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| La vie du Roi Louis XVI au travers de documents | |
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madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Dim 19 Avr - 10:51 | |
| Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette, Voici une collection de documents ayant jalonné la vie du Roi Louis XVI. LOUIS XVI ET L’INOCULATION DE LA VARIOLE : QUATRE BULLETINS DE SANTÉ ROYAUX (24, 25, 26 ET 29 JUIN 1774) Date de publication : avril 2020 Auteur : Pierre-Yves BEAUREPAIRE Professeur d'histoire moderne à l'Université de Nice-Sophia Antipolis.De la variole naturelle de Louis XV à la variole artificielle de Louis XVILe 24 juin 1774, date du premier bulletin de santé, Louis XVI est roi de France depuis seulement un mois et demi. Suite à la mort de son grand père, Louis XV, le 10 mai 1774, après une longue agonie, de la variole, déclarée le 26 avril à Marly, la décision a été prise d’inoculer au jeune roi la petite vérole, c’est-à-dire la variole.Ce sera le 18 juin. Elle est dite vérole artificielle pour la distinguer de la vérole naturelle, contractée involontairement, et qui est nettement plus virulente. Le célèbre mathématicien suisse Daniel Bernoulli estime alors dans « Réflexions sur les avantages de l’Inoculation […] lues dans l’assemblée publique du 16 avril 1760 » publiées dans le Mercure de France en avril 1760, que l’espérance de vie à la naissance d’un enfant non inoculé est de 11,5 ans alors que celle d’un inoculé augmente à 25,5 ans. Le rapport de l’inoculation royale indique : « La Famille royale persuadée enfin par l’évidence des faits les plus authentiques et les plus multipliés, qu’il n’existait qu’un moyen de se mettre désormais en sûreté contre les malheurs qui la menaçaient encore de toute part, prit tout à coup, seule et sans impulsion étrangère, le parti courageux de recourir à l’inoculation », ce qui tient de la communication officielle. En réalité, la famille est très réticente à la différence de nombreuses maisons européennes, et un mois avant l’inoculation rien n’était acquis. Voltaire presse lui-même les Bourbons : « C’est notre malheur que les vérités et les découvertes en tout genre essuient longtemps parmi nous des contradictions ; mais, quand un intérêt si cher parle, les contradictions doivent se taire ». Le défi de la variole est un révélateur des Lumières.Pour avoir une chance de protéger la famille royale, il faut une couverture immunitaire large. L’inoculation concerne donc les deux frères du roi : Monsieur -le comte de Provence, futur Louis XVIII- et le comte d’Artois -futur Charles X- et la comtesse d’Artois. Marie-Antoinette avait été quant à elle inoculée dès 1768 sur ordre de sa mère, l’impératrice-reine Marie-Thérèse.
Dès lors, la cour guette l’évolution des symptômes en espérant une protection rapide. C’est l’objet de ces bulletins de santé qui attestent jour après jour de l’évolution de l’état clinique des inoculés. Ils sont relayés par les autorités et nourrissent la communication officielle de la monarchie notamment afin de contrer les rumeurs. Un bulletin médical officielLe bulletin a tout d’un document officiel, à commencer par les armes de France, la mention de l’imprimerie du roi à Versailles. Il indique leur lieu de confinement depuis le 17 juin : Marly, la date : ici le 24 juin 1774, et l’heure où le premier communiqué arrête l’état clinique des quatre inoculés. Pour chacun d’eux, l’avis est signé par les mêmes quatre médecins : Lieutaud, Lassone, Richard - l’inoculateur, surnommé dans les salons parisiens Richard-sans-Peur selon Mme du Deffand - et Jauberthon. De la Bordere, Buffon et Portat signent les bulletins de santé du comte de Provence, des comte et comtesse d’Artois mais pas celui du roi.
