Premier étage
- Aile centrale
- Appartement intérieur du roi
- 22 Cabinet de la garde robe Louis XVIhttp://versablog3.skyrock.com/2755138738-Premier-etage-Aile-centrale-Appartement-interieur-du-roi-22.htmlPetite pièce avec porte sous tenture à gauche de l'alcôve de la chambre intérieure de Louis XV. Situé au cœur de l'appartement intérieur du Roi, au premier étage du château, le Cabinet de garde-robe n'est accessible que depuis l'alcôve de la Chambre de Louis XV et prend jour sur la Cour des Cerfs. Il est l'ultime joyau de décor intérieur du château réalisé à la veille de la Révolution.
C'est lors d'un séjour de la cour à Fontainebleau en juin 1788 que ce cabinet trouve sa configuration actuelle: la surface de la pièce est doublée. La structure de cette extension de l'alcôve est en pan de bois enduit et badigeonné couleur pierre. Le nouveau volume se divise en deux niveaux: la garde-robe proprement dite est surmontée d'un entresol.
L'ensemble du décor du Cabinet de garde-robe de Louis XVI nous est parvenu dans sa totalité, hormis la banquette de la chaise à l'anglaise qui sera restituée.
Mobilier.Legs Camondo, du mobilier des dieux pour Marie-Antoinette à Choisy, typiquement Louis XV, solution d'attente de Louis XVI en 1788
Bras de lumières au modèle, les originaux ayant été vendus récemment par Sotheby's à Paris.
Description du décor.La garde robe Louis XVI est revêtue de boiseries sculptées et couronnées par une corniche d'architecture. La sculpture de cet ensemble fut confiée aux frères sculpteurs Jean-Siméon et Jean Hugues Rousseau qui signèrent lors de leur dernière intervention au château une de leurs plus brillantes productions. Sous la direction de l'architecte Richard Mique, s'affirment un style et une composition qui leur sont propres et que l'on retrouvera dans les décors des appartements privés de Marie Antoinette
(cabinet doré en 1783 et salle de bain en 1784) qu'au cabinet de la garde robe du roi. Dans un registre néo classique, les décors sculptés et dorés déclinent les grands domaines du Gouvernement: le commerce, l'agriculture, la marine, la guerre, la science et les arts.
Rien de futile dans ce programme iconographique, qui évoque plus un cabinet de travail, qu'une pièce de commodité. Il s'agit en effet d'un lieu consacré au travail, sorte d'arrière cabinet plus intime que le cabinet d'angle. Le caractère sérieux et appliqué du souverain transparaît ici, loin des thèmes légers qui se déployaient dans les décors réalisés pour son prédécesseur. Cette Thématique ne trouve pas d'équivalent que dans le cabinet du conseil, pièce officielle où sont représentées, sous forme d'allégories, les activités du gouvernement.
Selon un principe habituel au XVIIIe siècle, cet ensemble est traité en harmonie blanc et or: tous les éléments moulurés et les parties sculptées sont dorés à la détrempe et se détachent sur une peinture à la colle de teinte blanche. Le sol est recouvert d'un parquet à panneaux de type Versailles, axé sur la cheminée
Les boiseries.Les grands panneaux ceinturés par des cadres généralement à deux registres sculptés comportent une riche composition comprenant des arabesques en périphérique un motif posé en bas et un motif suspendu en haut.
La protection du souverain sur son royaume est clairement affichée dans les grands panneaux puisque le motif suspendu est entièrement construit autour des armes de France, accostées du sceptre et de la main de la justice qui occupent la partie centrale tandis que les guirlandes, retenues par des coqs tête en bas, sont disposés en partie haute. Le motif est sommé d'une couronne de plume. Pour symboliser la justice royale et le caractère divin de la monarchie, l'écusson est complété soit de la croix du Saint-Esprit (les arts, les sciences, la guerre) soit de la balance (l'agriculture, le commerce et la marine).
Le thème général est avant tout donné par le motif posé, formé par un trophée soutenu par des putti dont les corps se perdent dans des rinceaux de feuilles. Ici, un buste de sculpteur, là un trophée d'arme, ailleurs une étrave de navire. Mais les attributs d'une grande variété sont aussi dispersés dans les frises guirlandes: accessoires du peintre et de l'architecte, instruments du musicien, outils du sculpteur mais aussi du jardinier, machines de levage et d'expérimentation, instruments de mesure et d'observation, tout ce que comptait la société du siècle des lumières, dans les formes les plus avancées comme dans les plus traditionnelles, est représenté dans ces décors.
