Louis XVII est-il enterré au cimetière de Gleizé ?

Une question qui relancera sans doute le mystère LOUIS XVII.

Louis XVII est-il enterré au cimetière de Gleizé ?

La question fut longtemps considérée comme l’une des grandes énigmes de l’histoire de France : Louis XVII serait-il enterré au cimetière de Gleizé ? Entre réponses de la science et recherches aux marges de l’Histoire, l’énigme n’a pas dit son dernier mot.

De notre correspondante, Marie-Noëlle TOINON

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  Moment d’émotion, le 10 août 1990, quand Louis de Longevialle (à droite) découvre l’inscription originelle sur la pierre tombale retournée : "Ci-gît Louis-Charles de France, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, né à Versailles le 17 mars 1785, mort à Gleizé le 10 août 1853". Photo archives Bibliothèque municipale de Lyon.

Comme toutes les énigmes, celle du faux Louis XVII, évolue par vagues successives de mise en lumière et d’oubli. Le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette mort et enterré à Gleizé ? L’affaire commence par la mort du baron de Richemont, le 10 août 1853, dans une chambre du château de Vaurenard à Gleizé. Elle se complique quand la comtesse d’Apchier, alors propriétaire du château, fait inscrire sur la pierre tombale : « Ci-gît Louis-Charles de France, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Né à Versailles le 17 mars 1785, mort à Gleizé le 10 août 1853 ». Une présence royale qui inquiéta les autorités beaujolaises au point que le sous-préfet de l’époque fit très vite effacer l’inscription. Mais en fait, la pierre fut retournée et une nouvelle inscription fut apposée : « Nul ne dira sur ma tombe, pauvre Louis, que tu fus à plaindre. 1785-1853 ».

Des dizaines de Louis XVII

Alors, baron de Richemont ou Louis XVII ? Des milliers de pages, des conférences et des articles mettent face à face l’histoire officielle, celle du second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette (Louis-Charles, né le 25 mars 1785 et mort le 8 juin 1795) et l’histoire plus douteuse, mais abondamment renseignée, du baron de Richemont, ou prétendu tel, mort au château de Vaurenard en 1853. L’histoire officielle est formelle : Louis XVII fut arrêté avec ses parents en 1792 et enfermé à la prison du Temple où il mourut trois ans plus tard, à l’âge de 10 ans, rongé par la tuberculose. Mais le « mythe de la survie » a bientôt remplacé la version officielle. Au fil des ans, des dizaines de pseudo-Louis XVII sont apparus en Europe. Dont un certain baron de Richemont.

Baron ou dauphin ?

En 1833, la comtesse d’Apchier (1) , alors propriétaire du château de Vaurenard, rencontre celui qui se fait appeler baron de Richemont. Il se confie à la châtelaine qui s’ennuie : son évasion du Temple, ses périples en Europe… Il aura bientôt sa chambre à Vaurenard. Ghislain de Longevialle, actuel maire de Gleizé, se souvient : « Mon grand-père et mon père faisaient visiter “la chambre du baron” qui est toujours restée dans l’esprit d’origine ». Louis de Longevialle avait toujours, d’après son fils Ghislain, « laissé une place au doute ». Refusant de clore l’histoire, l’ancien président de l’Académie avait organisé une opération de retournement de la pierre tombale. Le 10 août 1990, le cimetière de Gleizé fit l’objet de toutes les attentions, en présence de nombreux médias et officiels. On ne fit que retrouver l’inscription initiale. Ce qui eut pour conséquence de conforter les certitudes des convaincus et de renforcer le scepticisme des autres. Il n’y eut pas d’exhumation.

Des analyses ADN pratiquées en 2000

Parmi les historiens convaincus que le baron de Richemont et Louis XVII ne faisaient qu’un, Michel Wartelle est le plus assuré. Face à lui, de nombreux détracteurs déroulent des arguments contraires : le baron de Richemont serait en fait un escroc ayant fait de la prison. On le connaîtrait sous les noms d’Henri Hébert ou Claude Perrin. Quant à la filiation du jeune Louis XVII, elle aurait été scientifiquement prouvée par des analyses ADN pratiquées en 2000 sur le cœur supposé du dauphin qui se trouve à la basilique Saint-Denis, et comparées avec celles réalisées sur les cheveux de Marie-Antoinette. Oui, ce cœur serait bien celui d’un Habsbourg-Lorraine ! Alors, clos, le débat ? « Encore faudrait-il être tout à fait sûr que ce cœur, subtilisé pendant l’autopsie du jeune dauphin, n’est pas celui de son frère aîné, mort quelques années plus tôt », répond malicieusement Ghislain de Longevialle.

(1) La comtesse d’Apchier a légué le château de Vaurenard au neveu de l’arrière-arrière-grand-père de Ghislain de Longevialle.

https://www.leprogres.fr/societe/2021/05/22/louis-xvii-est-il-enterre-au-cimetiere-de-gleize

Je suis l'auteur de l'ouvrage "LOUIS XVII OU LE SECRET DU ROI, publié en 2007. Je suis le seul historien vivant qui a étudié sérieusement la vie du baron de Richemont, mois par mois, année par année, depuis son exfiltration de sa prison du Temple, le 19 janvier 1794. J'étais au cimetière de Gleizé, le 10 août 1990, date de mon premier ouvrage sur Louis XVII. Notre ASSOCIATION " LES AMIS DU BARON DE RICHEMONT", fondée en 2015 prépare l'exhumation des restes mortels de Richemont pour des analyses ADN. Pour moi, le coeur de LOUIS XVII à Saint-Denis est le coeur du 1er dauphin...

Le 15 septembre 2020, Mgr le comte de Paris a reconnu par omission que Louvel était Louis XVII. L'affaire est close.

Cette affaire du petit roi perdu est fascinante. Que de mystères ...........

L'affaire LOUIS XVII n'est pas close. Louvel n'est pas LOUIS XVII. J'ai bien connu le père du comte de Paris actuel. J'ai été reçu chez lui en 1985 une aprés-midi et il était en accord avec moi sur l'exfiltration de Louis XVII.

Je voudrais aborder le mystère autour de Marie-Thérèse et de la duchesse d'Angoulême. Pouvez-vous me guider pour que je puisse ouvrir un chapitre à ce sujet. Me suggérer un titre à part. Le plus simplement possible. Merci!...

La duchesse d'Angoulême, à partir de son arrivée à Vienne, le 9 janvier 1796, a des comportements bizarres. Sa voix devient rauque. Elle n'aime pas les animaux de compagnie et le clavecin (que Marie-Thérèse adorait). L'empereur d'Autriche qui avait le projet de l'épouser, la rejette et l'ignore. Le 30 janvier 1796, elle demande à Mme de Soucy, qui l'avait accompagné depuis Paris, de quitter Vienne immédiatement.  Les aristocrates émigrés ne peuvent l'approcher...Tout ça fait beaucoup...