L’avis médical décrit l’état clinique des patients et les symptômes de la maladie : la fièvre, annonciatrice de l’affection éruptive, le « malaise universel », c’est-à-dire des douleurs généralisées, les maux de tête, les démangeaisons. On observe que si les quatre bulletins sont séparés, ils sont associés dans leur mise à page, car il s’agit bien d’une inoculation collective. L’état clinique du comte de Provence est donc comparé à celui du roi, chez qui les réactions locales à l’inoculation sont plus fortes. Le comte et la comtesse d’Artois ferment la marche et l’état du futur Charles X est comparé à celui du futur Louis XVIII. La présentation même associe donc le roi à ses frères les frères mais suit l’ordre de succession au trône, le couple royal n’ayant pas encore d’enfant (leurs naissances s’échelonnent entre 1778 et 1785).Les bulletins suivants, des 25, 26 et 29 juin précisent l’évolution des symptômes, avec des nuits plus agitées. S’ils sont confinés à Marly, les bulletins précisent qu’ils se promènent dans le parc. Sur le plan clinique, le bulletin du 29 se veut rassurant pour le roi : onze jours après l’inoculation la suppuration est abondante et les premiers boutons sont en cours de dessèchement. Mise en perspective : Comment gérer la communication autour de la santé des chefs d’État ?Ce bulletin de santé n’est pas la seule communication monarchique au sujet de l’inoculation de 1774. L’un des signataires, Lassone, rédige un compte rendu détaillé de l’intervention qui, imprimé, est lu devant l’Académie des sciences le 20 juillet. Ces différentes publications qui suivent au quotidien l’évolution de la santé de Louis XVI et des héritiers présomptifs de la couronne montrent bien que la séparation entre le privé et le public n’a pas de sens pour un souverain du XVIIIe siècle. Il en va de même quelques années plus tard, lorsque l’espace public bruit de rumeurs sur l’impuissance supposée - à tort- du roi. Lorsque son beau-frère, l’empereur Joseph II, vient même à Versailles s’entretenir avec le couple royal, les courtisans veulent à tout prix connaître le contenu de leurs échanges. Bientôt, les chansonniers glosent sur Charlot et Toinette.
Dans un régime monarchique, l’enjeu politique est essentiel : en cas de maladie royale, il faudrait à la fois informer pour faire taire les rumeurs mais surtout rassurer pour prévenir tout risque de désordre et entretenir l’amour des sujets pour leur souverain. L’avis scientifique est clairement mis en avant ; on note qu’il n’y a pas de secrétaire d’État à la Maison du roi ou principal ministre parmi les signataires. Sous la Ve République, les présidents en exercice ont eux aussi dû faire face à la maladie et aux attentes du public en termes d’information sur leur santé. La maladie de Georges Pompidou a été tue jusqu’à la fin, mais les contemporains ont pu observer à la télévision sa transformation physique - grande différence avec le XVIIIe siècle. François Mitterrand annonce lui qu’il publiera régulièrement un bulletin de santé, mais tait également sa lutte contre le cancer.https://histoire-image.org/fr/etudes/louis-xvi-inoculation-variole-quatre-bulletins-sante-royaux-24-25-26-29-juin-1774 Pour des raisons de clarté, je prends sur moi de scinder ce sujet afin de bien distinguer les thèmes et documents, la matière étant particulièrement riche. Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Colibri
Nombre de messages : 183 Date d'inscription : 03/12/2017
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Dim 19 Avr - 10:56 | |
| Oui parce que c'est compliqué je vais pas tout lire d'un coup _________________ cui cui cui
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Dim 19 Avr - 11:02 | |
| L’ABOLITION DE LA ROYAUTÉ - 21 SEPTEMBRE 1792 Date de publication : mars 2016 Auteur : Alain GALOINLe 21 septembre 1792, la Convention nationale décrète l’abolition de la royauté. Ce décret met fin à la longue décadence du pouvoir monarchique amorcée en 1789. En effet, depuis les journées d’octobre 1789 qui voient les femmes et les ouvriers parisiens ramener le roi et sa famille de Versailles aux Tuileries, Louis XVI est prisonnier du peuple de Paris, qui contrôle désormais le pouvoir politique. L’Assemblée constituante s’installe également aux Tuileries, dans la salle du Manège. Outre les graves problèmes de subsistance, elle doit affronter la crise financière liée à la dépréciation des assignats et les troubles religieux consécutifs à l’application de la Constitution civile du clergé votée le 12 juillet 1790.Malgré son serment de « maintenir