Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 03 mai 1617

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 03 mai 1617   03 mai 1617 Icon_minitimeMar 23 Juil - 16:51

Mercredi 3 mai 1617

Veille de l'Ascension, à deux heures et demie de l'après-midi, eut lieu ce départ.

La pluie, cessée depuis le 24 avril, avait repris.

Une foule énorme remplissait la cour du Louvre et les abords.

A l'heure fixée, Louis XIII, accompagné de son frère Gaston, du prince de Joinville, de M. de Luynes, de Bassompierre et de quelques autres, — on avait décidé que ni Vitry ni du Hallier ne seraient présents, — descendit par la montée du quartier de la reine régnante à l'antichambre de la reine mère, au rez-de-chaussée, où devait avoir lieu l'entrevue[306].

Il était habillé d'un pourpoint blanc, de chausses rouge écarlate, coiffé d'un feutre noir à plume blanche, botté et éperonné[307]; son visage calme ne révélait aucune émotion[308].

Dans l'antichambre, une vingtaine de seigneurs, donnant comme mot de passe saint Louis, étaient entrés.

Le roi avant pénétré, Marie de Médicis se fît attendre la longueur de deux Pater, puis elle apparut[309].

Elle était simplement vêtue[310]; elle avait la mine basse.

Louis XIII s'avança vers elle, le chapeau à la main, et, d’une voix posée, lui dit: Madame, je viens ici pour vous dire adieu et vous assurer que j'aurai soin de vous comme de ma mère.



J'ai désiré de vous soulager de la peine que vous preniez en mes affaires; il est temps que vous vous reposiez et que je m'en mêle: c’est ma résolution de ne souffrir plus qu'autre que moi commande en mon royaume. Je suis roi, à présent.



J'ai donné ordre à ce qui est nécessaire pour votre voyage et commandé à La Curée de vous accompagner; vous aurez de mes nouvelles étant arrivée à Blois.


Adieu, Madame, aimez-moi et je vous serai bon fils[311].

Marie de Médicis avait les yeux pleins de larmes; elle répondit: Monsieur, je suis très marrie de n'avoir gouverné votre État pendant ma régence et mon administration plus à votre gré que je n'ai fait, vous assurant que j'y ai néanmoins apporté la peine et le soin qu'il m'a été possible, et vous supplie de me tenir toujours pour votre très humble et très obéissante mère et servante.

Puis, allant vers la fenêtre, elle s'accouda et pleura.

Elle dit ensuite au roi: Je m'en vais; je vous supplie d'une grâce en partant, que je veux me promettre que vous ne me refuserez pas, qui est de me rendre Barbin, mon intendant.

La phrase n'était pas prévue.

Louis XIII regarda sa mère sans rien répondre.

Elle reprit: Ne me refusez point cette seule prière que je vous fais !

Et, comme il se taisait toujours, le regard fixé sur elle: Peut-être, fit-elle, est-ce la dernière que je vous ferai jamais !

Le roi ne répondait pas.

Elle dit brusquement: Or sus ! et, se baissant, elle embrassa son fils.

Louis XIII fit une révérence et tourna le dos. La suite présenta ses hommages.

Comme Marie de Médicis retenait Luynes afin d'insister auprès de lui sur le sujet de Barbin, le roi se retourna: Luynes ! Luynes ! Luynes ! appela-t-il; puis il sortit.

Marie de Médicis, appuyée contre la muraille, entre les deux fenêtres, sanglotait[312].

Elle quitta son appartement avec M. de Bressieux.

L'affluence de monde était telle qu'elle eut beaucoup de peine, malgré les gardes, à rejoindre son carrosse.

Avec elle montèrent mesdames de Soissons, de Guise, de Longueville, destinées à lui tenir compagnie jusqu'à Bourg-la-Reine.

Les chevau-légers du roi, commandés par M. de la Curée et qui devaient aller à Blois, entouraient la voiture.

Le cortège était considérable[313]; il allait tenir depuis le haut de la rue Dauphine jusqu'à l'entrée du Pont-Neuf, vers le Louvre.

En tête s'avançait le carrosse de l'écuyer de la reine, dans lequel étaient M. Phélipeaux, le marquis de Thémines et Nicolas Roger, le fidèle valet de chambre.

Puis venait le grand carrosse de Marie de Médicis, couvert de velours noir, traîné de six chevaux bais; ensuite un petit carrosse de campagne, préparé pour la route, en cuir de Russie rouge, à fers dorés, recouvert d'une toile blanche, afin d'éviter la poussière, et traîné de six chevaux blancs harnachés de cuir rouge à fers dorés: il était vide; le carrosse de Mesdames, les filles de la reine, qui avaient reçu l'autorisation d'accompagner leur mère jusqu'à trois lieues[314]; les voitures de mesdames de Soissons, de Guise, de Longueville, destinées à ramener celles-ci; celles de madame de Guercheville, de madame de Bressieux; un dernier modeste, contenant les évêques de Luçon et de Chartres, en tout douze ou quinze carrosses.

Un grand nombre de gentilshommes à cheval précédaient, escortaient et suivaient; la foule, muette, regardait passer la souveraine déchue[315].

Lorsque le cortège fut engagé dans la rue Dauphine, Marie de Médicis, arrivée au bout du Pont-Neuf, fit tourner brusquement sa voiture à gauche et suivit le quai jusqu'à la rue Saint-Jacques, qu'elle remonta afin de gagner la grande route d'Orléans[316]

D'une des fenêtres de l'appartement de la reine régnante, sur la cour du Louvre, Louis XIII avait vu partir sa mère.

Lorsqu'elle fut sortie, il se rendit au bout de la petite galerie, et, du balcon, impassible, regarda longtemps le défilé qui suivait le Pont-Neuf.

Dès que le dernier cavalier eut disparu, il donna le signal du départ de la cour pour Vincennes[317]...

Dans la grande salle des Pas-Perdus du palais de Justice, les avocats, commentant entre eux les événements, disaient: Nous avons un roi ![318]...

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