Le roi Georges III

Ce matin, je viens de recevoir ce livre

Georges III de Ghislain de Diesbach
Berger Levrault , 1996, 279 p

Source : La reine scandaleuse Caroline de Brunswick , reine d’Angleterre ( 1768-1821 ) de Maurice Soulié , Payot , 1928

Sur ce portrait, il a vraiment les yeux d'un fou...

J'ai voulu poster l'un des portraits de Georges III de mon livre sur Georges III, mais c'est par trop foncé . On ne verrait rien...Dommage...

Merci

Voici toute une série de vidéos intéressantes sur Georges III. Mais bon, elles sont en anglais ! Voici déjà la première :

https://www.youtube.com/watch?v=q5SmjNObSNk

Voici les autres :

https://www.youtube.com/watch?v=IPdZMj32AII


https://www.youtube.com/watch?v=zJJdks4p9OQ

Oufti !!! C'est fou le nombre de vidéos qu'il y a sur Georges III sur You tube !

En voici encore une autre :

http:// www.youtube.com/watch?v=5eiEdLARi0s

Voici une vidéo qui montre les différents portraits de la reine Charlotte qui fut si méchante avec Caroline de Brunswick

https://www.youtube.com/watch?v=O1fHDV1QOho

J'ai regardé la table des matières de mon livre sur Georges III et cela traite bien des sujets politiques. Ainsi , notre connaissance de la famille royale anglaise va s'étoffer ...

Je viens de lire l'avant propos de ce livre et ce qui me frappe, c'est de voir l'image d'un roi tout à fait méconnu qui a plusieurs traits de ressemblance avec Louis XVI , folie mise à part évidemment.

Georges III était quelqu'un pénétré de la grandeur de sa mission de Roi, tout comme Louis XVI. Il avait une grande conscience professionnelle.Il était économe, sobre et vertueux.
Ainsi il menait un train de vie réduit et frugal et s'occupait des déshérités de son royaume. N’allait-il pas jusqu’à faire verser une pension au prétendant Stuart qui avait pourtant essayé de renverser sa dynastie ? Il avait du goût pour l'agronomie et les arts appliqués. Combien de fois n'a t-il pas aidé les petites manufactures à s'en sortir ?

Il était religieux tout comme Louis XVI.
Il passait même pour bigot et savait faire preuve de tolérance.
Et je cite Ghislain de Diesbach : " Ce fut ainsi que lors de la Cession du Canada français à l’Angleterre , il promit de respecter la foi catholique de ses nouveaux sujets, ce qui passa pour un acte de coupable tolérance . Jamais il ne manifesta ce sectarisme qui fit du grand Pitt un champion furieux du protestantisme et c’est cette volonté de conciliation qui l’anima lorsqu’il ratifia , contre le vœu de la nation , les premières mesures destinées à relever la triste condition des catholiques de son royaume. "
Tout comme Louis XVI , il s'intéressait aux explorations maritimes.
Il patronna le capitaine Cook.
Mais tout comme Louis XVI, ce fut un roi immobile qui voyagea virtuellement .

A la différence de Louis XVI, il sut s'entourer d'hommes d'état capables de gouverner le pays ùmême s'il ne sympathisait pas avec eux ( l'exemple des Pitt ). Il avait compris qu'on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments .

Au final, c'est un roi méconnu qui n'a guère tenté les biographes et pourtant...

Je sens que la lecture de ce livre va être passionnante !

Madame de Chimay a écrit:

N’allait-il pas jusqu’à faire verser une pension au prétendant Stuart qui avait pourtant essayé de renverser sa dynastie ? [/u]Il avait du goût pour l'agronomie et les arts appliqués. Combien de fois n'a t-il pas aidé les petites manufactures à s'en sortir ?

C'est lui qui paya le monument des Stuart réalisé par Canova à St Pierre de Rome.

Il faut souligner la générosité de Georges III...

J'attends avec joie vos commentaires sur cette biographie !

Un autre trait de ressemblance avec Louis XVI, c'est son accession au trône très jeune . Il avait 21 ans et le début de son règne a suscité beaucoup d'espérances. Les gens attendaient un mieux-être économique.