la Constitution », prononcé solennellement le 14 juillet 1790 lors de la fête de la Fédération, Louis XVI souhaite rompre avec la Révolution. Il correspond secrètement avec les souverains étrangers pour solliciter leur aide militaire. Sa fuite le 21 juin 1791 achève de discréditer la monarchie. Le 17 juillet 1791, le Club des cordeliers organise une manifestation au Champ-de-Mars pour réclamer la déchéance du roi, mais la garde nationale, commandée par La Fayette, fait feu sur les émeutiers. Malgré la mise en place de l’Assemblée législative le 1er octobre 1791, la monarchie constitutionnelle bat de l’aile. Avec la guerre déclarée à l’Autriche le 20 avril 1792, l’armée française, désorganisée, connaît ses premiers revers militaires. Le roi use de son droit de veto, ce qui provoque l’insurrection du 20 juin 1792, prélude à celle du 10 août qui entraîne la suspension de Louis XVI, son incarcération au Temple et la convocation d’une Convention nationale, élue au suffrage universel, chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Le 20 septembre 1792, la victoire de Valmy, remportée sur les Prussiens, a un retentissement considérable. Le lendemain, la Convention tient sa première séance et abolit la royauté.Ce document est le procès-verbal du décret adopté à l’unanimité par les députés de la Convention nationale le 21 septembre 1792 et conservé aux Archives nationales.Le texte du décret est très bref : « La convention nationale décrète à l’unanimité que la royauté est abolie en france. » Suivent les signatures de Jérôme Pétion de Villeneuve (1756-1794), président de la Convention, de Jean-Pierre Brissot de Varville (1754-1793) et de Marc David Alba Lasource (1763-1793), secrétaires de séance, précédées de la mention suivante : « Collationné à l’original par nous Président et secrétaires de la convention nationale à Paris ce 22 7bre 1792, l’an premier de la république françoise. » Dans la marge gauche du document, l’annotation « En vertu du Décret du 10 août 1792 le 22 7bre 1792, l’an Ier de la république françoise au nom de la nation », signée de Gaspard Monge (1746-1818) et de Georges Danton (1759-1794), membres du Conseil exécutif provisoire, rappelle la suspension du roi décrétée par l’Assemblée législative après la prise des Tuileries par les sans-culottes parisiens.Qualifiée d’Assemblée nationale dans la partie supérieure de ce procès-verbal, la Convention s’inscrit dans la continuité de l’Assemblée nationale issue des états généraux (17 juin 1789), de l’Assemblée constituante (20 juin 1789) et de l’Assemblée législative (1er octobre 1791) qui lui a cédé la place. C’est le premier document à être daté de l’an Ier de la république française. La mention « L’An Quatrième de la Liberté » renvoie à un imaginaire politique moins radicalisé et à l’espoir déçu d’une royauté en harmonie avec la nation et le peuple.L’insurrection du 10 août 1792 amène l’Assemblée législative à prononcer la suspension du roi, mais non sa déposition. Néanmoins, le 10 août marque bien la fin effective de la monarchie. Remis à la discrétion de la Commune de Paris, Louis XVI est prisonnier au Temple. Élue au suffrage universel, mais avec plus de 90 % d’abstention, la Convention nationale est mandatée pour doter le pays de nouvelles institutions. L’origine bourgeoise de ses députés ne les porte pas à l’indulgence envers le trône, et la victoire inattendue de Valmy remportée le 20 septembre 1792, le jour même de la prise de fonction de la nouvelle assemblée, les conforte dans leurs convictions antimonarchiques. Aussi, lorsque le 21 septembre le député Jean-Marie Collot d’Herbois (1750-1796) propose l’abolition de la royauté, il ne rencontre guère de résistance parmi ses collègues. Quand le conventionnel Claude Bazire (1764-1794) propose d’en débattre, l’abbé Henri Grégoire (1750-1831), évêque constitutionnel de Blois, lui rétorque vertement : « Qu’est-il besoin de discuter quand tout le monde est d’accord ? Les rois sont dans l’ordre moral ce que les monstres sont dans l’ordre physique. Les Cours sont l’atelier du crime, le foyer de la corruption et la tanière des tyrans. L’histoire des rois est le martyrologe des nations ! » C’est donc à l’unanimité que la royauté est abolie. Dès le lendemain, les actes officiels sont datés de l’an Ier de la république, et, le 25 septembre, sur la proposition de Georges Couthon (1755-1794), la Convention vote le célèbre décret proclamant que « la République est une et indivisible ». Elle ne fait ainsi que concrétiser et légaliser ce que le peuple en armes a conquis.
