution incroyablement profonde et complexe. Je pense que les quelques personnes qui l'ont reçue, si elles comprenaient tout, devait se sentir sous le poid d'une charge incroyable, mais tellement belle

C'est une des raisons qui me fait tant aimer la monarchie française.   Le Roi Très-Chrétien...  Je trouve cela merveilleux.  
Je pense vraiment, que hormis Henri IV, tous l'ont vécu sincèrement.  
Et pour une fois, même Louis XVIII l'a très bien compris puisqu'il n'a pas osé se rendre à Reims.