Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr

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yann sinclair

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MessageSujet: 07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr   07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr Icon_minitimeVen 7 Juin - 8:14

dimanche 7 juin

19 prairial


M. Pelletan apprit que le gouvernement avait accueilli la demande qu'il lui avait faite d'être secondé par un collègue, dans la triste mission qui lui avait été confiée
07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr Jeanba10

M. Dumangin, premier médecin de l'hôpital de l'Unité, se présenta chez lui dans la matinée du 19 prairial avec la lettre d'avis émanée du Comité de sûreté publique

ils se transportèrent ensemble immédiatement à la Tour

ils apprirent en arrivant que l'enfant, dont la faiblesse était extrême, avait, après les frictions e la potion ordinaire, éprouvé un évanouissement qui avait fait craindre sa fin prochaine

Cependant il était un peu remis quand les médecins montèrent, vers 9 heures, accompagnés d'Hébert qui resta muet et comme gêné pendant la visite

Désarmés devant un épuisement toujours croissant, ils reconnurent qu'il ne restait plus d'espoir de raviver une existence usée par de si longues tortures, et que tous les secours de leur art ne sauraient désormais que contribuer à adoucir la dernière phase de cette lamentable agonie

ils exprimèrent un vif étonnement de l'abandon dans lequel on le laissait pendant la nuit et une partie de la journée

Comme les gardiens leurs répondirent qu'ils suivaient une consigne rigoureusement imposée, les médecins insistèrent, dans le bulletin, sur la nécessité de donner au petit Capet, une garde-malade

Le Comité de sûreté générale prit, en date du lendemain, un arrêté pour autoriser les médecins à placer une personne de leur choix auprès du lit de souffrance de l'enfant

Cette permission vient bien tard, si tard que le même jour le Comité de sûreté générale dut prendre un autre arrêté qui, comme on le verra, annulait la première mesure devenue, hélas, inutile

Les médecins permirent un verre d'eau sucrée, si l'enfant, dont le gosier était brûlant, demandait encore à boire, et ils se retirèrent avec le sentiment d'une douloureuse impuissance

L'avis de M. Pelletan fut que le jeune Prince ne passerait pas le lendemain

M. Dumangin croyait le terme un peu plus éloigné

Il fut convenu entre eux que, le lendemain matin, le
docteur Pelletan reviendrait visiter le malade à 8 heures

et M. Dumangin à 11 heures

Les médecins avaient à peine franchi le seuil de la porte, que la langue d'Hébert se délia par cette brusque apostrophe que les gardiens nous ont transmise:

"Dites donc, citoyens, Marat était le médecin des gardes du corps du Capet d'Artois, il n'en était pas moins l'ami du peuple"

Remonter le soir à l'heure du souper, Gomin fut bien agréablement surpris de trouver le malade un peu mieux: son teint lui parut plus clair, son œil plus vif, sa voix plus forte

"C'est vous", dit-il tout d'abord à son gardien avec un mouvement qui ressemblait à de la joie

"Enfin vous souffrez moins ?" dit Gomin

"Moins" dit l'enfant

"C'est à cette chambre que vous le devez. Ici du moins l'air circule en pleine liberté, la lumière y pénètre. Les médecins viennent vous voir et vous devez être un peu consolé"

Il regarda le surveillant d'un œil plein d'amertume

C'est œil, si pur il y a un instant, se voila, puis il brilla tout à coup d'un éclat nouveau

Une grosse larme en en avait jailli et avait roulé sur sa joue

Gomin lui demanda ce qu'il avait:

"Toujours seul !" avait-il répondu. Ma mère est restée dans l'autre Tour!"

On voit que tout ce que son cœur avait encore de chaleur et de tendresse, ce malheureux enfant le donnait à sa mère absente

cet amour filial avait survécu à tout; cet amour était fort comme sa volonté, il était profond comme son âme

L'amour, c'est l’Écriture qui l'a dit, est plus fort que la mort

Aux heures où la réflexion dominait le sentiment de ses souffrances, toute autre pensée s'effaçait en lui, et son cœur si éprouvé se refermait doucement sur l'image adorée de sa mère

Gomin reprit:

"C'est vrai, vous êtes seul et c'est bien triste, mais vous n'avez pas ici, comme on a ailleurs, le spectacle de tant de méchants hommes et l'exemple de tant de mauvaises actions"

"Oh ! Je vois assez, murmura-t-il, mais (ajouta-t-il d'une voix adoucie en arrêtant les yeux sur son gardien et en appuyant la main sur son bras) je vois aussi de braves gens e ils m'empêchent d'en vouloir à ceux qui ne le sont pas"

Gomin lui dit alors:

"N, que vous avez vu souvent ici comme commissaire, a été arrêté et il est maintenant en prison"

(Malgré ses efforts, Gomin qui se rappelait parfaitement le fait, n'a pu se souvenir du nom du municipal. Les registres des écrous ne nous  ont point fourni non plus ce renseignement)

"J'en suis fâché" dit le Prince

"Est-ce ici?"

"Non, ailleurs, à la Force, dans le quartier Saint-Antoine"


Une âme ordinaire se serait crue vengée: lui, il eut la magnanimité de plaindre son persécuteur

il fit une longue pause et répéta avec réflexion:

"J'en suis bien fâché, car voyez-vous, il est plus malheureux que nous: il mérite son malheur"

C'est paroles, d'une si grande simplicité et d'une si haute sagesse, doivent étonner sans doute dans la bouche d'un enfant qui n'avait guère que dix ans ! elles sont telles pourtant qu'elles ont été prononcées et ce ne furent pas seulement les mots qui frappèrent le plus l'interlocuteur, ce fut l'accent vrai, simple, pénétrant, avec lequel ils furent dits: tant il est vrai qu'il y a une sorte de précocité que donne la douleur, ou, pour parler un langage plus chrétien, une sorte d'inspiration que Dieu envoie à ceux qui souffrent et qui vont mourir

La nuit vint, nuit suprême, que les règlements le condamnaient encore à passer dans la solitude, côte à côte avec la souffrance, sa vieille compagne; mais cette fois du moins avec la mort à son chevet

Ce fut encore Lasne qui le lundi 8 juin 1795, entra le premier dans sa chambre entre 8 et 9 heures




Le martyre du Dauphin Louis, victime de l'acharnement des révolutionnaires.

Conférence prononcée à Marseille par Hilaire de Crémiers le 21 janvier 2008 (anniversaire de la mort de Louis XVI), lors du repas organisé par la Fédération Royaliste Provençale
07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr Philip10

Philippe-Jean Pelletan chirurgien français, apprit que le gouvernement avait accueilli la demande qu'il avait faite d'être secondé par un collègue dans la triste mission qui lui avait été confiée  

M. Jean Baptiste Eugène Dumangin, premier médecin de l'hôpital de l'Unité, se présenta chez lui dans la matinée du 9 prairial (dimanche 7 juin), avec la lettre d'avis émane du Comité de sûreté publique.
Couverture

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MessageSujet: Re: 07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr   07 juin 1795 (19 prairial): Agonie de l'Enfant-Martyr Icon_minitimeVen 7 Juin - 11:01

Il y a 199 ans aujourd'hui, Louvel le régicide était exécuté. 40 ans de recherches me permettent d'affirmer qu'il était Louis XVII. Et que Louis XVIII savait (très nombreux indices autour de Louvel).

Je pense que dans un an, nous saurons que je ne me suis pas trompé. Louis XVIII a du vouloir que la Vérité n'éclate que plus tard.

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"Je sais le fils de Louis XVI vivant ! Et je verrai pendu ce scélérat de corse !" Barras. Consulat.
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