Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 23 avril 1617:

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 23 avril 1617:    23 avril 1617:  Icon_minitimeMar 23 Juil - 16:04

Dimanche 23 avril 1617

Louis XIII se leva vers sept heures: il avait mal dormi; depuis quatre jours il ne dormait plus [Journal d'Arnauld d'Andilly, éd. Halphen, 1857, p. 283. Le roi le dit lui-même. Il ajouta, parlant à Chaulnes: Je ne sais ce que j'aurois à dire à mon premier médecin (Chaulnes, Relation exacte, p. 454). Héroard n'a rien remarqué.]

Le temps était mauvais.

La pluie, qui n'avait pas cessé de tomber pendant les deux semaines précédentes, continuait.

A huit heures, le prince déjeuna.

Suivant ce qui avait été décidé, on devait attendre que Concini vînt au Louvre, ce qu'il avait l'habitude de faire sur les neuf à dix heures, pour le prévenir que le roi le priait de passer au cabinet des armes.

En attendant, Louis XIII se rendit dans sa petite galerie, où il se mit à jouer au billard: il n'irait à la messe que tard, lorsque l'affaire serait achevée.

Pendant ce temps.

Vitry, qui était venu de bonne heure, se préparait.

Il avait convoqué des gentilshommes de ses amis qu'il avait placés dans la cour du Louvre, en leur recommandant de se promener isolément sans attirer l'attention; sous leurs manteaux, qui les enveloppaient à cause de la pluie, les gentilshommes avaient des pistolets chargés.

Prétextant que le roi pouvait partir d'un instant à l'autre afin d'aller à la messe, Vitry avait fait prendre les armes à la compagnie des gardes du corps de service, avec ordre de rester dans la cour comme pour faire escorte à sa Majesté.

Dix heures, onze heures sonnèrent; le maréchal ne venait pas.

Depuis la veille au soir, on avait chargé Dubuisson de surveiller la maison au coin du quai et de prévenir dès que le maréchal sortirait.

Dubuisson vint dire que durant toute la nuit il avait remarqué des allées et venues et qu'on ne s'était pas couché chez Concini.

Louis XIII, énervé, s'impatientait; voyant que midi approchait, il donna le signal du départ pour la messe: il alla l'entendre à deux pas, de l'autre côté de la rue d'Autriche, à la chapelle de l'Hôtel du Petit-Bourbon.

Ce fut à la fin de la messe que Dubuisson, enfin accourant, annonça que le maréchal entrait au Louvre et qu'il se rendait dans les appartements de la reine mère.

On se hâta pour aller dire à Concini que le roi l'invitait à passer au cabinet des armes.

Mais pendant qu'on montait chez Marie de Médicis par un escalier, le maréchal descendait par un autre et s'en allait.

Il était trop tard; le coup était manqué; le roi alla dîner [Chaulnes, Relation exacte, p. 455. Déageant ne parle pas de la journée du 23. Nous avons l'emploi de cette journée par Louis XII dans Héroard (Journal, Bibl. nat., ms. fr. 4025, fol. 391 r°). Le texte de Chaulnes se trouve confirmé]

Après le dîner, il y eut conférence.

Décidément, l'idée de faire monter le maréchal au cabinet des armes était trop compliquée.

Et s'il refusait de s'y rendre, par défiance ?

D'autre part, déjà, une vingtaine de personnes se trouvaient dans le secret; c'était miracle que celui-ci n'eût pas transpiré !

Il était impossible d'attendre.

Vitry proposa d'arrêter le lendemain même, au matin, Concini à l'entrée du Louvre, dans l'espèce de souricière constituée par les deux portes du château.

Vieille forteresse élevée jadis par Philippe-Auguste pour protéger Paris du côté de l'ouest, comme la Bastille le protégera du côté de Test, le Louvre avait conservé sur deux de ses quatre côtés son aspect rébarbatif du moyen âge: des tours massives, de grands murs, des fossés profonds [Sauf une petite gravure fantaisie de Saint-Igny, les imageries un peu fruste, françaises ou allemandes, composées à propos de l'assassinat de Concini, donnant l'entrée du Louvre, nous ne connaissons pas de dessin du temps figurant cette porte du Louvre]

L'entrée sur la rue d'Autriche, — du côte de Saint-Germain-l'Auxerrois, vers le milieu de la cour carrée actuelle, — était l'entrée non d'un palais, mais d'un château féodal: deux tours sombres, des deux côtés d'une porte basse et étroite, donnant accès a un passage voûté où un carrosse pouvait à peine passer; a côté de cette porte, destinée aux charrois, une petite, dite le guichet, faite pour les piétons, avec un pont-levis spécial dénommé la planchette; en avant de la porte, le pont-levis, long de six mètres, large de quatre; puis, prolongeant le pont-levis sur le fossé, un pont fixe en bois, dit second pont du Louvre, ou pont de bois, de cinq mètres de long sur quatre de large; et, enfin, terminant le pont fixe, une grande porte qui s'ouvrait sur la rue d'Autriche et qu'on appelait la grande porte de Bourbon [En 1866, on a pratiqué des fouilles dans la cour carrée du Louvre et on a mis à découvert les fondations des constructions dont nous parlons. Un plan de ces fondations relevées a été donné par Berty dans sa Topographie historique du Vieux Paris (le Louvre, t. II, p. 109). C'est d'après ce plan que nous établissons les dimensions que nous venons d'indiquer. Pour la grande porte de Bourbon et le pont de bois voir le Définiment de la guerre apaisée par la mort de Concino Concini, Paris, 1617, in-12°, p. 6 et la lettre de Simon Chabot, du 28 avril 1617, dans Bulletin de la Société des bibliophiles bretons, 2e année, 1878-1879, p. 62]

La pensée de Vitry était que dès que Concini aurait passé cette grande porte, on la fermât derrière lui pour le couper de sa suite et que, d'autre part, l'autre porte basse demeurant close, le guichet à peine seul ouvert pour la circulation, Concini se trouvât ainsi pris sur le pont-levis [Mercure français, 1617, p. 197.]

Louis XIII approuva.

Le roi passa le reste de l'après-midi comme à l'ordinaire; il alla faire sa visite quotidienne à Anne d'Autriche, à Marie de Médicis; par la grande galerie se rendit aux Tuileries; de là gagna les Feuillants, où il assista aux vêpres; revint vers 4 heures, en carrosse, à cause de la pluie; soupa à sept heures et demie; de nouveau revit Marie de Médicis; puis se retira dans sa chambre et se coucha vers dix heures[Héroard, Bibl. nat., ms. fr. 4025, fol. 391 r°.]


M. Dubuisson avait repris sa garde rue d'Autriche, au coin de l'hôtel de Bourbon.

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23 avril 1617:  C_icgp11
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