Je cite Ghislain de Diesbach : " Bref, chacun dans le royaume s'imagine que le nouveau règne va servir ses intérêts et cette grande illusion se trouve encouragée par le fait que pour la première fois depuis l'accession au trône de la Maison Hanovre au trône d'Angleterre , celui-ci est occupé par un souverain presque indigène, c'est à dire qu'il est né dans le pays et en parle la langue."

Donc même similitude qu'avec Louis XVI pour les espérances d'un mieux-être économique dès le début du règne...

Madame de Chimay a écrit:

Voici une vidéo qui montre les différents portraits de la reine Charlotte qui fut si méchante avec Caroline de Brunswick

https://www.youtube.com/watch?v=O1fHDV1QOho

Merci pour le lien
La biographie de Ghislain de Diesbach a vieilli (mais a le mérite d'être en français )

https://www.youtube.com/watch?v=gdBHGv9lYRI&feature=endscreen&NR=1
George III " no taxation without representation"....
https://www.youtube.com/watch?v=SUf0b3DHQ1Y&feature=related

Georges III est un roi peu connu et la bio de G. Diesbach est la seule en français que j'ai trouvé sur lui...

Parmi les sources de Ghislain Diesbach , les mémoires de Walpole. Les voici réédités :

-Memoirs of the reign of king Georges III de Horace Walpole et sous la direction de Derek Jarrett
Yale University Press, 2000, 1040 p : 202 euros

Je viens de trouver ce livre :

-The Duke of Portland : Politics and Party in the age of Georges III de
David Wilkinson
Palgrave Macmillan, 2002, 216 p : 95,07 euros

Les débuts de la Maison Hanovrienne en Angleterre ne sont pas tristes du tout. C'est Amour, haines et passions à souhait ! C'est parfois aussi vilain que Pierre Le Grand !
Et je vous fais grâce des détails...
Pauvre Georges III ! Quelle hérédité !

Les parents de Georges III , en désaccord avec le roi Georges II, se retirent à Cliveden , une petite ville sur la Tamise près de Londres. Une petite Cour se forme autour d'eux . On y note la présence de Lord Bolingbroke mais surtout celle de Pitt et de ses protecteurs.
Pitt, l'opportuniste à souhait ! Voici ce que dit Diesbac sur lui : " Issu d'une famille honorable qui s'était distinguée dans le commerce avec les Indes occidentales, William Pitt s'était retrouvé orphelin de bonne heure et par suite de la mauvaise gestion de son père , beaucoup moins riche qu'il aurait dû l'être. Nanti d'une grande situation mondaine sans avoir les moyens de la soutenir par un train approprié , il avait résolu ce délicat problème en devenant l'hôte à demeure des puissantes maisons de l'aristocratie whig , notamment de celle des lords Grenville dont il finit par épouser la soeur , Lady Hester Grenville.
(...) L'ambition des deux frères , servie par le génie de Pitt , valut à l'aîné de devenir premier Lord de l'Amirauté
et au second d'être à son tour premier ministre."

Pitt, quel brillant parcours pour un pique-assiette et un opportuniste !

Les Grenville ne sont pas à confondre avec Lord Granville (ambassadeur de Grande Bretagne en France durant la restauration) de la famille de Leveson-Gower. La première étant une famille de mondre extraction, mais influente semble-t-il, alors que la seconde est une famille très puissante, et de noblesse ancienne (pour la Grande Bretagne).

Georges III reçut une éducation pas très " adéquate ". Voici ce qu'en dit Diesbach : " C'était un enfant un peu endormi, boudeur, taciturne, obstiné dans ses idées en dépit d'une apathie qui paraît avoir été une sorte de réflexe de protection contre l'autorité de ses maîtres.

En fait , l’intelligence du prince aurait demandé , pour se développer et s’élever au-dessus de sa médiocrité congénitale, un système éducatif très différent de celui que ses maîtres avaient adopté. Harassé par un enseignement intensif , plus sermonné qu’éclairé et moins encouragé que rabroué, le jeune prince vivait dans une perpétuelle contrainte qui ne laissait guère à ses qualités naturelles l’occasion de se manifester. Sans être arriéré d’esprit comme le prétendait un de ses gouverneurs , Lord Waldegrave, il était certainement retardé dans son développement intellectuel et il progressait peu sur le chemin aride du savoir que ses précepteurs ne s’efforçaient guère de lui égayer.
Une grande timidité , une pudeur plus grande encore dans l’expression des sentiments le rendaient extrêmement réservé et lui faisaient garder pour lui toutes ces peines d’enfants, quelquefois si lourdes à porter mais qui deviennent légères lorsqu’il est possible de les confier à quelqu’un .