La Première République connaîtra ensuite trois formes de gouvernement : la Convention nationale du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795, qui inclut la période de la Terreur (1793-1794) ; le Directoire, fondé par la Constitution de l’an III (26 octobre 1795-9 novembre 1799) ; le Consulat du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804. Si la Constitution de l’an XII confirme que « le gouvernement de la République est confié à un empereur » héréditaire, le terme de « république » tombe peu à peu en désuétude. Il disparaît en 1809 des monnaies impériales, pour être remplacé par la mention « Empire français ».https://histoire-image.org/fr/etudes/abolition-royaute-21-septembre-1792 Cher Colibri, faites à votre aise. Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Dim 19 Avr - 11:10 | |
| VETO DU ROI AU DÉCRET SUR LES PRÊTRES RÉFRACTAIRES (JUIN 1792) Date de publication : mars 2016 Auteur : Marianne CAYATTE Les rapports de force à l’époque de l’Assemblée législativeLe vote de ce décret, qui condamne les ecclésiastiques non assermentés à la déportation, intervient à un moment de grande tension entre patriotes et partisans du roi. La France est en guerre depuis avril 1792 et, depuis la fuite de la famille royale à Varennes, les rapports sont tendus entre l’Assemblée et le roi. Ce décret fait partie d’une politique d’intimidation du roi de la part des girondins, qui craignent que les aristocrates ne profitent des premières défaites des armées révolutionnaires pour effectuer un coup de force contre la Révolution. Dans les jours qui suivent, l’Assemblée vote d’ailleurs également la dissolution de la garde constitutionnelle du roi, et l’appel à Paris de 20 000 gardes nationaux. Louis XVI met son veto à ce dernier décret ainsi qu’à celui sur les prêtres réfractaires. Ce veto comptera parmi les causes immédiates de la révolution du 10 août 1792. Première page d’un décret voté par l’Assemblée législative le 27 mai 1792L’en-tête, choisi par l’Assemblée dès 1789, comporte la devise de la monarchie constitutionnelle, révélatrice du nouvel ordre révolutionnaire. Les fleurs de lys attestent la continuité de la monarchie. Une couronne de feuilles de chêne, symbole de la puissance, encadre devise et symbole.
Sur le côté gauche apparaît la formule du veto royal, « Le roi examinera », datée du 19 juin 1792, l’an 4ème de la Liberté. Signé Louis.
Sceau de papier, pendant sur lacs de soie tricolore.