Contrairement au goût rocaille où, dans la tradition du siècle; précédent le sens est donné par l'allégorie ou par la représentation d'une action à grand renfort de figures, souvent de putti, c'est l'objet seul qui suffit à personnifier le thème, dans une approche plus scientifique que lyrique.
Partie supérieure d'un grand panneau. Le motif est suspendu avec médaillon central aux armes de France sur les attributs royaux (main de justice, sceptre, crois du Saint Esprit). Des rinceaux le lient à la couronne « sauvage » (couronne de plumes) encadrée par deux coqs tête en bas
La date de réalisation du cabinet est apparue au dos d'un panneau « 1788 »
SerrurerieLes éléments de serrurerie furent probablement ciselés et dorés par Pierre Gouthière. Les coffres de serrure, ceinturés par un rang de perles et patenôtres sont ornés au centre par des monstres ailés pris dans des rinceaux que l'on croirait dessinés par l'ornemaniste Dugourc.
Graffiti« Pour vous seul Monseigneur...Brun » est le graffiti trouvé sur le plâtre du trumeau de la cheminée après dépose du parquet de glace avec des étiquettes d'ancien régime indiquant les dimensions des miroirs. Trois autres noms de menuisiers sont apparus au dos des panneaux; Leroy – sur la face sud. Bauville sur les panneaux à l'est et Nantais pour l'ébrasement.
Entresol
Des incertitudes demeurent quant à l'affectation de l'entresol: il pouvait abriter les réservoirs d'eau pour alimenter la chaise ou tout simplement une chambre pour un domestique.
On y accède par le cabinet de Physique de Louis XVI au deuxième étage
La porte ouverte au fond à gauche (photo ci dessus) donne accès à un étroit petit couloir de 4 mètres de long environ aménagé le long de l'ancienne façade ou l'on voit les ouvertures des fenêtres rebouchées de la Galerie des Chasses Exotiques avec les guirlandes
Ce couloir abouti à un escalier provisoire en bois de quelques marches descendant dans l'entresol du cabinet de Garde-robe
Cette pièce, très basse de plafond (1,90m), ne possède aucune boiserie et les murs sont en plâtre apparent. Elle est garnie de tomettes et munie de deux petites fenêtres rectangulaires donnant sur la cour des Cerfs.
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Cheminée en marbre griotte d'Italie avec un décor d'or moulu, réalisé par Pierre Geuthière. Les ornements de bronze doré sont distribués à la fois sur le chambranle et sur les jouées. Les piedroits à console sont décorés en partie haute de feuilles d'acanthe d'où semble tomber des chutes de feuilles. Le linteau une frise de rinceaux se déroulant à partir d'une tête masculine (probablement Apollon) ceinturée par une fine bordure à feuille d'eau. Les dés d'extrémité sont occupés par des têtes de lion.
On retrouve en haut une frise de rinceaux similaire à celle de la façade principale.
Composition de branches croisées suspendues à un cordon noué autour duquel s'enroule un serpent, qui servait de croissant pour accrocher pelles et pincette.
Paire de vases, forme " lézards ", vers 1784, en porcelaine tendre fond beau bleu. Site de production : manufacture de Sèvres (fondée en 1756). Hauteur : 30 cm.
Face avant :Apollon construisant les murailles de Troie au son de sa lyre.
Face avant : Narcisse s'admirant dans l'eau
Face arrière : médaillons peints de bouquets de fleurs. Médaillons peints vers 1784 par Caton, dorés par Henry-François Vincent.
Paire de bras de lumières en bronze, ciselé, doré, bras à deux branches en forme de cornes d'abondance, les bobèches ornées de feuilles de laurier, au sommet un aigle aux ailes épinglées, posé sur des foudres. Réalisé par Daguerre Dominique (actif de 1772 à 1796). Date : 1788
Sur le côté du panneau de la marine se mêlent des attributs de la mer (animaux fantastique) et de la navigation (ancre, cadran) avec des rinceaux de feuillage
A droite de la cheminée se trouve un cabinet de chaise qui abrite des lieux à soupape, encore appelés lieux à l'anglaise, pour reprendre la terminologie exacte désignant le siège encastré dans une niche lambrissée.