A défaut d’un esprit vif et curieux , il avait une grande conscience , trait dominant de son caractère et un cœur aimant qui souffrait de ne pouvoir s’attacher à quelqu’un. Il aimait son père , mais d’une affection muette car le Prince de Galles était trop occupé par ses maîtresses qui se disputaient son cœur , pour se pencher sur celui de ses enfants et en deviner les secrets.
La princesse de Galles, de son côté , n’était pas une mère attendrie . elle se montrait dure, exigeante, autoritaire , sans jamais tolérer une faiblesse ou un manquement aux règles fixées.
Elle ne lassait point de rappeler à son fils Aîné les devoirs qui l’attendaient et, même sorti de l’adolescence , elle continua de le traiter comme un enfant. Ses fils la craignaient et l’un d’eux répondit à quelqu’un qui lui demandait s’il aimerait un jour avoir des enfants :
-Non, car je ne veux pas qu’ils soient aussi malheureux que je le suis. "

J'ai retiré le portrait de Georges III car c'est une image à copyright.
Pour admirer ce portrait, il suffit de taper sur Google pastel de liotard sur georges III.

La mère de Georges III : la princesse Magdalena Augusta von Anhalt-Zerbst

Ce qui me frappe dans cette vie de Georges III, c'est de lui voir un certain nombre de points de ressemblances avec Louis XVI :

-Une famille épouvantable. Un Roi Georges II tyrannique , préférant pour successeur son deuxième fils, à savoir le duc de Cumberland ( celui-là même qui écrasa le soulèvement Stuart ) au détriment de son fils aîné.
Un Georges II , non seulement tyrannique mais aussi ayant montré des velléités d'assassinats. Il haïssait tellement le prince de Galles qu'à un moment donné , la vie du futur Georges III a failli être en danger.
C'était Dallas avant l'heure !

https://www.youtube.com/watch?v=27SBbGOxoRg

-Orphelin de père à 13 ans .

Je vous prépare la suite . Mais la Maison Hanovre en Angleterre, c'est vraiment Dallas avec aussi des reines et des princesses souffrant du syndrôme Blanche-Neige ...

Quelle hérédité !
Oufti, c'est pas un cadeau que la reine Anne a fait à l'Angleterre en choisissant cette maison de Hanovre ...

Georges III perdit son père à l’âge de 13 ans et ce fut donc sa mère qui assura la régence aidée par Lord Bute , un lord écossais qui prétendait se rattacher à la maison des Stuart. Assurer la régence , c’était contrôler l’esprit du jeune prince et à travers lui gouverner l’Angleterre. Pour ce faire, Lord Bute sema la suspicion dans l’esprit du jeune prince . Il s’agissait de conforter sa position et d’écarter des rivaux dangereux comme Pitt. Pour ce faire , Lord Bute se fit nommer précepteur du jeune prince. Bientôt , le prince de Galles lui donna pleinement sa confiance. Il le considérait comme une sorte de père spirituel tant il est vrai que les relations entre eux deux passaient bien .
D’où une influence bienfaisante pour l’équilibre affectif du jeune prince mais au niveau politique, ce fut une catastrophe.

Le Prince de Galles connut un premier amour avec une jeune fille de la secte des Quakers mais on ne lui permit pas d’aboutir.
Ainsi donc, on faisait tout pour l’isoler et pour qu’il n’ait pas de contact avec la Nation.
Un exemple parmi d’autres : la reine lui refusa un jour la permission d’aller passer une revue de la flotte à Portsmouth « de crainte qu’il ne subît une influence extérieure ».


Lord Bute




Lord Bute était l'amant de la maman de Georges III. Il succéda aussi à un certain nombre de précepteurs incapables .
C'était une personne ressource pour Georges III , en ce sens qu'il était très humain, écoutait ce que le prince disait et surtout le poussait à avoir foi en lui-même. Cette écoute permit à Georges III de s'ouvrir et de ne pas rester dans sa coquille.
Voilà, c'est ce qui a manquè à Louis XVI : une personne ressource , capable de le dynamiser et de lui donner foi en lui-même...