Transcription du document (extrait)[1] Le veto : « Le roi examinera »Cette formule était prévue par la Constitution de 1791 : « Le consentement du roi est exprimé sur chaque décret par cette formule signée du roi : le roi consent et fera exécuter. Le refus suspensif est exprimé par celle-ci : le roi examinera. » La question du veto royal a fait l’objet de longs débats, entre le 31 août et le 21 septembre 1789. L’importance de la discussion s’explique par les circonstances : le roi refuse de sanctionner les textes fondamentaux votés en août : les décrets du 4 août et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La solution finalement adoptée, celle du veto suspensif pendant deux législatures, fait du peuple un arbitre entre l’Assemblée et le roi : si, à deux reprises, il élit une majorité favorable à la loi soumise au veto royal, il aura tranché en faveur de l’Assemblée.La datation : « 19 juin 1792, l'an 4ème de la Liberté. »Cette formulation illustre bien l'état d'indécision dans lequel se trouvent encore les députés quant au projet de réforme du calendrier, puisque l'année est doublement indiquée, selon le calendrier grégorien, mais aussi selon une première forme de calendrier révolutionnaire. Avant d'être institutionnalisé en septembre 1793, celui-ci s'est esquissé dans la pratique dès le 15 juillet 1789 : on commence à dater du « 2ème jour de la Liberté ». Mais la coupure du 1er janvier reste encore forte dans les esprits, et les députés, le 2 janvier 1792, décident de compter l'année 1789 pour une année entière. Cela explique donc que l'année 1792 soit considérée comme « l'an 4ème de la Liberté ».Note 1. " …L'Assemblée Nationale, considérant que les efforts auxquels se livrent constamment les Ecclésiastiques non sermentés pour renverser la Constitution ne permettent pas de supposer à ces Ecclésiastiques la volonté de s'unir au pacte social, et que ce serait compromettre le salut public que de regarder plus longtemps comme membres de la société des hommes qui cherchent évidemment à la dissoudre; considérant que les Loix pénales sont sans force contre ces hommes, qui, agissant sur les consciences pour les égarer, dérobent presque toujours leurs manœuvres criminelles aux regards de ceux qui pourraient les faire réprimer et punir, décrète :I. La déportation des Ecclésiastiques insermentés aura lieu comme mesure de sûreté publique et de police générale dans les cas et dans les formes énoncées ci-après […] ".https://histoire-image.org/fr/etudes/veto-roi-decret-pretres-refractaires-juin-1792 Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Biname
Nombre de messages : 334 Date d'inscription : 29/12/2016
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Dim 19 Avr - 12:44 | |
| Merci Madame Antoine. Les documents sont émouvants et bien remis en perspective. _________________ Après moi les mouches
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Sam 25 Avr - 10:34 | |
| Ayant eu des difficultés familiales, je n'ai pu continuer cet exposé que je reprends donc où je l'ai laissé. LA CONDAMNATION DE LOUIS XVI Date de publication : avril 2008 Auteur : Marianne CAYATTELe procès de Louis XVIA la suite de l’insurrection du 10 août 1792, le roi, dont le pouvoir est suspendu, est incarcéré avec sa famille à la prison du Temple. C’est la Convention, élue au suffrage universel, qui doit se prononcer sur une série de questions qui engagent la signification et l’avenir de la Révolution. Le roi peut-il être jugé, alors qu’il est réputé inviolable par la Constitution ? L’argumentation de Robespierre développe celle de Saint-Just : juger Louis XVI, c’est le présumer innocent, et donc mettre en doute la révolution du 10 Août. On ne peut donc que le châtier. L’Assemblée, le 3 décembre 1792, le déclare cependant jugeable, et s’institue Haute Cour de justice. Le roi comparaît les 11 et 26 décembre, et s’enferme maladroitement dans une défense peu vraisemblable, niant tout, y compris des documents signés de sa main. La Convention répond ensuite à trois questions, dans l’ordre : Louis XVI est-il coupable ? Oui, à la quasi-unanimité. Soumettra-t-on la décision de l’Assemblée aux électeurs ? Non, à une forte majorité. Quelle peine doit-on prononcer ? La mort, à une seule voix de majorité. Ces questions font l’objet d’un vote nominal, qui engage donc chaque député personnellement.
Les votes des députés de Paris sur la sentenceSur une page d’un cahier de 17 feuillets manuscrits, de 35 sur 24 cm, figure une partie de la liste des députés appelés à se prononcer les 16 et 17 janvier 1793 sur la sentence de condamnation de Louis XVI. Les députés sont classés par départements. Sur ce feuillet figurent les députés de Paris et une partie des députés du Pas-de-Calais. En face de chaque nom se trouve la teneur du vote du député. Les numéros figurant dans la colonne de gauche ont probablement permis le décompte des députés qui ont voté la mort.