Sous la Révolution le cabinet n'eut pas à souffrir de trop grandes destructions. Hormis les fleurs de lys et autres attributs royaux bûchés, il est probable que les glaces au tain furent déposées et vendues. La totalité des boiseries a été déposée en 1939 et reposée après la guerre
Vérification de l'intégration du moulage en gros blanc (colle de peau de lapin et carbonate de calcium) qui a été doré à la feuille après la pose
Décor de la boiserie du dessus de porte, sur le thème de l'agriculture
Chaise, sièges du Cabinet intérieur de Marie-Antoinette à Choisy, attribués aux Foliot, garde-robe de Louis XVI vers 1770
Commode en bas d'armoire livrée en 1788 pour le Cabinet de la garde-robe de Louis XVI
Auteur: Weisweiler Adam (1744-1820). Période: règne de Louis XVI (1774-1792)
Date: 1788. Hauteur : 0.910 m. Longueur: 1.140 m. Profondeur: 0.510 m.
Fontaine à parfum dessinée par les frères Slodtz..Porcelaine recouverte d'une glaçure céladon craquelé et céramique brune : Chine, début de l'époque Qianlong (1736-1795)
Bronze doré : Paris, vers1743. Date : 1743.Hauteur : 0.585 m.
Ce vase en porcelaine de Chine « truittée », repose sur une terrasse en bronze doré. Des roseaux et des rinceaux de feuillage, qui forment la terrasse, surgit un cygne aux ailes déployées dont le long bec sert de robinet. Le col et le couvercle sont munis d'une monture rocaille. Le couvercle, cerclé de feuillages en bronze doré, est sommé d'une écrevisse de même métal. L'ensemble de la monture doré transforme ce vase de forme balustre en une fontaine à parfum. Les motifs en bronze appartiennent au répertoire rocaille et à la thématique de l'eau : coquilles, roseaux, rinceaux de feuillage, cygne, écrevisse. L'ensemble était accompagné à l'origine d'une vasque et de deux chiens en porcelaine de chine. Le fondeur ciseleur auquel s'est adressé le marchand Mercier Hébert pour l'exécution des bronzes s'est sans doute inspiré d'un dessin des frères Slodtz, représentant un projet de fontaine à parfum. Ce dessin a été identifié en 1961 par Pierre Verlet. Il est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France. Louis XV ne se sépara jamais de cette fontaine qui fut attribuée selon l'usage, après sa mort, au premier gentilhomme de la chambre, le duc d'Aumont (1709-1782). Ce dernier était un très grand collectionneur de porcelaines de Chine et du Japon, comme le montre le catalogue de sa vente après son décès, qui se tint à Paris en décembre 1782. Quatre cents pièces de porcelaines extrême-orientales distribuées en 190 numéros figuraient dans le catalogue. Beaucoup d'objets furent acquis par Louis XVI et Marie Antoinette par l'intermédiaire du marchand Julliot. La fontaine fut acquise par ce dernier mais on ignore pour qui. Au moment de la vente, elle était encore accompagnée de ses chiens de porcelaine. Elle réapparut près de deux siècles plus tard lors d'une vente aux enchères à la galerie Charpentier à Paris. Elle était alors démunie de sa vasque et des deux chiens de porcelaine.
A l'époque ou Louis XV acquit cette fontaine car la mode des porcelaines extrême orientales montées battait son plein. Les montures en bronze doré les plus extravagantes permettaient aux fondeurs parisiens de montrer leur savoir faire
A l'écart du tumulte des Grands Appartements, l'appartement privé du roi situé au premier étage du corps central est devenu sous Louis XV et Louis XVI un véritable appartement d'habitation au décor raffiné. Sous ces deux règnes, l'appartement privé a connu un renouvellement continuel des espaces et de leur usage, s'adaptant au goût de l'occupant.
Ultime chef d'œuvre de l'art royal versaillais exécuté à la veille de la Révolution, le cabinet de garde robe est un des rares aménagements d'ampleur entrepris par Louis XVI dans l'appartement privé. Ce cabinet s'ouvre par une porte dissimulée dans la tenture de l'alcôve sur la chambre à coucher, installée pour Louis XV en 1738. Aboutis en 1788, les travaux avaient permis de doubler la surface de la pièce et de diviser le nouveau volume en deux niveaux: la garde robe et l'entresol. Ce petit cabinet d'à peine 13m2 bénéficiait alors d'une plus grande luminosité grâce à deux larges baies s'ouvrant sur la cour des Cerfs