Sur la dernière page est portée l’inscription suivante : « L’Assemblée a reçu la déclaration que lui ont faite tous ceux de ses membres qui n’ont pas voté pour la peine de mort ou qui y ont attaché une condition, qu’ils s’étaient déterminés à voter comme législateurs et non comme juges et qu’ils n’avaient entendu prendre qu’une mesure de sûreté générale. »
Qui vote la mort du roi ?On remarque, parmi les députés de Paris, de nombreux hommes en vue parmi les montagnards : les frères Robespierre, Danton, Collot d’Herbois, Billaud-Varenne, Camille Desmoulins, Marat, David. Tous votent la mort, certains ajoutant pour plus de sûreté « dans les 24 heures ». Le nom de Louis-Philippe Egalité retient l’attention. C’est le duc d’Orléans, arrière-petit-fils du régent et donc cousin du roi Louis XVI. Libéral bien avant la Révolution, il renonce à tout privilège et obtient auprès de la Commune de Paris « un nom de famille pour se faire reconnaître ainsi que ses enfants ». C’est donc sous le nom de Philippe Egalité qu’il se fait élire à la Convention, où il siège à l’extrême gauche. Comme on le voit, il vote la mort du roi. Cela ne l’empêchera pas d’être arrêté en novembre de la même année (c’était le plus proche héritier du trône présent en France) et d’être guillotiné le jour même de son procès. Parmi les députés du Pas-de-Calais figure Lazare Carnot, spécialiste des questions militaires, montagnard plutôt modéré, qui commenta son vote en déclarant que ce « devoir » lui pesait.
A côté des sentences de mort, on note d’autres choix, plus modérés : la détention jusqu'à la paix, suivie du bannissement. Ces votes émanent entre autres des députés girondins, qui ont tenu à préciser, dans la déclaration portée en fin de document, qu’ils récusaient le rôle de juges de la personne du roi, et que leur vote était celui de législateurs préoccupés de sécurité.Je vous invite à vous reporter sur la page où un agrandissement de la photo vous permettra de voir les noms des gens ayant voté la mort du Roi notamment celui de son cousin Philippe-Egalité. https://histoire-image.org/fr/etudes/condamnation-louis-xvi Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Invasive Kennedy
Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 09/04/2019
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Sam 9 Mai - 20:58 | |
| Très intéressant _________________ Under His Eye
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| | | LouisXVI
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 10/05/2020
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Dim 10 Mai - 19:15 | |
| S’agissant de Philippe d’Orleans, difficile de savoir si il a été libre de son choix concernant le sort de son cousin.
D’ailleurs, qui a véritablement jouit du droit d’exprimer librement son opinion pendant cette période ?
Pouvait t-on se prononcer en faveur du maintien en vie du Roi, sans être accusé de trahison ? D’être contre la Nation ? Contre la Révolution ?
Philippe d’Orleans a t-il voté la mort du Roi par conviction ou sous la contrainte, de peur de subir lui-même le même sort que son illustre cousin ?
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2238 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Lun 11 Mai - 17:41 | |
| Je vous trouve méchamment indulgent. Ce prince rouge a voulu embrasser le peuple mais le peuple l'a vu venir. Pas de pitié pour les renégats. On peut vouloir changer les choses mais pas trahir sa famille. C'est petit. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | LouisXVI
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 10/05/2020
| Sujet: Re: La vie du Roi Louis XVI au travers de documents Lun 11 Mai - 19:14 | |
| @ globule : L’attitude de Philippe d’Orleans peut sembler offusquante, voire indigne du sang royal. Ce que je note, c’est qu’au moment des faits, il ne pouvait à l’évidence, jouir de sa pleine liberté.
Aussi, en pareilles circonstances, où sous prétexte d’une manifestation à vouloir user légitimement de son libre arbitre, on vous menace, on vous brutalise, on vous assassine, cela revient à considérer que le libre arbitre en était réduit à néant.
Et par là je veux dire, en des mots plus simples, que Philippe d’Orleans était à ce moment présent, pieds et poings liés, inféodé à la dictature révolutionnaire.
Bien que ce cousin n’ait jamais brillé par sa la loyauté, il ne faut pas l’accabler plus que de raison.
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